[TERMINÉ] Like a stormy night ~ [Yue Alioth]

Des yeux embrasés. — Voilà la première description que l'on peur faire de toi, Yue. Tu es une étoile, un don du ciel, une petite chose que l'on croit fragile rien qu'en lisant entre ses pupilles. Mais tu n'es pas ainsi, non. Tu es un jeune homme tout ce qu'il y a de plus ordinaire, enfin, tu aimes à le croire. Tu aimes montrer tes iris rouges sang, en espérant qu'ils ne fassent pas peur. Ton regard est toujours curieux et déterminé, et il y a ce sourire que tu cache derrière tes paupières, qui donne envie à tous de te faire confiance au premier coup d’œil.  ; Une mèche qui s'envole au vent. — Étrangement, tu as les cheveux de la couleur de tes yeux. Un rouge flamboyant, tu ressembles presque à une flamme dansante dans la nuit. Nul ne peut t'ignorer dans la rue, car c'est une couleur qu'il n'est pas banal d'arborer. Lorsque l'on te pose la question, tu réponds que non, ce n'est pas naturel. Peut-être après tout es-tu beaucoup trop craintif de la réaction des humains pour leur parler proprement. ; Toucher le ciel du bout des doigts. — Tu n'es pas très grand, Yue. Tout au plus 1m62. On peut te qualifier petit, et ce n'est pas toi qui t'en plaint. Tu aimes te fondre dans la masse, disparaître dans la foule. Alors ainsi, tu restes ce petit jeune homme discret. Et tu aimes ça. ; Assieds toi sur le monde. — Au premier abord, tu es l'air ridicule. Frêle, maigre, tu te sens absurde en enfilant tes vêtements, parce qu'on dirait presque qu'ils essayent de t'engloutir. Mais tu adores ça, te sentir trop petit dans des t-shirt trop grands, c'est ton cocon, ta protection. ; Déformation professionnelle. — Tu n'as qu'un seul tatouage. Sur ton épaule droite, caché par tes vêtements comme un secret, se cache une étoile. Quand tu as découvert ta nature, tu as voulu l'immortaliser pour le restant de ton existence. ; Marque indélébile. — Aucune cicatrice répertoriée. ; L'image du monde. — Une fois de plus, tu n'es pas quelqu'un qui aime te démarquer dans la masse. Un jean simple, une chemise, un blazer, et voilà, tu n'es qu'un autre parmi le tout. Il n'y a que lorsque tu es à l'aise avec quelqu'un, que tu te permets quelques folies : Un jean troué, des bottes noires, une chemise ouverte à carreaux donnant sur un t-shirt noir. Ça, c'est le vrai toi. N'oublions bien sûr pas que tu portes des lunettes, parce que ta vue n'est pas non plus excellente.

Nom du pouvoir — La protection du ciel.
Description du pouvoir — Tu n'as pas un pouvoir très pratique, Yue. D'autres peuvent des choses magiques et impressionnantes avec leurs esprits, toi, tu rayonnes, et ça te permet de te protéger d'un danger. Il suffit que tu aies peur, et une sorte de réflexe se déclenche en toi. Immédiatement, tu peux alors sentir la chaleur affluer dans chacun de tes membres, se rependre comme du liquide dans tes veines pour finalement exploser en tout points. De petites étoiles t'entourent, formant comme un cocon autour de toi. Tu as également la possibilité d'en faire apparaître au bout de tes doigts. C'est chaud et doux entre tes doigts, alors tu aimes bien cette sensation.

Yue, tu es étoile. Au début, c'est quelque chose qui t'as presque fait peur. Après tout, tomber sur terre t'avais paru étrange, principalement parce que tu t'étais alors trouvé enfant, allongé sur le sol froid, ne comprenant pas où tu étais. Errer des jours dans la neige a certainement contribué à ton sens déplorable de l'orientation, ainsi, tu prends toujours tes précaution quand tu dois te rendre quelque part. Prévoyant, tu es un roi de l'organisation, il faut bien l'avouer. Tu es toujours décidé, et tu ne te permets de montrer qu'une seule facette de ton être. Non tu ne montrera jamais ce petit garçon effrayé qui a peur du gouvernement. Tu ne montrera que rarement tes larmes, quand la nuit se fait tempête, celles que la solitude guide le long de tes joues. Tu ne laisses toujours qu'un doux sourire fleurir sur ton visage, et tu as sans cesse une gentille parole pour quiconque voudra bien te parler. Peut-être un peu trop innocent, tu es un pureté dans ce monde, et tu as tendance à trop prendre les choses à cœur. Tu as le cœur courageux, Yue, et s'il faut que tu fonces tête baissé, alors tu le fais sans hésitation. Il n'est d'ailleurs pas rare de te voir courir dans la ville ou dans les couloirs de l'Académie, sans nul doute la faute à ton sommeil un peu trop lourd qui te force à souvent rater le cours du matin. Tu es très pointilleux et perfectionniste, n'étant jamais réellement satisfait. Tu rêves, secrètement, de rencontrer quelqu'un qui fera battre ton petit cœur, et c'est toujours avec une douce tendresse que tu regardes les autres garçons, en imaginait ce que ça ferait de leur tenir la main. Parce que tu n'as jamais vraiment connu l'amour, c'est là une chose que tu n'as jamais eu la chance de toucher du bout du doigt.

Il y a vingt deux ans précisément, une lumière éclaira le ciel. Semblable à une explosion chaude, elle fit exploser les nuages, les éloignant de sa trajectoire. La lumière, rapide, s'écrasa sur le sol froid de la Terre, faisant vibrer le paysage aux alentours. Puis un silence, profond et glacial, retomba sur les environs. Il neigeait, ce matin-là. Quelques flocons tombèrent sur un corps à terre, comme pour refroidir son apparente catatonie. Puis un mouvement. Un doigt qui bougeait, une main dont le mouvement se fit entendre, crisser la neige sous sa chaleur. Un souffle, rapide. Un gémissement. Se releva alors le corps. Deux jambes, deux bras, deux grands yeux qui venaient de s'ouvrir au monde. Perdu dans le froid de Novembre, tu venais de naître, Yue. Tu ne te rappelais de rien, tout était confus. Pourquoi toi, petite étoile du ciel, si brillante, si belle, te retrouvais-tu soudainement dans ce corps d'humain, à fouler ce sol que tu avais passé des années à regarder avec tendresse ? Tu ne te rappelais plus de la raison qui t'avais amené ici. En fermant les yeux, tu avais pris ta première inspiration. L'air froid s'était insinué pour la première fois dans tes poumons d'enfant, les faisant presque exploser. Première leçon apprise, vivre était douloureux parfois, mais c'était merveilleux. Parce qu'autour de toi, se dessinaient là une vue que tu n'avais jamais eu le plaisir d'observer, d'en haut. C'était différent, et le soleil naissant de la journée t'avait alors donné envie de pleurer. Pour une raison que tu ignorais, parce que tu étais encore trop nouveau, trop innocent de ce monde que tu commençait tout juste à appréhender. Les rayons du soleil se déversaient sur la neige qui fondait pas endroit, faisant miroiter sa lumière sur ton visage d'enfant, et tu avais souris pour la première fois, émerveillé. Seconde leçon, le monde était beau. C'était là une myriade de couleurs, d'odeurs et de sensations qui secouaient ton petit corps, le faisant frissonner face à la nouveauté.

Yue, tu étais une chose étrange, mais commune.

Pourtant, quelque chose vint perturber ton quotidien si tranquille. Ce fut une après-midi. Il n'y avait pas cours, à ce moment-là. Tu en avais simplement profité pour aller faire un tour dans la cour principale du lycée, prenant ainsi l'air avant d'aller rejoindre quelques uns de tes amis dans un café. Mais tu avais été interrompu par une grosse brute et ses abrutis de mercenaires, qui t'avaient repoussés par terre. Déboussolé, une chose s'était alors produit. Tu avais pu le sentir gronder du fin fond de ton ventre, ne comprenant pas d'où venait cette sensation nouvelle. Une chaleur sans nom s'était répondu dans ton corps frêle, faisant briller le bout de tes doigts. L'autre garçon avait alors brandit son poing, prêt à te faire passer un sale quart d'heure. La seule chose que tu avais alors pensé à faire fut de te rouler en boule, poussant un cri en pensant que ce serait suffisant pour stopper l'autre garçon. Pourtant, ce ne fut pas la force de ta voix qui l'arrêta, mais bien l'explosion qui venait alors d'émaner de ton propre corps. Un instant, le temps suspendit sa course, et tu en profita pour toucher du bout des doigts les milliers d'étoiles qui formaient une barrière autour de toi. C'était doux et chaud, comme du coton dans lequel tu pouvais passer tes doigts, ça effleurait tes phalanges en te caressant au passage. Un doux sourire s'était alors posé sur ton visage, et tu avais compris que jamais plus tu ne serais en danger, que jamais plus ta vie ne serais mise en danger, tant que tu aurais ce don en toi.

Les jours, les mois se succédaient, et toi, tu aimais passer ton temps libre à la terrasse des cafés, mangeant quelques parts de gâteaux en regardant le monde tourner autour de toi. Rêvant d'une histoire d'amour que tu n'avais encore jamais connu, tu avais finalement déménagé pour Hoshikami le jour de tes quinze ans. Ta famille avait accepté de venir ici, car tu avais l'intime conviction que c'était là l'endroit où tu devais te trouver. Tu t'en étais trouvé absorbé, totalement attiré à peine en avais-tu entendu appellation. Tu devais t'y rendre, et tu bénissais quelque part cette douce famille qui avait accédé à ta requête. Dès lors, tu avais vécu une vie tout à fait satisfaisante, ici. Des amis, un lycée, des études, et cette découverte : tu savais ce que ton avenir allait désormais te réserver. Tu serais médecin. C'était tout bête. Un jour, quelqu'un avait fait un malaise dans la rue, et un médecin se trouvait en terrasse, non loin de l'accident. L'homme était immédiatement venu au secours de la demoiselle, et tu avais eu la sensation de voir là un héros en cape rouge. Un homme capable de rendre la vie. Ça t'avais totalement transporté, au point que tu étudias pour devenir ce genre d'homme. Et tu étais déterminé, Yue, plus déterminé que jamais.

Et quand tu avais cette envie qui te dévorais les entrailles, rien ni personne en ce monde ne pouvait se mettre en travers de ton chemin.