— Breathe In. Terminé.

couleur des yeux — noirs. ici ; couleur des cheveux — noirs ; taille — 1m74 ; poids — 60kg ; tatouages ou piercings — // ; cicatrices — // il a tout de fois deux grains de beauté soulignant son oeil gauche ; style vestimentaire — sobre.

Chōjirō, à votre hauteur, réduit en poussière d’argent, en délicate étoile s’éteignant doucement dans votre vision. Frêle stature damnée lui appartenant, ornée d’une couche tangible, de cette chaire qui se meurt à chaque péché. Chōjirō  n’est noirceur s’agrippant à sa chair, à chaque muscles se contractant. Folie mélancolique qui se blottit dans ses yeux, dans ses belles lueurs qui viennent baigner le creux de ses cils. Posé encore sur sa joue la seule signature de son humanité ; beauté signé de deux points mortel, aussi charmant que l’interdit que l’on braverait en embrassant cette bouche pleine. Chōjirō est la nébulosité des damnés, l’incarnation même de cette beauté qu’on ne saurait leur envier. On ne saurait le garder dans nos bras, on ne saurait retenir cette carcasse qui bientôt ne serait plus que décomposition, que reste fragmentée d’une illusion sensée. Et déjà on l’entrevoit comme ombre, simple figure se découpant dans l’ouverture d’une porte, simple présence dont on arriverait à peine à définir le touché. Chōjirō vagabondant ne ressemble qu’à un simple pantin, un gentleman égaré qui ne saurait retrouver sa pensée. Courbes sinueuses pleurant le long de sa colonne ne demandant qu’à être comblé de chair, Chōjirō  se voit rendu efféminé par la maigreur de sa carnation et bientôt remit à son rang par ses actions. Grain de sa voix perdue dans vos songes, repoussant votre attention ou la capturant selon vos intentions ; on ne saurait deviner l’homme. Alors, on l’oublie, on le laisse fondre au fond de sa conscience. Chōjirō  est invisible, l’être qui ne saurait que mieux représenter l’ombre qui l’enveloppe. Il est simplement insignifiant comme tout les passants que vous auriez pu croiser dans votre vie.

Nom du pouvoir — Réparation.
Description du pouvoir — Chōjirō peut réparer ce qui a été autrefois brisé. S'il est le maitre pour recoudre le moindre tissu déchiré, il ne saurait s'attacher à des sentiments ou tout autre choses intangibles. Il est pourtant capable de recoller membres arrachés ou de fermer plaie franchement ouverte. Il serait incapable pourtant de soigner son propre corps ou son propre être. Et en aucun cas Chōjirō ne saurait ragréer ce qu'il n'aurait pris entre ses mains.

Chōjirō, douceur innée, blancheur immaculée bientôt teintée d’horreur. Chōjirō pris par ses pulsions, noyé dans ses propres maux ou encore ceux là qu’il ne peut s’empêcher de vomir à chaque phrase. Affecté par votre regard, vos envies et ce monde qui tentent de briser son échine et encore si brave pour relever son squelette, pour changer. Et pourtant il est homme que la folie ne pourrait calmer, que maintes caresse ne sauraient apaiser. Verre brisé sous ses pieds qu’il aimait recoller et qui ne saurait se réparer même en faveur de ses dons. Qu’est-il sinon une simple bête sauvage qui ne saurait se laisser donner un collier ? Chōjirō aboi et bientôt mord toute chose se dressant devant ses yeux. L’homme est sot, aveuglé par ses propres idéaux, les propres buts qu’il ne saurait qu’apercevoir au loin sans jamais les atteindre toutefois. Silence sifflé ou mots pesé comme simple accueil à vos approches, l’homme se laisserait appâter par l’inattendu, en quête de tentation, d’attention. Chōjirō encore enfant : la cruauté est sienne, l’égoïsme s’empare de son être. Pourtant encore détourne-t-il les yeux face à quelques amours, à des promesses de bonheur. Pourtant il sait : tout a été brisé et tout ne saurait se réparer. Un peu effrayé du monde, de ce vaste monde qu'il ne saurait toucher, apprivoiser. Chōjirō mélancolique du vide qui l'a vu naitre, de ce létal qu'il choyait tant mais il n'existe plus rien capable de le faire rejoindre à nouveau son beau ciel. Il a chuté au moment même ou ses pieds ont touché terre, il s'est brisé simplement lorsque son corps a heurté le bitume d'une ville trop froide pour son âme. Et on ne saurait recollé les morceaux, on ne saurait lui faire voir les mille couleurs d'un monde humain tandis qu'encore scintille ses sœurs au-dessus de sa tête. Il est épouvanté, il est homme dont la peur miroite colère et tristesse. Chōjirō doux kaléidoscope qu'on ne saurait retranscrire, qu'on ne saurait décrire sans complexité alors il s'efface. Alors, il se laisse vivre, solitude s'attachant à son sourire perdu, bouche ne pouvant offrir ce qu'il n'aurait connu. L'homme est devenu simple hargne, colère se déroulant sans qu'il ne sache vraiment comment lui échapper. Sans doute se mettrait-il à courir si le chemin qu'il prenait était celui de la rédemption, sans doute… Mais nul ne s'aventurerait à deviner les pensées d'un inconnu muré dans un discrétion inquiétante, dans une absence de blanc dans ce noir si sali. Il ne souhaiterait être lu, il ne souhaiterait se libérer de ses pensées atrabilaires. Elles sont tout ce qui lui reste. Elles sont les uniques choses qui le sépare pourtant des si belles lumières de son bien aimé. Oui, Chōjirō est un enfant, un de ceux qui ne saurait retrouver les bras qui l’ont vu naitre.

Qui avait-il au début ? Rien. Il n'y avait jamais rien eu. Une présence incertaine, une vie qui ne lui était pas destiné… Et sans cesse des fragments d'espoirs emporté bien plus bas ; là ou lui n'aurait jamais voulu aller. La seule chose qu'il aurait dû voir : la noirceur de son aimé surplombé de ces si beaux signaux de vies inespérées. A présent, il n'aurait su s'en rappeler, comme sûr de ne jamais avoir vécu ce spectacle, comme sûr que tout cela n'avait été qu'un de ces rêves dont on aimerait jamais se réveiller. L'enfant avait ouvert les yeux, et c'était ce qu'il c'était mit à penser, là, arraché au néant qu'il avait tant chéri. Il était né de ces mêmes ténèbres sans qu'on puisse pourtant y voir un moindre scintillement.

Qu'y avait-il à retenir sinon quelques onomatopées et le sentiment d'avoir été enfermé ? On aurait questionné l'arrivée d'un tel chérubin, mais on ne pipa mot. On l'installa juste dans cette chambre qui ne lui avait été adressé et on le regarda s'affoler, le regarder se débattre de son corps affaibli de la chute. Et il avait finit par s'endormir dans des draps qui jamais n'avaient été utilisé. Il avait été pour un eux un miracle, un vœux réalisé par une étoile filante, un vœux devenu incarné par des traits assombri d'une peur ignorée. Le garçon lui ne les avaient jamais considérés que comme les premiers à l'enchainer.

Chōjirō avait fuit. Chōjirō avait pris ses jambes à son cou puisque les simples vibrances de son nom le lui avait murmuré. Oui, il avait couru mainte et mainte fois dans cette rue si familière. Et il avait échoué à chaque fois. Il était à eux désormais : on lui avait donné une famille, on l'avait nommé Arai et lui jamais n'avait voulut de cette photo immortalisée à côté de ces lettres. Mais il était devenu vivant, il avait pris chair et os et la seule chose qu'il aurait pu faire à présent était de détruire ses muscles encore plus à chaque course. Cette fois-ci sans doute avait été différente : il avait dévalé les allées menant au centre-ville, il avait dévalé ces chemins si différents des uns des autres et c'était aventuré là ou il l'avait trouvé.

Au début il s'était simplement contenté de s'adosser là, de regarder ces quelques scintillements nostalgiques. Au début, on ne lui avait rien n'avait été dit. Au début, il avait toujours fini par rebrousser chemin, de peur de perdre son seul point de départ. Puisque l'enfant qu'il avait été avait toujours eu peur de ne pas pouvoir remonter s'il oubliait sa chute. Et plus tard, le jeune homme aurait effacé ce maigre espoir de son esprit.

« Tu veux entrer ? » C'est la première chose qu'il avait entendu de lui. Et il était entré. Et il avait connu pour la première fois la chaleur de cette petite boutique qu'il ferait sienne. Il avait été émerveillé sans doute, c'était tout du moins ce que le souvenir du visage de cet homme lui disait encore. Et tandis qu'il avait tiré une dernière bouffée de cigarette, il lui avait dit comme pour sceller cette nouvelle relation : « Tu dois être un de ces gosses… »

Sans doute l'avait-il toujours aimé. Sans doute l'avait-il toujours regardé comme ce genre de personne vous libérant l'esprit, vous empoissonnant petit à petit de quelque chose d'intriguant. Alors, Chōjirō avait pris l'habitude de visiter cet homme aux allures de fantôme, avait pris l'habitude de regarder ces boutons aux miroirs d'étoiles au creux de ses mains sans qu'il ne lui dise rien. Il s'était laissé emprisonné ici. Les habitués, il n'y en avait pas. Et alors, même ces personnes de passage n'osaient risquer quelques questions. On était tous entré ici pour des vagues raisons : un ruban attrayant, une étoffe nouvelle… Chōjirō avait toujours considéré la boutique comme son nouveau ciel : magique, mystique et dérisoire. Sa famille jamais n'avait rien dit, même au fils des années passantes : on n'avait jamais parlé de l'homme. Celui-là même semblait se préoccuper de son propre calme, son quotidien qu'il aimait se voir installer au cours des visites et pourtant aucun déjà vu ne semblait s'installer entre ces quatre murs qui était siens. Cela avait commencé par cela : une simple fascination et puis rien.

Le vase avait touché le sol en silence. Le vase s'était brisé dans ce qui pourtant les avaient alertés. Et pour la première fois de sa vie, il avait vu l'imperturbable éclater à son tour. Il avait vu ces rides naissantes se laisser creuser par une colère nouvelle. Alors étrangement, il avait couru. Alors, étrangement, il s'était précipité vers ces débris irrécupérables. Et on l'avait laissé faire comme si cela n'avait été que naturel. Et on l'avait laissé recoller les pièces une à une, on l'avait laissé touché ce verre froid, inanimé pour lui rendre vie. Et mots n'avaient été soufflés. Chōjirō l'avait simplement regardé s'allumer une autre cigarette avant qu'il ne repose le récipient de là ou il avait chuté. « Vous devriez l’utiliser. » Avait déclaré l’autre, adossé au comptoir. Et l’homme avait péniblement sourit. « Ils ne sont bon qu’à cela ces gosses n’est-ce pas ? » Doucement tandis que la boutique commençait à se noyer dans la fumée, si doucement, son visage avait commencé à chauffer et le mal être à s’installer. Sans doute avait-il pensé y échapper, sans doute avait-il cru à son humanité. « Il ne m’appartient pas. » avait répondit l’homme bien plus doucement que tout ce qui avait été prononcé jusqu’à lors. Et l’autre devient un habitué.

Il se serait enfuit encore, il aurait fait voler en éclat ce semblant de paix, cet espoir futile. Il n'avait rien fait. L'adolescent qu'il était alors avait continué de s'aventurer dans les rayons d'un commerce déjà connu, de s'enfoncer plus loin dans le simple besoin de cet endroit. Pourtant, ces visites-là changèrent en quelque chose de plus noir que ce qu'elles avaient toujours été. A présent la fumée atteignait ses narines bien après les sursauts d'anxiété de l'homme. Et un jour il déclara simplement, bien avant même que l'autre ne franchisse la porte. « Tu ferais mieux de ne pas revenir ici. » Cela avait donc fini par cela : une fascination et puis, plus rien.

Le vide s'installa alors. Et Chōjirō grandit loin du firmament. Combien d'année s'écoulèrent dans le creux de ses os ? La seule certitude fut que jamais il ne trouva le chemin du retour, que jamais il ne trouva la raison de sa présence en ces lieux. Doucement les morceaux s'arrachèrent, doucement, sans grande raison. Chōjirō resta simplement cassé, incapable de redresser sa silhouette, d'user de son don sur sa propre personne. Et la boutique bientôt fut fermée. L'homme disparu, mourut comme une simple étoile filante. Il exauça simplement un vœux à sa chute : la boutique fut léguée à une unique personne.

Chōjirō finit seulement de continuer à vivre, à dépérir au milieu de rubans délicatement noués et de bibelots dont personne n'aurait voulu mais qui encore scintillait au creux de ses pupilles.