¤ Gimme all the money ! ¤ » Corvus A. Grimm •

Le petit (+) de tata Boobies:

tatouages ou piercings — une couronne sur la hanche gauche ; cicatrices — une profonde entaille sous le pied, résultat d'une énième mésaventure lorsqu'il était plus jeune  ; style vestimentaire — Simple mais élégant en toute occasion.

Nom du pouvoir — Manipulation Visuelle
Description du pouvoir — Corvus a la faculté de distordre la réalité visuelle de la personne de son choix.
Prenons un exemple : Il se fait arrêter dans la rue par un policier l'ayant reconnu. Corvus fait alors appel à son pouvoir et manipule la réalité : il peut rendre son visage floue, déformer sa silhouette pour la rendre bien plus ronde ou squelettique, distordre les apparences pour par exemple rendre un arbre tordu; donner l'impression au policier que le lampadaire est penché vers lui... Ou encore se donner une silhouette bien plus ronde que la sienne, faire en sorte qu'une maison droite soit "en zigzag".

En gros, son pouvoir, c'est photoshop dans la réalité : vous prenez une belle image, puis vous prenez le petit doigt qui floute, vous le passez partout, vous rajoutez des effets d'optique moches et voilà ♥

Cependant, il ne peut pas altérer les couleurs et son pouvoir ne peut affecter que le champ visuel d'une seule personne à la fois, personne d'autre ne sera simultanément touché par ses déformations. De plus, l'étendue de son pouvoir se limite à ce que perçoit la personne au moment où il utilise son pouvoir.

Concernant les effets secondaires : s'il en abuse un peu trop, il se récolte un bon mal de tête pour la journée. En cas d'abus intensif dans une même journée, il est atteint d'étourdissements et sa vue peut même se détériorer, allant d'une vision floutée à un aveuglement temporaire dans les cas les plus extrêmes.

Le petit (+) de tata Boobies: Il est maniaque, terriblement maniaque. Dans l'appartement qu'il partage avec son frère, tout est nickel et parfaitement rangé. On dit merci la petite fée du logis !

Il était une fois, une petite étoile qui flânait tranquillement dans le ciel. Un beau jour, elle fut arrachée à la douce torpeur de son tapis de velours sombre. Protestations et grognements s'élevèrent alors qu'elle luttait pour qu'on la remette à sa place. Sans succès. Elle se mit à pleurer des torrents de larmes brillantes, ne comprenant pas pourquoi on lui imposait une telle chose. Cependant, ce n'était que le commencement : Bien vite, on la transforma. Elle devint une étoile à forme humaine, un hybride qui n'avait plus sa place dans le ciel. Sa forme ? Un petit garçon haut comme trois pommes, placé sous le signe de la couleur verte. "Elle" devint alors "Il", pour le meilleur et pour le pire. Puis on lui donna un nom : Il s'appellerait désormais Corvus, en hommage à sa constellation.

Voyant qu'il était incapable de se remettre de ses émotions, on décida alors de lui présenter un autre petit bout de ciel, lui aussi soustrait à sa paisible existence céleste. Un enfant qui lui ressemblait comme s'il se fut observé dans un miroir. On lui dit qu'il s'agissait de son frère jumeau et que désormais, ils seraient inséparables et qu'il ne serait plus jamais seul. Le coeur plus léger, Corvus sécha ses larmes, prit la main de son jumeau dans la sienne et accepta d'entendre ce qu'ils avaient à dire.

On leur parla alors de la Terre, des humains, de leur mission divine et de leur rôle de "protecteurs". Un blabla incompréhensible pour les deux petits qu'ils étaient. Pourtant, ils ne pouvaient rien y redire : C'était ainsi, on avait décidé pour eux. Vint alors ce moment décisif où on leur attribua leurs pouvoirs ainsi que leurs facultés intellectuelles. Il fut décidé qu'ils seraient deux enfants surdoués, et ce afin de leur permettre de toujours mieux protéger leurs humains mais aussi une meilleure insertion sur Terre grâce à l'écriture et à la maîtrise de la langue humaine. Ils eurent à peine le temps de comprendre de quoi on leur parlait qu'ils furent d'être projetés en direction de la planète. Comme deux comètes qui auraient dérivé de leur chemin, ils échouèrent dans un pays aléatoire : le destin avait choisit pour eux le Danemark, et plus précisément Copenhague. En haut, on pouvait aisément  lire la satisfaction sur les visage mais ce fut loin d'être le cas pour les jumeaux. Le choc fut brutal, trop pour les jeunes enfants qu'il étaient. Perdus, paniqués et pas encore habitués à leur corps humain, ils perdirent connaissance et oublièrent tout de leur vie céleste. Ainsi commencèrent leurs déambulations sur Terre.


"Espèce de... ! Reviens-ici !"

Et le voilà qui se faufile à travers la foule, slalomant entre les jambes humaines et les chiens tenus en laisse. Bien trop habitué à ce genre de situation, il connaissait désormais le chemin par coeur. Là, il devait passer devant un lampadaire. Puis quelques mètres plus loin, il bifurquait à droite. Vint ensuite l'escalade des grosses bennes à ordures pour attraper un petit rebord de fenêtre sans vitre. Il se hissa alors dans cette bâtisse abandonnée, loin de son poursuivant le maudissant de tous les noms. Fier de lui, il grimpa les escaliers de bois, gémissants à chacun de ses pas, pour déposer son butin au pied d'un lit de fortune à même le sol.

"Hé frérot, j'ai ramené un nouveau livre des Grimm ! Regarde !"

Wilhelm et Jacob Grimm, Die Bremer Stadtmusikanten. Un enfant qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau vint alors s'asseoir à ses côtés, les yeux pétillants. Ils adoraient tout deux les histoires des frères Grimm et dévoraient chacun de leur livre qui passaient à leur portée. Ces deux conteurs leur faisaient passer du bon temps ensemble, loin de leur quotidien misérable. Chaque jour, chacun leur tour, ils déambulaient dans la ville, repérant diverses choses qui leur seraient utiles. Bien évidemment, ils dérobaient de la nourriture pour se nourrir, des vêtements pour se vêtir... mais surtout des livres de contes, des albums imagés, des cartes postales... Ils étaient jeunes, curieux de tout et avaient soif de nouveaux horizons. Objectif inaccessible pour deux gamins des rues. Amnésiques, ils ne se souvenaient de rien d'autre que de Copenhague. Enfants sans foyer, dans une ville où ils ne connaissaient personne et où personne ne les connaissaient, ils avaient dû apprendre à se débrouiller seuls. Certains diront qu'ils ont mal tournés, eux vous diront qu'ils s'en sont plutôt bien sortis. Beaucoup seraient déjà morts à leur place.

Aujourd'hui, Corvus n'avait réussi qu'à ramener ce livre et une pomme. Leur règle d'or consistait à ne sortir qu'une fois par jour. Mais ce jour-là, ils firent une exception : Une pomme pour deux alors qu'ils avaient très peu mangé le jour précédent, ce n'était pas suffisant. Corvus prit le risque de ressortir et s'aventura dans un quartier différent du précédent. Règle d'or numéro deux. Ne jamais s'attaquer au même quartier deux fois de suite.

Se faisant aussi discret que ses cheveux verts le lui permettait, il se glissa furtivement au milieu des passants tout en observant les différents étalages. La mission commençait. Repérage en cours.... Cible Repérée ! Verrouillage de la cible. Observation des alentours ? Rien à signaler ! Le marchand ? Occupé à draguer ! Les passants ? Trop petit pour qu'ils ne fassent attention à toi ! Un sourire satisfait plus tard et les mets tant désirés étaient dans ses bras. Mission accomplie ! Sans demander son reste, il fila. Personne ne l'avait vu, tout était parfait. Ou tout du moins croyait-il. Alors qu'il courait pour retourner aux côtés son frère, un chien déboula derrière lui, alertant le marchand qui se mit à le poursuivre. Oups. Il accéléra le pas, courant aussi vite que lui permettait ses petites jambes mais ce ne fut pas suffisant. Le chien l'atteignit en premier, le faisant trébucher, puis arriva le marchand qui lui mit une bonne raclée. Une fois calmé, ce dernier récupéra les quelques marchandises qui étaient encore en bon état et l'abandonna là. Corvus, lui, avait perdu connaissance depuis longtemps.

Il ouvrit les yeux dans sa planque, son frère inquiet à son chevet et un homme inconnu au regard bienveillant. Il se réfugia aussitôt dans les bras de son frère, croyant que ce dernier était là pour lui infliger une autre correction. Il avait beau être habitué aux volées de coups, cela restait toujours terriblement désagréable et avait tendance à le rendre paranoïaque. Il mit du temps à se calmer, et encore plus avant d'accepter d'écouter l'inconnu. Il lui expliqua qu'il l'avait trouvé par terre, inconscient. L'inconnu avait alors voulu l'emmener à l'hôpital mais son jumeau était arrivé, clamant qu'il devait le lui rendre et les laisser tranquille. S'en était alors suivi un arrangement entre les deux jeunes gens : l'inconnu acceptait de le porter et de le soigner, et l'enfant lui parlait de leur histoire. Corvus apprit alors qu'ils avaient déjà beaucoup parlé en attendant son réveil. Il fit la moue, mais resta silencieux. Il ne savait pas que cet homme allait devenir très important à ses yeux.

Lorsqu'ils s'étaient tous les trois rencontrés, les jumeaux avaient 10 ans, et l'homme une quarantaine d'années. Il s'appelait Tenma et venait d'une ville du Japon appelée Hoshikami. Il leur parla longuement de cette ville ainsi que des légendes sur les étoiles qui sonnaient étrangement familières aux oreilles des deux enfants. Intrigués, ils souhaitèrent en savoir plus... sur un peu tout ce qu'il avait à leur dire, en fait. La curiosité l'emporta sur la méfiance, et Tenma choisit de prendre soin d'eux. Il leur donna un nom de famille, "Grimm" en hommage à leurs conteurs favoris, puis il devint leur tuteur : Il leur enseigna l'anglais et le japonais, leur parla de d'Histoire et de Géographie, de ce que le monde avait à cacher, de la diversité des peuples et des cultures... Il partagea son savoir avec eux, et les vit grandir. C'est lors de cette période qu'ils découvrirent leurs pouvoirs : Corvus avait la capacité de distordre la réalité visuelle de la personne de son choix, mais non sans conséquences. S'il fut surpris, Tenma se ressaisit bien vite et leur apprit à maîtriser leurs dons. Il en profita pour leur parler plus en détails de leur "mission". Etant lui-même une étoile, il en savait bien plus qu'eux sur leur véritable nature. Bien évidemment, il présenta longuement le "lien" qu'ils entretenaient avec un inconnu. Cette idée fut bien loin de plaire à Corvus... Il voulait être libre lui, pas se savoir enchaîné à un inconnu. Non, décidemment, il n'aimait pas cette idée. Il pouvait tomber sur n'importe qui. Un policier, même. La honte, quoi ! Définitivement, non. Amusé, Tenma lui dit qu'il ne pouvait rien y faire, et qu'il allait devoir faire avec. Outré, il bouda le reste de la journée.

Cette période relativement heureuse dura jusqu'à leur vingt ans. Durant ces années, Tenma tomba malade et ne put les empêcher de continuer leurs vols qui avaient pris plus d'ambition. Désormais, les jumeaux s'intéressaient d'un peu trop près à l'argent. Et lui ne pouvait rester que spectateur impuissant. Pourtant, il les aimaient malgré tout. A l'aube des vingt ans des chenapans, il succomba face à la maladie. Ce fut la première grande tristesse que les jeunes voleurs connurent. Cet homme, qui fut comme un père pour eux, était devenu essentiel à leur vie. Il leur avait tout appris et ce jusqu'à cet horrible sentiment de perte d'un être cher. Ils prirent cet évènement comme un signe : Il était temps pour eux de tourner la page de Copenhague et d'ouvrir un nouveau chapitre qui s'appellerait Hoshikami.


Aujourd'hui, ils ont 22 ans. Confortablement installés à Hoshikami, ils ont repris leurs vols et leurs petites escroqueries. Ils se sont même fait un nom auprès de la population en tant que "groupe-de-voleur-mal-famé-signalez-les-si-vous-les-voyez-svp". Cependant, ils préfèrent le nom de "Racoon" qui leur a été donné suite à une étourderie de la part de Corvus. L'anecdote vous intéresse ? Très bien : il faut savoir que Corvus adore les ratons-laveurs. Un jour, sur les lieux d'un cambriolage, il fit preuve d'une grande maladresse et laissa tomber son porte-clé raton-laveur made in china récemment acheté. Les policiers prirent cet objet comme une sorte de signature de la part des malfaiteurs. Aussi furent-ils nommés "Racoon" -parce que c'est bien connu, tous les grands-méchants-pas-beaux ont un p'tit nom comme celui-ci-.

Pour le moment, leurs visages restent inconnus des policiers et du grand public, mais la prudence reste leur priorité. A voir combien de temps tout cela durera.