Aël Sommers ~ L'embassadeur des anges [Terminé]

"Toujours dans la moyenne de taille, sans jamais dépasser le poids maximum ou le poids minimum, sans être particulièrement doué ou particulièrement mauvais pour une chose... Si le physique se résumait à ça, j'aurais pu être banal. Ne jamais me démarquer, rentrer dans les normes de tout, voilà ce que j'aurais préféré."

Aël n'est pas vraiment tendre envers lui-même, mais il a raison sur un point : décrit juste par la taille ou le poids, il paraît tout à fait banal. Mesurant un mètre soixante-dix-huit pour 70 kilos, ce n'est pas le plus impressionnant ni le plus faible des garçons.
Cependant, la vie a voulu qu'il ne rentre pas dans les "normes" qu'il décrit lui-même. Tout en lui est harmonie. Sa peau est blanche, légèrement rosée au niveau de ses lèvres et de ses joues. Son visage est fin, sans pour autant en paraître féminin, et il possède deux grand yeux à la pupille couleur saphir, approfondis par de longs cils aussi noirs que l'encre fraîche. C'est tellement dommage qu'ils se retrouvent si souvent sans expression...
Ses cheveux, mi-longs et toujours en bataille, ont une couleur assez étrange, se mêlant parfaitement avec le bleu franc de ses yeux. En effet, Aël a les cheveux platine, tellement clairs qu'ils en paraissent argentés. De multiples reflets métalliques tendent à confirmer cette impression lorsque le jeune homme se retrouve à la lumière du soleil.
Bien que peu musclé, son corps reste tout de même agréable à regarder. Mais, si l'on s'approche un peu plus près, on remarque au bas de son ventre de nombreuses petites cicatrices blanches. Comme tout chez lui, elle se rencontrent et s'éloignent pourtant avec harmonie, comme s'il ne s'agissait que d'un dessin sur sa peau. L'une d'elle se démarque pourtant. Située sur son poignet, elle est nettement plus visible que les autre et semble former une croix à l'intérieur du poignet d'Aël. On dirait presque qu'il s'agit d'un tatouage tellement elle est nette.
L'expérience des piercings ne l'a jamais tenté, et ne le tentera sûrement jamais. L'idée d'un bout de métal dans la peau l'horrifie depuis un moment à présent. En revanche, le jeune homme a déjà passé le cap du tatouage. Bien qu'il soit invisible en plein jour, il possède une étoile au coin de l'œil qui, grâce à une encre spéciale, laisse apparaître sa pâle lumière bleutée dans le noir.

Pour terminer, Aël cache son côté trop gentil et incapable de haïr quelqu'un sous un style vestimentaire un peu spécial, histoire de ne pas s'attirer d'ennuis. Il porte en quasi permanence une veste de cuir, noire ou blanche en fonction des jours, des jeans foncés où pend une chaire de métal argenté, et un collier noir orné d'une croix. Ce dernier peu aussi bien être un ras-du-cou en cuir qu'un simple fil. Et puis... Il porte ça aussi parce que ça lui plait assez au final.

J'aurais aimé être quelqu'un de normal. Pouvoir haïr, aimer... Être capable de ne pas ressentir moi-même toute la douleur gardée par les gens qui m'entouraient."

Les paroles d’Aël peuvent vous sembler bien étranges. Ce garçon, bien que distant, est doué d’une empathie très prononcé. Enfin, doué... Est-ce vraiment un don ? Il est capable de ressentir la douleur des autres comme si elle lui appartenait, de la nourrir lui même, parfois sans même en connaître les causes. La colère passe sur lui comme un feu passerait sur une forêt, ravageant tout sur son passage... C’est simple : tous les sentiments des gens qui l’entourent, pour peu qu’ils soient visibles passe sur ce garçon. Aël considère cela comme une malédiction, un sort jeté sur lui pour le faire souffrir plus qu’il n’a déjà souffert.
De ce fait, il a développé une méfiance certaine à l’égard de ses pairs, allant jusqu’à éviter de nouer tout contact avec eux. Il ne dit plus que le strict nécessaire, se braque dès que quelqu’un lui parle plus longtemps que pour lui demander sa route. Ce trait de caractère le rend assez froid au regard des autres. Il a un timbre de voix neutre, qui ne dépasse jamais la normale, ne prend aucune intonation. Certains sont d’ailleurs déstabilisés par le manque de réaction d’Aël, comme s’il n’avait aucun sentiment profond. Il reste calme en quasi-permanence, sans jamais montrer de signe d’agacement. Il sait rester raisonnable dans la plupart des cas, cherchant un moyen pacifiste de régler les conflits.
Il est malgré tout considéré comme trop gentil par la plupart des gens, car il passe tout en échange d’une promesse ou de quelques échange, et tente d’interrompre tous les conflits qui croisent sa route. Il n’apprécie que peu de voir deux personnes se battre et trouve ça trop futile pour être fait.
Malgré cet aspect calme et posé, il est tout à fait capable –comme toute personne normale- de sortir de ses gonds, et d’exploser. Personne ne souhaiterait alors s’approcher de lui. Aël peut en effet se montrer très violent lorsqu’il est dans cet état, perdant tout sens de la rationalité et frappant sans chercher sur qui. Il est cependant très rare de le voir dans cet état, car il faut l’avoir vraiment poussé à bout pour en arriver à une telle extrémité.
C’est un vrai loup solitaire, qui a appris à vivre sans l’aide des autres. Il n’a plus besoin d’aucun contact humain et, malgré son travail de surveillant, n’a pas plus envie d’en avoir. Il n’est pas rare qu’on le trouve à rêvasser, tentant de chercher des bribes de son passé disparu. C’est une personne très mélancolique, qui ne le laisse pourtant pas paraître devant les autres, de peur qu’ils ne s’approchent de lui. C’est une chose qui le tracasse pourtant beaucoup et, bien qu’il ne souhaite pas réellement le retrouver, il se dit qu’il y a peut-être des gens, quelque part, qui ont renoncé à le chercher.
Aël a une sorte de blocage avec les sentiments forts. Il est totalement incapable d’aimer ou de haïr quelqu’un du premier coup, voire même de ressentir la moindre chose. Il lui faut des semaines, des mois voire des années de relation avec la personne en question pour qu’un sentiment se développe de son côté. Ceci rend ses rapports à l’autre plutôt compliqués et, bien qu’il s’efforce d’être aimable avec ceux qui semblent l’apprécier, il n’entretiendra à leur égard qu’un faible sentiment positif.
Une fois qu’il apprécie quelqu’un cependant, il devient vite plus ouvert et sourit plus facilement. Bien qu’il n’aille pas jusqu’à se confier, il se lâchera tout de même plus avec cette personne.

Aël aime la couleur blanche, tout ce qui se rapporte de près ou de loin au ciel. Il est d’ailleurs très intrigué par la signification de « Messager » de son nom. Et par dessus tout, il aime le café et les chats. Le matin, le midi, le soir pour s’empêcher de dormir. Toute heure est bonne pour boire du café ou chouchouter un gros chat.
Il tient en horreur les gens qui s’en prennent aux autres. Même s’ils sont à force égale, Aël n’appréciera pas et tentera d’empêcher le conflit avec des mots.

Il croit aux étoiles et attend la sienne, afin de voir si elle aura le pouvoir d’éclaircir certaines tâches sombres dans sa vie. Après tout, il croit aux Anges, alors pourquoi pas aux étoiles ? De fait, il lui est très difficile de comprendre les anti-étoiles et leur but. On ne fait pas comme dans Eragon dans la vraie vie ? Non ? En tout cas, c’est un lien qu’il trouve fascinant et assez poétique, et il se placera sûrement en opposition contre les anti-étoiles si conflit.

La première chose qui le fait réagir lorsqu’il ouvre les yeux, c’est la vive lumière qui lui brûle la rétine. Ses paupières se referment instinctivement, désireuses de protéger les yeux sensibles de leur propriétaire. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’il se risque à tenter l’expérience de nouveau. Cette fois cependant, il ouvre les yeux progressivement, tente de s’adapter à la lumière ambiante. Il peut alors constater qu’il se trouve sur un lit d’hôpital.
Tout autour de lui est d’une blancheur immaculée, soigneusement nettoyer. Il tente de se lever mais une force sur son bras et une vive douleur au bas de son ventre l’en empêchent. Le garçon tourne la tête pour découvrir des fils qui partent de son avant bras vers une machine qui lui est inconnue. Que fait-il ici ? Le doute et la panique le prennent lorsqu’il se rend compte qu’il n’en a aucune idée et, surtout, qu’il ne se souvient de rien. Qui est-il ? Que faisait-il par le passé ? Tout s’est envolé, aspiré comme un bâteau dans un tourbillon trop violent.
Une substance traverse le fil, pénètre son bras et, d’un coup, c’est le noir. Il tombe en arrière et sombre de nouveau dans le sommeil.

*Ils rient. Les vacances sont finies, certes, mais il leur reste un peu de temps avant de se séparer, autant en profiter. Ses parents sont à l’avant, ses amis et lui occupent les sièges arrières et parlent bruyament sous les soupirs des adultes. Il ne faut pas énormément de temps pour que cette scène joyeuse vire au drame.
Comment auraient-ils pu prévoir ? Un camion qui passe une priorité, une seconde de réaction. Une seconde de trop. La voiture heurte violemment le poids lourd, se plie sous l’impact.*

Il ne se souvient toujours de rien. À présent, il est cependant tout à fait éveillé, la morphine a cessé de couler dans son avant bras et il peut découvrir pleinement son environnement. Il est le seul patient dans cette salle. Il pourra donc poser toutes les questions qu’il voudra en toutes discrétion. Il se redresse rapidement lorsque la porte s’ouvre. Grossière erreur. Son ventre le fait souffrir et il ressent à présent la furieuse envie de replonger dans la morphine.

« Aël Sommers, 19 ans, est arrivé à l’hôpital suite à un accident de voiture... »

Aël... Serait-ce lui ? Il regarde l’homme en blouse blanche, attendant la suite. Il ne semble le remarquer qu’après quelques minutes et, seulement, il croise les bras sur sa tablette et regarde le jeune blanchot d’un air triste.

« Toutes mes condoléances, vous êtes le seul rescapé. »

Il aurait dû ressentir quelque chose, être déchiré par la peine, vouloir mourir pour rejoindre ces gens. Mais il ne les connaissait plus. Il ne ressentait plus rien. Malgré sa bouche pâteuse et ses lèvres sèches, il parvint à articuler :

« Excusez-moi mais... De qui parlez-vous ? »

Le médecin resta bouche bée, vérifia une nouvelle fois ses fiches et, sans dire un mot de plus, sortit de la salle, laissant Aël tout seul. Au moins savait-il à présent qui il était.

On ne le laissa sortir que lorsqu’on fut certain qu’il fut correctement rétablit, lui donnant rendez-vous toutes les semaines à l’hôpital pour une consultation avec un psychologue, espérant qu’il recouvrerait la mémoire.
Le temps à passé depuis. Les séances se sont arrêtées, il n’a rien retrouvé du tout. Les gens qui l’entouraient, ceux qu’il détestait... Tout ça est resté lointain, sans jamais revenir l’effleurer. Il s’est éloigné du monde, le monde s’est éloigné de lui. Et au fond, ce n’est pas si désagréable.