Ryūku ● « i'm the one your parents tell you not the hang around » (terminé)

couleur des yeux — noirs ; couleur des cheveux — noirs ; taille — un mètre soixante sept ; poids — cinquante cinq kilos ; tatouages ou piercings — non ; cicatrices — quelques unes ci et là, à peine visibles mais il revient si souvent avec le visage défiguré par les coups... ; style vestimentaire — jean, bottes, débardeur, manteau, t-shirt à manches courtes, treillis militaire, veste, mitaines en cuir, souvent habillé en noir d'ailleurs.

C'est qu'un sale gosse diraient certain. C'est un pauvre gosse diraient d'autres. Peut-être un peu des deux. Il faut dire qu'il a toujours mené une vie à la dure, il a toujours dû se débrouiller du mieux qu'il pouvait sans l'aide de son père qui n'en avait strictement rien à faire de lui. Comment avoir ce que tous les gamins autour de lui avaient de leurs parents ? Ryūku est devenu ce petit délinquant que beaucoup déteste, ce gamin qui s'approche des stands et dérobe avec agilité les fruits, légumes lors d'un jour de marché. Ce gamin qui entre dans les boutiques et glisse ce qu'il désire dans sa parka, faisant mine de payer quelques bonbons tout en souriant avec provocation. Combien de fois a t-on vu les policiers à sa poursuite ? Mais, il s'en sort toujours le jeune garçon, il est agile, rusé comme ce n'est pas permis, habile et disparaît sur les toits, bondit par-dessus un mur, se glisse derrière des poubelles, trouve ses petits passages secrets. Les parents refusent que leurs enfants le côtoient et de toute façon, il vaux mieux. Ryūku n'apprécie que très peu la compagnie de ses camarades lycéens qui ont la fâcheuse tendance à lui chercher des noises et comme le jeune garçon réagit souvent au quart de tour, il a souvent été convoqué par le directeur. Pourquoi avait brisé le nez d'untel ? Pourquoi ce coup de tête ? Pourquoi l'avoir enfermé dans les toilettes ? Petit voyou des couloirs de son lycée. Petite teigne.

Oh, il ne joue pas aux durs. Il a juste été formé ainsi par la vie dans la rue. Il le faut bien quand on a pour seule famille un géniteur irresponsable qui se fiche bien de vous, qui passe ses journées enfoncé au fin fond d'un fauteuil miteux, les yeux vitreux, observant cet écran de télé noir. Ryūku aurait pu être un bon petit bougre. Son professeur de sciences lui a dit qu'il avait des capacités à développer, qu'il pourrait briller, avoir un bon métier, se sortir de ce calvaire. Le jeune garçon lui a simplement rit au nez. Depuis quand quelqu'un se souciait de lui ? De son avenir ? Certainement pas un fichu professeur. Parce que dés que votre modèle, votre père, l'être que vous aimez tant vous a abandonné, en qui faire confiance ? Aussi méfiant qu'un chien errant, le jeune garçon ne s'approche que très rarement de quelqu'un dans la rue. Il est tellement habitué à tremper dans de drôles d'histoires à cause de son géniteur: la fois où son père lui avait demandé d'aller chercher sa drogue pour lui par exemple. Oh, Ryūku n'y a jamais touché, cela ne l'intéresse aucunement de finir comme son père. Sauf que... il ne sait pas comment finir. Il n'a pas envie de traîner dans la rue toute sa vie mais, le vol, les combats, gagner de l'argent de toutes les façon illégales possibles... c'est ce qu'il fait de mieux.

Même s'il est capable de partir au quart de tour si on l'insulte, le jeune adolescent est un être calme et très réfléchit. Son professeur de sciences le sait très observateur, il sait qu'il peut-être attentif, qu'il est intelligent. Certainement que notre petit Ryūku pourrait devenir un as dans la médecin s'il s'y mettait enfin, s'il prenait sa vie en mains. Encore faudrait-il que quelqu'un l'aide, quelqu'un lui fasse réaliser qu'il n'est pas un incapable comme beaucoup lui on rabâché. Que lui aussi, même défavorisé, il est bien plus capable que beaucoup de gosses arrogants qui le prennent de haut.

Il a l'air méchant, il a toujours des pansements, il saigne, il a une mine patibulaire. Mais il ne faut pas croire que ce gamin est le pire des pires. Au contraire, il a un grand cœur, s'il déteste profondément les personnes pleines d'argent qui écrase les autres, Ryūku aide volontiers les familles dans son cas, sans argent, délaissée. Il vol pour les voisins, il garde les enfants, il est toujours présent quand on a besoin de lui. Parce que la solidarité, c'est important à ses yeux.
Continuons sur ce côté que beaucoup ignorent de lui. Ryūku adore les animaux, vraiment. Les chiens, les chats, les oiseaux, les reptiles, les rongeurs. Seulement, il ne peut pas en ramener chez lui car la dernière fois que le gamin a ramené un chaton, son père l'a tué. "Pas d'autres bouches à nourrir". Qui est-il donc pour dire cela ? Ryūku s'occupe de tout dans la maison, il fait à manger (il le fait bien d'ailleurs), le ménage, il fait ce qu'il peut pour gagner un maximum d'argent et payer l'eau, l’électricité, le loyer. Parce que touche son géniteur pour sa soi-disant santé défaillante, ce n'est pas assez. Il s'occupe de choses qu'un enfant de son âge ne devrait pas s'occuper. C'est aussi pour cela qu'à l'école, il ne peut pas se concentrer. De toutes manières, le jeune homme déteste toute forme d'autorité, de contrainte.

Que pense t-il donc de ces histoires d'étoiles ? A vrai dire, il n'en a que très peu entendu parler, sa préoccupation première étant de survivre, il se fiche totalement des ces "extraterrestres" comme il les appelle parfois. Et puis, qu'est-ce qu'une telle arrivée dans sa vie changerait ? Peut-être beaucoup de choses.

Né dans un hôpital avant d'être embarqué à la maison. Une maison pitoyable, avec un tas d'autres gamins. Un père qui faisait de son mieux, une mère harassée qui n'en pouvait plus de cette vie. Elle est partit alors qu'il n'avait que cinq ans, emmenant avec elle ses plus grands enfants. Laissant le petit dernier, Ryūku, avec un père désespéré. Tout dérapa si vite. Zenko, son père, finit par se laisser dépérir au fin fond de son canapé, ne s'occupant presque pas du pauvre mioche qui n'avait rien demandé. La maison puait l'alcool, le tabac, des tas de types plus louches les uns que les autres passaient. De ses mirettes encore innocentes, le gamin voyait ce spectacle presque chaque jour, il ne pouvait pas dormir. Des cris, des rires, de la musique trop forte, des bruits de bagarre de temps à autre. Clairement pas un environnement pour lui.

Malgré cela, Ryūku grandissait. Comme il le pouvait. Jaloux, plein de rage envers les gamins de l'école qui avaient tant de choses. Alors il se battait sans cesse, il revenait la gueule cassée, il volait, il taguait, il rackettait, il tenait tête aux plus grands, il en faisait voir de toutes les couleurs à ses professeurs. On convoquait Zenko qui mettait des raclées à son fils, qui recommençait, de nouvelles raclées. Puis, les vols dans la rue, les courses poursuites avec les policiers, les soirs où on l'attrapait, où il débarquait entre deux épais policiers agacés. Ryūku est bien connu des policiers, à présent. Ils s'amusent même, le taquinent, certains éprouvent de la pitié pour ce pauvre gosse qui ne s'en sortira jamais.

Le gamin avait toujours voué un amour pour son géniteur, l'ayant au départ prit comme un modèle, un être à égaler, admirant au tout début sa capacité de résistance... avant de se rendre compte à quel point il était détestable. Zenko se fichait totalement de Ryūku. Sauf lorsqu'il fallait lui mettre une raclée. Comme si cela allait faire son éducation. Parfois, Ryūku était envoyé vers les dealers par son père. Il a toujours connu ça, les côtés durs de la vie, le côté pas très beau. Ce côté où absolument personne ne croit en vous, se moque, bavasse dans votre dos. Les mères refusent qu'il s'approche de leurs enfants parce qu'il est sûrement "toxique".

Mais, il grandissait quand même le sale gosse. Jusqu'au lycée, il tenait le coup. Travaillant juste assez pour passer de classe en classe. C'est au lycée qu'un être commença finalement à voir ses bons côtés, M. Yoshimaru. Professeur de sciences. Il repéra sous la mine patibulaire et les vilaines rumeurs, les capacités du gamin. Il lui proposa de l'aider, il tenta de l'aiguiller, de lui assurer que lui aussi pouvait avoir un travail plus tard, une bonne situation, qu'il pouvait se sortir de tout ça, qu'on ne le traiterait plus ainsi. Ce jour-là, Ryūku rit énormément.

"Ne faîtes pas l'hypocrite, vous êtes comme les autres. N'essayez pas de vous donner bonne conscience en aidant un ridicule gamin des rues sans avenir."