Sujet: Séance photos idyllique ? [Pv. Lorelei] {INVOCATION} Mer 16 Mar - 17:26
En Rouge et Noir
« Oui je descends, ne vous en faites pas je serais à l’heure. J’attends de faire ce shooting depuis un moment ! »
Je raccroche mon téléphone, regardant la pendule qui est dans mon salon. Il était bientôt l’heure. Enfin. Grand-Mère, tu sais, je crois que c’est bien la première fois que je suis autant heureuse d’aller travailler. Tu demandes bien pourquoi j’imagine. Haha. Cela remonte à une semaine, quelque chose comme ça. Je me perdais calmement sur le net, à la recherche de renseignement sur une certaine légende. Le genre de choses que je fais habituellement, pour l’instant rien de bien phénoménal. Mais je ne sais pas par quel moyen, je me suis retrouvée sur un site totalement autre. Un site de photos. Et, je me suis trouvée complètement fascinée par tous ces clichés. Alors quand j’ai vu que la personne auteur de tels clichés vivait ici même à Hoshikami et qu’elle proposait ses services. J’ai fait une chose complètement insensée. J’ai appelé ma manager, pour lui demander si c’était possible une séance photo avec la personne du site. Beh tu sais quoi ? Je ne pensais pas que tout cela pourrait aboutir, sur un véritable shooting. Et ma manager semblait tellement heureuse que je propose quelque chose dans le genre.
Et voilà enfin le grand jour. C’est aujourd’hui que je rencontre cette photographe, et que je vais poser sous son objectif. Si je te dis que je ne suis pas stressée ce serait mentir. Je ne me mets pas habituellement autant de pression pour de simples photos. C’est bien pour cela que mon travail doit être apprécié. Enfin. Je pense. C’est dans ce genre de moment-là que j’aurai bien besoin de tes fameux conseils. Raaah. Je m’embrouille. On est en pleine après-midi, il fait beau avec un léger vent. Le soleil reste caché derrière un petit nuage rieur. Bon c’est le temps parfait pour une session en extérieur. Mais pourquoi il a fallu que Rebecca décide que cela se passerait en pleine rue. Cela me stresse un peu plus. Inspire. Expire. Souris. C’est bon je peux le faire. Ce n’est pas ton premier shooting ma petite Menma tu peux le faire. Et me voilà parti en toute vitesse vers le centre-ville. Une course déchaînée vers le local de l’agence de mannequin, un petit saut au-dessus du corps d’un fantôme sur la route. Je ne suis pas tombée de tout le trajet c’est bien la première fois.
Et une rentrée spectaculaire dans le local, tout le monde m’attend déjà. Rebecca croise les bras donnant déjà les directives. Tu sais Grand-Mère cette femme me fait un peu penser à Mère, le genre de femme avec une main de fer qui ne vaut pas mieux décevoir. Elle me fait un peu peur. Après elle fait toujours un très bon travail, je ne plains jamais de tout ce qu’elle fait pour moi. Les maquilleuses se sont déjà ruées sur moi sans attendre un instant. Je tousse. Foutue poudre. Je n’arriverai jamais à m’habituer à ce maquillage. Rebecca discute avec les stylistes, puis la coiffeuse avant de venir me voir pendant ma torture quotidienne. Elle reste sérieuse et droite dans son tailleur, rajustant un instant une mèche de ses cheveux blonds derrière une de ses oreilles. Lisant calmement son calepin avant de relever les yeux vers moi.
« La photographe ne devrait pas tarder à arriver. Aujourd’hui l’agence aimerait que tu joues sur ton look androgyne. Ce serait pour une marque de maquillage cette fois, qui lance une nouvelle gamme de produits. A toi de voir avec la photographe pour la suite, l’agence a vu ses clichés et pense que tu as bien fait de faire cette proposition. »
Toujours aussi droite, elle va droit au but, sans trop en dire non plus. J’acquiesce comme je peux, fermant les yeux un instant, alors que je suis assaillie de tous les côtés. Ma longue chevelure brune se faisant maintenant manipulée. Rebecca reste fermée observant l’avancement du changement. Et moi je souffre. Vivement la fin de tout ça. En quelques minutes le changement fut une réussite. Tu m’aurais vu comme cela, tu ne m’aurais jamais reconnus Grand-Mère.
Un maquillage noir entoure mes yeux gris, un contouring parfait, et mes lèvres tranchant mon visage avec une couleur mat, restant naturel. La totalité de mes cheveux venant sur le devant de mon épaule droite, tirés en arrière sur le côté gauche de mon crâne. Une chevelure légèrement en bataille. Une chemise trop large, un jean troué avec des bottines. J’ai vraiment du mal à me reconnaitre devant ce miroir. Mais pas le temps de me poser de questions. Rebecca à l’affut m’emmène déjà à l’extérieur. Inspire. Expire. Tout va bien. A quelques minutes de là, se trouve une petite ruelle dans le style vintage, le soleil ne tape pas trop à cet endroit avec la hauteur des bâtiments. Donc si j’ai bien compris c’est ici même que se déroule le shooting. Je regarde le lieu, légèrement pensive. Tout le monde dans la grande rue à côté va voir cette séance. Hum. Et qui dit vieille rue, dit aussi nouveaux amis invisibles. Je le sens mal. C’est à ce moment-là qu’une chevelure rousse attire mon attention. Je me tourne légèrement, l’observant. Elle dégage quelque chose de puissant, une sorte de présence. Ce n’est que quand elle se retrouve devant ma manager que je fais le rapprochement. Mais bien sûr. C’est bien elle. La photographe. Je souris marchant dans sa direction.
« Bonjour, je m’appelle Menma. Je suis contente de travailler avec vous aujourd’hui. »
La phrase de politesse habituelle, même si cette fois c’est vraiment différent. J’ai hâte de voir ce que cela va donner. Tiens. J’ai cru voir quelque chose bouger dans cette rue. Hm. Non, pas aujourd’hui, cela doit être mon imagination. Grand-mère, je suis vraiment toute excitée par ce travail.
Le bip incessant du réveil résonnait dans l’appartement, assuré qu’aucune main tâtonnante ne viendrait écraser son bouton d’arrêt de par sa position stratégique. Soigneusement placé sous le lit, le plus au milieu possible, l’objet de torture sonnait déjà depuis une bonne poignée de secondes – ce qui, il faut l’admettre, est largement suffisant pour irriter la plus paisible des personnes – sans que le bras fouillant sous le sommier ne parvienne à l’atteindre. Ç’aurait pu être une partie remportée pour l’objet de malheur si un autre protagoniste, beaucoup plus poilu celui-ci, ne s’était pas jeté sur lui, l’éjectant ainsi de sa cachette. Et la propriétaire de se jeter au sol dans un grognement étouffé pour faire cesser ce maudit vacarme et empêcher l’animal d’emporter son nouveau jouet dans un autre recoin inaccessible de la pièce.
Un bâillement à s’en décrocher la mâchoire, un étirement félin, un rapide arrangement de sa coiffure complètement désordonnée et la jeune femme sortit de sa chambre avec une démarche fatiguée et les paupières encore lourdes de sommeil. Une hésitation la fit s’arrêter en plein milieu du couloir. Pourquoi se levait-elle déjà ? Ah oui… Le shooting photo. Allez, un peu d’entrain, c’est pour la bonne cause, celle de son compte en banque.
Si le métier de Lorelei était d’abord axé autour du journalisme avec la photographie de presse, elle avait développé son talent dans d’autres branches de l’art visuel, raison pour laquelle elle pouvait se permettre de proposer ses services à côté de son emploi officiel. C’était également ce qui expliquait le réglage de son réveil en plein milieu de journée, heure à laquelle l’étoile était d’ordinaire déjà levée et en plein travail. La nuit avait été plutôt courte. Après s’être tournée et retournée dans son lit, incapable de s’endormir, elle s’était relevée pour sortir et essayer de faire quelques photos nocturnes. Un chemin menant à un autre, elle n’était rentrée chez elle qu’à l’aube pour s’écrouler sur son lit, exténuée, après avoir néanmoins pris la peine de régler son réveil et le placer sous son lit. Seule manière efficace de ne pas se rendormir après avoir éteint l’alarme une première fois, puis une deuxième, puis une troisième…
Une série de miaulements la tira de ses pensées alors qu’elle regardait par la fenêtre, une tasse de café dans la main, un morceau de pain dans l’autre. Phoenix avait faim lui aussi et il ne comptait pas se laisser oublier. Il se frottait aux jambes de sa maîtresse depuis un moment déjà mais celle-ci était trop perdue dans le vague, il avait donc opté pour un rappel à l’ordre plus bruyant. Cela eut l’air de fonctionner car la jeune femme posa ce qu’elle tenait pour attraper le paquet de croquettes pour remplir sa gamelle vide, puis elle lui remit de l’eau fraîche et s’occupa de nettoyer sa litière. Après cela seulement elle passa sous la douche, tourna le thermostat au maximum supporté et créa ainsi un nuage de vapeur dans la petite salle de bain. Le jet d’eau brûlante termina de la réveiller et elle sortit de sa baignoire pour se sécher et s’habiller, passant rapidement un coup de sèche-cheveux sur sa crinière rousse qu’elle regroupa ensuite en un chignon rapidement attaché. Des vêtements propres l’attendaient sur le porte-serviette ; un jean sombre, un T-shirt et l’un de ses éternels sweats à capuche, à la fois chaud et confortable. Le soleil avait l’air de briller à l’extérieur mais les températures restaient de saison.
L’heure du rendez-vous approchait et Lorelei terminait de se préparer tranquillement. Elle savait qu’elle ne devait pas louper le bus mais, normalement, elle avait encore de la marge. Une dernière caresse à son chat qui l’encouragea d’un ronronnement et elle sortit de chez elle en claquant la porte. Pour une fois, elle parvint à monter dans le bus sans avoir eu à lui courir après et arriva à l’heure au lieu de rendez-vous convenu.
Quelques temps auparavant, une femme l’avait contacté en tant que manager d’une jeune mannequin qui souhaitait avoir recours à elle pour faire une séance photo. Elle avait hésité, n’ayant pas l’habitude qu’on la contacte pour ce genre de chose mais plutôt pour des occasions plus intimes. Là, ses photos serviraient à une agence, c’est pourquoi elle avait hésité avant de donner son accord. Finalement, la rémunération promise et l’assurance qu’il ne s’agirait que d’un unique shooting lui firent accepter l’offre. Elle avait donc convenu de la date et du lieu avec la manager. Elle l’avait évidemment prévenue que les conditions seraient différentes des séances dont mademoiselle Shizumo devait avoir l’habitude puisqu’elle ne possédait pas beaucoup de matériel adapté à ce type de requête. Pas de réflecteur de lumière, pas de lampe halogénée, ce seraient des photos plus naturelles. Mais la manager en avait conscience, elle avait vu son travail après tout.
Une fois sur place, elle trouva rapidement l’équipe et s’avança pour saluer les individus avec qui elle travaillerait l’espace de quelques heures. Elle eut à peine le temps de se présenter qu’une nouvelle personne s’approcha pour l’aborder d’un ton joyeux. Cette Menma – la mannequin, donc – eut l’intelligence de ne pas lui tendre la main pour serrer la sienne, un bon point pour elle. La photographe observa la jeune fille avec attention, la dévisageant de la tête aux pieds sans se soucier d’être discrète dans son examen. Le modèle lui plaisait, elle avait droit à un joli bout de femme. Cependant elle se demandait si cette excitation joviale qui transparaissait du mannequin serait ou non favorable à la séance.
« Enchantée, je suis Lorelei Solberg. »
Elle le savait déjà très certainement, mais cela ne faisait pas de mal de le rappeler. Seul un léger accent permettait de deviner que le japonais n’était pas la langue natale de la rousse, mais pour ce qui était du reste, sa maîtrise était très bonne.
« Si vous êtes prêtes nous allons pouvoir commencer dès maintenant. Le soleil ne donne pas directement dans la rue mais les lumières ne manqueront pas de changer avec l’avancement dans l’après-midi, cela permettra d’avoir différentes ambiances pour les clichés. »
Et ce disant, elle déposa son matériel – à savoir son appareil, un trépied, différents objectifs – sur une table et indiqua à son modèle de la suivre. Dès son arrivée, l’étoile avait perçu le potentiel du lieu et avait décidé de ce qu’elle ferait. Sans attendre, elle commença à expliquer à Menma ce qu’elle attendait d’elle, sur le ton de celle qui est peu habituée à être contredite, insistant sur le fait qu’elle devrait rester naturelle pour coller à l’endroit.
« J’aimerai que vous vous imprégniez un peu de cette ambiance de rue pendant que je prépare ce dont j’ai besoin. »
Et sans un mot de plus, elle se détourna, ne s’attendant pas à recevoir une quelconque question et bien décidée à ce que l’affaire ne traine pas en longueur. Elle retourna jusqu’à son appareil et avisa celle qu’elle devinait être la manager.
« Comme prévu, je n’ai pas de matériel particulier hormis mon appareil ; cependant si vous avez des exigences particulières sur le type de prise de vue, il serait temps d’aborder ce point. »
Autant savoir immédiatement pour mieux expliquer ensuite sa façon de voir les choses…
Idyllique, vraiment ?
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Sujet: Re: Séance photos idyllique ? [Pv. Lorelei] {INVOCATION} Mar 29 Mar - 20:36
En Rouge et Noir
Tu sais grand-mère, c’est un grand jour. Je me retrouve enfin en face de cette rousse, elle a de beaux yeux. Le genre qui traverse ton âme, j’en ai froid dans le dos. Elle dégage quelque chose, elle semble si jeune mais si professionnelle. Une bonne humeur pouvait transparaître de tout mon être. Et bien sûr le regard froid de Rebecca ne manqua pas de me ramener à l’ordre. Je le sais, je ne suis pas là pour m’amuser. C’est un travail, un vrai. Il faut que je reste sérieuse. Il faut que je me calme, j’inspire un grand coup avant de passer de nouveau mon regard sur la ruelle sur ma droite. Un shooting en extérieur, ce n’est pas le meilleur pour moi. Vraiment. Grand-Mère si tu voyais ce que j’ai sous les yeux, tu ne saurais vraiment plus quoi croire. Mais vu, où tu es actuellement, tu dois déjà le savoir. Haha. Quelle ironie du sort, je me demande bien pourquoi tu ne te montres devant moi. Un peu de sérieux. Il ne faut pas que je sois distraite. Pas par ça en tout cas. Surtout quand la photographe prend la parole. Un léger sursaut, avant que mon oreille ne se réveille, pour être attentive.
Effectivement la ruelle paraissait tellement sombre à l’heure actuelle, quand je regarde mon accoutrement, cela me parait parfaitement logique. Une ambiance bien différente de ce que j’ai pu faire jusqu’à maintenant. Quelque chose de nouveau, quelque chose que je vais devoir réussir à faire et cela sans faire honte à l’agence que je représente. Rébecca savait pourtant bien à quoi se tenir avec moi, la première fois que l’on avait fait un shooting en extérieur cela avait tourné à la catastrophe. Pourtant je ne vois pas ce qu’il y a de mal à faire la discussion avec un ancien soldat, c’était même très enrichissant. C’est malpoli de ne pas écouter quand quelqu’un nous adresse la parole. Mais non. Elle n’a rien voulu savoir, me prenant simplement pour une folle. Encore et toujours. Je comprends mieux pourquoi elle est en train de me fusiller du regard. Grand-Mère, je pense que cette fois je n’ai pas intérêt à m’attarder sur mes amis. Sinon je pense que cette chère Rébecca risque de me passer un savon. Regardes en face de toi Menma. Il ne faut pas la regarder dans les yeux.
Prête ? Bien sûr. Tant que je peux m’exprimer autrement qu’avec des mots, cela devrait aller. Inspire encore un coup. Allez. Maintenant il est temps que je sois professionnelle. J’écoute attentivement ce que la photographe énonce. S’imprégner du lieu. Une chose aisée à dire, mais bien plus compliqué à faire. Un nouveau regard vers la ruelle. Une ruelle si sombre, petite ruelle qui cache une histoire. Qui dit histoire, dit fantômes, dit ami, dit conteur. S’imprégner, s’imprégner… Certes. Je ne vois sûrement cette ruelle comme ils la voient. C’est bien dommage. Aussitôt la photographe avait-elle donnée ses instructions, aussitôt rentrait-elle dans le vif du sujet déjà en train de préparer son matériel. Je devine assez facilement que je dois faire de même. Un pied après l’autre, je m’avance vers la ruelle sans un mot de plus, il n’y avait rien à dire de plus, et la photographe n’attendait sûrement pas un mot de ma part. Un regard, puis un autre. Ce n’est vraiment pas très poli de me reluquer de la sorte… Cette personne au milieu de la ruelle. Cela en deviendrait presque gênant. J’ai bien compris que j’étais la seule à le voir, sinon quelqu’un l’aurait fait sortir de là avant la séance. Les ruelles anciennes sont les pires. Vraiment. Les fantômes ont plus de facilités à rester dans les endroits de leur mort. Sûrement le cas pour celui-là. Un homme dans un look occidental, à en juger par ses vêtements il avait dû vivre pendant l’ouverture du japon au reste du monde. Une époque de paix et de soumission d’après mes livres. Hum ? Ah non, restes où tu es ne viens pas ! Ne t’approche pas.
Il faut que je fasse bonne figure bon sang, surtout devant cette photographe. Allez. Il faut juste que je fasse comme si de rien n’était, je ne vois rien, rien du tout. Je me crispe un moment. 1,2,3, regardes droit devant toi. J’accélère. Bien sûr cela aurait été parfait si je ne m’étais pas pris le pied sur.. rien. Bien entendu… j’ai bien cru voir le sol de plus près, mais c’est le mur qui réussit à me sauver. Je m’appuie par la suite sur celui-ci essayant de faire bonne figure. Il ne s’était rien passé, vraiment rien. Haha. Restez naturelle, c’est ça la clé. Mais comment rester naturelle quand un fantôme essaie de se rapprocher ?! Grand-Mère je crois que je suis vraiment dans de beaux draps. Heureusement que Rébecca discutait avec la photographe, je passais bien inaperçu.
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Rébecca regarde attentivement la photographe se préparer, passant de temps en temps son regard sur Menma. Un soupire s’échappa d’entre ses lèvres, cela promettait une longue séance. Elle resta tout de même sérieusement, ajustant une mèche de cheveux derrière son oreille, avant de regarder la photographe. Un air sérieux sur le visage.
« La marque n’a pas vraiment d’exigences particulières, le directeur design a vu vos clichés, c’est cela qui a motivé leur choix. Ils veulent du renouveau, et vous avez l’air d’avoir ce qu’il faut contrairement au plus professionnel. Cependant, Menma est un modèle à part, c’est un modèle très important dans notre agence, elle est très demandée mais travailler avec elle n’est pas de tout repos. Donc j’aurai bien une exigence en tant que manager. Je trouverai cela plus intéressant de saisir un instant mélancolique. C’est bien pour cela que j’ai choisi cet endroit, c’est quelque chose d’encore jamais vu pour ce modèle. Ce qui ferait, je le pense éclater les ventes. Bien sûr le décor doit rester un élément central. J’espère que mes indications vous paraissent claires au moins ? »
Elle croise ses bras sur sa poitrine avant de tourner les yeux vers la modèle. En profitant pour faire un petit récapitulatif sur son carnet. Maintenant c’était à la photographe de faire le reste du boulot. Bien qu’elle pouvait bien voir que de son côté Menma ne semblait pas très à l’aise.
Lorelei commença à préparer son matériel tout en écoutant ce que la manager avait à lui préciser concernant les conditions du shooting. Elle tiqua sur le "plus professionnel" mais son visage ne trahit aucune expression. Elle n’avait pas totalement tort, la photographe n’était pas spécialisée dans le domaine de la mode, cependant elle s’estimait autant professionnelle que d’autre. Enfin, cela ne servait à rien de perdre son temps sur ce point, l’important était qu’elle soit rémunérée et son travail reconnu par la suite. Et après tout, n’était-ce pas elle qui refusait d’accéder à de trop nombreuses sollicitations de ce genre ?
L’étoile acquiesça lorsque la femme lui demanda si elle avait tout compris. Mélancolique, hein ? Le lieu était approprié, entre les murs vieillis, le décor triste, la lumière particulière d’une rue dans laquelle le soleil ne pénétrait jamais… Restait à savoir si le modèle saurait adopter la bonne attitude. Quoique, en se basant sur ce qu’elle avait observé quelques instants auparavant, cela ne devrait pas être un trop gros problème. Menma lui avait semblé très expressive, contrairement à elle-même, et elle ne doutait pas de réussir à tirer quelque chose de la mannequin.
« Elles le sont, je ferai en sorte de les respecter. Quelques instants de réglages et nous pourrons débuter. »
L’appareil en main, la rouquine se détourna et sortit une feuille vierge de sa sacoche pour faire la balance des blancs en fonction de l’éclairage, puis elle prit quelques photos du lieu, sans vraiment se soucier des personnes pouvant se trouver dessus, prêtant seulement de l’importance au rendu sur le petit écran de son petit bijou de technologie. Une fois satisfaite du calibrage de son appareil, et seulement à ce moment-là, elle s’avança vers la jeune brune qui s’était enfoncée un peu plus dans la rue.
Elle lui tournait le dos mais était immobile. Que faisait-elle ? Elle semblait réfléchir à quelque chose vue ainsi. La Norvégienne se rapprocha pour la héler avec douceur, ne voulant pas l’effrayer si elle était plongée dans ses pensées.
« Mademoiselle Shizumo ? Je suis prête, nous pouvons y aller. »
Elle attendit que l’intéressée se retourne vers elle pour continuer.
« Vous avez dû remarquer le porche en pierres à quelques mètres de vous. J’aimerai commencer là-dessous. Vous pouvez bouger comme vous le souhaitez pour débuter, si le besoin s’en ressent je vous donnerai des indications plus précises. »
Menma devait connaître suffisamment son métier pour savoir quoi faire, alors que la photographe improvisait un peu sur le coup. L’inspiration viendrait en la voyant évoluer dans l’environnement. Le porche lui semblait être une bonne idée, il avait ce petit quelque chose qui installait une ambiance à la fois mystérieuse et dépassée. Lorelei attendit que la jeune femme prenne ses marques et se positionne, puis elle reprit la parole en portant l’appareil photo à hauteur de ses yeux pour commencer son travail.
« Dites-moi un peu… A quoi vous fait penser cet endroit, comment vous y sentez-vous ? Vous pouvez prendre le temps, mais j’aimerai avoir votre ressenti… »
Idyllique, vraiment ?
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Sujet: Re: Séance photos idyllique ? [Pv. Lorelei] {INVOCATION} Mer 4 Mai - 16:27
En Rouge et Noir
Arrêtes toi. Je ne te vois pas. Je suis humaine, une humaine comme les autres, je te marche dessus, je fais comme si tu n’existes pas. Grand-Mère, je me suis toujours demandée, pourquoi ? Pourquoi je suis capable de voir ce que les autres ne voient pas. Certes, c’est passionnant, j’aime être différente, les écouter. Mais pour le coup cela ne m’arrange pas vraiment. Mon regard glisse doucement vers cette silhouette, ce petit corps frêle, de petite taille. Tu sais, même dans le monde des morts, il y a ceux qui n’ont pas de soucis avec leur passé et d’autre qui le portent difficilement. Comme ce petit garçon qui se tient devant moi, si tu voyais son air si triste, qu’est-ce qui avait bien pu lui arriver ? Forcément quelque chose de terrible, un kimono en lambeaux l’habillait. Il venait effectivement de très loin, bien avant l’arrivée des occidentaux à en juger. J’avale ma salive. Comme si le temps venait de s’arrêter, je le fixe longuement. Comment faire pour ignorer un enfant ? Tu trouveras ça cruel n’est-ce pas ? Il ne semble même pas comprendre ce qu’il fait ici. J’ai de la peine pour lui, il y a tant d’esprits dans cette rue, on sent facilement le lourd passé de cet endroit. Mais ce jeune garçon est le seul qui reste ici, perdu, en attendant quelque chose.
Je le fixe longuement avant d’ouvrir doucement la bouche, je sais très bien que si je prononce un mot, je peux courir pour que la séance photo soit calme et sans fracas. Je t’assure que j’allais lui adresser la parole, mais voilà que le seul son qui s’élève dans la rue, n’est pas ma voix mais celle de la photographe. Bien trop proche et inattendu pour que je n’échappe pas un sursaut. Je glisse comme à mon habitude sur rien et je me cogne légèrement sur le mur auquel j’étais appuyée juste avant. Ça fait mal, Grand-Mère. Voilà que la réalité me retombe dessus, je ne peux pas faire n’importe quoi, pas maintenant. Je me retourne presque aussitôt, me frottant doucement le front. La première chose que je rencontre, ce vert, ce vert profond qui me fixe longuement. Avant que la photographe reprenne la parole. J’essaie de faire bonne figure, j’écoute ce qu’elle me dit. J’essaie je t’assure. Mais le regard de ce garçon me reste à l’esprit, encore et encore. Et il doit encore se tenir juste à côté de moi. Je reste concentrée. Je la regarde, sans jamais détourner le regard. Je tourne mon regard machinalement vers la source de ses dires, le porche… pour être vieux, il l’était sans aucun doute.
Un hochement de tête, j’inspire un grand coup avant de commencer ma marche vers le porche. Il est encore là, immobile, comme si de rien n’était. Seulement son regard me suit à la trace, je passe à côtés comme si de rien n’était, avant de regarder avec plus d’assurance le porche devant moi. Je m’avance doucement, passant sous le monument. Mon regard passe sur les pierres, légèrement noircis par le temps, ma main vient effleurer la surface froide, pensive. Je finis par me retourner vers la photographe, une expression calme sur mon visage. Cela fait bien longtemps que je fais ce boulot, je sais être professionnelle quand il le faut. Il suffit que je reste calme que je joue devant l’objectif.
C’est tout. Je m’occuperai du gosse plus tard Grand-Mère. Mais quand je pense que la séance va commencer, que l’objectif me fixe. Voilà que la photographe reprend la parole. C’est bien la première fois que l’on me parle de mon environnement lors d’une séance.
Je suis décontenancée, je ne sais pas trop quoi dire. Dire ce que je pense vraiment c’est comme passer comme une folle. Je fixe longuement la photographe avec appréhension, avant de relever doucement la tête vers le proche, avant de glisser le long de la rue, s’arrêtant sur le jeune garçon encore là. Je passe une main dans mes cheveux un peu perdue, secouant doucement la tête.
« Cet endroit… il est triste. Tellement ancien, tellement intense. Tellement d’histoires ce sont mêlés et ont pris fin ici même. Un lieu si ancien… dégage quelque chose. Haha, cela peut vous paraître bête, mais à part nous ici, tout le monde ici est mort… »
Mon regard reste fixé dans celui du garçon alors que je continue de parler à la photographe, un fin sourire mélancolique se dessine sur mon visage. Alors qu’il semble enfin comprendre, son expression change avant que ce garçon ne fonde en larmes. Je ferme doucement les yeux, c’est ainsi, avant de reposer mon regard sur l’objectif.
« …Je ne ressens pas de joie en me tenant ici. »
[hrp: Désolé pour le retard, j'étais absente c'est derniers temps D8. Et aussi je me souviens qu'on avait prévu un rp WTF, alors que cela tourne tout autrement du coup, je joue avec la sensibilité de Menma j'espère que ça te vas :3]
La jeune femme resta silencieuse un moment après que Lorelei lui ait demandé son ressenti. La photographe profita de ce moment pour enclencher son objectif et prendre quelque premiers clichés. Elle avait l’air un peu perdue, triste même. Que regardait-elle ainsi, à fixer un point de la rue, le même que juste avant déjà ? Elle semblait vraiment concentrée, comme si elle pouvait voir quelque chose d’invisible aux yeux des autres.
Les premières paroles de la mannequin confirmèrent ce que son expression reflétait. Sa manager voulait de la mélancolie, c’était manifestement l’endroit idéal pour la faire ressortir. Les bruits réguliers de son appareil à chaque photo prise ajoutaient une dimension étrange à la scène, quelque chose de complètement décalé par rapport à ce que la brune semblait vivre. Elle se prenait vraiment au jeu, peut-être même un peu trop ?
La photographe avait été étonnée par l’un de ses propos, concernant les personnes qui se trouvaient dans la ruelle. Aucun signe n’avait montré son désarroi et elle avait continué à prendre des photos, capturant chacune des expressions de Menma. Elle aurait pu l’ignorer, passer outre et continuer la séance sans chercher à creuser mais sa curiosité l’en empêcha. Elle baissa ses mains l’espace d’un instant, juste celui de poser une nouvelle question.
« Que voulez-vous dire par… tout le monde ici est mort ? »
Et de nouveau, l’appareil photo venait cacher ses yeux émeraude. Si la modèle avait formulé sa phrase autrement, la rouquine n’aurait certainement pas relevé. Mais elle n’avait pas dit « il y a eu beaucoup de morts ici » ou « beaucoup de gens ont dû mourir dans cette rue ». Non, le sens de sa phrase était clair, du moins dans la syntaxe. Hormis l’équipe du shooting, il y avait d’autres personnes dans les environs, et elles étaient mortes. Mais si le sens de la phrase était bien clair, la logique l’était beaucoup moins. Elle était même inexistante. La Norvégienne ne comprenait pas de quoi elle voulait parler.
De nature plutôt terre à terre malgré ses origines stellaires, Lorelei n’était pas particulièrement sensible à ce qui pouvait relever de l’anormal. Alors, après avoir entendu la jeune femme, elle avait besoin d’explications. En les attendant, elle se déplaça doucement pour changer son angle de vue, progressant sans le savoir vers l’un des fantômes du lieu. Elle pourrait très bien lui passer au travers qu’elle n’en saurait jamais rien.
Ydillique, vraiment ?
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Sujet: Re: Séance photos idyllique ? [Pv. Lorelei] {INVOCATION} Mer 18 Mai - 15:53
En Rouge et Noir
Grand-Mère, je ne suis vraiment qu’une enfant. J’ai beau prétendre être une adulte responsable, je réagis toujours comme une enfant. Oui, je ne réfléchis pas. Tu te rends compte ? Je n’arrive pas à rester calme un seul instant, je ne suis qu’une humaine qui réagit sans cesse à son instinct. Une vrai boule d’énergie, qui ne peut contenir cette dite énergie. Alors quand je me retrouve devant cette photographe, je devrais être ravis, rayonner. Tout ça, tout ça. Mais non me voilà à faire une tête de trois mètres de long à cause d’eux. C’est stupide, n’est-ce pas ? Oui. Complètement, stupide. Je suis stupide, je suis une enfant et pourtant j’en suis heureuse. C’est fou ça. Même toi je pense que tu n’arriveras jamais à comprendre cela. Et c’est bien dommage.
Je ne peux que la regarder fixement, je me demande bien quelle tête je suis en train de tirer actuellement. Pas la plus magnifique, j’imagine. Voir un garçon pleurer n’est pas quelque chose que j’arrive à encaisser facilement. Il a l’air tellement lamentable, il pleure encore et encore. Et pourtant je n’entends aucun son, juste son expression. Celle qui se fige dans mon esprit. Ma main vient nerveusement jouer avec une mèche de mes cheveux légèrement décoiffé. Que dire ? Que faire devant ces yeux verts qui cherchent une réponse ? Mentir ? Le monde est déjà assez rempli de menteur comme cela, pourquoi en ajouter une de plus. Après tout jusqu’à maintenant je ne l’ai jamais caché.
« … Nous sommes deux personnes en vie dans cette rue. Vous pouvez me prendre pour une folle, j’ai l’habitude. Mais pour moi nous sommes plus que deux dans cette ruelle. Je les vois, je les entends. »
Détourner le regard, se mouvoir pour prendre une pose différente. Tout cela en regardant l’architecture des bâtiments. Je viens de dire une chose absurde à une photographe dont j’admire le travail. Rébecca va encore me passer un savon si elle entend parler de tout ça. Mais ce n’est pas grave ! Reprends-toi ! C’est rien ! Grand-Mère, je sais que tu me regardes, je ne vais pas te décevoir. Elle continue ses clichés, j’entends facilement le déclic de l’appareil. Je reste le plus naturel possible. Je reprends la peau de mon personnage, de la personne que je dois être devant cet objectif. Je ne suis plus Menma. Calme. Respiration. Je pose un pied sur le mur pour m’appuyer sur le mur derrière moi, alors qu’elle se déplace.
Elle prend son travail au sérieux, un mouvement et là-voilà proche de cette place. Il est juste là encore dans le déni total de ce qu’il était. Et la photographe lui fonce clairement dessus sans le vouloir. Ce n’est qu’un fantôme, il lui passera au travers, tout simplement rien de plus. Alors pourquoi. Oui pourquoi, à ce moment-là j’ai réagi. Je me suis redressée rapidement, trop rapidement. « Attenti… »
Je n’ai pas eu le temps de finir ma phrase que me voilà face contre sol. Je me suis radicalement rétamée. Tout cela parce que je ne voulais pas que la photographe le bouscule. Mais c’est un fantôme bon sang, je n’ai pas réfléchi. Une petite douleur vient réveiller ma cheville, alors que j’essaie de me relever. C’était sûr maintenant je dois passer pour une dingue.
Stupeur. Un étonnement suffisant pour lui faire baisser une nouvelle fois son appareil et ancrer ses deux orbes de péridot dans le regard plus sombre de Menma. Avait-elle bien entendu, bien compris ? La brunette voyait les morts… Lorelei n’eut pas besoin de raisonner longtemps pour lui attribuer le statut d’Etoile, toutefois elle restait abasourdie après ce qu’elle venait d’apprendre sur son don. C’était à la fois fascinant et effrayant, cette idée de communiquer avec l’au-delà… De quelle manière la jeune femme utilisait-elle ce pouvoir ? La rouquine ne voyait pas vraiment l’utilité d’une telle chose, enfin en tout cas pas avec le métier qu’elle avait. Elle aurait pu faire un malheur à la police scientifique ou quelque chose du genre, c’était dommage.
La photographe reprit finalement contenance et poursuivit la séance en changeant de place. Elle continuait de mitrailler la mannequin derrière son appareil photo tout en essayant d’imaginer ce que devait être la vie de quelqu’un qui pouvait communiquer aussi bien avec les morts qu’avec les vivants. Enfin, communiquer… Le pouvait-elle seulement ?
L’exclamation de Menma la fit sursauter et regarder derrière elle pour chercher le danger invisible. Evidemment, sa vision aussi affutée soit-elle ne put détecter ce qui avait provoqué l’alarme. Qu’est-ce qui lui était donc passé par la tête pour l’alerter de cette manière ? Dès que Lorelei regarda de nouveau dans la direction de la brune pour s’apercevoir que cette dernière s’était écrasée par terre, elle s’avança aussitôt vers elle pour s’enquérir de son état.
« Est-ce que ça va ? Qu’est-ce qui vous a fait peur comme ça ? »
Accroupie près d’elle, la Norvégienne n’offrit cependant aucun geste de secours, aucune main tendue pour l’aider à se relever, comme à son habitude. Aucun contact, c’était la règle qu’elle avait instauré depuis bien des années. En général, il lui était assez facile de s’y tenir, mais dans certaines occasions comme celle-ci, cela pouvait être mal vu de la part des autres. Tant pis, elle préférait cela plutôt que de prendre le risque que son propre pouvoir se déclenche contre son gré.
Lorsque Menma releva la tête, la photographe repéra aussitôt ce qui pourrait poser problème pour la suite. Elle avait une écorchure au visage. Très légère cela dit, elle restait toutefois suffisante pour que la manager qui arrivait vers elles en trottinant sur ses talons hauts soit contrariée. Peut-être qu’un peu de maquillage pourrait arranger les choses ? Elle n’en était pas certaine.
« Vous êtes quand même bien maladroite... »
Le constat n'était pas fait sur un ton méchant. Cela avait tout de même de quoi interloquer la rousse, après tout il était souvent demandé aux mannequins de marcher, déambuler, alors si elle ne savait même pas trouver son équilibre...
Ydillique, vraiment ?
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Sujet: Re: Séance photos idyllique ? [Pv. Lorelei] {INVOCATION} Dim 22 Mai - 22:54
En Rouge et Noir
Quelle est donc cette douleur qui traverse ma jambe de part en part. Je baisse les yeux, rien n’est visible à l’œil nu et pourtant je suis certaine d’avoir ressenti cette vive douleur. Ouais. Grand-Mère tu as déjà vu un mannequin se fouler la cheville sur un shoot. Je crois que je suis la première. Satané pavé qui se trouve là, sans lui je serais encore en pleine forme à l’heure actuelle. Mais non. Il a fallu que je me presse et que je me presse pour rien du tout. Miss catastrophe au rapport. Je relève néanmoins rapidement la tête pour vérifier que tout va bien. Si tout va bien pour le fantôme cela va de soi. Même si la photographe s’approche rapidement de moi, je ne la regarde pas spécialement. Je le cherche du regard, encore et encore. Avant de me rendre bien compte qu’il avait belle et bien disparu. Et je ne sais dans quel état d’esprit. J’espère seulement que là où il se tient à présent il se sente enfin en paix.
Mais maintenant il faut retourner à la réalité. La réalité qui va faire mal. Je le sens déjà à des kilomètres. Depuis le temps que j’attends ce shooting, je viens de faire une gaffe monumentale. Mais je ne peux pas tout interrompre de la sorte, vraiment. Tu me connais après tout, ce n’est pas cette cheville qui va m’empêcher de continuer mon travail. Une grande inspiration, avant de tourner la tête vers la photographe, affichant un petit sourire.
« Oui je vais bien, ne vous en faites pas. J’ai tout simplement glissé… c’est stupide n’est-ce pas ? Il m’a semblait voir quelque chose derrière vous.»
Un petit rire nerveux s’échappe d’entre mes lèvres alors que je me redresse doucement en feintant la douleur avec brio. Être mannequin, c’est aussi savoir jouer la comédie. Je suis plutôt douée pour ce genre de chose. Mais voilà déjà la diablesse en marche. Grand-Mère c’est vraiment maintenant que je commence à avoir peur pour moi. Quand je vois Rebecca courir sur ses talons ce n’est généralement pas bon signe. Alors que bon sens de base elle a tellement de patience. Surtout avec un cas tel que moi. Et la remarque de la photographe en prime. Bien sûr que je suis maladroite. Oui. Je suis née comme cela avec deux pieds gauche et une imagination débordante.
Et pourtant je suis bien une mannequin et pas mal connue en plus de cela. Allez savoir comment. Je ne relève donc pas cette remarque, me crispant doucement au fur et à mesure que Rebecca se rapproche. Celle-ci ne tarde pas à venir m’examiner avant d’appuyer sur ma joue avec insistance. Mais ça fait mal… Oh je suis foutue. Blesser mon visage est vraiment la pire chose que je pouvais faire.
« Mais qu’est-ce que tu as dans la tête bon sang ! Je t’ai déjà dit de faire attention où tu fous les pieds. Est-ce que tu te rends compte qu’avec une blessure pareille tu peux foutre en l’air tout le travail d’une agence ?! »
Tel une tortue qui craint pour sa vie, je recroqueville ma tête entre mes épaules avant de fermer les yeux pour subir les multiples sermons qui suit. Oui, Rébecca est le genre de manager qui me motive grandement. C'est fou dit comme cela mais l’entendre me gueuler dessus me donne envie de me surpasser. J’attends quelques minutes qu’elle se calme, avant de tenter une nouvelle approche.
« … Après, si j’ai bien étudié le sujet traité pour ce shooting. Ils veulent de l’originalité quelque chose qui sort du lot, est-ce que ma blessure et vraiment un obstacle ? Cela montre une image plus dure et brut.. ça pourrait être intéressant. »
Et voilà. Une manager muette qui ne sait que répondre alors que je me tourne vers la photographe en évitant de bouger trop mon pied. « Qu’est-ce que vous en pensez ? »
Lorelei avait eu un doute sur la raison de sa chute mais… c’était bien ce qu’il lui semblait, la jeune femme avait dû voir l’un de ces morts dont elle parlait plus tôt. Inconsciemment, le corps de la photographe se tendit. Est-ce qu’en les voyant elle ne leur donnait pas un certain pouvoir, une possibilité d’interagir sur le monde des vivants ? Après tout elle venait de la mettre en garde l’instant d’avant, c’est qu’il pouvait y avoir un danger, n’est-ce pas ?
La manager arriva rapidement à leur hauteur pour se mettre aussitôt à sermonner la jeune femme d’une voix forte. La rouquine se taisait, préférant écouter et observer plutôt que de se mêler à ses cris. La mannequin avait l’air de ne pas en mener large mais c’était compréhensible en voyant la furie qui l’engueulait. Pourtant, Menma parvint à les surprendre toutes les deux en mettant en valeur cette blessure qui causait tant de problèmes l’instant d’avant. C’est qu’elle en avait quand même dans la cervelle, en fait…
L’attention attirée par la question de la brune, Lorelei jeta un coup d’œil à l’autre femme pour juger son attitude. Elle semblait ne plus savoir quoi dire, elle qui déblatérait flopée de remontrances avec aisances voilà quelques minutes à peine. Son regard se porta de nouveau sur Menma pour jauger son état. Elle paraissait sure d’elle, aucun tremblement dans son corps malgré son attitude de défense un peu plus tôt… Il n’y avait pas l’air d’avoir d’autre souci majeur pour empêcher la poursuite de ce shooting.
« Et bien en effet comme vous dites, cela peut être intéressant et… nouveau surtout je suppose. Même si je ne regarde pas beaucoup ce genre de photos, je suppose qu’on ne voit pas ça fréquemment. Si vous allez bien nous pouvons continuer… »
Un nouveau coup d’œil à la manager qui fronçait les sourcils. Elle semblait inquiète plus que réellement en colère, elle tenait à la jeune femme et ne voulait pas qu’il lui arrive malheur, les remontrances à propos de sa maladresse et ce qu’elle pouvait entrainer n’étaient qu’une manière de dissimuler cette inquiétude.
« … Juste après que vous ayez nettoyé cette blessure bien entendu. La poursuite de la séance peut bien attendre quelques minutes encore. »
Cette fois, la manager finit par acquiescer et attrapa la blessée par le bras pour la tirer derrière elle jusqu’à l’endroit où était installé tout le reste de l’équipe. La Norvégienne préféra rester où elle était et les regarda s’éloigner. A l’abri de tout regard – sauf peut-être de celui des… fantômes ? – ses sourcils se froncèrent. Ce n’était pas flagrant mais elle avait cru voir Menma boiter. Un soupir, et elle se détourna. Bah, si elle tenait vraiment à poursuivre qu’il en soit ainsi, après tout la photographe n’était pas sa mère et la brune était suffisamment grande pour prendre ses propres décisions.
Lorsque la mannequin reviendrait, Lorelei lui proposerait de poursuivre en changeant d’endroit, en lui laissant cette fois le choix.
Ydillique, vraiment ?
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Sujet: Re: Séance photos idyllique ? [Pv. Lorelei] {INVOCATION} Jeu 9 Juin - 18:33
En Rouge et Noir
Je reste alors en suspens, en attente d’une réponse. Tu vois, je pense que c’est bien la première fois que je m’affirme tellement lors d’un shooting photo. Normalement je fais ce qu’on me dit de faire, essayant d’éviter les grosses gaffes. Tu sais bien à quel point je suis maladroite. Cela se transmet sûrement dans les gênes, je pense donc que tu n’es pas innocente Grand-Mère. C’est amusant de penser cela. Alors que je suis dans une situation si tendue. Après tout Rébecca vient de me passer un sacré savon. Mais pour le moment elle se tient tranquille. Comme si ma réflexion, l’avait comment dire ? Stupéfaite. Est-ce que je peux me sentir fière Grand-Mère ? … Non c’est vrai il ne faut pas aller trop vite en besogne. Il faut que je me calme et que j’attente avant tout la réponse. Je tourne le regard vers la photographe. C’est elle qui va trancher, c’est sûr. Le stresse monte, doucement. Elle peut très bien trouver cela stupide. Surtout après la scène que je venais de jouer avec mon ami le fantôme. Comment ne pas avoir peur d’une tarée dans mon genre après ça. Mais si je perds ce contrat, c’est encore Rébecca qui va devoir encaisser les remontrances. Il faut que je réussisse à tout prix.
Elle ouvre enfin la bouche pour se prononcer. Et tu sais Grand-Mère, un énorme sourire est soudainement venu prendre possession de mes lèvres. J’affiche un grand sourire, exprimant ma joie, levant le poing en signe de victoire. Rien n’était encore perdu. Je vais finir se shooting et faire de bonnes photos. Coûte que coûte. Fantôme ou pas fantôme. J’hausse mes épaules venant joindre mes mains, levant les yeux, je me sens tellement contente. Pui ce n’est qu’une égratignure après tout. Rien de plus. Je ne vais pas m’amuser à parler de ma blessure à la cheville. Hors de question. Mon enthousiasme l’avait coupé dans sa phrase, elle marque une pause avant de reprendre terminant. Là bien entendu, je soupire, nettoyer la blessure ? Moui cela paraît logique, mais je veux reprendre tout de suite moi. Comme tu me l’as appris par le passé, il ne faut pas en demander trop parfois. Je pense que c’est ce cas de figure. J’acquiesce alors avec un mouvement de tête avant de me retourner de nouveau vers Rébecca. Je la suis sans dire un mot, lançant un petit sourire à la photographe au passage. Après tout elle n’a pas fait part de tout ce que j’ai dit dans la ruelle.
Me voilà de nouveau devant le maquilleur. Désinfectant, soin tout le blabla. Je me laisse faire sans broncher, alors que Rébecca me répète une nouvelle fois de faire attention. Une vraie maman poule. Je souris doucement. Mais ma cheville me lance terriblement. Vraiment. La distance que je venais de parcourir n’a pas l’air d’arranger la chose. Mais tu vois Grand-Mère, je ne vais pas abandonner, il en est hors de question, après tout tu es une battante toi aussi. Je ne vois pas pourquoi je n’en ferais pas autant. Quelques minutes plus tard je suis de nouveau relâcher en pleine nature. Je prends mon temps, je marche doucement, en m’appliquant pour ne pas me faire remarquer, ou encore paraître suspecte. Je mets un peu plus de temps pour rejoindre la photographe.
J’inspire un bon coup, continuant ma marche de l’enfer. Avant d’enfin arriver à destination. Le maquilleur avait fait un travail génial, nettoyer ma plaie, la soigner et la mettre en valeur. Oui, je peux dire que je ressemble à une vraie combattante maintenant.
« Je suis vraiment désolé pour ce léger contre temps. »
Je m’incline, comme une bonne japonaise dans le milieu du travail. Il faut savoir être polie, pour pouvoir garder des relations saines. Je souris, j’affiche mon enthousiasme en me redressant. « Je suis prête pour reprendre la séance. En espérant que cette blessure ne gêne pas votre travail. Je suis sûr que l’on va faire des clichés fantastiques. »
Je me déplace doucement dans la ruelle, l’observant une nouvelle fois. Tout est encore si triste. Mais c’est le lieu imposé, je ne peux pas m’en échapper. Il suffit de passer outre, oui voilà. Rien que ça.
Lorelei attendait patiemment que la jeune femme revienne en continuant d’observer l’endroit. Il fallait l’investir, lui donner vie, en faire ressortir tout ce qui pouvait lui donner une touche particulière. Et pour ça, rien de mieux que d’évoluer dedans, de s’y mouvoir, car selon qu’un corps se trouve à tel ou tel endroit, il ne renvoyait jamais exactement la même chose. Et depuis qu’elle savait que Menma voyait des âmes mortes dans les alentours, la photographe ne trouvait les lieux que plus intéressants encore. Elle ne croyait pas vraiment aux fantômes mais la brune paraissait tellement convaincue et son attitude était tellement impactée par ce qu’elle disait voir que l’étoile la croyait. Après tout, il était possible d’assister à un peu tout et n’importe quoi depuis l’arrivée des étoiles sur Terre.
Elle entendit la jeune mannequin arriver et se tourna vers elle avant qu’elle ne s’arrête. Elle l’observa s’excuser et esquissa un mouvement de tête pour lui signifier qu’elle n’avait pas à s’en faire. Elle balayait d’un geste les coutumes nippones concernant la politesse sans vraiment s’en rendre compte. Elle vivait dans ce pays depuis un peu plus d’un an désormais et elle s’était renseignée sur le Japon et ses habitants avant de venir, pourtant beaucoup de choses lui échappaient encore concernant leur mode de vie et leurs réactions, son côté occidental reprenait souvent le dessus, ne respectant pas toujours la bonne étiquette.
« Ne vous en faites pas, l’important est que vous alliez bien et qu’on puisse terminer la séance sans autre heurt. »
La rouquine avait vu la brune marcher vers elle en maitrisant mieux sa claudication. Elle ignorait si sa douleur avait vraiment disparu, si c’était juste une sensation désagréable temporaire ou si elle s’était vraiment fait une entorse, alors elle répondit en désignant son pied du regard.
« En espérant que cette blessure ne gêne pas votre travail. »
C’était une manière de lui dire qu’elle avait vu ce qui clochait mais qu’elle laissait libre choix à la mannequin de poursuivre si elle s’en sentait capable. La Norvégienne se détourna ensuite pour lui montrer le reste de la rue d’un geste du bras.
« Si vous le pouvez, à votre rythme, j’aimerais que vous marchiez dans la rue. Autrement, vous pouvez toujours aller vous installer sur les caisses un peu plus loin, mais je préfèrerais autant vous voir en mouvement. »
Elle avait conscience que de s’être tordu la cheville juste avant n’allait pas faciliter la tâche à la jeune femme et c’était pour cette raison qu’elle lui laissait le choix. Evidemment, si Menma marchait un peu dans la rue plutôt que de rester toujours au même endroit, cela rendrait les photos beaucoup plus naturelles, moins commerciales peut-être. Quitte à jouer sur le côté sauvage et brut avec la blessure, autant éviter qu’elle ne paraisse domptée.
Ydillique, vraiment ?
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Sujet: Re: Séance photos idyllique ? [Pv. Lorelei] {INVOCATION} Jeu 30 Juin - 2:00
En Rouge et Noir
Grand-Mère, c’est quand même étrange la façon dont les étrangers agissent de temps en temps. Tu te souviens quand Mère me tapait sur les doigts à chaque fois que je ne faisais pas une courbette devant les grandes personnes. Une vraie galère. C’était vraiment chiant. Mais on peut dire qu’elle m’a formé pour ma vie professionnelle en avance. Après tout si je ne suis pas polie, je me ferais taper sur les doigts par Rebecca et c’est vraiment la dernière chose dont j’ai envie. Elle est bien trop sévère avec moi. Alors que tu vois les étrangers, ils peuvent se permettre certaines choses, ils n’ont pas eu la même éducation, tout le blabla. Mais mince alors, j’aimerai bien avoir la même chance qu’eux, je vais finir par me casser le dos à me courber à tout bout de chant. Mais bref, tout cela pour te dire que j’envie un peu cette très chère photographe. Juste un peu.
Je souris bêtement, je reste la même qu’avant, même si ma cheville a décidé de me jouer un mauvais tour. Mais vois-tu Grand-Mère, je crois que les occidentaux sont aussi plus perspicace. La façon dont elle a insisté sur ma phrase. Son regard. Elle le sait j’en suis certaine. Elle sait très bien que je me suis fait mal à la cheville. Et pourtant elle n’a rien dit à Rebecca, elle ne m’a pas dit de m’arrêter. Elle ne doit pas penser que cela me fait plus mal que ça alors. Quand j’y pense, c’est une aubaine pour moi, si Rebecca était au courant de cette blessure, le contrat nous passerait sous le nez. Et je n’ai aucune envie de la mettre par la suite dans l’embarras devant les supérieurs. Je souris juste. Il me suffit de faire comme si de rien n’était. Rien de plus. Feinter de ne pas comprendre.
« Ça ira. »
Directe. J’avais parlé gentiment, mais je ne voulais en aucun cas, que le fait que je sois blessée s’ébruite. Mais elle est juste là pour son boulot, je pense qu’elle ne posera pas de problèmes à ce niveau-là. Je soupire de soulagement à cette pensée avant de voir la direction qu’elle indique. Il me suffit de suivre par la suite ses directives. Le premier mot qui me vient à l’esprit ? Sadisme. Oui, est-ce que tu te rends compte Grand-Mère, elle me demande à marcher, alors que ma cheville est en vrac. Elle n’avait peut-être finalement rien remarqué, mais cela me parait bien gros tout de même. Je semble pensive un moment avant de sursauter légèrement. Ressaisis-toi, bon sang ! C’est pour le bien du shoot. Elle a bien raison après tout, en mouvement cela semblera bien plus naturel. Je sers les poings me tournant légèrement vers elle. « Je vais le faire sans aucun problème, après tout une marche ce n’est pas la mort n’est-ce pas ? »
Je souris pour me détendre, alors que moi-même j’ai du mal à croire en ma dernière phrase. Mais quand il faut y aller, il le faut. Pour Rebecca. Pour l’agence. Je me concentre. Commençant ma marche le plus tranquillement du monde, après tout la vitesse n’est pas la clé n’est-ce pas ? Si je sors de cette journée, je te promets de ne pas faire d’excès sur les barres chocolatés pour le mois à venir. Mais je sens déjà la douleur me lancer, je réprime cela bien entendu, tout simplement parce que je suis une super mannequin. Enfin c’est bien de le croire. J’essaie de garder une expression particulière. Je marche doucement, regardant les alentours, comme perdue. Essayant de transmettre une certaine ambiance. Je tourne enfin le visage vers la photographe, mon visage semblait marquer une sorte d’étonnement, mais en même temps une sorte de contemplation. C’est tout ce que j’arrive à transmettre dans cet endroit avant de continuer. Cette fois mon visage afficha une légère grimace, la douleur devenait de plus en plus intense.
Mais il faut que j’atteigne au moins les caisses. Juste ça. Grand-Mère, un petit coup de main ? Toujours pas bon tant pis alors. Je continue, rien n’est impossible pour moi après tout. Ah si… on dirait bien. En quelques secondes je manquai de peu de m’étaler de nouveau face au sol. Je me rattrape au mur, m’appuyant doucement dessus. Je sens comme une femme blessée, mais qui reste tout de même déterminée. Je ne sais pas ce qu’elle pense derrière son objectif. Si elle prend tout cela ou pas. Mais je me résous finalement à rejoindre les caisses, m’appuyant dessus. Je me sens déjà bien soulagée. Bonté divine. Faites qu’elle ait prit une bonne photo.
Tu sais pas trop comment tu t'es retrouvée là. Dans cette rue, dans cette ville. Dans ce monde. T'es tombée, petite poussière d'étoile, t'es juste tombée là, et depuis tu te ballades. Tu as sauté à la suite de Crescent. Ce petit fragment que tu observes depuis sa naissance, et alors même qu'il ne sait rien de toi, toi, tu sais tout de lui. Et voilà maintenant que tu le cherches, dans ce monde où il venait de tomber comme toi, tu ne sais pas trop où.
Tes pas sur les pavés te conduisent alors vers deux êtres en pleine interaction. Tu te fais discrète pour les observer. Tu aimes ça. Ce sont des âmes comme celles-ci que tu observes avec envie depuis que tu es consciente d'exister. Mais jamais encore tu ne les avais vues d'aussi près. Leurs émotions suintent sur leurs visages, dans leurs mots, et tu t'en délectes déjà. Plus, tu en veux plus. Tu t'imprègnes de cette triste mélancolie que tu devines, tu la digères et tu te l'appropries, tu la recraches, amplifiée : cette pauvre humaine peine à reprendre le dessus. Ses émotions tourbillonnent dans son coeur. Tu aimes tellement ça, voir des émotions libres, déchaînées, et les voir y succomber. tu es friande de ces petits rebondissements.
Alors, au bout d'un moment, tu décides de sortir de ta cachette.
« Pauvre enfant, tu dois en avoir lourd sur le coeur ♥ »
Tu es là, avec cette grande bête squelettique qui fait à moitié partie de toi (on voit tes — ou ses ? — côtes sur ton flanc, et elle se dresse derrière toi, dans la continuité de ta colonne vertébrale, te surplombant —, et deux petits esprits fantômes que tu as ramassés en route et qui t'accompagnent, flottant autour de toi dans une lumière bleuté. Si Cheveux Rouges avait encore un doute, tu te ferais une joie de lui montrer que les fantômes étaient bel et bien réels. Rien que pour voir cet éclat de stupeur au fond de ses yeux.
( p.s. ; amaranthe et son squelette en image ici au cas où :> )