{INVOCATION} Une orange, du pain et une lime à ongle. ft. Lorelei x S.Uriel

UNE ORANGE DU PAIN ET UNE LIME A ONGLE

S'il vous plait ?

ft. Lorelei
ft. Saturnin (♥)

Le temps passait d'une exécrable lenteur. L'horloge qui ne marchait qu'une fois sur deux n'aidait le jeune orphelin dans son dilemme face à la patience.
Il était, pour la première fois de tout sa vie, derrière les barreaux.

Dégradation du matériel publique, disaient-ils.

Oppression policière face à l'expression des civils, pensait le jeune révolté.

Il fixait la mégère tapotant dans son clavier, les mains bloquées par des menottes plus qu'inconfortable. Pensaient-ils que Wes était un dangereux criminel ? Face à un monde rempli de gens ayant tous des pouvoirs les plus incroyables les uns que les autres ce serait ironique que celui ayant trois simple bombe de peinture et un briquet puisse être un terroriste.

La secrétaire le fixa. Il entendu une question qu'il s'empressa de répondre "Wes John Doe.". La garce haussa un sourcil comme si il était faux avant qu'elle ne le trouve sur ses registres.
Elle lui demanda alors qui étaient ses parents et il s'empressa de répondre du haussement d'épaule le plus nonchalant qu'il aurait pu faire. Voilà un bon nombre de fois qu'il vivait cette situation. Il n'avait ni garant, ni parent et là était bien le problème. Wes était seul.

Mais il fallait quelqu'un pour payer l'amende ou il croupirait en prison pendant de bon mois, c'est instinctivement qu'il récita le numéro de son étoile, Lorelei Solmachin.

Wes avait une mémoire sélective, mais il lui était impossible de retenir son nom de famille qui sonnait bien trop norvégien à son goût.

Un policier lambda, certainement aussi humain que le blogueur accompagna ce dernier en cellule de garde-à-vue

« Vous resterais ici en attendant que votre étoile vienne vous chercher et payer votre caution.»

Le jeune homme, dans son éternel sympathie présenta son majeur avant de se retourner vers son tout nouveau camarade de cellule.

« - Si la garce qui me sert d'étoile n'est pas trop lente, on aura le temps de discuter que légerement. Sinon, il se pourrait qu'on fonde quelque chose, partant ? » disait-il avec un sourire taquin, comme si tout cela n'était qu'un jeu pour lui.

Ʃkaemp はは ™

Il avait vraiment décidé de l’emmerder jusqu’au bout ce petit con.

2h du mat’. Le téléphone sonne.

Ça lui apprendra à laisser son portable allumé la nuit.
La tête enfoncée dans l’oreiller, l’Etoile encore endormie tâtonnait à sa droite pour essayer d’attraper cette machine du diable qui faisait un bruit à réveiller les morts. Du moins était-ce l’impression qu’elle avait en se faisant réveiller en plein rêve. Elle avait déjà oublié de quoi il s’agissait mais là n’était pas l’important. Qui était l’idiot qui pouvait bien l’appeler à cette heure-là ? Le temps de mettre la main sur le téléphone, la sonnerie s’était coupée pour laisser place au répondeur. Les quelques secondes nécessaires à la personne pour laisser son message suffirent à emporter Lorelei qui se rendormit. Lorsqu’elle se réveilla en sursaut, le téléphone toujours dans la main, elle ne sut dire combien de temps s’était écoulé depuis la première sonnerie. Elle colla l’appareil à son oreille pour écouter le message vocal, puis le laissa tomber par terre avant de jurer dans sa langue natale, sa voix étouffée par l’oreiller.

Evidemment, son chat n’apprécia pas d’être dérangé en plein somme et elle eut droit à un miaulement mécontent lorsqu’elle lui donna par mégarde un coup de pied en voulant se dépêtrer de ses draps. Et voilà une Norvégienne en train de se répandre en excuse devant son animal de compagnie au plein cœur de la nuit. Certains pourraient penser qu’elle en faisait trop avec son chat mais, honnêtement, elle s’en fichait royalement. Elle était persuadée qu’il comprenait ce qu’elle lui disait, après tout il savait parfaitement lui faire comprendre son humeur, l’inverse devait bien être possible.

Une fois debout, elle s’autorisa le luxe de passer du temps sous la douche pour se réveiller et tâcher d’éclaircir la situation. Le commissariat de police... Désolé d’appeler à cette heure… Un certain Wes John Doe… Garde-à-vue, derrière les barreaux… Amende, caution à régler…
Est-ce qu’on pouvait lui expliquer pourquoi elle avait laissé son numéro à cet idiot ? Il lui avait fallu un petit temps d’adaptation pour deviner de qui la femme au téléphone parlait. Elle ne connaissait pas de Wes John Doe, du moins pas vraiment sous ce nom, mais le lien avec l’humain – son humain – qu’elle connaissait seulement sous un pseudonyme lui vint finalement à l’esprit. Wes, comme dans Wesminator. Oui, ça ne pouvait être que lui pour réussir à se mettre dans la merde et faire appel à elle pour l’en sortir.

En sortant sous la pluie, elle se demanda brièvement pourquoi elle se donnait la peine de partir l’aider mais, maintenant qu’elle était levée, autant aller jusqu’au bout des choses. Lorsqu’elle arriva dans le hall du commissariat – qu’elle connaissait déjà pour y être passé dans le cadre de son boulot – elle se dirigea aussitôt vers l’accueil où elle se présenta. La secrétaire lui expliqua brièvement la raison de la mise sous barreaux du gamin et lui annonça le montant de l’amende. La rouquine ne parvint pas à dissimuler l’indignation sur son visage en entendant la somme et eut du mal à se retenir de faire demi-tour et rentrer directement chez elle. Et on s’attendait à ce qu’elle paye comme ça sans protester ? Et puis quoi encore…

Avant, elle voulait au moins voir le jeune délinquant, s’assurer qu’il s’agissait vraiment bien de lui – bien que la raison de son arrestation ait déjà bien confirmé sa supposition – avant de décider quoi que ce soit. Une fois devant les barreaux, elle constata qu’il s’agissait bel et bien de son humain et que ce dernier semblait tout sauf inquiet de sa situation puisqu’il était en pleine discussion avec son camarade de cellule. Elle l’interpella.

« Wes John Doe. »

Le ton de sa voix sonnait comme accusateur. Elle était plantée face à la cellule, les poings sur les hanches, prête à peser les pour et les contre de sa libération.

« Est-ce que je pourrais savoir pourquoi je devrais débourser autant pour toi ? »

Et que se passe-t-il si c'est l'étoile qui tue son humain ?

Tout ça, ça va barrer en sucette, c'moi qui vous l'dis !

Wesh, Relei et Sat' qui invoquent ? TOUS AUX ABRIS !

RELEI

&

WESH

Journée de merde.
J’en ai eu des journées pourries, mais alors là, ça bat des records. Pourtant, elle commençait pas trop mal. Avec un coup de fil des flics pour convenir d’un rendez-vous dans la journée, histoire que je leur refourgue quelques tuyaux. Parce que des tuyaux, depuis la dernière fois, j’en ai ramassé quelques-uns. Mais, malgré mes tentatives de les contacter pour le leur faire savoir, ils en ont pas voulu. Alors j’ai gardé ça de côté, m’asseyant sur le peu de revenu en plus que cela m’offre. Mais aujourd’hui, aujourd’hui enfin j’allais pouvoir me faire quelques thunes en plus, pouvoir me payer des bières de meilleure qualité, un peu plus de bouffe, ne plus être trop ric-rac après avoir payé le loyer… Reste encore et toujours la solution de vendre mon cul. Pour c’que ça changera… mais ça m’f’rait plus voir la chose comme un devoir, une obligation, que par pur plaisir. Enfin, c’est ce dont j’ai peur. Me faire juger ? Traiter ? Qu’est-ce que j’en ai à foutre, concrètement ? Rien du tout, en fait. Mais me lasser de la seule chose que j’apprécie sous toutes ses formes ou presque, ça, ça m’frait bien chier ouais…

Bref. Je disais donc que cette journée puait comme rarement ça a pu puer pour moi. Moins qu’un fameux jour, il y a deux ans. Plus qu’hier. Parc’que comme à mon habitude, j’suis allé à mon spot de vente pour fournir un peu, discrétoss… mais où les flics savent où me trouver. Sauf qu’à peine posté, et un client de fourni, qui que j’vois se ramener et m’passer les menottes aux poignets ? Ben justement. J’savais pas qui c’était.

Un bleu. J’me suis fait coffrer par un bleu. Qui savait pas non plus qui j’étais. Et au moment d’me r’trouver dans sa caisse, j’vois mon contact qui s’pointe, et qui me fixe, mi-amusé, mi-emmerdé. Et la seule chose que j’trouve à faire, c’est lui faire un doigt. Parce que ça, c’est un coup à m’faire suspecter par les boss. Et j’veux risquer ma couenne pour ces ‘foirés de flics incompétents.

Bref. Me v’là donc derrière les barreaux, menottes dans le dos. Mon épaule me tire. Ce p’tit con d’bleu a ri quand j’lui ai dit qu’j’étais blessé à l’épaule. Faut dire que l’autre bête m’a pas raté, avant-hier… alors ouais, officiellement, j’suis en arrêt. Pour la pizzeria. Et si le patron apprend que j’me suis fait coffrer, j’me fais virer d’office. Bordel… j’lui ferais bouffer son slip, à ce jeunot mal formé. Et à l’officier Kuroda qu’a pas su être à l’heure et m’éviter ce petit imprévu.

« - Si la garce qui me sert d'étoile n'est pas trop lente, on aura le temps de discuter que légerement. Sinon, il se pourrait qu'on fonde quelque chose, partant ? »

… Attends, j’étais pas seul ? J’ouvre un œil, me redresse de mon lit de fortune -qui en réalité s’appelle juste un banc- et fixe le blanc bec qui m’cause. Bon sang… mais t’as quel âge mon gars ? Dix-huit ? Dix-neuf balais ?

« Qu’est-ce tu fous là toi ? »

J’marmonne, pas forcément de ma voix la plus agréable. Et j’renifle aussi. Nan, j’suis pas vraiment d’très bonne humeur. Mais j’avoue que son commentaire sur son « étoile » me fait bien marrer. Hmm. P’t’être qu’un jour, j’trouverais moi aussi mon étoile. Et j’la traiterais sûrement pareil. De garce. Mais j’en suis pas là. Là, j’en suis à attendre que Kuroda radine son cul pour m’sortir de là. Sauf que pour pas se faire choper par les types qui pourraient potentiellement m’surveiller, faut être discret. Et pour être discret… faut pas qui s’pointe right now.

« T’l’aimes pas ton étoile ? L’est pas douce et gentille, comme elles sont censées être ? J’sais pas, apparemment, on essaye de nous faire croire qu’ce sont des gentils p’tits bonhommes perdus sur terre, là pour nous faire des câlins tels des fucking bisounours… nan ? L’est pas comme ça la tienne ? »

J’ose espérer que le sarcasme se fait bien entendre dans ma voix. Parce que très franchement… pour c’que j’en ai vu des étoiles, elles m’vendent pas du rêve. Et j’suis pas pressé de savoir à qui ma vie a été confiée d’office. Parce que d’jà, j’aime pas dépendre d’autrui. Mais alors là, ça va être pire que tout… Elle aura juste pas intérêt à m’les briser. Parce que j’ai pas l’droit d’la tuer -et pas que parce que j’pourrais en crever, hein. Juste que l’idée d’passer ma vie en taule, entouré de grands gaillards qui pourraient se battre pour faire de moi leur « femme » et devoir craindre les douches jusqu’à ma mort, ça m’intéresse pas vraiment. Pas pour quelque chose qui en vaut aussi peu la peine.

« Sans dec’, qu’est-ce t’as branlé pour t’retrouver le cul sur ce banc, derrière les barreaux, hein ? »

Il a fait quoi, tiré le sac d’une mémé ? Poussé ladite mémé dans les orties ? Il a craché sur un flic ? Oh. Il s’est p’t’être fumé un joint. Outrage à agent ? Agression verbale sur un nippon tout beau tout propre tout embalaitédufion ? J’sais qu’ce mot existe pas, tss.

Et pis… et pis y a c’te rousse qui débarque d’un coup. Et qui fait du bruit. Trop de bruit. Et puis elle a l’air insupportable, pour le coup. Mais au moins elle m’apprend le prénom d’mon camarade de cellule.

« Hehe, Wesh… C’ta nana ? La garce d’étoile ? »

Moi ? Foutre la merde ? Oh bordel ouais. J’adore ça.

Messages : 8 Date d'inscription : 19/06/2016 Post-it :

Un éclat dans la cellule. Ce n'est pas très voyant mais si on y prête attention, on aperçoit cette petite lueur dans un coin. Cette étincelle brille depuis quelques heures déjà mais personne ne l'a vue. Crescent attend des gens. Il est là pour ressentir, pour que les gens lui prêtent leurs émotions mais il n'y a personne ici. La solitude pèse quand on n'est qu'une lueur. Ne reste plus que l'espoir d'avoir de la compagnie. Pourvu que quelqu'un vienne rapidement.

Des gens sont arrivés. Les voix sont si douces même si elles ont des tons qui se veulent désagréables. Peut-être qu'ils sont venus lui apporter ce qu'il cherche depuis si longtemps. La lueur grandit, prend une forme à peu près humaine mais quelque chose se passe. La colère et le ressentiment perturbent le fragment. Il ne s'était pas préparé aux sentiments négatifs. Ils le heurtent, interrompent sa transformation. Sa forme est inachevée, il lui manque un œil. À la place de l'œil gauche, il n'y a qu'un trou noir. Vide. Quelques instants sont requis pour s'habituer à ce corps nouveau et il regarde autour de lui.

La colère est encore là, si acide. Les autres sentiments doivent avoir des saveurs particulières. Il aimerait tous les goûter. D'abord, il doit calmer les esprits. L'acidité lui tourne la tête. Les mots sont coupants et il les ressent déjà si fort. Sur ses petites jambes, il sort du coin et s'interpose entre la fille et les deux autres.

« E-Excusez-moi m-mais... Ne vous battez pas ! »

Son nouveau cœur bat un peu trop fort. Il regarde autour de lui, effrayé par sa propre initiative. Son corps se replie un peu, il regarde le sol.

« Si vous vous battez vous. Vous allez vous faire mal et... Je ne veux pas que vous vous fassiez mal... »

UNE ORANGE DU PAIN ET UNE LIME A ONGLE

S'il vous plait ?

ft. Lorelei
ft. Saturnin (♥)
ft. Crescent (♥♥♥)

Wes fixa son camarade de cellule qui semblait un peu trop parler. Il avait ces airs de gangster malgré son physique chétif. Alors qu'il allait rétorquer pour ainsi donner suite à ses complaintes à l’égare de son étoile, cette dernière apparue. Prononçons le nom du jeune blogueur en entier. Il était vrai qu'en demandant à Lorelei de venir le chercher, elle allait enfin connaitre son identité. Mais où était le problème ? Ce n'était même pas réellement son nom.

« Est-ce que je pourrais savoir pourquoi je devrais débourser autant pour toi ? » disait-elle, comme si elle n'allait pas le faire.

Wes fit une mimique désabusée, la réponse était évidente : car elle ne pouvait pas le laisser croupir ici. Il ne serait alors d'aucune utilité pour la photographe de presse.

Il haussa les épaules.

« Hehe, Wesh… C’ta nana ? La garce d’étoile ? »

Wesh ? Nana ? Ce type était fou.

Le jeune adulte fit les gros yeux à son camarade de chambre tout en mimant le silence. Vous savez ce geste qu'on apprend à l'école primaire, porter son index contre sa bouche pour signifier que l'on se tait.

Le sang commençait à monter, il savait qu'il commençait à ne plus maîtriser la situation et ça l'énervait au plus haut point.

Mais le sommet de tout ça a surement été quand une légère lumière fit apparition dans la cellule. Elle commença à former un corps pour laisser apparaître un garçon de dix ans à tout casser. Aussitôt apparu il s'interposa entre eux et commença et déblatérer ces phrases digne d'enfants.

« E-Excusez-moi m-mais... Ne vous battez pas ! » disait-il avant de fixer le sol, certainement gêner par sa toute nouvelle apparition.

« Si vous vous battez vous. Vous allez vous faire mal et... Je ne veux pas que vous vous fassiez mal... »

Wes resta un court moment en plein silence avant de se bidonner, riant aux éclats. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il était conscient qu'il vivait dans un monde empreint à des choses incroyables mais voilà la première qu'il assistait à ce qui ressemblait à la naissance d'une étoile.

Il se tourna vers Lorelei, checkant sa réaction puis vers son camarade de cellule.

Une fois ses rires calmés, il s'approcha du petit. L'américain afficha un grand sourire qui devait se positionner entre la bonté et la moquerie. Il ria une dernière fois.

« T'ES. TROP. MIGNON. s'écria-t-il en appuyant sur chaque mot. T'implique pas dans les conversations de grand, petit gars. »

Il se tourna alors vers son étoile et afficha son plus grand sourire tout en cachant à la vue de cette dernière le majeur qu'il montrait à son camarade de chambre.

« Allons, tu vas payer parce que tu m'adores quand même ♥ »

Ʃkaemp はは ™

Elle n’avait pas prévu de s’adresser à l’autre délinquant, vraiment pas. Elle s’en fichait de lui, il n’était qu’un individu lambda à une heure sombre de la nuit, il ne manifestait aucun signe d’importance. Sauf qu’il lui suffit d’ouvrir la bouche pour taper très fort sur son système, à la rouquine déjà bien agacée. Elle tourna le regard vers lui pour jauger son allure, le détaillant rapidement, presque un réflexe qu’elle avait à chaque fois qu’elle croisait quelqu’un. Un pauvre gars certainement, il avait plutôt l’air de celui qui galère dans la vie et qui essaye de s’en sortir par des moyens pas toujours très clean que de celui qui n’est là que par pure erreur.

« En attendant, c’est la garce qui est du bon côté des barreaux. »

La nana de cette blague d’humain ? Non mais et puis quoi encore ? Et la réaction du concerné ne fit que l’énerver un peu plus encore. Mais elle n’eut pas le temps de commencer son sermon.

Merde. C’était quoi ça ?
Un autre réflexe, celui de porter sa main à l’endroit exact où aurait dû se trouver son appareil photo en temps normal. Merde, encore ! Cette fois, une expression pouvant s’apparenter à de la déception apparut sur son visage d’ordinaire inexpressif. Comment avait-elle pu ne pas remarquer cette troisième… personne ? Enfin, si c’était vraiment un être humain, ou une étoile… Il semblait être arrivé dans la cellule comme par magie, Lorelei était sûre qu’il n’y était pas au début. Si seulement elle avait pris son appareil… Mais évidemment, en étant réveillée au plein cœur de la nuit pour aller chercher un idiot qui n’avait rien trouvé de mieux que de se faire pincer à taguer, elle n’avait pas spécialement pensé à le prendre, n’imaginant pas tomber sur ça.

Il ressemblait à un enfant, un petit garçon perdu dans un monde nouveau, qui ne parvenait pas à comprendre ce qui se passait autour de lui. Son intervention avait fait taire les trois autres protagonistes, chacun étonné et cherchant à savoir d’où venait cet étrange petit garçon. La première réaction, l’éclat de rire de Wes, fit sursauter la Norvégienne. Elle lui adressa un regard sévère lorsqu’il se tourna vers elle et reporta son attention sur la nouvelle apparition. Qu’était-il exactement ? Elle ne pensait pas qu’il puisse s’agir d’une étoile juste née, il était trop grand, et puis il n’était pas tombé du ciel comme tous les siens. Non, il était juste apparu comme ça.

La curiosité commençait peu à peu à remplacer l’agacement chez la photographe, ce qui lui permit d’ailleurs de rester calme lorsque le jeune blogueur répondit enfin à sa question.

« Ça mon gars, c’est dans tes rêves. Et la cellule a le mérite de te garder en sécurité, au moins, alors que dehors il pourrait t’arriver n’importe quoi. Cette fois ce sont les flics qui t’ont choppé, mais la prochaine fois… »

Puis elle se rapprocha des barreaux pour observer plus attentivement l’enfant.

« Personne ne va se battre, ne t’en fais pas. Dis-moi, qui es-tu ? »

Un Poussin sauvage apparaît !

Tout ça, ça va barrer en sucette, c'moi qui vous l'dis !

Wesh, Relei et Sat' qui invoquent ? TOUS AUX ABRIS !

RELEI

&

WESH

Y a trop de trucs qui se passent pour ma pauvre caboche, là. Le dénommé Wes qui ouvre de grands yeux, avant de m’intimer, tel un gamin, de m’taire. La rouquine qui m’fusille du regard avant de rétorquer une réplique cinglante qui manque pas de m’faire marrer comme un con. Cette étincelle qui apparaît, avant de se faire plus forte et… laisser place à un mioche.

What the fuck ?!

C’est quoi ce truc ? Genre… vraiment, c’est quoi ? J’ai jamais rien vu de tel. Les étoiles tombent, de ce qu’on m’a dit. Elles apparaissent pas ainsi, en mode « coucou j’suis l’nouvel Houdini ». Là, j’avoue, j’suis mindfuck. Et le p’tit gars, non content d’nous faire l’apparition la plus improbable du monde, dans l’endroit le plus improbable du monde, dit le truc le plus improbable du monde. Et Wes a la réaction la plus improbable du monde. Sérieusement, toute cette scène est fucking improbable !

Le gamin qui nous parle de nous battre. Wes qui lui sort qu’il est trop mignon. La rousse qui lui dit qu’on va pas se battre… Parce qu’ça lui a effleuré l’idée que j’cogne sur ce mioche ou sur elle ou sur Wesh ? Eh ! J’suis pas un rustre à c’point, bordel ! Faut pas m’prendre pour un type comme ça. J’cogne pas les femmes, les gosses et les infirmes. Et le ptit blond, il cumule deux de ces points. Mioche et infirme. Double raison pour que j’le frappe pas. Pis à tous les coups, à la moindre pichenette, il se briserait en deux. Et puis Wes, c'est un gosse aussi. Et la rouquine, ben... c'est une gonzesse quoi. Non, non, décidément non. Et puis… j’aurais l’impression… de lui ressembler, si je faisais ça…

Alors je redresse la tête vers la rouquine, p’t’être pas l’air aimable, mais j’m’en fous.

« J’sais pas pourquoi t’éprouves le b’soin d’lui préciser qu’on se cognera pas d’ssus… j’sais pas pour quoi tu m’prends, mais j’suis sûrement pas le genre à frapper les gosses ou les filles. »

J’suis sec dans mes mots, mais j’les pense vraiment. Pour autant, j’suis pas forcément à l’aise en présence de mioches. Et contrairement à Wes, j’le trouve pas si mignon qu’ça. J’les supporte pas, en fait, les enfants. Et ils m’foutent mal à l’aise aussi. Au plus profond de moi. Alors moi, j’les laisse le questionner. Il a pas b’soin qu’un troisième inconnu lui tombe sur la couenne. Même si ça m’laisse pas indifférent, son p’tit tour de magie, là, à base d’étincelles.

Et surtout, j’me dis qu’faudrait p’t’être prévenir les flics qu’y a un troisième gars dans leur cellule. P’t’être que quelqu’un l’cherche. P’t’être qu’il a quelqu’un qui tient à lui, lui… pincement au cœur. Pensées sombres. Son visage qui s’impose à moi. Puis la vision de mes pères. La douleur. La mort. Mais malgré ça, l’amour qu’ils m’ont donné. L’inquiétude qu’ils ont ressenti la fois où j’ai échappé à leur vigilance.

« Il doit avoir d’la famille… sûrement quelqu’un qui l’cherche. Faudrait qu’on prévienne les officiers. Pas l’laisser entouré de gens « peu fréquentables ». Parc’que, jusqu’à preuve de contraire… lui aussi s’trouve du mauvais côté des barreaux, Ginger. »

Je décrète, sérieux au début, puis sarcastique sur la fin.

Messages : 8 Date d'inscription : 19/06/2016 Post-it :

Son regard s'arrête sur le rouge et puis glisse vers le vert. Les couleurs s'immiscent dans sa mémoire et il décide de les y garder pendant longtemps. Leur éclat fait battre son cœur trop fort. Ce doit être à cause de la curiosité. Lui aussi aimerait en apprendre sur elle mais l'hésitation le cloue sur place. Des fois, les humains n'acceptent pas ce qui est différent. Les gens jugés différents se retrouvent alors isolés. Ça s'est produit sous ses yeux plusieurs fois pendant qu'il observait la terre. Et si ça lui arrivait à lui aussi... ? Il serait seul mais il ne veut pas l'être.

« N-Non je. Personne ne me connaît ici. »

Pourtant, il est déjà seul. Qu'a-t-il alors à perdre ? S'il ne va pas vers les autres, il le restera. Personne ne lui donnera de sentiments. Il ne pourra pas vivre. Il ne veut pas retourner à avant. Il ne veut pas retourner à ce vide d'émotions qu'il a fui en prenant forme alors il s'approche des barreaux. Le métal est froid dans ses paumes. Son nez dépasse de la prison et il regarde les émeraudes qui ont l'ont attiré. L'enfant sourit doucement et oublie que le monde peut être froid et dur. Lui a décidé qu'il serait doux.

« Je m'appelle Crescent. Et toi ? »

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» pain au chocolat V.S chocolatine