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Pan Richmond
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MessageSujet: Le premier jour [PV]   Le premier jour [PV] EmptyDim 27 Mar - 22:28

Flashback.

    Pan posa son sac sur le sol, et se laissa tomber par terre, assis, les genoux repliés. L'épuisement du voyage commençait à se faire sentir - l'avion depuis les États-Unis, le bateau pour arriver sur l'île d'Hoshikami, et le bus pour rejoindre la ville depuis le port, d'une traite. Il n'avait pas vraiment compté les heures, mais bien que le trajet en bus n'ait pas duré très longtemps, il avait dormi comme un bébé. Les voyages en train et en bus avaient toujours cet effet sur lui, bénédiction qui retardait jusqu'à la fin la boule dans le ventre de l'arrivée en territoire inconnu. Dès qu'il avait pris sa décision et que son départ pour le Japon était devenu certain, il s'était appliqué à apprendre le japonais, façon Le japonais pour les nuls, avec manuel et casque audio. Son niveau était loin d'être acceptable, mais à l'oral, il se débrouillerait, suffisamment pour se montrer poli et poser les questions essentielles. Où je vais dormir ce soir ?
    Cette question-là ne faisait malheureusement pas partie de celles auxquelles les quelques passants pourraient répondre, sans doute, quel que soit le niveau de son japonais. Au port, il avait été agréablement surpris de constater que l'anglais semblait être plutôt bien compris, ici ; plus qu'il n'aurait pu s'y attendre, en tout cas. Peut-être un peu d'espoir de ce côté.

    C'était le soir, juste avant le coucher du soleil. La lumière était déjà dorée, prête à rougir et violacer les nuages, et la mer qu'on devinait encore au loin scintillait. Un moment, Pan resta immobile, à contempler le spectacle, assez longtemps pour que le soleil plonge encore un peu plus.
    Un peu d'appréhension nouait son ventre. Ce n'était pas, bien sûr, son premier nouveau départ, ni même sa première arrivée en territoire inconnu. Chaque fois, il était parti sur un coup de tête ; c'était la première fois qu'il avait préparé son voyage avec attention, refusant pourtant - et refusant de s'appesantir sur les raisons de ce refus - de penser à ce qu'il ferait une fois sur place. Le besoin de changer d'air se faisait régulièrement sentir, mais, étrangement, il avait envisagé cette île dans l'optique d'y rester. Au moins quelques mois, plus avec un peu de chance.

    Il se força à détourner la tête. L'arrêt de bus, en bordure de la ville, ouvrait sur son paysage gris ; pour ce soir, un hôtel. Le reste demain. Il éprouvait une sorte de réticence, cependant, à l'idée de se relever tout de suite. Rien ne pressait - l'arrêt de bus, à quelques mètres de lui, était vide, et le resterait sans doute longtemps ; les bus, lui avait-on dit au port, passaient toutes les demi-heures en moyenne, et ils ne devaient pas être très fréquentés dans ce sens-ci et à cette heure. Peux bien rester là encore un peu. Laissant reposer ses avant-bras sur ses genoux, il leva la tête vers le ciel ; on ne voyait pas encore les étoiles.
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Gabriel Winsor
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MessageSujet: Re: Le premier jour [PV]   Le premier jour [PV] EmptyLun 28 Mar - 1:27


「 « Ce que je veux, c'est me fuir moi-même » Luigi Pirandello

Pan & Gabriel
Il court depuis deux heures, s'arrêtant quelques fois pour marcher durant une centaine de mètres. Puis il reprend, à son rythme. Autour de lui, les paysages ont défilé lentement : le centre-ville d'abord et ses voitures, sa population dense, ses étudiants sortant des cours. La bordure de ville ensuite, plus calme, où se mêlent étrangement les bruits lointains de la cité et la fraicheur de la campagne. Et ladite campagne enfin.
Il était rare que Gabriel court sans avoir de musique dans les oreilles, mais il s'était résolu à aller faire son jogging sans, aujourd'hui, en voyant la batterie faible de son smartphone. En temps normal, il se serait résigné à ne sortir de chez lui que tard dans la nuit, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, le policier avait eu envie de courir, longtemps, loin, s'aérer l'esprit en gagnant le grand air. A présent, ses longues foulées l'emmènent toujours plus loin de la ville, le piaillement des oiseaux chassent toute pensée de son esprit et il augmente l'allure alors que le gris de son t-shirt s'assombrit de transpiration. L'odeur de son déodorant se mélangeant à celle de la flore l’enivre et le réjouit, si bien qu'il affiche un air paisible malgré l'effort et la douleur qui tire dans se mollets et dans ses cuisses. La drogue qui circule dans son sang apaise ces sensations désagréables, n'en laissent que du bon : il court plus vite, souffle, inspire, fait un bond par-dessus une branche large trainant au milieu du chemin. Gabriel est heureux un instant, puis son monde aux couleurs fluorescentes se désagrège.
Un avion passe loin au-dessus de sa tête, mais le vrombissement des moteurs l'effraie presque et il ralentit enfin. Ses pas se font plus courts, son esprit chute des sphères où il tournoyait, regagne désagréablement son enveloppe charnelle et toutes les sensations incommodantes liées à celle-ci : le t-shirt lui colle à la peau, la sueur coule sur ses tempes et entre ses omoplates. Les lacets noués cognent contre ses chaussures, une articulation de son genou fait un petit bruit à chaque pas et ses mains sont moites d'avoir été si longtemps serrées en poing. Pour parachever le tout, il grince des dents et sa mâchoire lui fait mal. Ça y est. La drogue ne fait plus effet : le chant des oiseaux a fait place à celui des automobiles lointaines.
Alors enfin, Gabriel cesse de courir. Il prend conscience d'où il se trouve d'un coup d’œil : il n'est plus très loin de chez lui, à vrai dire. Quelques arrêts de bus à peine, mais il ne se sent plus tellement le courage de courir, ni même celui de marcher. L'envie est passée, laissant sa place à d'autres, moins heureuses. Son air naturellement maussade le reprend, envahissant sa solitude et alourdissant ses épaules secouées d'un frisson : le vent, léger, parvient à avoir raison de la chaleur qui semblait pourtant émaner de lui encore quelques instants auparavant.
C'est frigorifié qu'il atteint le premier arrêt de bus. Sa peau est marquée d'une chair de poule qu'il masque en se frottant le biceps, le regard peinant à se focaliser sur les horaires de bus, sa conscience vagabondant toujours d'une pensée à l'autre. Il n'a pas encore remarqué la couleur du ciel, mais ça vient, enfin, une courte seconde il se dit que c'est plutôt beau.
Et puis il le voit : le garçon, son sac, son épuisement qui collerait presque au sien. Gabriel se détourne du panneau indicatif pour passer une main dans ses cheveux qui dégagent un instant son visage aux traits sévères. Le rouge du ciel se mêle à celui de sa chevelure quand il étire un sourire poli. Les derniers rayons du soleil éclaboussent l'insigne de police, toujours accrochée à sa taille, qui plisse et froisse un peu le bord du t-shirt rehaussé pour la laisser apparaître. Il n'a pas encore tout détaillé du jeune homme quand il lui adresse la parole dans un Japonais excellent et soutenu, peut-être un peu trop.

« Excusez-moi. Vous attendez depuis longtemps ? »
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Pan Richmond
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MessageSujet: Re: Le premier jour [PV]   Le premier jour [PV] EmptyLun 28 Mar - 23:53

    A cette heure, la route est plutôt déserte, et c'est le son étouffé des foulées qui attire son attention. Il tourne la tête vers l'arrêt de bus, à deux ou trois mètres de lui, où les pas se sont arrêtés ; un joggeur, pas en très bon état, le t-shirt trempé de transpiration. Cheveux rouges, plus vieux que lui, d'une dizaine d'années peut-être, ou un peu moins. Un éclat de lumière, un peu métallique, attire son œil vers le bas, quelque chose qui retrousse et froisse le tissu – Flicaille.
    Quel besoin peut-il avoir de traîner son insigne jusque pendant son footing ? Son esprit fourni la réponse, venimeuse : Au moins, ça évite les mauvaises surprises après coup. Pan n’a pas eu de vrais ennuis avec la police depuis longtemps, mais les vieux réflexes se perdent difficilement, et les relents d’hostilité instinctive qui le prennent à la vue de l’insigne brillante lui reviennent de loin. Mais l’autre le regarde aussi, et ni la sévérité de ses traits ni la politesse vaguement exagérée avec laquelle il lui adresse la parole n’adoucit la première impression.

    « Le dernier bus est passé il y a... » Il baisse la tête vers son poignet ; une montre bon marché y balade ses aiguilles. « Il y a dix minutes, à peu près. »

    Ce qui signifie qu’il faudra à l’inconnu en attendre le double, si ce que lui a dit le type du port était exact. Son japonais à lui est un peu maladroit, par rapport à celui du métis, et probablement pas aussi soutenu qu’il conviendrait. Cependant, l’échange oral est possible, ce qui est déjà franchement une bonne chose.
    Il se relève, allonge ses jambes un peu endolories d’être restées trop longtemps pliées pendant les heures de voyages successifs, grimace sous l’élancement avant de hisser son gros sac à dos sur son épaule. Un nouveau regard vers le policier l’arrête ; il met une ou deux secondes à mettre le doigt sur ce qui le dérange : un jogging, a fortiori pour un homme entraîné, ne devrait pas poser problème, et, surtout, ne pas le mettre dans un tel état de fatigue. L’autre a l’air de s’être pris un mur, de s’être fait larguer, ou d’avoir couru à toute vitesse d’une seule traite depuis la ville.

    « », il l’interpelle. « Tout va bien ? »

    Rejoindre la ville à pieds est possible, et ne lui prendrait pas bien longtemps, s’il en croit les indications qu’on lui a données ; mais même à trois mètres d’écart sont visibles les grelottements, les halètements et la sueur qui perle au front du policier.
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Gabriel Winsor
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MessageSujet: Re: Le premier jour [PV]   Le premier jour [PV] EmptyMar 29 Mar - 2:38


「 « Ce que je veux, c'est me fuir moi-même » Luigi Pirandello

Pan & Gabriel
Tout n'allait pas bien, non. L'homme le sentait et il s'en voulait d'être un aussi mauvais comédien. La multitude de sensations qui l'envahissaient étaient comme autant d'attaques qu'il aurait du vivre reclus au fin fond de son appartement - on ne sort jamais quand on goûte une nouvelle dope, il le savait, pourtant. Celle-ci était d'une médiocrité sans pareille : si elle faisait sauvagement planer, elle avait aussi une rechute peu agréable. Mais après tout, ce n'était pas la première fois, ça ne serait pas non plus la dernière. Il aurait à faire semblant, se reprendre, passer les mains dans ses cheveux et étirer un peu plus son sourire avant de tiquer. Enfin, les symptômes du mauvais trip se dissipent quand il se focalise sur le jeune homme, sur son sac, sa carrure, ses gestes. Il lui rappelle quelqu'un, sauf qu'il serait bien incapable de dire qui.
Pourtant, quelques années auparavant, il avait été là, lui aussi. Pas à cet arrêt, mais avec ce même genre de sac, cette même dégaine, cette fatigue identique due au voyage interminable entre l'Angleterre et l'île d'Hoshikami.

« Encore vingt minutes, alors... » s'exprime-t-il pour lui-même. En anglais, cette fois, comme si les mots de l'autre lui étaient parvenus en cette langue, l'avaient rappelée à lui.
Son regard sur sur la plaque de policier lui échappe, trop habitué sans doute, ou parce qu'il n'a même pas conscience de l'avoir prise avec lui. Il réalise tardivement tous les gestes effectués avant son départ, l'oubli de sa bouteille d'eau, mais la conscience assez en place pour embarquer malgré tout son paquet de cigarettes et le vieux briquet qu'il ne prend que lorsqu'il court, se fichant de l'égarer, celui-là.
Quand le garçon se lève, Gabriel pose son regard ailleurs, peut-être pour ne pas paraître insistant, ou pour le laisser s'étirer en paix. Lui-même se craque la nuque, faisant lentement rouler la tête d'une épaule à l'autre en fermant les yeux, et ce simple geste lui procure un bienfait indicible. Un instant plus tard, il s'est recomposée une attitude, trop tardivement pour ne pas avoir laissé trahir un peu de sa situation au jeune homme qui s'adresse à lui qui s'attendait à patienter dans le plus grand des silences.

« Ça ira, je vous remercie. Je pensais être en meilleure forme, j'ai peut-être poussé un peu trop. » Il ne paraît même pas mentir, parce que c'est vrai.

Cette fois, d'ailleurs, même en s'adressant à lui Gabriel opte pour l'Anglais. Il retrouve sans mal son accent, ses intonations, ses expressions : rien que ça parvient à le remettre d'humeur plus acceptable, ou bien est-ce la cigarette qu'il glisse entre ses lèvres et allume d'un frottement de roulette. La première bouffée remplace à elle seul tout l'oxygène emmagasiné depuis ces deux dernières heures, restaure en lui l'état de fumeur compulsif, grise chacune de ses cellules jusqu'à ce qu'il soupire d'extase, bienheureux. Il se retrouve, renoue avec son corps qui faisait encore blocage à la réintégration de son esprit torturé et qui maintenant, se referme entièrement sur lui, accommodé, détendu, prêt à reprendre du bon pied. Tout comme Gabriel qui pivote légèrement vers le jeune homme, le paquet de cigarettes toujours en main.

« Vous fumez ? » et il le lui tend, nonchalant, de cet air coupable mais satisfait de l'homme qui a couru pour se donner bonne conscience mais n'abandonnera jamais aucun de ses vices.
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MessageSujet: Re: Le premier jour [PV]   Le premier jour [PV] EmptyMar 29 Mar - 11:06

    Il a cru entendre, marmonnés par le policier, quelques mots en anglais. Sur le moment, il n’a pas réagi ; son départ des États-Unis date d’à peine plus de vingt-quatre heures, et entendre à nouveau la langue parlée autour de lui depuis des années ne lui fait pas encore l’effet d’une rupture. Tout au plus a-t-il retourné la tête vers lui, sans mettre le doigt sur ce qui a attiré son attention.
    Derrière l’arrêt de bus, pas si loin que ça, se dessinent les lignes de la ville, bordées par une forêt ; s’il part tout de suite, il devrait pouvoir l’atteindre avant que la nuit ne soit tombée, bien que le ciel s’assombrisse presque à vue d’œil, à présent. Il se penche, sort de l’une des poches extérieures de son sac une bouteille d’eau dont il tire une gorgée, puis deux. Il a assez d’argent de côté pour se permettre quelques nuits à l’hôtel, ou dans une chambre d’hôtes, avant de trouver un appartement – reste à espérer que ça ira vite. Il rempoche la bouteille, au moment où l’inconnu lui répond.
    Il remarque bel et bien l’anglais, cette fois, l’énonciation sans peine, l’accent identique au sien, l’aise de la langue. Cela lui arrache un regard étonné, et le décide à faire quelques pas vers lui, pour rejoindre à son tour l’arrêt de bus. Que l’autre parle anglais, il ne s’en préoccuperait pas plus que ça ; qu’il parle anglais anglais, avec l’accent de Londres et la familiarité de quelqu’un qui y a vécu – cela l’arrête. Il est parti il y a des années, pourtant, a tout laissé derrière lui, et le voilà qui repousse son arrivée à Hoshikami seulement, semble-t-il, pour le plaisir d’entendre parlée cette langue encore un peu plus longtemps.

    L’homme, dans le même mouvement, lui donne sa réponse, lui parle de forme physique, et sort une cigarette ; un sourire retrousse un coin des lèvres de Pan, amusé. Son regard, assombri tout à l’heure par l’hostilité instinctive provoquée par l’insigne, est plus léger à présent. Magique, ce que peut faire un coup de nostalgie bien placé au coin du ventre. Il respire par réflexe la première odeur de tabac, en remarque sans peine les effets sur le policier, en étant lui-même familier, la détente de son corps, l’impression que les muscles répondent de nouveau, la circulation presque perceptible de la nicotine dans les veines. C’est presque avec reconnaissance qu’il hoche la tête, et prend une cigarette dans le paquet que lui tend Gabriel.

    « Merci. »

    Lui aussi a répondu en anglais, avec un sourire, encore réservé pourtant, mais un sourire tout de même. Il y a mieux, comme mot à employer, pour démontrer sa maîtrise de la langue, mais il n’est pas là pour lui faire un oral, et se contente de glisser le tube de tabac et de goudron entre ses lèvres. Après ces heures passées dans l’avion et sa dernière cigarette fumée au port, jamais il n’a été aussi heureux d’augmenter ses perspectives de cancer. Glissant une main dans la poche de sa veste, il en sort un briquet, et s’allume ; la flamme vacille un moment et il doit s’y reprendre à deux fois. Et, enfin, c’est fait.
    Ce n’est qu’à ce moment qu’il prend conscience de ses muscles noués, de la raideur de ses épaules – lorsqu’ils se dénouent, lorsqu’elles s’assouplissent. Ah. Peut-être qu’il n’était pas si indifférent que ça à l’idée d’arriver en territoire inconnu, finalement. Sa tête s’incline en arrière, s’appuie, un instant, contre la paroi transparente de l’abri, et sa main libre lâche le sac qui, de nouveau, s’échoue sur le sol. Juste le temps de la cigarette. Il peut bien attendre un peu.

    « Vous allez où, comme ça ? »

    Les deux derniers mots sont accompagnés d’un regard, pas vraiment insistant, qui désigne seulement son état. Un joggeur qui allume une cigarette et finit par prendre le bus – il y a de quoi rire un peu.


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MessageSujet: Re: Le premier jour [PV]   Le premier jour [PV] EmptyMar 17 Mai - 23:59


「 « Ce que je veux, c'est me fuir moi-même » Luigi Pirandello

Pan & Gabriel
De l'anglais. Pour parfaire la situation, il manque une bouteille de bière, et Gabriel se serait alors vaguement cru au pays.
Mais c'est encore un peu la drogue qui parle. L'espace d'une seconde, il n'est plus sûr que le gamin - ni que lui-même - ait parlé Anglais. Mais d'où viendrait alors ce sentiment que le ciel pèse plus lourd, que les nuages sont plus bas et l'air - l'humidité typique d'Angleterre, différente de celle actuelle parce qu'il y a toujours une odeur de pluie, même quand le soleil brille, et non celle iodée de la mer.

Tu parles d'une came bon marché...

Il déglutit encore ce goût de plastique fondu s'accrochant à l'arrière de sa gorge et qui, en tombant lourdement dans son estomac vide, lui donne envie de vomir. C'est toujours comme ça avec le speed. Quand on en consomme quarante-huit heures d'affilées, il devient difficile de savoir si le corps réagit au manque - encore une ligne, allez, une dernière - ou à une potentielle overdose - c'est vraiment la dernière, celle-là.
Mais non, ce n'est pas ça. Sans quoi, il ne serait pas là, à savourer, autant que faire se peut, cette cigarette et cet instant.

La rencontre, en revanche, aurait été préférée si elle était arrivée à un autre instant. Un autre jour, dans un autre état. Une autre vie, en somme. Là, présentement, Gabriel se déteste encore un peu plus. Et plus que tout, c'est l'impression qu'il donne à ce jeune Anglais qui le débecte - haine de soi, dépression, facteur aggravants de l'addiction, symptôme et cause, conséquence aussi : ne pas y penser.

Pourtant, ce n'est qu'un inconnu qui en restera un. Ils sont deux étrangers dans un monde où de toutes façons, personne ne se connait vraiment. Qu'importe alors, finalement ? Encore une mauvaise habitude, voilà tout. Pas qu'il pense une seule seconde à le draguer, pas du tout - c'est un charmeur, d'accord : pas une bête fauve. C'est simplement le syndrome du sauveur, la raison pour laquelle le camé est devenu flic, un peu. Il se dit que peut-être, je ne sais pas, il aurait pu le guider, un peu. Lui offrir un instant ce pourquoi lui-même s'était battu sans jamais pouvoir l'obtenir. Un soutien. Un guide. Sans pour autant passer pour le bon samaritain, il aurait voulu faire honneur à la plaque dont il sent le métal peser sur le bord de son jogging.

La cigarette n'a pas le temps de se consumer, le paquet est rangé où il était auparavant, au fond d'une poche. Il tire machinalement, sans plus vraiment y penser maintenant. Ce qui le taraude, ce sont ces souvenirs de moments vécus sur le sol British : la Nostalgie n'a pas manqué de le foudroyer, l'envoyer dans les cordes où il s'étrangle un peu. La fumée lui fait autant de mal que de bien. Il tousse alors, relève ses émeraudes vers le gamin, prenant ce qu'il croit être une éternité pour analyser la question, formuler une esquisse de réponse et enfin entreprendre d'ouvrir la bouche, parler. La voix qui s'échappe de ses lèvres le fait sourire. Ou bien, c'est la langue. Il ne sait plus, mais il sourit, innocent et aimable, comme le sont peu souvent les flics, les Japonais, les Anglais. Les humains en règle générale, et depuis peu, les Étoiles.

« Au seul endroit où se rend ce bus : dans le centre ville »

Une pointe d'hésitation lui fait tourner la tête vers le panneau des horaires. Est-il seulement où il croit être ? Au bord de la ville, au bord du monde d'Hoshikami, par là où tout le monde arrive et personne ne repart jamais vraiment. Ses doigts enroulent une mèche, la replacent en arrière par-delà d'autres. L'horaire est loin, les lignes noires dansent, il hausse alors l'épaule.

« J'y serai plus vite qu'en courant, je crois. » Un regard. La cigarette qui s'étiole, la chaleur qui s'approche doucement du dos des doigts. Gabriel avise le sac, déjà remarqué auparavant, comme le découvrant à nouveau. Se revoyant des années auparavant, là, seul, de nuit et sans bus. Le périple vers la ville, trouver un hôtel, dormir dans un café, le sac serré contre le ventre. « Vous allez avoir du mal à trouver un hôtel...Enfin, si vous n'avez pas déjà réservé, je veux dire. »


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