Danger, étoile en vue ! #Rebheka

Sometimes I wish I could just run away.
#Rebheka #Dada Assis sur un banc, tu attends l'arrivée de ton bus. Complètement groggy, tu ne peux t'empêcher de somnoler, de fermer tes yeux trop lourds, en vue de grappiller quelques minutes de sommeil. Il est très tôt, tu serais probablement encore en train de dormir habituellement, mais tu te dois d'aller à l'académie pour une histoire de clubs. Tu n'as pas tellement compris ce que l'on t'a dit, pour être franc, et c'est bien le cadet de tes soucis, mais tu n'as pas véritablement le choix.

Les écouteurs vissés dans les oreilles, tu manques de tomber lorsque tu t'enlises trop profondément dans le sommeil, sous le regard quelque peu amusé d'une femme assise à côté. Soupirant, tu t'appuies contre le dossier du banc en te frottant les yeux, espérant atténuer la sensation de brûlure laissée par la fatigue. Tu choisis plutôt de te concentrer sur le rythme électrique d'un morceau de rock que tu aimes, éloignant comme tu le peux les bras tentants de Morphée.

Autour de toi, de délicats flocons paraissent danser. Ils virevoltent avec paresse, tourbillonnent les uns autour des autres en un semblant de ballet organisé, mais ne laissent aucun duvet dans leur sillage. Aucun doute que la neige ne tiendra pas. Elle a néanmoins le don de te faire frissonner, puisque tu n'as pas d'écharpe ou de bonnet, et te conserve un minimum attentif.

Attendant désespérément le véhicule, tu jettes de fréquents coups d'oeil en direction de la route, espérant discerner la silhouette de ton bus… mais rien. La ville est encore endormie, âpres tout. Les voitures ne ronronnent pas, dormant plutôt dans leurs garages, et les piétons se font rares. Hoshikami ne s'est pas encore éveillé.

En parlant de piéton, tu finis par en voir un approcher. Tes yeux sont attirés par lui sans même te laisser le choix, comme hypnotisés. Et aussitôt son regard vairon croisé, tu ressens d'insidieux frémissements ne venant aucunement du temps saisonnier. Ce que tu ressens parcourir ton épiderme, ta colonne vertébrale, jusqu'à la plus petite de tes veines, est d'une telle intensité que tu ne saurais le définir avec des mots. Comme si un creux profondément dissimulé en toi venait de se combler, sans même que tu n'en comprennes la raison. Comme de l'électricité statique picoterait le bout de tes doigts. C'est exactement cela ; une petite décharge.
Et tu sais.

Cet homme, vêtu à l'instar d'un cavalier, est ton étoile.
Ton étoile.

Tes yeux s'écarquillent alors que tu te redresses d'un coup, toute fatigue envolée, le reflet de cet homme pour le moins étrange s'imprimant sur ta fovéa. Tu sais ton destin désormais lié au sien et tu en es horrifié. Tu paniques et tu t'énerves à la fois, sans savoir laquelle de ces émotions domine l'autre.

Ton étoile.
Tu as trouvé ton étoile.

Tu réagis sur le coup.
Tu pars en courant, essayant de mettre le plus de distance entre vous.
Entre ton étoile et toi.

Tu fuis à toute allure, abandonnant même ton sac de cours sur le banc.© 2981 12289 0

Zakkarian & Rebheka... mots ▬ dialogue en #E2D0B2

I'm not human at all

Sale journée... Les yeux marqués de cernes et le teint blafard, l'homme venu du ciel n'a de son ancien éclat plus que le souvenir. Les mémoires d'une nuit passée à se débattre contre le temps et ses démons le tire des ses songeries un peu brusquement, comme si l'on avait bousculé son équilibre sans pourtant jamais le toucher.
Durant les quelques instants passées, Rebheka à quitté le continuum. Parti pour cinq heures de soins intensifs avant de finalement perdre Balika. Magnifique jument bai aux allures aériennes et souples. Elle fût si gracieuse qu'il sentait encore sous ses doigts la robe couvrant l'animal tout en muscles. Il croisait encore ces prunelles sombre aux espoirs naufragés. Sans jamais pouvoir de nouveau l'admirer. Qu'elle fût au ciel une nouvelle étoile.

L'invité de la terre ouvre alors le regard sur le monde qui l'entoure. Puisqu'il oublie toujours de prévoir un retour, alors ses pas le guident d’instinct vers le lointain. Ses yeux qui naviguent des cieux jusqu'au bitume, croisent alors dans la brume. Dessinent un instant la silhouette avant de venir aux pommettes marquées. Des fines lèvres rosées. Pupilles ancrées de jades. Foutue noyade de sentiments, électrisant saisissement. Il s'élance comme lui pour saisir celui qui fuit.

L'étoile l'enlace, sert le jeune homme contre elle sans lui laisser la moindre chance de s'échapper. Il pose son front contre la nuque qu'il observe longuement. Murmure.

" Zakkarian. "

Il ignore sans aucun doute comment connait il ce nom. Mais il lui semble le retrouver du fin fond d'anciens souvenirs comme une évidence. Dieu qu'il se sent bien ainsi, si complet. Son devoir qu'enfin il peut accomplir. Sa raison d'être qu'il sert tout contre lui. Avec une étonnante délicatesse pour ne pas le blesser. Sa voix se fait un peu plus claire. Plus forte. Elle reprend les intonations américaine qui ont l'habitude de rendre ses phrases si rondes. Teinte de grave dans un son presque brisé.

" Je te dois la vie. En retour je jure de te protéger toute notre vie. De prendre soin de ta santé comme de ton bonheur et de laisser toujours passer avant les miens tous tes besoins. De répondre à tes désires s'il sont accessibles et de t’offrir la possibilité de réaliser tes rêves. Comme une étoile veille son humain, je veillerais sur toi chaque instant. "

Sometimes I wish I could just run away.
#Rebheka #Dada Tu échappes un hoquet de stupeur – peut-être même empli d'une vicieuse panique –, lorsque cet inconnu te poursuit. Tu cherches à accélérer le pas, à mettre de la distance entre vous, mais ton poursuivant semble aussi rapide qu'un cheval au galop. Il te rattrape sans grande difficulté, t'arrête dans ta fuite avec dextérité et, au vu des petits picotements que tu ressens au niveau de ta nuque, te fixe certainement avec une curiosité appuyée. Aucun besoin de spécifier que tu ne te sens aucunement ravi ou à l'aise.

Sa voix résonne contre tes tympans. Ton corps paraît heureux de se voir enfin récompensé de la protection d'une étoile, mais ton esprit est complètement révolté. Tu te sens balloté, pris entre deux feux, alors qu'une étrange et dégoûtante sensation de sécurité t'envahit. Tu as ton étoile, ton protecteur.
Ta vie est désormais lié à la sienne. Et ça, ça te fait peur.

« Zakkarian. »

Tu ne sais pas d'où cet homme sait ton prénom, qui le lui a murmuré au creux de l'oreille. Tout ce que tu sais, c'est que tu n'apprécies pas cela. Tu cherches à te débattre, à fuir son emprise, alors que ton faciès s'habille d'une moue irritée. Tu t'exprimes, peu avenant, même tranchant.

Tu dois faire erreur.

Il te sert contre lui avec délicatesse. Tu peux sentir son corps chaud contre ton dos, son odeur, sa présence tout contre toi. Dans une situation différente, tu aurais sûrement apprécié le contact pour le moins peu courant, mais certainement pas aujourd'hui. Ce mec – tu refuses de l'appeler ton étoile – te sort un discoure digne du plus romantique voeu de mariage et, au lieu de t'en sentir comblé, tu sens la rancoeur, la rage, l'amertume dévorer ton palpitant à grands coups de dents.

Je n'ai pas besoin d'étoile ! Vas voir ailleurs ! Fous moi la paix ! … et lâche-moi !

Tu tempêtes, tu piaffes, tu tapes des pieds en te secouant comme un animal effrayé, cherchant à fuir, à partir loin de ses bras chaleureux, de cet être ne demandant qu'à prendre soin de toi. Ta rancune des étoiles est si tenace que l'idée d'avoir, visiblement, un serviteur n'affleure pas ton esprit, ne te soulage en rien…

Je ne veux pas de toi !

Aussi méchantes soient ces paroles, tes lèvres paraissent formuler ces syllabes sans même t'obliger à réfléchir. Tu échappes ces mots sans aucun filtre, sans penser un instant à la douleur que tu occasionneras très certainement chez ton étoile. Tentant de lui asséner un coup de coude afin de te libérer, il n'y a aucun doute sur le fait que tu partiras en courant une fois lâché.

Zakkarian, tu es un enfoiré. © 2981 12289 0

Zakkarian & Rebheka... mots ▬ dialogue en #E2D0B2

I'm not human at all

Choc. Confusion mêlée d'une sorte de sentiment lourd; de la peur, de la tristesse, quelque chose entre les deux. Qu'est-ce donc que cet homme qui se débat au creux des bras de l'étoile. Pourquoi ne pas simplement profiter comme lui de cette étreinte, de ce sentiment apaisant de plénitude. Pourquoi un tel diable qui se débat comme aux quatre enfers. La grande étoile a-t-elle tant le sens de l'humour qu'elle lui a envoyé le devoir d'aimer et protéger un humain qui refuse le ciel?

" Pourquoi es-tu en colère? "

Lentement, très lentement, la prise du cavalier se défait, il finit alors par le relâcher, même si sa main garde prisonnière le poignet de son humain, ne veut pas le voir partir. Pas si tôt, pas maintenant. Il l'attire face à lui, le fixe dans les yeux, renoue ce contact visuel qui lui donne la sensation de comprendre. De partager ce lien, ce fil rouge. L'étoile glisse son autre main dans ses propres cheveux, pour dégager sa vue, résistant à l'idée de faire de même avec ceux de Zakkarian. Seuls les yeux bicolores parcourent le visage, le corps, les iris face à lui, inquisiteurs. Il apprend par coeur chaque trait et finit par sourire. Discret, éphémère sourire.

" Je vais te laisser partir. Zakkarian, mais je serais là, si tu as besoin. Non loin. "

Puis il finit par libérer cette main, dont il n'a pas l'audace d’effleurer la peau une dernière fois. Offre un autre regard, un dernier car il sait bien qu'il prend le risque de le voir disparaître trop vite. N'imagine pas encore la douleur que pourrait provoquer le premier éloignement de son humain. Le désespoir que ça causera en lui, qu'il s'inflige sans y penser.

Sometimes I wish I could just run away.
#Rebheka #Dada
Pourquoi j'suis en colère ? Parce que t'existes ! Parce que j'suis maudit à devoir te suivre dans la tombe si tu crèves ! Putain...

Tu sens avec un affreux mélange de soulagement, de malaise et de manque que ses bras se détachent. Tes pensées s'entrechoquent avec tant de violence sous ton casque de cheveux violacés que tu ne peux réfléchir en paix, tant à cause de ton mental dérangé qu'à cause de ton cœur qui, à l'instant, bat trop vigoureusement contre tes côtes. Pourquoi a-t-il fallu que ton étoile te tombe dessus maintenant ? Pourtant tant de haine.

Tes prunelles détaillent l'homme désigné comme ton étoile, s'ancrent à son regard bicolore. Son physique hors-norme est, à tes yeux, une preuve supplémentaire qu'il ne sera jamais que cela pour toi ; une erreur de la nature, un boulet attaché à ta cheville. Un poids qui t'arrachera ton dernier souffle de vie à la mort de ce “ protecteur ”. À choisir, tu aurais préféré être tombé dans une comédie-dramatique-romantique à la Twilight et te retrouver avec un vampire brillant, aka une boule à facette, comme âme sœur.

Une idée morbide se forme doucement dans ton esprit, s'assemble pièce après pièce, s'affine et t'arrache même un petit rire cynique. Pourquoi ne pas décider toi-même de l'instant où tu cesseras de déambuler comme une âme inutile au milieu de tous ces humains ? Pourquoi ne pas mourir par toi-même, à la minute même où tu l'aurais décidé, sans la crainte de suivre le fantôme de ton étoile ? Ainsi, tu ferais un magnifique pied de nez au destin...

« Je vais te laisser partir. Zakkarian, mais je serais là, si tu as besoin. Non loin. »

Tu ne comprends pas comment ton prénom s'est envolé entre ses lèvres. Tu ne comprends pas pourquoi il s'entête à vouloir te protéger, toi, l'humain misérable. Alors, plissant les yeux, pinçant les lèvres, tu t'élances à la rencontre de son corps. Tu agrippes ses épaules, plantes ton regard furibond dans le sien, et t'exclames, la rage au ventre.

Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu me colles comme ça, hein !? T'as rien de mieux à faire ? C'est si dur que ça, comprendre que j'veux pas d'une étoile !? Que j'veux pas crever !

Et voilà. Tu es désormais ce que tu te plaisais à nommer « une âme en sursis ». L'épée de Damoclès ne tardera pas à te tomber sur la tête et à faucher ta vie de sa lame aiguisée. La mort n'est plus qu'une question de temps, pas vrai ? Il suffit qu'elle s'incarne chez ton étoile sous l'avatar d'une maladie incurable, d'une malformation détectée trop tard, d'un camion désireux d'essayer ses nouvelles roues d'été sur son pauvre cadavre explosé...

Des larmes de tu ne sais trop quoi, peut-être de rage, s'échappent bien vite de tes yeux, éteignant ton éclat de colère. Parfait mélange de toute cette flopée d'émotions incompréhensibles qui te secoue, elles glissent le long de tes joues avant d'être bues par le tissu épais de ton pull. Rage, amertume, tristesse, soulagement, espoir, crainte, tant de sentiments qui se bousculent en toi, cherchent à dominer les autres, à te faire sombrer un peu plus dans l'incompréhension totale... Tu arrêtes finalement de le secouer, le repousses même. Tes lippes grimacent en un sourire contrit alors que tu essuies ces ridicules larmes d'une main rapide, levant la tête en sa direction.

Je n'ai pas besoin de toi.

Lui tournant le dos, tu effaces rapidement la distance entre l'arrêt de bus et toi, attrapant ton sac de cours. Tu es certainement en retard pour ces derniers, à cause de l'arrivée impromptue de ton étoile. Lui jetant un sale regard, tu le défies ouvertement de te rejoindre si se prendre un coup et ce qu'il recherche. Finalement, aller en cours n'est plus une si bonne idée. Tu te feras passer pour malade, et tant pis.

C'est sur cette décision que, après lui avoir lancé un sale regard, tu te diriges en direction de ton immeuble. Qu'il ose s'approcher de toi, si se recevoir un coup bien placé est ce qu'il souhaite...

© 2981 12289 0