Entraînement sauvage [Pv. Lilia] ABANDONNER

Jörmungand Arai. 30 ans. Garde du corps dans une entreprise privée. Aujourd’hui est son seul repos de la semaine. Comme à son habitude il se lève au aurore, non pas pour prendre un petit déjeuner ou bien regarder la télé. Non. Cela fait bientôt 30 minutes qu’il est enfermé dans une pièce. La pièce se trouvant juste à côté de sa chambre. Il fallut encore quelques minutes avant qu’il ne ressorte de cette dite pièce. Il ajuste calmement son bandeau sur son œil gauche. Replaçant de part en part de ses jambes des pochettes contenant plusieurs choses. Jör’ n’aime pas les jours de repos, il aime l’action, il aime s’occuper de petites frappes, de leur faire goûter la violence, le regret. Passer son temps à se battre, user de ses talents. Il n’avait pas subit des années d’entraînements pour finalement se ranger dans une case, comme un gentil petit monsieur. Non. Aucun de ses cauchemars n’allait le laisser tranquille. Ils allaient le hanter jusqu’à la fin de ses jours, comme celui-là… Ce fumier qui avait gâché sa vie. Son frère.

Il semble se perdre dans ses pensées avant de secouer vivement la tête, un fin rictus sur les lèvres. Il allait l’avoir. Un jour il allait lui faire regretter pour de bon. Jouer au chat et à la souris. Sans jamais se lasser. Rien que dit penser, il en jubilé déjà. Il replaça son masque rapidement sur le bas de son visage. Enfilant une écharpe rouge sang. Avant de quitter son appartement. Mais pas comme une personne normal le ferait. Non. Un ninja avant tout. Il grimpa sur le toit avec agilité avant de prendre rapidement la route vers la forêt. Une zone tranquille pour s’exercer à l’art de la tuerie.

Il ne lui faut que quelques minutes pour atteindre les feuillages du premier arbre. Il reste concentré, s’agrippant avec agilité au tronc d’arbre. Par la suite cela se poursuit par une petite course pour s’échauffer à travers la forêt. Les minutes s’écoulent, pour ensuite passer en heures. Une journée d’entraînement, intense et violente. Jör’ observe les alentours avant de se laisser tomber de la branche de l’arbre, s’en suit une chute libre. Il reste calme regardant le sol avec détermination, froidement avant de sourire. Il savait très bien ce qu’il lui restait à faire, il lança un projectile puis un autre, une corde reliant les deux. Il s’arrêta nette sur celle-ci, les yeux fermés. En quelques secondes il lança une multitude de projectiles. Tous, s’enfoncèrent dans un tronc, dans le centre d’un cercle marqué en rouge. Quand il rouvrit les yeux il ne put être que satisfait de son talent. Par la suite il enchaîna sur des mouvements diverses, travaillant sa souplesse mais aussi sa rapidité.

Le soleil pointait midi. Un silence lourd pesait dans la forêt. Il était là assit sur une branche, les yeux fermés. En pleine méditation. Mais pas n’importe laquelle. Après tout il trouve cela chiant de méditer, penser, ou encore réfléchir au bien ou au mal. Foutaise. Tout ce qu’il se passer dans sa tête était son combat contre son propre pouvoir. Vertige. Insecte. L’obscurité… Tout cela s’enchaîna sans répit dans son esprit. Il n’avait peur de rien. Il subissait cela sans cesse. Tellement que maintenant plus rien ne pouvait l’empêcher de prendre des risques. Tout. Sauf la mort. La peur de mourir.

Un bruit. Un bruissement. Il se relève rapidement, ses yeux étant en alerte. Personne ne passait par là d’habitude, il prenait soin de s’éloigner des sentiers. Il redescend en vitesse de son arbre. Plissant les yeux au moindre mouvement suspect. Une arme blanche brandit. Il fronce les sourcils.

« Qui va là ? »

Ouais. Clairement la flemme de chercher, si un pauvre passant passait par là ce ne serait vraiment pas de chance pour lui. Au moins dans cette forêt, il y a plein d’endroits où se débarrasser d’un corps.

Bruissements. Respiration. Jörmungand regarde attentivement vers le sol. Lui encore suspendu sur une branche. Il y avait quelqu’un c’est sûr. Il était tellement émergé dans son entraînement et dans ses pensées, qu’il se croyait de nouveau dans la forêt de son ancien village. Le village caché de ninjas près de Kyoto, combien était tombé sous sa main en voulant approcher le village ? Bien trop. Il n’avait plus du tout en tête sa vie actuelle, son appartement, son travail de garde du corps. Non il pensait tout simplement qu’il fallait éliminer le nuisible. Un vilain sourire sur les lèvres. La voilà enfin. Cette réponse qu’il avait attendue. Le feu vert. Ce qui confirme qu’il va pouvoir jouer un petit peu. Se divertir. Une femme. Il plissa les yeux au son de la voix. La femme, perfide, manipulatrice. De vrais démons. Comme cette vieille….

La seule femme à qui il avait donné sa confiance au début de sa vie, l’avait salement trahit pour prendre le partit de son frère. Cette pourriture. Comment arriver à redonner sa confiance après ça. Il ne l’a donné tout simplement à personne. Il les manipule, s’en sert puis les jettent. Tout simplement, c’est tellement plus simple. Après tout une femme sert simplement à assouvir ses envies. Il sourit doucement avant de pencher la tête, observant la silhouette plus en bas. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir que de savoir que son jouet du jour serait une jeune femme. Une jeune femme qui en plus de cela parlait un peu trop à son goût. Elle pouvait ne pas simplement répondre « oui » ? Non fallait qu’elle sorte une grande phrase. Elle le gonflait déjà.

Il l’observe calmement. Avant de se déplacer en silence, tel un ninja se dissimulant dans l’ombre. Si elle pensait obtenir une réponse, c’était loupé. Il comptait faire cela vite et bien, histoire de ne plus jamais entendre ce timbre de voix. Il descendit. Plus près encore plus près. Il n’allait certainement pas dire qui il est. De toute façon elle n’aurait pas besoin de le savoir, qu’elle allait passer sous le fil de sa lame. Il n’avait pas besoin d’en savoir plus sur cette personne non plus. Ici c’est son territoire, sa zone de chasse. La forêt qui fait parler ses souvenirs. Ses cauchemars. Soif de violence, d’adrénaline.

En quelques secondes le voilà derrière la cible. Pieds enfin sur le sol. Un vilain rictus sur les lèvres. Il ne lui reste plus qu’à rentrer en action. Il imaginait déjà comment il allait procéder. C’était simple rapide et efficace. Il s’exécuta sans attendre une seconde de plus. Attrapant la jeune femme sans lui demander son reste la poussant violemment contre un tronc d’arbre. Il pourrait jubiler en regardant son visage se muer vers une peur certaine. Oui, il allait adorer ça. Certainement. Il brandit son arme prête à lui couper la gorge. Cela fut très rapide. Il ne laissa pas une seconde. Il avait appuyé son avant-bras au niveau du haut de son buste pour l’empêcher de bouger. Leurs visages à la même hauteur, il pouvait prendre le soin de l’observer avant de lui donner la mort.

Professionnel. Il va toujours au bout des choses alors pourquoi cette fois son bras s’arrête net dans sa course ? Pourquoi bordel ?! C’est quoi ce délire. Il ne peut pas la tuer. La rage l’envahit rapidement. Il ne comprenait pas, son instinct, tout lui incité à ne pas toucher à sa vie. Pour son propre bien être. Il recula rapidement de quelques pas. Mécontent. Il fronçait les sourcils. Il savait très bien ce qu’il se passait au fur et à mesure qu’il observait cette brune. Il avait connu quelqu’un qui avait subi ce lien sous ses yeux. Malheur.

« Bordel !! Fais chier. Pourquoi il faut que ce foutu lien existe ?! Et je tombe sur quoi moi. Une meuf. »

Révolter était le mot. La colère ne cessait de l’envahir alors qu’il restait face à cette brunette. Il ne pouvait pas la tuer et en plus de cela il faut maintenant qu’il la protège. La bonne blague. Quel destin de merde.

Putain de bordel. Voilà tout ce qu’il pouvait penser en cet instant précis. Même dans les pires cauchemars qu’il avait pu vivre par le passé, il n’aurait jamais imaginé dans une telle merde. Se retrouver lié. Lié à une femme qui plus est. Tout cela parce qu’il est une étoile et quand tant que telle, il a un destin à la con à accomplir.

Foutu destin à la con. Tu ne m’en as donc pas assez fait baver.

Immobile, ils se jaugent. Jör’ reste un moment dans ses pensées, il n’arrive pas vraiment à mettre en place ses idées dans sa propre tête. Il ne s’attendait pas à faire face à son destin aussi rapidement. Non, il aurait préféré se tenir éloigné de son humaine tout le long de sa vie. Pouvoir profiter de sa vie, tuer à son aise, pouvoir enfin se venger. Mais voilà. Non. Il doit être là au même moment que l’autre. Bordel. Saloperie de destin. Voilà maintenant, un boulet qui vient se rajouter à sa cheville. Encore une fois. Comment allait-il pouvoir mettre au point son plan ? Maintenant une faiblesse venait de se rajouter dans ses calculs. Qui compte qui aurait envie de le tuer n’avait qu’à tendre le bras, se saisir de cette garce et la tuer. Un jeu d’enfant. Comme s’il allait se laisser manipuler par le destin. Non.

Il fronça les sourcils. Comment faire ? L’enfermer. La foutre dans un coffre. Un truc dans le genre serait bien possible, tant que personne ne pourrait l’approcher. Dans un sens tant qu’elle se tenait loin du monde entier, il aurait peut-être une chance de vivre un peu plus longtemps. Un léger soupire s’échappe enfin de sa bouche. Il l’a regarde, une nouvelle fois. Qu’est-ce qu’elle lui fait là au juste ? Elle n’avait donc rien comprit. Vraiment ? Elle ne savait vraiment en face de quoi elle se tenait. Il n’avait vraiment qu’une envie c’est de retirer son bandeau pour lui faire vivre sa pire phobie, afin qu’elle comprenne une fois pour toute que à l’instant, quelque chose de grave venait de se passer.
Il aurait tellement préféré la passer au fil de sa lame. Mais pour son grand désespoir, il devait se tenir à carreaux, calmer ses pulsions. Il serra sa mâchoire avant de lui lancer un regard méprisant.

« Tu te fous de moi là j’espère ! »

Il marque un temps d’attente avant de ranger son couteau à contre cœur, et de se rapprocher une nouvelle fois de cette femme. De ce nuisible. Posant une main sur le tronc se postant juste derrière elle.

« Je me retrouve lié à une écervelée ou quoi ? C’est quoi ton problème ?! Tu ne te rends pas compte, de ce qui se passe devant tes yeux ! Je suis étoile et toi une humaine. Et il s’avère que je me retrouve lié à toi. Putain ! »

Il se trouvait proche, menaçant, agressif. Il n’avait pas l’intention de jouer le tendre agneau parce que c’est son humaine. Aucunement. Il comptait bien trouver un plan, quelque chose pour qu’elle ne menace pas sa vie. Il l’a fixe de son œil droit, plissant les yeux. Il l’examine, essayait de comprendre ce qu’il se passe dans sa petite cervelle. Il se retrouve alors à frapper le tronc de son poing. Encore en train de la fixer.

« Si tu meurs je meurs et l’inverse marche aussi. »

Le petit oiseau entre les mains du chat. Le chat ne pouvant rien faire d’autre que jouer sans jamais aller trop loin. Un sourire carnassier, encore proche d’elle. Il n’allait pas la lâcher comme cela dans la nature. Femme, chieuse, écervelée et il en passe. Jör tout simplement face à son destin. Devant cette femme qu’il y a quelques secondes avait encore peur de lui. Maintenant un bouclier venait de se dresser devant elle, le bouclier du destin. Après tout elle ne craignait plus rien et n’hésita pas à cracher tout ce qu’il lui passait par la tête. Devant le tueur qu’est Jörmungand. Un oiseau se sentant tout d’un coup bien puissant. Beaucoup trop puissant. Première slave, il pouvait presque sentir sa salive gicler sur son visage. Elle était marrante, avec une certaine répartie, si on pouvait vraiment appeler ces paroles comme cela. Il l’écoute, que pouvait-il faire d’autre devant cette brune. Elle jouait les reines. Il fallait bien qu’il s’amuse à la faire descendre de son piédestal. Un sourire carnassier venant s’affichait sous son masque.

Il avait bien une chose qu’il avait pu dénoter, c’est qu’il n’était pas devant une niaise, une pleurnicharde. Certes chieuse mais c’était la meilleure chose sur laquelle il pouvait compter. Ouais. Une personne qui fait genre de porter ses couilles. Qui se braque devant lui. Après tout cela pourrait être marrant, elle pourrait être utile.

« Qui parle de t’excuser ? Ne prends pas la grosse tête gamine. »

Il est confiant, encore le même sourire sur les lèvres. Il se rapproche encore une fois de cette créature, de cette humaine. De ce boulet. Il se penche pour être parfaitement à sa hauteur, à hauteur de ses yeux, la fixant. Appréciant chacune de ses paroles. Ce n’est pas avec ça que l’on blesse les gens après tout. Elle était clairement en train de brasser de l’air. Encore et encore. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’elle finisse enfin sa tirade. Il ne put retenir un petit ricanement. Elle était drôle, dans le sens où il l’a trouvé bien pathétique. Il colle alors brutalement son front contre celui de la jeune femme. La poussant contre l’arbre. Il l’a fixait, sans jamais la lâcher du regard, pas même une secondes.

« C’est bon ? Tu as finis ? Tu n’aimes pas te laisser marcher sur les pieds ? Cela tombe bien… Je sens que cela va être amusant alors. »

Il marque une pause, amenant sa main libre près de son crâne, tenant son bandeau. Il souriait encore. Il tenait le tissu entre ses doigts, près à l’enlever à tout moment. Découvrir cette œil rouge, l’œil des phobies. Son pouvoir de malheur, qui lui montrait tellement de choses. Il avait tellement envie de lui faire goûter ce désespoir. Après tout il ne faut pas tout partager entre liés.

« Je ne peux pas te tuer, certes. Mais je peux te faire vivre ta pire phobie, ton pire cauchemar. M’en délecter et en savourer chaque instant. Tout le monde a peur profondément de quelque chose même toi chérie. »

Détestable. Il aimait ça agir, avancer. Il vivra lui aussi cette phobie mais bon il ne s’en inquiété pas pour le moment. Tout ce qu’il voulait c’était analyser ce petit oiseau, ses réactions pour s’en jouer une nouvelle fois. Il ne peut pas la tuer certes, mais il peut bien s’amuser un peu. L’utiliser. Son regard sérieux venant se figer dans le sien.

« Ta petite vie te convenait avant ? Beh dis-toi que maintenant bien des choses vont changer. Tu as une vie de merde ? Pauvre petite chose. Tu me sembles bien dépressive. »

Un nouveau ricanement, alors que le contact entre eux existe encore.

« Et si je t’apprenais un moyen de vivre plus palpitant ? »