Prologue d'un kidnapping [Pv. Junjie] TERMINE

Il fait beau ! Les oiseaux chantent ! Un véritable paradis sur Terre. Une journée qui s’annonce bien. Rien ne pourrait être plus joyeux. N’est-ce pas ? Alors Grand-Mère je me demande ce que je fous là. Oui, tu vois je suis actuellement sur une route, une grande route. Seule. Et je crois bien que comment dire… Je me suis perdue. Comment j’en suis arrivée là ?

Il y a une explication très logique à tout ça. Ce matin je me suis levée, comme tous les autres matins. Mais voilà, ce matin-là c’était étrange, quelques voix, quelques mots et BOUM. Voilà que je divaguais dans les rues de la ville. Tel un enfant à la recherche de quelque chose. Et ce quelque chose était le petit enfant que j’avais croisé la veille. Un petit fantôme peureux qui ne trouve pas sa place. Un truc bien difficile pour une entité qui est censée ne plus exister. Une chose qui ne pouvait que m’apporter que plus de problème, dans une vie toujours aussi bien remplie. Tout cela pour dire que par la suite je me suis baladée à sa recherche. Mais comment dire… Il y avait un petit chaton sur le côté de la route, je n’ai pas résisté à le suivre pour le caresser un petit moment. Par la suite il me semble que je me suis fait pousser par un courant d’air. Ce qui m’a valu une belle gamelle sur le trottoir. Un mal de crâne et une jolie égratignure sur le genou.

Une bonne journée qui tout d’un coup devient beaucoup moins bien agréable. Je me suis relevée comme une guerrière, tu me connais Grand-Mère. Je ne suis pas à me lamenter sur mon sort, je préfère me lever et courir. Par la suite ma journée fut longue, très longueeeee… Je n’ai pas le sens de l’orientation. J’y suis donc allée à l’instinct, tel un petit animal tout fier. Mais tu vois, après une heure je me suis rendu compte que je n’étais pas sur la bonne route. Et quand j’ai demandé ma route à des fantômes, ils m’ont tenu la jambe pendant plusieurs minutes sans jamais m’indiquer la bonne direction. Et voilà donc comment je me retrouve dans ce foutu pétrin. Je n’ai vraiment pas de chance Grand-Mère.

On est donc maintenant en fin de journée, je ne sais absolument pas où je suis et je n’ai pas mon téléphone sur moi. Je suis donc dans une impasse totale. Et les quelques voitures que je crois ne daignent pas s’arrêter pour m’aider. Est-ce que je fais si peur que cela ? Pourtant à part la blessure qui m’a valu le déchirement de mon pantalon, je ressemble à une femme tout à fait normale. Y a même plus de fantômes dans le coin. C’est bien la première fois que je me sens aussi seule.

Je suis fatiguée, Grand-Mère. Je me sens vidée de toute mon énergie, je soupire avant de décider de m’assoir sur le bord de la route. C’est la fin, tout est fini ! Je vais mourir ici, c’est certain. Snif. Grand-Mère je viens te rejoindre bientôt !

La fraîcheur de la nuit commence doucement à tomber, alors que je me maudis de ne pas avoir pris un manteau. Dans un sens je ne pouvais pas me douter que j’allais me perdre sur le bord d’une route. C’est bien dans ce genre de cas que je me mets à maudire ma malchance légendaire. Et mon énorme curiosité qui m’apporte toujours des ennuis. Maintenant que la nuit est tombé, je me demande bien si un jour quelqu’un me trouvera. Cela fait bien 1 heure qu’aucune voiture n’est passé dans le coin. Parce qu’en plus de ça, il faut que je me pomme dans un coin complètement désert. Et maintenant qu’il fait nuit ce serait de la pure folie que de partir en exploration. Attendre. Il ne reste plus que ça à faire.

Grand-Mère. J’ai froid, tellement froid. La prochaine fois je jure que je ne sortirai plus jamais avec un simple tee shirt. Je ferai attention, si un jour j’arrive à retrouver mon chemin. Il ne faut pas que je me démoralise. Ah ça non ! Tu ne serais pas fier de moi Grand-Mère, si j’abandonne déjà. Hors de question que le froid ai raison de moi. Je suis une battante et en plus de cela très sportive, il me suffit de courir un petit peu et je suis sûr que je me sentirais beaucoup mieux. C’est ça ! Un regard vers la route engloutit dans l’obscurité, un élan de volonté animant alors mon corps. Je me redresse rapidement avant de… aïe. Douleur. Avant de tomber de nouveau sur le sol. Me voilà de nouveau à mon point de départ, une douleur venant lancer mon genou. Ca je l’avais complètement oublié. Je pense que cette blessure n’est pas si anodine que ça. Et tu vois, maintenant je n’ai plus aucune volonté.

Il est temps pour moi de tenir compagnie pour l’éternité à mes amis de tous les jours. Oui je sais que je n’ai aucun optimisme, mais maintenant tout est fini. Je ne peux même plus me déplacer. Si tu m’entends, écoute mon appel et sauve moi. Grand-Mère. Donne-moi un signe. N’importe quoi. A quoi bon ? C’est fini. Mais voilà que tu as entendu mon appel n’est-ce pas. Alors que deux lumières éblouissantes viennent agresser mes iris. Une voiture ! C’est peut-être ma chance ! Mais je n’arrive pas à bouger, je ne vais pas pourvoir l’interpeler. Sortir de ce pétrin. Je pense que c’est la première fois de ma vie que je prie et la première fois de ma vie que ma prière est entendue. Alors que la portière s’ouvrit juste devant moi. Joie !

Découvrant un jeune homme dans un accoutrement plutôt étrange. Cela je peux passer outre, après tout je ne suis pas une fille des plus normale. Hmhm. Retour à la réalité. Je sursaute légèrement essayant doucement de me lever.

« …Oui haha. Je me suis perdue, bêtement, j’ai bien cru que j’allais finir ma vie sur ce bord de route. »

J’en rigole maintenant mais quelques minutes avant je n’aurai pas pensé de la même façon. Non, j’étais persuadé que j’allais mourir. Que d’optimisme. Grand-Mère mon sauveur est là, dans sa combinaison digne d’un film. Il en semble d’ailleurs bien gêné. Terrorisme ? Quel drôle d’idée, je n’y avais même pas pensé. Mais soit. Je n’ai aucune envie de réfléchir à tout cela.

« Une personne qui s’arrête pour une jeune fille perdue, qu’elle soit terroriste ou bien cosplayer ne peut être qu’une personne avec un bon fond. Enfin moi c’est ce que j’en pense. »

Un petit rire s’échappe de ma gorge alors que je souris doucement.

« Est-ce que vous voulez bien m’aider ? »

Tel un bon petit justicier, voilà que l'homme sort de sa voiture pour me porter secours. Voilà donc le peu de chance que j'aurai dans cette fin de journée. Le fier et grand, dans son costume de Zorro, ainsi armé de sa trousse de soin. Je souris doucement en le voyant faire, oui je suis heureuse, si tu savais Grand-Mère. Cela me fait un bien fou de parler, de me sentir moins seule tout un coup. J'ai normalement plus de mal du contact avec les vivants mais pour le coup j'étais aussi heureuse que quand je commençais à discuter avec un défunt. Je ne suis pas habituée tout de même, alors qu'il tire sur mon pantalon. Je sursaute légèrement, baissant mon regard sur mon genou. Alors qu'une douce chaleur vient doucement m'envelopper, se tournant de nouveau vers mon sauveur, je tiens fermement le manteau. C'est agréable.

« Merci... »

Il enchaîne alors sur une question, ma blessure. C'est vrai que cela faisait un moment que j'étais tombée, plusieurs heures maintenant. Je n'y avais même pas pensée. Je n'ai vraiment pas toute ma tête.

« C'est bien antérieur, cela remonte à quelques heures... il me semble. »

Je ne pu que l'observer par la suite. Tu le verrais Grand-Mère, on dirait vraiment qu'il a fait cela toute sa vie. Il masse mon genou minutieusement, cherchant doucement à savoir quel endroit était vraiment touché. N'importe qui serait passé outre ça, mais pas lui. Il ne me faut pas longtemps cependant pour sursauter, serrant les dents, une douleur venant prendre mon genou. Une douleur qui me fit me recroqueviller sur moi-même. C'est vraiment pas agréable Grand-Mère. Par la suite je redresse doucement mon regard pour fixer l'homme continuant de s'occuper de moi avec attention. Il devait avoir froid, lui aussi. J'ai bien à l'esprit de lui poser la question, mais voilà qu'il tend un cachet dans ma direction tout en indiquant ce que c'est. Comme si j'allais le soupçonner de m'empoisonner ou quoi que ce soit d'autre. Tu sais bien toi, que je ne suis pas méfiante pour un sous. Je suis peut-être même un peu trop naïve sur les bords. Je peux croire n'importe quoi tant que la personne en face de moi m'inspire confiance. Et pour le coup je dois dire que le jeune Zorro m'inspire bien confiance.

Je me saisis sans un mot du cachet, affichant un petit sourire avant d'avaler sans demander mon reste le cachet. Ensuite, c'est parti pour le parcours du combattant jusqu'au siège passager. Pas de tout repos pour moi et ma petite blessure. Mais une fois dans la voiture je me sens déjà beaucoup mieux. C'est tellement confortable ! J'en aurais presque l'envie de m'assoupir. Mais la curiosité me tient bien éveillée, la curiosité d'en savoir plus sur mon gentil sauveur. Oui, je n'ai pas de raisons d'en savoir plus pourtant, mais je le veux. Pour la bonne raison que je suis comme ça, tu le sais bien. Chez moi la curiosité est un vilain défaut. Il s'installe à son tour dans la voiture. Un vrai soulagement quand je regarde le bord de route. Je ne suis pas triste de le quitter, vraiment pas.

« Enchanté Wei. Moi je me nomme Menma... Une pousse de bambou bien tête en l'air haha »

Un petit rire nerveux s'échappe de ma gorge, alors que je ne sais que dire de plus. Une chose qui arrive rarement quand je parle au défunt. Je parle toujours trop. Et maintenant bête comme je suis je laisse s'installer le silence. Bon je réponds tout de même à son sourire, sa bonne humeur est comment dire.. ? Contagieuse.

Alors qu'il démarre je ne sais que répondre encore à sa question, je fais mine de réfléchir. Les hôpitaux, je ne suis pas une grande fan. Je ne supporte difficilement l'ambiance, comme toi. Je me souviens quand j'étais enfant, le nombre de fois où tu as refusé de rentrer dans ce genre d'établissement. La mort est tellement présente dans ce genre d'endroit. Je n'aime pas ça. Mes yeux sont attirés par les lumières défilant de l'autre côté de la fenêtre. Je reste un moment pensive avant d'ouvrir la bouche.

« Je n'aime pas les hôpitaux... Mais j'habite en centre ville... Si cela ne te dérange pas bien sûr. Je m'occuperai de mon genoux plus tard. »

Je lui lance un petit sourire. En route vers un repos bien mérité ! Lui lançant de temps en temps quelques coups d'oeil. Je me demande bien si ce masque ne le gêne pas pour conduire. Je n'ai même pas posé de questions sur sa tenue étrange... Hum. C'est trop tentant pourtant. Son âge. Son activité. Ses passions. Pleins de choses comme ça que j'aimerai savoir. Mais je souris bêtement. Bravo Menma tu es vraiment bête, pour une fois qu'un vivant est gentil avec toi.

HRP: