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 taste your beliefs {Fe. Junjie}

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Opale Sinclair
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MessageSujet: taste your beliefs {Fe. Junjie}    taste your beliefs {Fe. Junjie}  EmptyDim 8 Mai - 15:58

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Entre l’appel d’air d’une bouteille qui se vide et le liquide chutant dans un verre, il y a ce son particulièrement festif qui résonne. À côté, des glaçons se rencontrent dans un bain d’ambre, les discussions sont mesurées et calfeutrées autant que possible dans des alcôves, les pieds d’un siège haut racleraient contre le sol si ils le pouvaient, mais la moquette étouffe le moindre pas. Les talons de ces dames ne claquent pas ici, seulement plus loin, sur le marbre de l’entrée de cet hôtel de standing. Opale a rejoint le bar lounge de l’établissement juste pour respecter un engagement. Anita, une des associées de son père est de passage en ville, elles doivent se voir. Certainement pour le rassurer et lui assurer que ce qu’elle dit par mail et par téléphone est vrai. Oui, elle va bien. Oui, elle mange. Oui, elle dort. … Enfin, moins qu’avant. Il y a ces nuits d’insomnie où elle tourne en rond ne sachant quoi faire avec elle-même. Cet ennui est plutôt déroutant. Mais passons. Elle a répété son texte, sait exactement quoi dire et a pensé à chaque question éventuelle. Et avec un peu de chance et les bonnes questions en retour, c’est Anita la pipelette qui mènera la conversation à elle seule. Encore faudrait-il qu’elle arrive.

Déjà dix minutes passées, le téléphone vibre enfin, affichant une excuse pour un retard, une réunion qui s’éternise. Soit. Opale n’a pas bougé d’un pouce, juste arqué un sourcil en voyant l’écran s’illuminer sur la table. Bien calée dans un de ces canapés en velours rouge foncé, elle s’y enfonce un peu plus, la respiration lourde. Rares sont les personnes seules dans cet endroit cosy, la ballerine dénote un peu plus dans le paysage par sa luminosité incontrôlée. Croisant et décroisant ses jambes lentement, ce sont ses bras qui se nouent finalement sur son ventre. Elle n’est pas vraiment patiente, alors attendre, toute seule, dans un endroit inconnu, avec ce serveur qui vient lui demander trop souvent si elle est sûre de ne rien vouloir commander, Opale est mal à l’aise. Situation inconfortable. Son index vient tapoter sur son bras, légèrement anxieuse. Même si elle a assuré poliment au serveur une énième fois que ça allait, opinant de la tête, elle évite soigneusement de croiser les regards par crainte d’en attirer plus malgré elle. Fichu pouvoir qui ne l’aide en rien dans ces moments-là. La carte abandonnée sur sa table fera très bien office de paravent. C’est presque ridicule de se cacher ainsi en levant bien haut la liste des vins qu’elle connaît déjà par coeur. Tout à l’heure, elle prendra un verre de rouge. Ou peut-être devrait-elle en prendre un maintenant pour se décontracter ? Mais pas plus de deux. Elle ne connaît pas ses limites.

L’arrivée de quelques personnes dans l’espace à sa droite la ramena à la réalité. Surtout lorsque certains mots attrapèrent son attention. “Lien”, “étoile”, “divine”. Il semblait y avoir débat et ils semblent tous être humains. Les pour, les contre, les septiques et les silencieux. Ses yeux se sont pigmentés d’éclats indescriptibles, fiévreux, électriques. Ses mains se serrent et se déserrent, sourcils froncés au-dessus d’un regard perçant, focalisé sur la table devant elle qu’elle ne voit désormais plus. Elle ne respire plus non plus tellement l’évocation de l’étoile divine et de ses plans a avalé toutes ses fonctions primaires. C’est ça, elle ne fonctionne plus correctement. Faux-contact.

Un rejet féroce. Une haine aveuglante. Si brillante qu’elle n’a pas vu l’étranger se poser à ses côtés...

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Junjie Wen
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MessageSujet: Re: taste your beliefs {Fe. Junjie}    taste your beliefs {Fe. Junjie}  EmptyLun 9 Mai - 6:01

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Il y avait ces jours où porter un masque était difficile. Ces longues heures vêtue d'un voile de mystère, de danger. Junjie ne le regrettait pourtant pas, cette épreuve, ce fardeau du symbole maudit. Cependant, cela serait mentir de dire que ce n'était pas fatiguant. Non pas la fatigue mondaine de la plèbe, plutôt le bruit assourdissant du marteau placardant le titre de "terroriste" sur sa tête. C'était son choix. Un choix contraignant. Certes. Sans daigner porter un regard vers ses collègues, il quitta les locaux du crépuscule et disparaître dans la masse. Il était aujourd'hui qu'un simple doctorant, le déguisé terroriste lui faisait la sieste dans un placard. Qu'allait-il faire aujourd'hui ? Junjie n'avait aucune idée. Son regard virevoltait de gauche à droite, le centre-ville lui semblait si différent sans le déguisement et les mains dans les poches.

Instinctivement, il avait choisi le cinéma. Entre quatre murs et dans le noir, un des nombreux endroits prédisposés aux êtres se terrant dans les ténèbres comme lui. Bien que cela fait un moment que Junjie vit au Crépuscule, son orgueil n'avait jamais réussi à accepter de vivre comme un rat. Seulement ses ambitions l'aidaient à voir au-delà, il avait des objectifs à réaliser et le terroriste se devait d'aller jusqu'au bout.

Deux heures et quarante-et-une minute. Un long film qui pour beaucoup était à mourir d'ennui. Néanmoins, Junjie lui était aspiré. Les thématiques empruntées par le long métrage porté sur une certaine dualité de l'individu que le doctorant ne connaissait que trop bien. Il fallait le vivre pour le comprendre. Bien que romancé la chose et y ajouter un peu de glamour n'aurait pas fait de mal. C'est un divertissement après-tout. Junjie ne l'était pourtant pas.

Les yeux vers le ciel, il soupire sa perplexité. La solitude n'a jamais été un problème pour lui et pourtant. Le scientifique n'avait jamais réalisé à quel point il est seul avant maintenant. Le regard vide des passants autour de lui ne lui aspirait pourtant que du dédain. C'était sa faute après tout, a repoussé inconsciemment les autres. Junjie n'est pourtant pas ainsi, si quelqu'un pouvait lui donner de l'intérêt, juste cinq minutes de plus pour découvrir le soleil qui se cache en lui. Rien que d'y pensait fit rire le jeune homme.

C'était impossible. Pas avec un monde aussi cynique.

Avant le crépuscule, Junjie avait des habitudes. Des habitudes qu'il effectua de nouveau sans se rendre vraiment compte. Il se dirigea vers un lounge qu'il connaissait bien. Se plonger dans la musique, l'atmosphère et observer la clientèle. C'était une chose qu'il aimait faire, cela le faisait oublier. D'effacer la réalité, d'omettre le fait d'être brisé. Entouré de velours et dans le plus grand des conforts, Junjie commanda son cocktail favori. Le Red Devil. Intense, comme son regard, fixé sur une jeune fille.

Sa longue cheveulure nageait entre le décoloré et le pâle lila, cela avait quelque chose d'envoûtant. Le jeu de lumière du lounge devait en être la cause pensait-il en admirant sa figure de ballerine. Il y avait vraiment quelque chose d'étrange. Le genre d'attraction que Junjie n'avait pas ressenti depuis, elle. Cela était scientifiquement impossible. Il y avait quelque chose de surnaturel à son sujet. Et bien que l'attraction qu'il ressentait pour elle était curieux, c'est son regard furieux qui avait capturé son attention.

Sa longue chevelure nageait entre le décoloré et le pâle lilas, cela avait quelque chose d'envoûtant. Le jeu de lumière du lounge devait en être la cause pensait-il en admirant sa figure de ballerine. Il y avait vraiment quelque chose d'étrange. Le genre d'attraction que Junjie n'avait pas ressenti depuis, elle. Cela était scientifiquement impossible. Il y avait quelque chose de surnaturel à son sujet. Et bien que l'attraction qu'il ressentait pour elle était curieux, c'est son regard furieux qui avait capturé son attention.

Elle aussi porte un masque, pensa-t-il.

C'est sans hésitation que le crépusculaire s'installa à ses côtés. Elle était tellement agacée qu'elle ne remarqua pas sa présence. Junjie lui ne changea pas d'expression, il voulait lui adresser la parole mais, aussi la fuir. La jeune fille avait quelque chose de désagréable que Junjie, comme s'il se regardait devant un miroir. Attraction et aversion. Tout ce qu'il trouva à dire était:

- Ce que je ressens actuellement pour toi est insensé, impossible et désagréable, tu es une étoile n'est-ce pas. Qui es-tu ? As-tu une capacité en rapport avec ce que tu me fais ressentir ? Qu'as-tu contre les étoiles ?

Son regard divergea du sien une fraction de seconde alors qu'il commanda quelque chose à boire pour tous les deux. Il avait tant de choses à lui demander et le crépusculaire savait très bien que lui retirer ces informations seraient difficiles.
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MessageSujet: Re: taste your beliefs {Fe. Junjie}    taste your beliefs {Fe. Junjie}  EmptyMar 14 Juin - 16:46

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Interruption. Diamant ébréché sur le vinyle. Ses oreilles crissent. Le bourdonnement l’étourdit, l’étouffe. Elle prend peur. Recule autant que possible en s'enfonçant dans son siège. Si jusque-là, ses yeux bleus lançaient des éclairs, maintenant ils sont aussi chahutés que lors d'une tempête en pleine mer. Intru. Comment pouvait-on aborder quelqu'un de la sorte ? Sans coup de semonce aucune. Elle avait pourtant l’habitude d'être accostée par n'importe qui, n'importe quand. Mais c'était bien la première fois qu'un étranger présumait aussi bien. De son statut. Que quelque chose d’incontrolable était à l'oeuvre. Et que ça émanait d’elle. Ses mots furent si sûrs qu’il semblait ne pas douter de ses dires, lui rendant difficile de le contredire, de mentir ou même d’essayer de s’en sortir par une pirouette et un joli sourire.

Qui était-il ? Que voulait-il ? Son regard incisif la fit déglutir. En elle se noyait plusieurs sentiments : crainte,  appréhension et témérité. Opale ne détourna pas son regard non plus. Juste ses doigts se crispèrent sur ses cuisses, s’accrochant au tissu de sa robe. Mais la présence de l’étranger a calmé les ressentiments surgissants et provoqués par la table d’à côté. Mais il serait bien trop tôt pour dire “un mal pour un bien”.

- Vous vous attendez vraiment à ce qu’on vous réponde quand vous aborder les gens ainsi ?

Distance à nouveau imposée par le vouvoiement. Ses yeux bleus se diluent une seconde sur les verres déposés en face d’eux. Elle se tenait déjà droite, posture de danseuse oblige, mais elle ressentit le besoin de se grandir, se donner plus de prestance pour faire face et son dos se tendit. Tout comme le moindre de ses muscles.

- Navrée de vous déplaire.

Insolence dans la voix, un sourire complaisant s’esquisserait presque au coin de sa bouche. Ça ne lui fait rien. Au contraire, ça pourrait même lui plaire. Pour une fois, elle n’influe pas dans le bon sens sur les sentiments des autres. Elle n’est pas la marionnettiste incontrôlable de leur affection. C’est nouveau. Ça serait presque agréable si il n’était pas si inquisiteur. De plus, l’attraction phyisique, il n’y échappe pas. Elle le sentirait presque se rapprocher. Une sueur froide coule dans son dos. L’empreinte… Le traumastisme d’une expérience passée, l’obsession qu’elle a créée et qui dégénérée. Tout ça se rediffuse lentement et sournoisement comme un ricochet dans ses veines. Mais elle essaye de tenir bon.

- Je n’ai rien contre les étoiles en général.

Et d’un geste gracile, elle éloigne le verre qu’il a commandé pour elle.

- Peut-être faudrait-il perdre certaines habitudes pour y voir plus clair ?, conclue-t-elle, sans appel, hautaine.

Sale gosse. Mais elle a besoin de cette attitude. C’est devenu vital, essentiel. Chacun ses mécanismes -aussi défaillants soient-ils. Chacun ses défauts -aussi agaçants soient-ils. Il aurait fallu la connaître il y a plus d’un an pour l’adorer réellement. Enfin peut-être pas. Mais elle n’avait pas cette herse et ces lances pointées vers l’extérieur.

Moment suspendu. Silence à nouveau imposé. Son attitude se forçant à ignorer l’intru le défierait presque de rester.

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