[fini] Rattrapez moi ce chat ! [ PV Benjamin Sirius ]

Le rendez-vous avait été fixé pour aujourd’hui. Cela faisait une semaine que cela avait été décidé et pourtant Arthur redoutait ce moment. Non pas que le rendez-vous était pour lui, non, il s’agissait du vétérinaire. Seulement, voilà. Glunkus n’était pas le type de chat a ce laisser faire bien gentiment lorsqu’il s’agissait de le mettre en cage et de lui briser sa routine. D’autant plus qu’il connaissait chaque recoin de l’appart et que, par conséquent, lui mettre la main dessus n’était pas chose aisée.

Le facteur poussa un cri de rage  lorsque le chat lui fila entre les doigts pour la 15 eme fois consécutive. Il était plein de traces de morsures et de griffures et le rendez-vous approchait à grand pas. Et puis son frère qui c’était mis a jouer a la wii alors que lui ce décarcassait avec le chat. Il hésita a  un instant a lui faire la remarque mais, prit d’un élan d’énervement il décida quand même de passer son coup de gueule.

« Hey Ben’, tu vois pas que je galère avec le chat ? Et toi tu joues à la wii ? C’est ton chat, je te rappelle, tu pourrait m’aidé un peu ! »

Maman-Arthur 2.0, manquait plus que le «  Personne m’aide jamais dans cette maison ! » et le tableau de la parfaite petite famille serait complet.  

Les pieds à plat sur la balance board, genoux fléchis, je me prépare pour le saut à ski qui me fera entrer dans l’histoire. Les yeux rivés sur l’écran de télévision, je ne lâche pas du regard le point rouge dans le coin supérieur droit de la télé, afin de ne pas perdre l’équilibre nécessaire. Mon but, c’est de péter les scores, comme ça je pourrais débloquer d’autres mini-jeux, et Arthur pourra arrêter de se plaindre qu’on a toujours les mêmes jeux sur la wii. Peut-être qu'il sera content.
Enfin bref.
Les battements de mon cœur commencent à s’accélérer, je ne dois absolument pas perdre ma concentration. Attention, et-

« Hey Ben’, tu vois pas que je galère avec le chat ? Et toi tu joues à la wii ? C’est ton chat, je te rappelle, tu pourrais m’aider un peu ! »

- et la remarque d’Arthur me retarde, je perds mon timing, et fais un pauvre saut de 90 metres. De la merde en boite quoi. Agacé, les dents serrées, je descends calmement de la plateforme, avant d’adresser un regard noir à mon frère.

« Depuis quand c’est mon chat ? J’me rappelle pas t’avoir demandé quoique ce soit à ce propos. » dis-je d’un ton plus dur que voulu. Enfin, je veux dire, quand t’as besoin d’aide, y’a de meilleures façons de demander. Cela dit, c’est peut-être la tension qui règne dans la pièce qui me fait dire ça. Les sourcils froncés, je me baisse pour ramasser la balance board et la ranger. S’il a décidé d’être chiant, je ferais mieux de sortir.
« Tu devrais guérir les griffures avant que ça s’infecte, au fait. » je lance, plus calmement. Je jette un coup d’œil aux chaussures en vrac dans l’entrée. J’ai pas vraiment envie de rester en compagnie monsieur-c’est-moi-le-patron pour l’instant.

« Excuse-moi ? »

La réponse de son frère ne semblait pas du tout convenir a Arthur qui était déjà au bord de la crise d’urticaire tant son chat lui mettait les nerfs en boule, il fallait en plus que Benji succombe lui aussi a la mauvaise humeur générale. Bon, on, c’était un peu de sa faute mais quand même ? N’avait-il donc aucun contrôle de ses émotions ? Et puis où CE CACHAIT CE FOUTU CHAT ?

« Attends ! Ouvre pas la porte, si Glunkus sors ça sera la galère. »

Tendant le bras de manière dramatique vers l’entrée il posa son regard vers sa main meurtri et suivit le conseil que venait de lui donner le criminel de la maison. Après avoir désinfecter ses mains et mis des pansements, il reprit la parole.

« Ok, tu sais quoi, tu peux partir, mais viens pas te plaindre si Glunkus meurt parce que j’ai pas réussi à l’attraper à l’emmener chez le veto. Si ça ce trouve il a une maladie invisible a l’œil nu, peut être même qu’il a mal quelque part et que c’est pour ça qu’il refuse qu’on le touche. Mais, vas. Part, je savais déjà que tu n’avais pas de cœur… »

Il réussi même a forcer une larme, la comédie ça le connaissait. Il espérait que la manipulation devrait servir a le retenir un certain temps.

Arthur marquait un point. Je veux dire, il me saoule un peu là tout de suite, alors imaginez le si le chat venait à sortir. Il finirait par me forcer à courir dans les rues en criant « Glunkus » jusqu’à en perdre la voix ; et je vous laisse le soin d’imaginer la tête des voisins si ça devait arriver. C’est pourquoi je choisis de laisser la porte fermée, et me retrouve coincé à l’intérieur. Avec un frère moralisateur. Qu’est-ce que ça peut m’énerver.
M’enfin. C’est mon frère et je l’aime bien quand même.
Quoique. Finalement, je retire ce que j’ai dit. Je hausse un sourcil face à la tentative de culpabilisation d’Arthur. Moi, pas de coeur ? Il me prend pour un gosse de CP ou bien… ? Et puis finalement, une ultime larme. Les lèvres pincées et les dents serrées, je fais de mon mieux pour soutenir son regard, mais je finis par lâcher un rire étouffé. Ce gars est excellent.

« Aaaah, j’ai mal aux joues, j’ai mal aux joues ! »

J’ai peut-être trop rigolé d’un coup ; j’ai pas l’habitude. Mais sa tirade sort tellement de nulle part. Enfin, reprenant mon air stoïque, je viens me planter devant Arthur.

« Très bien. Je vais t’aider. Mais tu joueras à la wii avec moi la prochaine fois. »

Salut, je m’appelle Benjamin, j’ai 21 ans et je fais des caprices.

Sa prestation avait eu comme effet bonus d’arracher un rire a son frère. Satisfait il approuva la demande de Benjamin et ce remit à la recherche bandit. Après un ou deux essais il en vient à la réalisation que le chat était plus malin que ce qu’ils pensaient, il faudrait donc être plus malin que lui.

« Bon, j’ai une idée. Je vais me mettre en omniprésence comme ça il te verras pas débarquer et tu le chopera quand il s’y attendra pas, ok ? »

C’était simple mais comme on dit, simple is best. Le duo ce mis donc en place et attendit que la bestiole sorte le bout de son nom pour passer à l’action. Benji avait réussi a l’attraper et bien que le félin fasse entendre son désaccord, il était cette fois-ci bien mis en place dans la cage.

« Ready to go ! »

Finalement, le long et dur combat avait réussi à arriver à un terme. Il laissa exploser sa joie en levant les bras au ciel et remerciant le dieu des chats. La seconde étape était maintenant de l’emmener chez le véto en un seul morceau, chose qui s‘avérait compliquer vu comme l’animal ce débattait dans sa cage.

Il y a un point positif à tout ça : Arthur a un plan. Plus facile à énoncer qu’à mettre en pratique, ceci dit ; et un peu compliqué pour rien. Je peux dire, pourquoi il s’est pas directement mis en mode camouflage pour surprendre le chat tout seul ? Il voulait à ce point m’impliquer ? J’ai pas compris, donc. Mais je hoche la tête ; il a accepté ma condition, donc je ne vois franchement pas de problème à l’aider, maintenant.

Vous savez, ce chat, c’est un peu mon fils ; on est sur la même longueur d’onde. Manger, dormir, re manger, et dormir pendant 72 heures d’affilée. Tout ça. Alors je pense savoir où il se cache. Soit sous le fatboy, soit dans le four de la cuisine. CEPENDANT, Arthur a fait des lasagnes aujourd’hui, et elles sont dans le four. J’en déduis donc que Glunkus a choisi le sombre et étroit creux sous le fatboy pour se cacher.
Piégé, le félin.
Sans grande peine, je le fais entrer dans son panier. Il est sorti de sa cachette tout seul, cet idiot. Fièrement, je tends la cage à Arthur, qui s’en saisit d’un air triomphant. Satisfait de ma prestation, je réinstalle la wii pour continuer à jouer.

« Quand tu rentreras on fera de la boxe sur wii sport. »

Bon, ok. Arthur avait peut-être raison. Nos jeux sont nuls.