~When a star fall in a library || feat Liz Moore~

La lecture est un moyen d'apprendre plus sur les humains, un moyen d'ouvrir son esprit aux autres. Un moyen existentiel selon moi de connaître les réactions humaines, les comprendre, les aimer.
Mais voilà, la lecture est-elle plus importante que les échanges entre personnes?

Rien ne pourra remplacer un sourire, une poignée de main, un baiser tendre et amoureux entre deux personnes. Rien ne pourra réduire à néant les sentiments humains, ni la mort, ni les ennemis, ni l'adversité... Pourquoi dis-je cela ? Je ne sais pas, je ne sais même pas ce qu'est l'amour entre deux personnes, je sais seulement ce qu'est l'amitié, la confiance. La tristesse peut-être?

Un manuscrit peut apprendre bien plus que tout le monde en une existence, mais quel est donc ce grimoire renfermant les mystères de l'univers? Je pense souvent que la vie est un livre. Chaque année est un chapitre, chaque jour est un paragraphe. Parfois, un jour est long, parfois il est court, parfois monotone, parfois riche en rebondissements.

Peut-être qu'un jour je saurais la dernière phrase de ma vie... Certains livres sont plus courts que d'autres. Mais leur vie est plus calme, moins de souffrance, plus de bonheur. Chaque histoire, chaque chapitre permet d'en savoir plus sur la vie de l'auteur, ses pensées, ses rêves, ses envies. Chaque réaction signifie quelque chose, je veux les comprendre, je veux tout savoir. Je veux en apprendre plus sur ma terre d'accueil. Je veux rencontrer mon égal... Ma moitié... Ce n'était pas Neil.

Il ne fut que mon précepteur, grand ami, ma moitié amicale en quelque sorte. Je me demande combien il y a d'étoiles, si l'univers est assez grand pour tous nous accueillir sur terre, nous, toutes les étoiles. Il y a sept milliards d'humains, y a-t-il plus de sept milliards d'étoiles ?

Je marchais dans Hoshikami, cette ville magnifique du Japon, je n'avais pas un très bon accent Japonais, je savais le comprendre mais pas le parler, mon accent anglais me rendait encore plus innocente dans cette grande ville... Pourquoi tout le monde pense ça ? L'innocence, qu'est-ce concrètement ?
J'entrai dans un bâtiment. Une bibliothèque, parfait pour étancher ma soif de connaissances. Je me dirigeais vers un groupe de personnes, je penchais la tête sur le côté et m'approchai... Je sentis un frisson parcourir les extrémités de mon corps jusqu'à mon corps.

Mon muscle cardiaque commença à palpiter, je me penchai lentement vers la personne qui lisait et lui demandait d'une voix douce, mon léger accent anglais transparaissant dans mes paroles dites en japonais...

« Excusez-moi... Mais, que lisez-vous? »

Mon coeur voulait m'avouer quelque chose, mais je ne comprenais pas quoi... Quand je pris conscience d'une chose... C'était mon... Humaine.

« Je... Désolée de vous avoir dérangée...  »

Je baissai le regard, pensant l'avoir interrompu de façon grossière. Je songeai pendant ce temps, ma peau claire et douce était caressée par un élan de sensations qui m'étaient jusqu'alors inconnues. Comme si cette personne, je la connaissais depuis ma plus tendre enfance, depuis le moment où j'étais tombée en Angleterre. Comme si nous étions inséparables, je pouvais presque deviner ses pensées. Mon coeur battait trop vite à mon goût... Comme s'il voulait me dire quelque chose. Mes yeux bicolores se fermèrent lentement, un petit frisson me parcourut alors quand je croisai son regard la première fois.
Comme si mes yeux étaient fait, comme si mon corps était fait pour la protéger, comme si mon âme lui était dévouée. Comme si je la considérais comme ma mère, que je voulais la prendre dans mes bras, laisser mes sentiments s'extérioriser et pleurer dans ses bras.

À cette pensée, je détournai les yeux, elle s'était tournée vers moi et m'annonçait avec une douceur incomparable, devant cette assemblée d'enfants, que je ne la dérangeais pas et qu'au contraire, je pouvais me joindre à eux. Je me détendis un peu, mes épaules s'abaissaient alors légèrement, je m'assis à côté d'elle, observant les enfants qui me fixaient pratiquement tous d'un air curieux, comme si eux aussi avaient compris la raison de ma présence ici. Comme s'ils me sondaient. Je baissai la tête et eu pour réaction de me recroqueviller légèrement sur moi-même. Timide comme je suis, je n'aime pas les regards inconnus sur moi.
Sauf... Le sien. Et je ne sais pas pourquoi. Je me souvenais que la mère de Neil me racontait des histoires quand j'étais une enfant, sa douce voix me rappelait celle de ma maman adoptive. J'avais envie, devant tout le monde de la prendre dans mes bras et de pleurer, mais je n'en fis rien.

Un peu de tenue en société. Mes lèvres tremblèrent un petit peu, je fermais les yeux. J'écoutais chaque parole en retenant mon envie, mes larmes, mes sentiments. Je hochai la tête sans un mot, me recroquevillant un peu plus. Ramenant mes jambes vers mon corps et les prenant avec mes bras, cachant mes yeux des autres, comme si je paniquais face à tant de regard.
Peut-être que ce meurtre m'avait rendu, peureuse? Envers les autres voire même... Agoraphobe? J'ai peur des grands espaces, des foules capables de m'arrêter, de me détruire, moi et mon humaine... Qui cela peut être ?

Mon coeur s'affola sans que je sache pourquoi. Il voulait me dire quelque chose, mais je ne savais pas quoi. J'écoutais la suite de l'histoire, la fin disait-elle. Cela ne faisait rien, j'écoutais sagement quand même. Comme une enfant avec sa maman. Comme deux amies d'enfance. Cette pensée m'arracha un léger sanglot que j'effaçai d'un geste rapide.
Je me calmais un peu et inspirai un peu en souriant pour moi-même. Lorsque la lecture fut terminée, j'observai les enfants partir un a un. Souriant et s'amusaient ensemble, je me revoyais avec Neil... Jouant à cache-cache ensemble à n'importe qu'elle heure de la journée en riant avec insouciance.

Nous aurions dû être plus sérieux, plus matures.

« Excusez-moi, qui êtes-vous? Je ressens, d'étranges sensations... En votre compagnie... »

Je résistai encore. Je souris doucement, timidement. Je me frottai la nuque d'un air gêné, je n'aime pas poser des questions aux gens que je ne connais pas... Mais est-ce que je la connais, ou pas ?

« Comme si... Nous nous connaissions depuis longtemps... Je ne sais ce que cela veut signifier... »