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 Show them how strong is your fight - [Jarod]

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MessageSujet: Show them how strong is your fight - [Jarod]   Show them how strong is your fight - [Jarod] EmptySam 14 Mai - 8:52





Slap.
Un corps heurta le sol.
Des cris de victoire s’en suivirent.
La masse frêle se releva pour la première fois.

Entre deux pittoresques maisons de ville, se trouvait ce lieu inédit. Une devanture peu luxueuse avec des fenêtres larges et bien translucides, puis une porte en bois avec des affichages de tout genre, en allant des petites annonces aux publicités pour les lieux de charme. Cette dernière s’ouvrait et claquait régulièrement au son équivoque de la foule agglutinée à l’intérieur. Un lieu où tout le monde est le bienvenu, chaque âme curieuse pouvait y pénétrer pour découvrir ce qui rassemblait tant de monde. C’était un peu le repère du soir, l’endroit bondé d’habitués qui n’hésitaient pas sur les paris, leurs voix ne faisaient qu’une pour soutenir les combattants, pour gagner le pactole. Il y avait les courageux aussi, ceux qui se mesuraient pour la première fois au champion incontesté du club, celui qu’on nommait la Bête. Qui ne connaissaient pas sa réputation, lui, l’homme aux milles muscles d’acier qui détruisait tout sur son passage, ne faisant pas de différence entre les femmes, les hommes et les enfants. Ces courageux dont elle faisait parti.

Slap.

Le short serré à la ceinture et ample vers le bas, d’un noir passé assorti à son bandeau, les cheveux attachés en une petite queue de cheval dépassant à peine les dix centimètres, elle tenait bon. Le combat venait seulement de commencer et le sol tremblait déjà, dans l’enceinte du ring formé par les trois rangées de cordes bleutés, mais elle était déterminée. Slap. Il n’attendit pas une seule seconde avant de passer à l’attaque, un coup de poing droit, lancé avec force en plein dans son visage. Il arriva dans sa joue, avec ardeur et la faisant reculé de quelques pas. Le corps avait cédé à la force de la frappe, pourtant elle était toujours debout. Les gens hurlaient le nom de l’homme. Elle était le parasite. Il fallait l’éliminer pour donner à ceux derrière le cordage ce qu’ils désiraient tant : l’argent. Il continua, se rapprochant pour arriver au corps-à-corps, puis un coup de genou en plein dans le ventre. La brune aurait dû réagir, outre son échine se pliant adroitement aux désirs de l’homme, mais elle patienta, le temps qu’il retire son genou pour à son tour lui en donner un. Toutefois, la Bête répliqua en lui décrochant un nouveau coup avec son bras gauche, la mettant au sol une seconde fois. Lamentablement. Slap

Le décompte était lancé, dix secondes pour se relever et continuer à se battre. Sept. Pour décrocher la victoire. Six. Pour leur montrer que rien n’est impossible. Cinq. Il tendait les bras vers le ciel, victorieux et acclamé par la foule excitée. Quatre. La brune étalée sur le tapis, le ventre dénudé et amoché, elle respirait fort et doucement, fatiguée. Trois. Le poing tapa sur le tapis et Emmanuelle se hissa jusqu’à sa position initiale. Encore debout et pour toujours. Le gars n’en revenait pas, les deux coups qui en principe auraient dû anéantir tout concurrent, ne lui avait rien fait. Du moins au niveau du combat, elle avait quand même des beaux et considérables hématomes sur le faciès, néanmoins son regard ne laissait paraître aucune douleur. Et le match poursuivit. Elle connaissait les bases : le bras qui ne servait pas restait collé au buste, main au niveau du visage pour parer, bien tendre chaque membre pour un coup plus efficace, rester de face. Il y avait aussi ses bases à elle.

Il tapait avec force, elle tapait avec précision. Des petits coups contre des gros. Slap. Il transpirait comme jamais, des flaques d’eau par terre à la faire glisser, son corps luisant sous les néons pâlichons. Il faiblissait, mais avait toujours la force nécessaire pour la mettre K-O. Une troisième fois. Une quatrième. Une dixième. Pourtant jamais elle ne resta clouée au sol pendant les dix secondes qui marquaient l’arrêt du combat. Elle se relevait toujours, des blessures encore plus importantes que les précédentes, le regard toujours froid et déterminé, le sourire aux lèvres. Le combat allait perdurer jusqu’à ce qu’il abandonne, ou jusqu’à ce qu’elle tombe de fatigue. Emmanuelle visa le visage, pour qu’en un millième de seconde le dos de son pied se retrouve contre la cheville de l’homme. Et qu’elle lui fasse perdre l’équilibre. Deux coups parfaitement synchronisés. Toute la masse de muscle chuta dans un bruit sourd et la foule se tut. Dix. Les respirations s’arrêtèrent. Huit. Les encouragements commençaient à s’élever dans la salle. Cinq. Puis des mécontentements. Trois. Il tenta de se relever. Un. Mais il était trop tard. Toute l’énergie usée dans des coups inutiles sur la brune n’avait fait qu’affaiblir son état physique, toujours plus.

L’arbitre mit fin à la partie, soulevant le bras de la jeunette qui se fit acclamée par la foule, les billets fusèrent dans les mains des seuls qui avaient osé parier sur sa tête. Les plus déçus partirent en criant au scandale, le perdant voulait sa revanche et Emma ne savait juste pas quoi faire. Entre chaque combat, il y avait des pauses d’un quart d’heure. Ceci était à cause de la durée d’un match, il durait jusqu’à ce que quelqu’un perde ou abandonne, cela pouvait prendre quelques minutes comme quelques heures. La brune détacha ses cheveux et s’échappa discrètement du ring en passant entre les cordes et se dirigeant vers les toilettes. Pour boire. Pour constater ses marques. Ses lèvres asséchées entrèrent en contact avec l’eau impure, quelques gorgées suffisaient. Dans le miroir elle ne voyait plus la jeune fille qui allait en cours, rayonnante et souriante. Elle ne voyait qu’un monstre aux traces violâtres et profondes sur le corps entier. Elle les touchait, une par une. Il n’y avait rien, comme si on lui avait juste dessiné à la gouache. Seul l’épuisement arriverait, peut-être, à l’arrêter. Avant de repartir, elle se rhabilla correctement, remettant ses bandages fermement en place et ferma le robinet pour rejoindre la fourmilière infestée.

Elle ne voulait pas y remettre les pieds. Pas ce soir. Pourtant, elle y serait obligée.


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MessageSujet: Re: Show them how strong is your fight - [Jarod]   Show them how strong is your fight - [Jarod] EmptySam 14 Mai - 11:13

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MessageSujet: Re: Show them how strong is your fight - [Jarod]   Show them how strong is your fight - [Jarod] EmptyDim 15 Mai - 23:31





La hantise. La simple appréhension de retourner sur le ring, de devoir refaire face à l’homme. La foule envoyait un brouhaha assourdissant, la jeune femme passa entre les cordes et le duel recommença. Souffrir, c’était pour les humains, une notion qui se rapportait à la douleur, à ces chocs se propageant dans votre être. Une chose inconnue à Emmanuelle, qu’elle aurait au fond bien voulu découvrir, histoire de se dire qu’elle était comme les autres, une humaine à part entière. Tout se faisait vite, trop vite pour qu’elle puisse esquiver les coups de son adversaire, pour qu’elle puisse lui rendre à temps et espérer décrocher la victoire. Un millième de seconde, c’est le temps qu’il fallut pour qu’elle se fasse éjecter à coup, si bien maîtrisé, droit de jambe. Cela aurait pu la faire tomber mais ce n’était pas suffisant et il faut croire qu’il l’avait compris. Nouveau coup, dans la mâchoire puis sa main présentant son dos, qui tapa comme un fouet sur sa mine encore déterminée. Drôle de fille. Envoyée au bout du ring, le corps essoufflé par la fatigue naissante et en incapacité de se hisser jusqu’à sa position initiale. Du moins, c’est ce qu’il fallait croire. « T’as pas à t’excuser ».

Jamais elle ne s’aida des cordes, jamais elle n’avait hésité dans ses mouvements. Elle était là, derrière lui alors qu’il s’en allait se proclamer victorieux. Elle aurait aimé lui dire de venir se battre s’il était un homme, de continuer et de ne jamais abandonner, de ne jamais retenir ses coups, toutefois le temps fit qu’il l’avait compris avant. Avant que les mots ne lui sortent d’entre ses lèvres délicatement rosées. Des orbes glaciales, strictes et sans vie qui la fusillaient en un geste. Frisson soudain, qui était-il vraiment ? Elle n’avait jamais fait attention à lui, au niveau du visage et de son attitude, elle s’était jusque là concentrée sur le combat, pour être dans le vif. Cependant, une atmosphère pesante la faisait revenir à la réalité : aucun n’avait cédé après tant de temps. C’était comme s’il portait un voile empli d’une chose incompréhensible, qui rendait son faciès déconcertant et affreusement provocant.

Elle s’approcha, de plus en plus vite en préparant son bras, armé et prêt à agir. Il avait une force phénoménale, elle en jugeait plus par la propulsion effectuée quelques secondes auparavant que par le ressenti, inexistant de ce fait. Il était rapide aussi, une série de mouvements parfaitement synchronisés, dont l’association de la vélocité et de l’intensité ne clamait qu’un vif encouragement de la foule. Celle habituée à la victoire des plus forts, de ceux dont le physique avantageux distançait les autres participant. Le même qui les laissait ensanglantés sur le coin du tapis. Elle connaissait trop bien les préjugés, ceux sur les femmes qui s’engagent sur des tournois comme celui-ci, ces dernières qui finissaient comme simples catins au détour d’une ruelle abandonnée ou dans un bois éloigné pour simplement avoir perdu une fois dans leur vie. Mais Emmanuelle était une battante, une vraie, les choses à moitié ne lui correspondaient pas, elle allait perdre dignement. Gagner victorieusement.

Slap.

De nouveau ce bruit traumatisant, d’où venait-il ? Son cerveau n’arrivait pas à discerner les bruits venant de près ou de loin, du tapis ou de la foule. Cela lui aurait permis d’entendre sa chute. De constater qu’il était bien plus colossal qu’elle, qu’encore une fois il l’avait remis à la plus basse des conditions. Néanmoins aucune panique ne l’envahissait, pas d’anxiété vis-à-vis du coup, seulement du bruit. Slap. Ça venait d’elle. Sûrement. Elle n’en savait plus rien et ne voulait pas le savoir. Elle s’était faite avoir à cause de la fatigue. Slap. C’est ça, la carence d’énergie qui la bloquait. Cinq secondes et elle perdait. Quatre et elle serait huée. Trois et elle s’en prendrait un nouveau en plein visage. Un nouveau coup, pour s’être relevée une n-ième fois. Certains diront qu’il s’agit d’adrénaline et d’autres la traiteront de sorcière. Dans tous les cas elle savait qu’elle pouvait continuer sur sa lancée et que de toutes les manières possibles, il aurait beau tapé, elle se relèverait souriante et malicieuse.

Ils ne parlaient pas. Ni lui, ni elle, ni tous ces abrutis qui s’envoyaient des billets à tout va pour soi disant la bonne cause. L’homme revint à la charge, elle esquiva une première fois par chance plus que par technique et ses iris vairons se posèrent sur son corps. Une machine, un robot. Un homme inconscient. C’est tout ce qu’elle pouvait en voir, il matraquait l’air d’un coup violent avec l’avant bras alors que la brune était passée au travers de son corps. Slap. Encore ce bruit, son bras avait heurté la jambe de la jeune fille. Elle ne sentait toujours rien, mais le bruit l’ayant perturbée, elle se fit rattrapée par le temps et surtout l’emprise du brun, un coup dans la maxillaire et c’était encore une fois à terre qu’elle résidait.

L’un verdâtre, l’autre bleuté, ses paupières cédèrent la place à ses grands yeux étonnés. Il pouvait à ce rythme massacrer quiconque, enfant, femme ou homme. Aucune distinction tant que la personne en question se trouvait être sur son passage. Slap. Une goutte de sang. Alors elle saignait depuis tout ce temps déjà ? Comment avait-elle fait pour ne pas le sentir ? Une autre goutte s’en suivit, et d’autres encore. Elle contemplait, déconcertée, le spectacle s’offrant juste à côté d’elle. Geste précipité, le sang se propagea dans la direction de celui-ci, visant à lui essuyer le surplus qui dépassait. Toujours en compétition. « C’est seulement ce que tu peux donner ? C’est pas encore assez pour un type de ton genre. »

Aucun sens de la subtilité, toujours dans la provocation, c’était ça la technique pour le faire foncer tête basse tel un taureau de corrida. Les gens ne supportent pas qu’on les remette en cause, surtout là où ils sont d’habitude les meilleurs. Emma afficha un sourire désinvolte à l’égard de l’homme puis se remit en position adéquate. Elle donna le premier temps, son pied se nicha à l’arrière du genou de son adversaire alors que son coude s’aventura au niveau de ses côtes, une histoire de taille direz-vous qui était plutôt efficace. Assez pour le faire reculer de deux micro-pas, il avait bougé, tremblé devant une petite chose du gabarit de la brune. Elle pouvait toujours s’en sortir, rafler la plus grosse somme en sachant que les paris devaient être aux alentours d’un pour vingt. Ses chances n’étaient pas nulles, il fallait qu’elle en profite.

Allez petit, donne tout ce que tu as.


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MessageSujet: Re: Show them how strong is your fight - [Jarod]   Show them how strong is your fight - [Jarod] EmptyLun 16 Mai - 1:02

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MessageSujet: Re: Show them how strong is your fight - [Jarod]   Show them how strong is your fight - [Jarod] EmptyLun 16 Mai - 23:03





Son petit péché mignon, ce qui la rendait invulnérable tant au niveau mental que physique : la provocation. Emmanuelle pouvait être abattue par la constante énergie de son adversaire, par le fait que le moindre coup ne lui faisait quasiment rien, qu’il ne s’essoufflait même pas. Quiconque aurait abandonné, c’était simplement inhumain de continuer dans de tels conditions, sous les néons papillotants et dans la chaleur insoutenable d’une salle bondée où la sueur du ring se mélangeait aux hurlements de fonds. Pourtant, malgré la foule aucun son ne lui parvenait aux oreilles. Trop concentrée sur l’adversaire. La chair tendre et pâle de ses joues se contracta au mouvement de lèvre, quelques unes de ses dents s’entrevoyaient ensanglantées et dans ses yeux on pouvait lire toute la moquerie de la brunette. Il était là et elle le ressentait. La victoire d’attirer l’attention de celui qui ne devait être que le héros de la soirée, le mettre en garde et recommencer éternellement à se battre. L’échec ne l’effrayait pas, surtout quand elle savait qu’il ne pouvait rien contre elle. Un des deux serait contraint d’abandonner, ou alors le match serait simplement supprimé si cela allait trop loin. La vie était une chose précieuse pour la majorité du peuple, mais Emma ne s’en rendait pas compte, une jeune femme insouciante dont le don lui faisait oublier la véritable nature de son corps, ses limites et faiblesses.

Il se transformait, l’homme laissait petit à petit place à une bête de combat. Ses yeux, ses muscles enfin tout l’ensemble qui le composait se métamorphosait en un parfait assemblage sanguinaire, prêt à trancher chaque fibre, chaque cheveux. Chaque atome composant cette terre. En l’instant présent, elle le comparait à ces protagonistes de films héroïques, où ils se voient poussés des membres fantastiques à tout endroit de leur corps. Il était ce genre de super-homme dont un rien se contractait en l’espace d’un fragment de seconde. Incroyable. La brune n’y arrivait pas elle, seulement une taille moyenne pour un poids convenable et une force aussi absurde qu’un enfant de deux ans. Toutefois, un rire moqueur s’échappa d’entre ses lippes dans un éclat de sérum venant du même endroit. Etait-ce normal de rire dans un tel moment ? Sûrement pas. Emmanuelle reluquait l’homme avec attention, déchiffrant calmement la rage dans ses yeux, la force dans ses bras et la détermination sur son torse dénudé. Un plutôt bel homme si l’on oubliait son avidité de violence.

Depuis quelques secondes relevée, il revint déjà à son front. Transformé, comme si l’homme qu’elle avait vu à son arrivée s’était évaporé au gré de la nuit. D’ailleurs, cela faisait combien de temps qu’ils s’envoyaient dessus ? Longtemps, trop pour qu’elle s’en souvienne et qu’elle puisse déterminer un laps de temps précis. Ils avaient tous cédé sous l’imposante domination musclée de l’homme. Tous. La foule en folie s’était faite remplacée par des regards terrorisés, des sifflements et même des gémissements incertains. Et Emma dans tout cela ? C’était-elle, elle aussi, inclinée devant sa Majesté ? Jamais. Qu’il lui brise les os, elle se battrait encore. Qu’il la tue, elle se relèverait à chaque mort. Il n’y avait pas de structuration de ses mouvements, du moins elle restait invisible aux yeux de tous. La vivacité des coups les rendaient unis en un seul. Pourtant elle tenta le tout pour le tout, en vain. Le coup brassa l’air tandis que l’homme avait reculé, toujours bien ancré dans le tapis. La jeune femme pouvait à tout moment chuter, mais elle avait pris l’habitude. Ce qui comptait réellement c’était sa chute à lui.

Y avait-il un arrêt à ses deux entités ? A ces deux âmes se frappant avec exécration et rancoeur ? Seuls eux pouvaient le juger. Le mécanisme robotique qui émanait de lui auparavant devint rapidement un aura sauvage et agressif, à la hauteur d’une espèce dont les Hommes refuseraient de s’approcher, méconnue et indomptable.  Impossible de l’atteindre, même avec un contre-coup ou une feinte. Tout bonnement inaccessible à la jeune Emmanuelle. Des yeux derrière la tête ? La pensée qui lui traversa l’esprit la fit allègrement sourire, un peu d’humour dans ce monde de brutes. Elle se reprit un coup, puis un deuxième mais réussit par une chance extraordinaire à lui en remettre un. Un seul. Cela le blessa, le vexa et il chargea de nouveau mais avec plus d’entrain. L’enchaînement électrique et ininterrompu. Exceptionnel. Elle en perdait les mots, les gestes et s’affaissait incroyablement admirative de l’homme. Il n’avait même pas dit un mot, pas un seul signe de faiblesse n’avait orné son faciès. Inébranlable.

Emma se retrouva encore une fois en contact proche avec le sol. Percutée par quelque chose de foudroyant. Comme une amnésie soudaine qui lui fit oublier le choc.
Ses perles d’une couleur étonnantes s’ouvrirent difficilement, il était toujours là, face à elle. Le bras tombant et le visage toujours aussi inexpressif. La brune passa sa main dans ses cheveux et se frotta les yeux, ça n’allait jamais finir ? Il semblait inapte à la frapper avec cette main, celle pendant dans le vide. Regard d’incompréhension : avait-il mal ? Elle se le demandait, ou était-il simplement comme elle ? Une entité dépourvue de ce sentiment âcre lorsque qu’un coup vous broyait les os, quand il vous martyrisait les organes jusqu’à vous faire vomir vos tripes. Qui était-il vraiment ? Sa paume se frotta à la matière élastique et rugueuse qui composait le ring, appuyant doucement. Elle s’arrêta. C’était quoi ce regard ? Un mélange de haine, de culpabilité ? Elle soupira doucement. Elle arrivait à comprendre ce qu’il disait juste en le regardant, tel un individu qu’elle aurait connu depuis des années déjà. « Tu voudrais que je le dise hein ? ». Ses lippes restèrent ouvertes un instant sans que le moindre son s’en suive, puis elle reprit. « Que je dise que j’abandonne ? »

Hésitation, elle se mordit la lèvre augmentant le sang qu’elle rejetait. Elle s’en rendait bien compte : il était plus sage d’abandonner le combat et de s’en remettre à l’échec plutôt que de continuer à subir cela. Pour elle comme pour lui. Son coeur battait rapidement, à un rythme irrégulier qui lui procurait cette boule au ventre. Excitation et peur. La naissance de l’envie. Tout ce qui est dangereux l’attirait, elle se sentait de plus en plus mal, prête à succomber aux lois de la nature, cependant elle ressentait des pulsions dans tout son corps qui lui disaient d’y aller. De se relever. Ni une, ni deux. Coup de poing sur le sol et ses pieds se mirent à plat, aidant le reste de sa masse à se hisser. Le bras le plus apte poussait comme il pouvait et sa tête pencha vers l’avant. Elle apparaissait aux yeux de tous comme un mort-vivant tout juste revenu d’entre les morts. Sa queue de cheval s’était défaite suite au choc, l’élastique avait dû partir de l’autre côté du cordage. Alors ses mèches fauves surplombaient son visage en un méli-mélo magnifique. Puis elle releva la tête, fière et encore plus enthousiaste qu’avant, un sourire ravageur attaché à ses lèvres qui rendait alors à son visage la splendeur de la jeunesse.

C’était de la pure et simple folie, Emma. La petite voix dans sa tête avait beau lui dire, elle gardait cette flamme en elle qui la poussait à agir de façon idiote. Ni avait-il pas une personne qui l’empêcherait de se jeter dans la gueule du Lion ? Quelqu’un a qui elle tiendrait si fort, que rien que l’évocation de son existence l’arrêterait, puis l’anéantirait. Elle et son élan injustifié et irascible. Pas à sa connaissance, les gens n’étaient qu’éphémères et ne représentaient dans son coeur que des pions utilisables pour arriver à ses fins. Des esclaves déguisés sous des apparences nobles et commodes. De simples pions qu’elle jetait au compte-goutte. Les amis ? Un mot bien compliqué pour si peu. Elle n’avait qu’une véritable amie, les autres étaient des insectes qui émettaient inlassablement leurs bruitages intempestifs à longueur de journée.

Pourquoi s’élança-t-elle avec fougue sur lui ? Du corps-à-corps remarquable quand sa cuisse immobilisa toute la partie en dessous des hanches de l’homme pour enfin lui donner un coup grâce à son épaule, dans la cage thoracique pour finir avec ses doigts frappant rapidement sur sa joue. C’était anticipé, alors elle se remit de face, la mine accrochée à sa victoire, une position périlleuse qu’elle pouvait bien vite regretter. Coups de coudes sous le menton, plusieurs et de manière vive, bloquant ainsi sa vue, troublée par des petits à-coups. Coup fatal, son mollet s’entrechoqua avec la hanche de l’homme, croisant au passage sa main abimé. Elle ne bougea pas cette fois-ci. Le pied se reposa confortablement. Précisément. La force n’était plus un soucis tant que son cerveau pouvait contrôlé adéquatement chaque mouvement. Elle regarda une dernière fois l’homme, un peu plus altéré qu’au commencement et relança un coup en se rapprochant. Un léger bond pour amener sa tête jusqu’au niveau de son oreille cachée sous ses courtes mèches brunes. Sa bouche caressait son lobe, malgré la respiration qui se faisait dure elle réussit. « Je me relèverai jusqu’à ce que tu abandonnes. Compris ? »

Retour au sol. Sous sa cape chevelue, un regard désireux d'encore plus. Le vice à l'état pur.


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MessageSujet: Re: Show them how strong is your fight - [Jarod]   Show them how strong is your fight - [Jarod] EmptyMar 17 Mai - 14:30

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MessageSujet: Re: Show them how strong is your fight - [Jarod]   Show them how strong is your fight - [Jarod] EmptyVen 20 Mai - 22:48





C’est valable pour tous. Emmanuelle comme les autres. Les femmes comme les enfants. Les virulents comme les paisibles. Ils ont tous besoin de quelqu’un d’autre. Pas pour les aimer. Pas pour les haïr. Juste pour les contenir. Sinon ils explosent, des bombes à retardement qui ne font que s’alimenter de la rage, de la rancoeur provoquée par le jugement des autres. Pourquoi avait-elle foutu son orteil sur ce tapis en face de cet homme ? Qu’est-ce qui l’avait poussée à devenir celle-ci ? Les autres. Leur regard désabusé sur une jeune fille frêle et à priori sans défense. Une cible parfaite pour tous les mécréants de cette société qu’elle rejetait au plus haut point. C’est pour cela qu’elle frappait. Qu’elle se prêtait à ce jeu macabre. Pour leur montrer la vraie nature des choses. Néanmoins, malchance ou heureux hasard que d’être tombé sur lui. C’était crescendo, depuis le début et elle le voyait bien. Mais elle continuait de le provoquer, toujours plus.

La barrière mentale n’existait pas chez Emma, une jeune femme prise d’envies soudaines, sans gêne et restriction. Cette fois-ci s’en était trop. Les mèches brunes étrangement verdâtres lui piquaient ses yeux, qui pourtant distinguaient parfaitement l’expression sur le faciès de son adversaire. Le masque impavide s’écroula peu à peu, miette à miette pour qu’enfin une once de fureur illumine ses orbes. S’en suivit ce qui devait s’en suivre : un coup. Le premier d’une longue série essoufflante sans être douloureuse pour la brune. Encore trop. Elle n’arrivait plus à réagir à temps pour le contrer et l’attaquer. Il était différent. Si la douleur physique ne l’atteignait pas, la psychologique persistait; elle se rendait bien compte de la situation. Un pincement au coeur la fit reculer. Elle se demandait si c’était de sa faute, toujours de sa faute, encore et à jamais. Il pouvait la briser comme il voulait, même lui trancher la gorge devant le public elle ne s’en apercevrait que lorsque ses yeux se fermeraient définitivement.

Mais elle pouvait facilement se casser, la poupée de porcelaine. Il suffisait qu’elle continue de voir la scène qui se passait devant elle.

Son estomac virevolta au gré du poing de l’homme. Des tâches de sang se formèrent sur le mur d’en face, elle saignait de plus en plus fortement sous le regard ahuri de la foule. Accablés. Ils hurlaient, elle ne savait déterminer si c’était de l’encouragement ou de l’indignation, toutefois aucun n’eut le temps de réagir avant qu’elle se retrouve à terre. Le combat s’était terminé depuis longtemps. Depuis que ça avait dégénéré. Qu’importe le temps, l’arbitre était parti, la seule contrainte étant de rester en vie en passant la porte d’entrée.
Elle comptait les secondes, les yeux grand ouverts plongés dans ceux de la Bête.
Sa vision n’était plus qu’un amas de formes instables. Elle poussa un cri effroyable.

Il n’était pas de peur ou de douleur comme les gens pouvaient l’imaginer. Ce n’était pas un cri de désespoir non plus. Ils étaient venus, ils avaient tenter de se mesurer à lui, mais le pouvaient-ils réellement ? C’était une des raisons de son unique hurlement limpide et vibrant. Fuyez. Vous ne comprenez pas et ne comprendrez jamais. Tous autant qu’ils étaient audacieux et bornés se voyaient valser sur le ring tout comme Emma l’avait été il y a de ça quelques secondes. On la tirait en arrière, sous le cordage pour la faire sortir du ring. Elle se débattait pour une raison inconnue. Elle voulait l’aider, prise d’une de ces envies soudaines. Non, plutôt le remettre à sa place. Pourtant la force s’était évaporée, son corps n’était qu’un tas d’os et de muscles liquéfiés. Elle ne voulait pas des quatre bras l’évacuant. Elle voulait rester.

Le chaos complet. Les formes se brouillaient de plus en plus d’une couche translucide familière. Des larmes ? Oui, ses yeux étaient mouillés, des larmes naissaient par l’accumulation du bruit, de la fatigue et de la tournure des évènements. Elle les entendait, eux puis les coups. Les plaintes et les déchirures, même depuis l’autre pièce, cette sorte de salle d’eau peu accueillante. Pendant un long moment le bruit lui parvenait nettement, jusqu’à ce qu’un silence chaotique reprenne le dessus sur les hommes. Plus rien. Ses membres complètement détruits, elle se releva péniblement pour s’aventurer jusqu’à la porte. Juste un petit coup avec l’épaule pour observer la scène. Pour le voir seul, trônant en maître, en vainqueur sur le ring. Elle voyait sa silhouette imposante entourée de bâtonnets endormis.

La peur avait pris la poudre d’escampette dans son coeur encore fragilisé, elle soupira et poussa le portique délabré.
________

Ses yeux se remettaient en état normal au-fur-et-à-mesure de ses pas, toutefois l’ombre de l’Homme était toujours là. Elle loupa quelque chose de peu, entendit le bruit frôler la table en aluminium derrière elle. Elle ne s’en préoccupa pas, continuant d’avancer comme une vaincue renforcée. Plus forte qu’au premier coup. Faite d’acier. L’ombre informe dont elle distinguait les couleurs s’abaissa. Etonnement sur son faciès, qui était-ce ? La même Bête que tout à l’heure ? Son torse n’était plus dénudé, il était couvert d’un tissu pâle mélangé à un textile plus épais et foncé. Elle se frotta les yeux, deux fois. Toujours rien, le brouillard humide ne partait pas. Il devrait, la tornade était passée et il n’en restait qu’une personne méconnaissable, dont l’émanation de rage avait été scellée de nouveau en lui.

Déclic. Jarod Campbell, le nom du bourreau du fight-club. Le bout de son nez pointa vers l’homme, intriguée puis elle fit soudainement demi-tour, ramassant ce qui s’était perdu auparavant et s’asseyant sur la chaise métallique tirée dans un grincement plus qu’abominable. Elle ne disait rien, se contentait d’admirer dans ses mains l’objet à l’allure arrondie et aux côtés aplatis. Quelle étrange sensation que celle-ci, non ? Emmanuelle n’avait aucune idée de comment réagir, après tout c’était lui qui avait mis à terre toute la foule venue pour le divertissement, qui lui avait laissé ce goût amer sanguin dans la bouche. Qui s’était présenté comme si de rien n’était à la jeune femme. En prime, la brunette avait horreur de parler d’elle, prénom comme tout ce qui la concernait. Juste les autres. Jarod Campbell. Ça sonnait comme une insulte dans son oreille, une présentation d’un homme qui se pense victorieux pour avoir simplement réussit à créer la terreur.

Mais elle ne pouvait pas le blâmer. Elle savait inconsciemment que ce n’était pas lui, elle l’avait lu dans ses yeux au moment où tout s’était épaissi comme une vulgaire fumée ardente venue d’on ne sait où. Elle se savait plusieurs dans sa tête, jamais seulement la Emma gentille et innocente, toujours plusieurs brunettes, toutes les mêmes d’apparences et qui pourtant se battaient dans sa tête, vivaient en harmonie et parfois s’unissaient. Et lui ? Elle ne savait le dire, il était tel deux entités opposées. L’une de combat, l’autre du reste. Tclinc. Elle ôta violemment l’embout de la canette sans pour autant l’ouvrir. Forcément, quand la vue manque les gestes ne sont pas en accord avec tout. Un long soupir fit entrave à ses lèvres d’où quelques gouttes fraîches de sang se projetèrent. Main retirant ses cheveux de devant ses yeux vairons, elle tourna la tête vers Jarod et fit mine de sourire. « Erf. »

Le récipient en aluminium toujours fermé, démuni de son ouverture classique roula sur le sol jusqu’aux pieds de l’homme. « J’arriverai pas à l’ouvrir maintenant. Idiot hein ? ».
Sourire en coin moqueur et joueur. Finalement, le temps déciderait de son avenir.

Une chose est certaine, Jarod Campbell était un prénom qui resterait gravé dans sa mémoire éternellement. Encore plus s’il lui ouvrait la canette.

« Sinon, c'est Emma. »


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