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 Une touche de velours sur un piano. - Ft. Iwa S. Kitakawa.

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MessageSujet: Une touche de velours sur un piano. - Ft. Iwa S. Kitakawa.   Une touche de velours sur un piano. - Ft. Iwa S. Kitakawa. EmptyMar 12 Avr - 15:43









Une touche de velours sur un piano.

Kara et Iwa

Les rayons du soleil n’étaient toujours pas apparu lorsque j’ouvris la porte de l’académie. Pas la porte principale, qui était constamment surveillée, mais plutôt une de secours, en acier mal trempé, rouillée par le temps et franchissable sans le moindre obstacle. Mes pas se faisaient silencieux, comme un fantôme, dans les différents escaliers qui m’amèneraient dans l’enceinte de l’académie. Dans mon ancienne chambre. La jeune fille que j’étais, petite, aux cheveux encore plus longs qu’avant aux reflets roux, aux yeux rougeâtres toutefois foncés et pas plus grande qu’un mètre soixante arpentait les couloirs les plus éloignés à la recherche du dortoir convoité. Il n’était certes, pas aisé de se repérer dans un si grand endroit, pourtant j’y avais retenu une odeur particulière, propre à chaque endroit, qui allait me guider. Stupide, non ?

Néanmoins, ma venue l’était encore plus, mais il fallait que je récupère quelques affaires, des souvenirs, une photo, un numéro. Pas grand chose mais assez pour me faire quitter le Quartier Général des Crépusculaires, en pleine nuit lors d’une insomnie alors que j’étais simplement recherchée dans toute la ville si ce n’était tout le pays. L’académie m’avait manquée, j’aimais m’abandonner au son des élèves papotant, des stylos sur les cahiers et à l’air frais d’une fin de journée sur le toit. Si j’aimais tout cela, pourquoi étais-je partie ? Pourquoi avais-je rejoins un groupe terroriste ? La solitude, à coup sûr. Mais le passé était passé, maintenant la seule chose qu’il me restait à faire, c’était de tout reprendre et de partir, faire une croix sur cet endroit qui pourtant m’avait sauvé la vie. Des médicaments, des vêtements. Ne pas réveiller mon ancienne camarade.

La Lune brillait toujours, ma jupe d’écolière volant à chaque pas, l’uniforme remit au cas où je venais à croiser une tête curieuse. Être encore plus invisible que je ne l’étais déjà à l’époque. Les couloirs étaient sombres, dépourvus de toute lumière artificielle, seuls les panneaux de sorties scintillaient d’une lumière pâle, la buée sur les vitres indiquait une certaine fraicheur, qui n’avait jamais été présente lorsque l’amas de corps s’entrechoquait dans les journées, après les cours. L’endroit n’avait jamais été aussi vide, heureusement pour moi. Malheureusement aussi, malgré cette indomptable phobie du noir qui ne me laissait pas indifférente, j’accélérai sans cesse le pas, tournant toujours la tête derrière moi, voir si j’étais suivie, angoissée, anxieuse. Paniquée.

Soudainement, j’heurtai quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Je ne regardais pas devant moi, et quand je me retournai, il n’y avait plus rien. Un rêve ? Pourtant la douleur, peu forte, se propageait dans mon bras droit, tel un poteau cogné, un poteau ambulant. Qui allait vite. Je pivotai à nouveau le visage derrière moi, apercevant un peu plus au loin une silhouette, assez grande, dix ou quinze bons centimètres de plus que ma hauteur actuelle, longiligne et les bras pliés, tenant un drôle de livre dans les mains. Le livre était tout blanc, parsemés d’écritures espacées noires, indescriptible de si loin, qui attirèrent toutefois mon attention. Ce n’était qu’une ombre qui m’avait bousculée. Une simple ombre.

Je continuai de m’aventurer dans le couloir, tenant fermement mon bras, en direction du dortoir qui, je le savais, se rapprochait de plus en plus. Il fallait que je me dépêche, le ciel commençait à s’éclaircir, il devait être quatre ou cinq heures du matin, les premiers rayons, contrairement à ce qu’on pense, n’éclairent pas, ils illuminent le ciel terne en une vague orangée voire rosée. Alors que je pressai le pas jusqu’à en courir, je fus stopper net dans ma course frénétique. Par un son. Un doux son. Léger et envoûtant. Une mélodie radieuse, à peine audible pour ceux dont la conscience était endormie, juste des notes s’envolant par compte-goutte d’où j’étais, un son qui devait porter un nom. De suite, je fis demi-tour, mes cheveux s’élancèrent en arc de cercle, laissant les boucles flotter l’espace d’un instant, et je me mis à courir en direction, cette fois, de ce son merveilleux qui enchantait mes oreilles.

Plus je me rapprochai du son, plus il devenait limpide et fort, plus je me dirigeai vers la salle de musique, celle où des petits prodiges s’entraînaient sur divers instruments, dont je ne connaissais le nom que de deux ou trois, à savoir le piano, le violon et l’alto. J’étais, une de ces rares personnes à faire la différence, n’ayant néanmoins absolument pas l’oreille musicale. Juste une question de principe. Ce qu’on m’avait appris, je le retenais. La porte était entrouverte, le son provenait effectivement de ce lieu, mes pieds frôlèrent la limite entre la porte et le mur, mon oeil se colla au battant du porche.

C’était un garçon, assis devant le majestueux piano à queue noire, les cheveux argentés et non gris, chaleureux et incroyables, des yeux fermés, une tête se balançant au rythme de la mélodie, le tout dans une tenue bleue assez pâle, avec le col d’une chemise dépassant du tout. Un pianiste. Le premier que je rencontrais. Et que j’avais déjà rencontré. Je vis, coller à l’instrument, un livre croisé quelque peu avant, ce qu’ils appelaient une partition, je crois, la même que tout à l’heure. Alors c’était lui, que j’avais bousculé dans le couloir ? Un insomniaque, un pianiste insomniaque qui ne pouvait que m’envoûter. J’entrais dans la pièce sans un bruit, laissant la musique se propager de plus en plus et son auteur vibrer avec. La pièce était vaste, tous les instruments rangés dans des placards, et seul le piano, sur une petite estrade avec la chaise en face d’une fenêtre, restait là pour l’éternité.

Je montai l’estrade par les petits escaliers derrière le garçon, et me positionnai dos à la vitre, face-à-face avec le musicien. Il avait le visage fin, presque féminin et la peau claire, pure qui brillait avec les reflets du verre sur son faciès. Mes doigts touchaient le bois vernis noirs lentement, les rayons progressaient rapidement, mais tant pis. Mon coude se nicha sur le côté, et la main de l’autre côté vint se trouver une place dans mes boucles, accompagnée d’un sourire remontant mes lèvres.

« Cette mélodie possède-t-elle un nom ? »

Si tu ne me connais pas, jeune homme, tu ne risques rien. Je ne te veux pas de mal. Pour le moment.

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MessageSujet: Re: Une touche de velours sur un piano. - Ft. Iwa S. Kitakawa.   Une touche de velours sur un piano. - Ft. Iwa S. Kitakawa. EmptyMar 12 Avr - 17:24

You can hear him, this soft melody ... ?
Kara x Iwa



Le matin ... Très tôt le matin ... Bien avant que les cours ne commencent. Quand le rosé est encore sur les feuilles et les fleurs. Quand votre respiration crée un léger nuage de buée. Lorsque les magasins sont encore fermés. Quand il y a peu de personnes dans la rue. Je pars. Je pars de chez moi pour aller au lycée. Si tôt, quand il n'y a encore personne. Personne pour me voir, m'entendre ou encore me déranger. Je suis seul, totalement seul, comme d'habitude, mais là, je le suis encore plus.
D'un pas lent, mais décidé, j'avance dans la rue déserte, le regard droit devant pour une fois. Pourtant, la longueur de la route m'ennuie, il n'y a rien d'intéressant à voir. Aucune couleur à cette heure de la journée, tout est gris, morose, froid, un peu comme une ville fantôme. Du coup, je décide d'attraper mon livre de partition dans mon sac. J'ouvre une page au hasard et c'est ce morceau que je décide de jouer pour aujourd'hui, il sera le seul à se faire entendre jusqu'à ce que je maîtrise parfaitement chaque note. Au fur et à mesure que mon regard se balade sur chaque noir, chaque crochet, chaque ronde ou encore autre note, la mélodie s'installe dans ma tête et je ne peux m'empêcher de la chantonner, alors que je ne suis pas encore arrivé au lycée. De toute façon, personne ne peut m'entendre, il n'y a pas âme qui vive à cette heure. C'est triste ...

Au bout d'un petit temps de marche, j'arrive enfin en face du bâtiment, mais à cette heure-là tout est encore fermée. Il n'existe qu'un seul chemin pour pouvoir rentrer et j'ai appris à le connaître à force de faire ça tous les matins. Rapidement, je m'y dirige. Je n'ai pas besoin de sortir mon nez de mes partitions pour pouvoir rentrer, c'est devenu machinale, comme si mon corps savait parfaitement ce qu'il faisait avant même que mon cerveau n'y pense. La mélodie avait quitté ma tête pour laisser place à une seule pensée qui venait de se loger après que je sois entré : "Vivement que je sois dans la salle de musique pour pouvoir commencer à jouer." Toute cette route était tellement ennuyeuse que l'envie de jouer devenait de plus en plus grande, ma main libre, celle qui ne tenait pas le cahier, commençait déjà à bouger en imaginant les touches de piano sous cette peau. Toujours en lisant les notes, je marchais sans regarder, sans même me rendre compte d'un petit événement qui arriva en court de route. Quelqu'un, une personne, se trouvait dans les couloirs. Cette personne n'était pas très grande, échappant alors à mon regard, tandis que son corps entra en contact avec le mien. Le choc n'était pas assez fort pour me faire réagir sur le moment, du coup, je me contentais de continuer mon chemin, sans un mot, comme si ma route n'avait pas rencontré d'obstacle. Je disparus un peu plus loin, lors d'un tournant, sans jamais me retourner, me croyant toujours seul dans l'enceinte du bâtiment.

Après tant d'effort, mon pied pu enfin frôler le sol de la salle de musique. Une salle vide de personne, mais emplis d'instrument parfaitement rangé. Cette salle était devenue une sorte de repère pour moi, comme il y avait très peu de musicien dans l'école pour l'instant, je pouvais en profiter pleinement. Sans attendre davantage, je déposais mon sac au sol, puis je pris place face au piano dont les couleurs rappellent le pelage sombre d'un corbeau. Il est magnifique. Il attend sagement qu'on l'utilise, qu'on le fasse chanter, qu'on le fasse rire, qu'on le fasse danser. Mon livre de partition pris place en face de moi, tandis que mes doigts se positionnèrent de sorte à frôler les touches. Avant de jouer, je me mis à murmurer quelques paroles, suivi d'une grande inspiration et enfin, mes doigts s'écrasèrent contre les touches de l'instrument. Délicatement, silencieusement, mes doigts jouèrent la mélodie qui était inscrite sur la partition. Mes yeux se fermèrent pour que je puisse entrer dans mon havre de paix, tandis que mes oreilles prêtèrent attention à chaque son que produisait le piano. À ce moment-là, j'étais heureux. Le piano jouait pour moi, il transmettait chacun de mes battements en note, produisant un son mélodieux, mais qui était silencieux pour chaque personne qui dormait au sein du bâtiment. Il n'y avait jamais personne pour l'écouter à cette heure, personne ...

Alors que j'étais concentré sur chacune de mes notes, je ne pu entendre l'intrusion d'une personne inconnue, enfin pas si inconnue que ça normalement. Petit à petit, la mélodie pris fin, la partition était terminée, mais pour le pianiste que je suis, il me fallait la recommencer pour l'améliorer. C'est alors qu'une voix se fit entendre, la voix d'une jeune fille, qui me fit sursauter sur ma chaise de pianiste. Mon regard se tourna alors vers cette inconnue à la longue chevelure rousse, sa présence n'était pas normale. Elle ne faisait pas tâche parmi ses instruments, mais dans le tableau présent, elle n'y était pas inclue, car ce tableau n'était que le reflet du quotidien, un quotidien seul. Qu'y était-elle ? Que faisait-elle ici ? D'où venait-elle ? Son uniforme affirmait que c'était une élève de cette école, pourtant, sa tête ne me disait rien. Malgré sa petite taille, j'aurais dû au moins l'apercevoir une fois dans le bâtiment. En plus, quel élève serait déjà levé à cette heure-là. Quelque chose n'était pas normale. Tout d'abord, silencieux, je me devais de lui répondre avant d'attirer le doute sur ma personne.

_ Ce morceau s'appelle "Liebesleid".

Après avoir répondu, le silence s'installa à nouveau entre nous deux. Je ne savais pas quoi faire, je n'avais pas l'habitude de voir qui que ce soit à cette heure dans la salle de musique. Une jeune fille ... C'était vraiment étrange qu'elle soit seule. Sans réfléchir davantage, je me décidais à me présenter.

_ Je m'appelle Iwa ... Et toi ?

En attendant sa réponse, je me remis à jouer, lentement, calmement, mon regard sur la partition.
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MessageSujet: Re: Une touche de velours sur un piano. - Ft. Iwa S. Kitakawa.   Une touche de velours sur un piano. - Ft. Iwa S. Kitakawa. EmptyMer 13 Avr - 15:37









Une touche de velours sur un piano.

Kara et Iwa

La douce mélodie s’arrêta abruptement, tranché, coupé au milieu comme si ma présence le dérangeait, l’étouffait. Il relevait le visage, dévoilant ainsi de magnifiques perles bleus à la place des yeux, un bleu sauvage, accrocheur et délicat à la fois qui contrastait avec la lividité de sa peau, tout en allant merveilleusement bien avec le reste. Une sorte d’ange, un physique hors du commun, pour un étudiant du moins. Dans ceux-ci, je pouvais lire une pointe de curiosité sur ma personne, mélangée avec de l’angoisse. Les pupilles s’étaient rétractées, les iris captaient mieux la lumière, ce qui l’entourait, à la recherche de quelque chose, une réponse à ma venue, sûrement. J’aimais bien observer les gens, dans la rue, au Quartier Général et même ici. Qu’importe le temps et la personne. En temps normal, il m’était difficile d’aller à leur rencontre, de leur parler comme un individu normalement composé, alors je comblais la lacune en arrivant à les cerner, ce qui était en somme mon unique capacité réellement probante.

Alors, vous me demanderez pourquoi j’ai été si avenante avec le jeune homme en face de moi, hein ? J’étais curieuse, oui, mais je restais loin de mes objets de fascination. Prendre connaissance d’eux, sans qu’eux ne fasse ma connaissance, c’était un peu le principe même. Toutefois, ce jeune homme était différent. Je l’avais reconnu par sa partition, ce qui le tenait à l’écart de la fourmilière indécente qui arpentait le monde dans le seul but de faire comme l’autre, un livre noir et blanc, avec des symboles tout aussi étranges que fascinants. L’homme que je n’avais pas vu. Autant dire, que dès ce moment je compris que je ne risquais rien face à lui, parce qu’il était comme moi. Invisible et solitaire. Néanmoins, il semblait vouloir s’améliorer lui, cela se sentait juste dans le simple fait de m’avoir répondu, même si c’était avec peu d’entrain et un sourire moindre.

« Ce morceau s'appelle "Liebesleid" »

Liebesleid. Une sonorité allemande bien prononcé pour un chef-d’oeuvre, quoiqu’une majorité de la musique fut bercée par l’Europe de l’Ouest pendant un certain temps. Si j’étais restée à l’académie, j’aurai peut-être pu suivre des cours d’allemand, si la matière m’avait évidemment plu, pour comprendre ce que signifiait ce titre. Heureusement, j’avais appris avec l’aide de mon étoile, d’origine allemande, quelques mots de base, des expressions et j’étais alors en proie à déchiffrer la composition de ce mot. Liebe représentait l’amour et Leid un sentiment de douleur, une souffrance ou quelque chose de ce genre, si mes souvenirs étaient bons. Etait-ce une de ses compositions ? Si oui, alors pourquoi orné un si beau morceau d’un nom si lugubre ?  Enfin, peut-être qu’il y avait une bonne raison, après tout je ne connaissais rien de lui, seulement ce que j’arrivais à en tirer de mon observation, voir si je pouvais l’aider à ma façon. Et lui ? Il n’avait pas l’air d’être au courant de grand chose non plus, il ignorait complètement qui j’étais malgré les recherches intensives faites à notre sujet, nous Crépusculaires. Il y avait à chaque coin de rue, des affiches placardées, des photos ou des portraits-robots, souvent un réaliste pour moi, car j’étais connue de l’académie, de certains élèves.

Je continuais de le fixer, impassible avec le regard devenant malicieux, je n’avais pas peur d’agir avec lui. Nous étions au même niveau, un combat à part égale, quoique combat fut un terme un peu barbare, disons plutôt une interaction équitable, où les deux protagonistes sont inconnus, l’un de l’autre et de la société, invisibles et imprévisibles. Le silence englobait la pièce d’une atmosphère pesante tandis que son malaise se trahissait dans l’alternance entre sa partition et ma personne, le piano et mes iris, jusqu’au moment où il décida d’éviter ces dernières pour se présenter, toujours dans un ton sobre, un peu dérangé.

« Je m'appelle Iwa ... Et toi ? »

Ses doigts s’approchèrent du clavier et s’apposèrent doucement, une force motrice appuyant doucement sur l’une des touches, puis sur l’autre reprenant la mélodie peu avant où elle s’était arrêtée. Son corps n’était plus entraîné par la musique comme auparavant, c’était maîtrisé et calme, une touche après l’autre, les doigts glissaient d’une manière exacte l’un après l’autre, il regardait la partition sans se préoccuper de ses gestes, un mécanisme inné, appris et indestructible. Je voulais connaître Liebesleid en entier, le voir se faire envahir par l’air mélodieux et qu’il oublie sa concentration. Je collai alors mon buste sur le plat du piano et dégageai ma tête de mes cheveux, la tournant impétueusement ma tête vers la fenêtre majestueuse où les rayons se frayaient un chemin dans ma chevelure et sur le vernis noir du piano. La musique continuait, mais était de plus en plus engagée, violente, il reprenait cette sensation propre au pianiste que j’aimais tant. Le piano arrivait à s’immiscer dans chaque personne, jusqu’à faire parvenir des émotions différentes, c’était personnel et impersonnel. Le coeur s’en voyait saisit, les oreilles attentives et la conscience bouleversée. La mélodie était, en somme, comme une histoire racontée où il ne fallait pas juste comprendre le sens, mais aussi réussir à s’identifier, c’était la magie de l’auteur de le faire parvenir à l’auditeur. La musique finit par s’arrêter, doucement cette fois, et pile à la dernière note je balançai dans l’air, sans même le regarder, une réponse à son égard.

« Kara ».

Je lui souriais de nouveau et me déplaçai, contournant habilement le piano toujours de mes pas légers. Je me trouvai face au drôle de livre où aucun symbole, strictement aucun ne me disait quelque chose, même la clé était différente en haut et en bas, et j’étais bien ravie de savoir que cela s’appelait une clé. Mes doigts avaient déjà frôlé les touches voluptueuses, une fois, quand j’étais plus jeune, dans une de mes nombreuses familles d’accueil. Les plus étranges mais sympathiques. Nous avions appris un morceau à quatre mains, les voisins se plaignaient toujours du son mais cela ne nous dérangeait pas et chaque soir la même ritournelle revenait. Le nom de ce morceau ? Aucun souvenir. Ni même de l’air en général, tout m’était sorti de l’esprit, c’était simplement une lecture sur les touches, entre les blanches et les noires, une danse des doigts que je reproduisais au même moment, pendant que j’y repensai, debout à côté du jeune homme qui s’effaça de mon champ de vision le temps de chatouiller chaque note, de reproduire plus ou moins correctement cette partie de mon passé, un peu faussement joué et banal. Lors de l’ultime note dont je me rappelais, je ne pus que sortir un soupir d’entre mes lèvres rosées.

« Dis… Tu voudrais bien m’apprendre à en jouer ? Ce sera notre petit secret ».

Et mieux valait qu’il n’en parle à personne ou alors, notre petit rendez-vous musical pourrait vite tourner au drame.

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MessageSujet: Re: Une touche de velours sur un piano. - Ft. Iwa S. Kitakawa.   Une touche de velours sur un piano. - Ft. Iwa S. Kitakawa. EmptyDim 17 Avr - 13:19

You can hear him, this soft melody ... ?
Kara x Iwa


"Liebesleid", autrement dit : "Chagrin d'amour". Une partition qui a été composée au début pour être joué en duo avec un violon. On doit cette partition à Kreisler, enfin c'est une partition qui fait partis d'un recueil, dont deux autres en font partie et sont tout autant connus : "Liebesfreud" et "Schön Rosmarin". C'est que plus tard, que les partitions ont été arrangées pour pouvoir être aussi joué en solo. En premier, ce fut en solo pour piano, puis ce fut pour d'autre instrument. Ce n'est pas Kreisler lui-même qui a fait les transcriptions pour le piano, c'est son ami : Rachmaninoff. Il n'a d'ailleurs pas transcrit les trois, ce ne fut que "Liebesleid" et "Libesfreud" qui le furent, deux partitions qui parlent d'amour. Non pas un amour qui peut être décrit sous de magnifique couleur, non. Le plaisir et le chagrin, deux sentiments qui parviennent au paroxysme d'un couple. Pour un jeune garçon comme moi, il n'y a pas de raison de jouer un tel morceau. Je n'ai pas encore connu l'amour, ce n'est pas un sentiment qui m'intéresse fortement, mais qui a parlé d'amour au premier sens ? Il existe plusieurs types d'amour. Il y a l'amour qui nous vient d'une personne, cette personne qui brille, qui égaille nos journées, l'élu de notre coeur. Il y a l'amour dans le sens d'une amitié, nous aimons nos amis et nous sommes prêts à tout pour les aider. Enfin, il y a l'amour de la famille. Cette famille qui nous entoure en permanence, les parents qui nous ont donné naissances et qui sont là à chaque moment de notre vie. Normalement ... Mon coeur pleure la disparition de ma mère et de mon père, il a hâte de pouvoir leur montrer mon évolution dans le domaine de la musique, mais pour le moment, je ne suis pas encore assez fort pour ça.
Il y a toujours une raison pour qu'un musicien joue une partition aussi triste et arrive à le transmettre.

Tandis que mes doigts jouaient machinalement le morceau, mes yeux continuaient de suivre chaque ligne, chaque note, chaque ronde. Je ne pouvais pas me laisser emporter comme d'habitude, comme je n'étais pas seul. Un regard, un seul regard peut juger votre performance et il est capable de vous perturber en plein jeu, créant alors une discordance dans les notes. Cette façon de jouer, elle n'exprimait que très peu de sentiment dans sa mélodie, c'était plus "suivre la partition à la lettre", le meilleur moyen de gagner un concours de piano. Que ce soit piano ou un autre instrument, c'était ce genre de mélodie qui plaisait aux jurées, mais ce n'était pas le genre de mélodie qui vous transporte dans un nouveau monde. Je n'aime pas trop cette façon de jouer, je n'aime pas être une sorte de robot, mais c'est ce que ma grand-mère aime. Elle me répète souvent que c'est comme ça que mes parents reviendront, c'est en jouant ainsi, mais je n'ai pas envie. Du coup, je joue différemment quand j'en ai l'occasion, lors des concours ou des concerts, je joue comme j'en ai envie tant pis si je me fais crier dessus après. J'aimerais être libre de pouvoir jouer ma propre musique. La liberté ... Ce monde n'en possède pas. C'est comme ce groupe qu'on appelle "Crépusculaire", ils ne veulent pas laisser les humains et les étoiles être ensemble. Pourquoi ? Tout ça parce que ça ne leur plaît pas, ils ont le droit d'être violent ? C'est ridicule. Mes dernières notes se firent moins douces, plus brutes, faisant ressortir un peu de haine. À les fins de ses notes, une voix se fit entendre.

Mon regard bleuté quitta ma partition pour se poser sur cette jeune fille à la longue tignasse rousse. Elle était encore là, elle était toujours là et maintenant, je savais qu'elle s'appelait Kara. Après avoir pensé au Crépusculaire, j'eus une drôle de sensation, comme si j'avais déjà vu ou déjà entendu ce prénom. C'était vraiment étrange, mais ça ne m'interpella pas plus que ça, enfin je n'eus surtout pas le temps d'y réfléchir davantage. Un sourire se dessina sur ses lèvres, tandis qu'elle se rapprochait de moi. Mon regard ne la quitta pas une seule fois, comme si à ton moment, elle pourrait faire quelque chose de dangereux envers moi. Pourtant, ce n'est qu'une jeune fille, une fille de mon école alors pourquoi ? Quand elle fut à côté de moi, son regard se posa d'abord sur la partition, puis ses doigts vinrent frôler les touches avant de se mettre à jouer. Son jeu était mécanique, comme si elle tentait de se souvenir de quelque chose, mais en vint. Je ne connaissais pas ce morceau, je ne comprenais pas ce qu'elle voulait, je ne connaissais pas son intention. Un mystère voilait son visage, tel une enquête policière, elle est la personne de trop, celle qui aurait commit le crime. Quel crime ? Alors que son jeu ralentissait, mon regard se tournait à nouveau vers elle et quand ce fut fini, un léger soupire s'échappa d'entre ses lèvres. Ce soupire fut suivi de quelques paroles, des paroles un peu dérangeantes, comme si elle appuyait mes interrogations. Tout le monde a le droit d'être dans la salle de musique, tout le monde a le droit d'apprendre un instrument, alors pourquoi elle veut le cacher ? Ce n'était pas normal. Trop de questions et si peu de réponse ... Lentement, je tournais mon regard vers les touches du piano, tout d'abord silencieux, mes doigts vinrent frôler les touches, puis enfin, je me décidais à répondre.

_ Comme tu le veux, mais sache une chose ... Avoir autant de secret ne t'aidera pas.

De nouveau mon regard se planta sur elle, sérieux et déterminé, prononçant encore quelques paroles.

_ Les mystères rendent les personnes étranges et encore plus suspicieuses qu'elle ne devrait l'être. Le monde, cette ville, est empli de question. Chaque être est un suspect ...

A la fin de mes paroles, je me mis à sourire, puis je joua un petit morceau au piano. Il s'agissait de ma mélodie préférait : "Twinkle, Twinkle, Little Star." Je ne fis que quelques notes pour éviter de faire trop à la fois, comme elle voulait juste apprendre.

_ Ça restera entre nous et pour preuve, je t'apprends ma mélodie préférée. J'espère que tu es prête !
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MessageSujet: Re: Une touche de velours sur un piano. - Ft. Iwa S. Kitakawa.   Une touche de velours sur un piano. - Ft. Iwa S. Kitakawa. EmptyMer 27 Avr - 18:32









Une touche de velours sur un piano.

Kara et Iwa

Ses perles bleutés vinrent se poser sur les touches blanches et noires du piano, ses lèvres légèrement entrouvertes et sa peau brillante au soleil, il se taisait pour laisser le silence en maître sur la salle de musique. Avais-je fait quelque chose de mal ? Pas la moindre idée, mais je n’étais pas là pour le blesser, pour lui faire peur. Juste pour m’amuser. Enfin, la pulpe de ses doigts effleura en alternance des blanches et des noires sans pour encore faire sortir un son de l’instrument.

« Comme tu le veux, mais sache une chose … Avoir autant de secret ne t’aidera pas - le bleu de ses orbes arriva sur moi, un regard strict et froid - Les mystères rendent les personnes étranges et encore plus suspicieuses qu’elle ne devrait l’être. Le monde, cette ville, est empli de question. Chaque être est un suspect … »

Un sourire orna son visage tandis que ses muscles se contractèrent et le tout fit sortir une mélodie du piano a queue, le son était léger et agréable. Puis, c’est comme si je l’avais déjà entendu autrefois, dans une vie passée dont seuls quelques morceaux me revenaient à l’esprit au fur-et-à-mesure. Soudain, tout mon corps se précipita sur les touches qu’il venait d’user et je reproduisis méthodiquement, avec une certaine rigueur digne d’un automate, les notes jouées. Une mélodie en canon qui pouvait briser les vitres à n’importe quel moment. Au même moment, je ne pouvais m’empêcher de le fixer. Des secrets ? Mais qui ne vit pas sans ? C’est une des raisons pour lesquelles nous sommes humains. Parce qu’on réfléchit plus loin que notre instinct de survie. Parce qu’on est manipulateur, prétentieux et acerbes. Simplement. Alors oui, il se peut que le mystère en rebute certains, mais moi ça me plaisait. Ça permettait de découvrir les personnes avec le temps, et de ne pas simplement se dire qu’elle était comme ça dès qu’on la voyait. Je souriais en retour, il était adorable, cachait-il aussi des choses ?

« Je suis suspecte ?! -un ricanement sortit seul- Ce n’est pas comme si j’avais tué des gens ! »

Certes, je n’avais tué personne, toutefois j’étais recherchée. Une triste vie pour une adolescente de dix-sept ans me direz-vous. Passer sa vie comme une vagabonde à arpenter les rues tout en se cachant, être privée de la civilisation et vivre enfermée quelque part. Ouais, mais non. Ça ne me dérangeait pas plus que d’être enfermée à l’académie, surtout depuis les réformes ignobles qui avaient été imposées peut après mon départ. Ce n’est pas être dénué de sentiment que de se dire ça, juste avoir une vision différente. Mes doigts s’arrêtèrent sur le piano, je n’arrivais plus à suivre. Il arrêta les quelques notes et reprit sa voix douce et agréable.

« Ça restera entre nous et pour preuve, je t’apprends ma mélodie préférée. J’espère que tu es prête ! ».

Une main dans les cheveux et les yeux pétillant, j’adressai un geste de tête vers l’avant pour le remercier. Seule cette fois, je repris la mélodie. Ce n’était pas joli, ce n’était pas immonde non plus, juste parsemé de blancs irréguliers qui coupaient l’élan dans lequel j’étais porté. Il m’aidait en reproduisant les notes quand j’avais un trou, il ne faisait pas de commentaire quand la note était fausse et arrivait à se contenir lorsque je m’énervais seule, ne retrouvant pas le rythme. Voilà, le tout dura une quinzaine de minutes durant lesquelles nos personnes étaient livrées au silence et au son de l’instrument à corde, parce que oui, c’est un instrument à corde, qui sont contenues dans la boîte en bois noire.

Essoufflée et encore stressée par l’apprentissage, je relevai ma tête vers les fenêtres pharamineuses, découvrant par la même occasion une horloge simplette sur laquelle la petite aiguille stagnait vers le huit, la grande arpentait le neuf et la trotteuse courrait tant qu’elle pouvait. Huit heures moins le quart. Il fallait s’en douter. Les rayons étaient de plus en plus puissant, les nuages se dissipaient et les oiseaux cessaient de chanter pour laisser place à la foule naissante dehors. Celle de la société bien ancrée dans un régime où tout le monde va travailler, et revient le soir pour profiter de sa famille. Moi ? Je profitais de ma famille, les Crépusculaires quand j’en avait envie, il n’y avait pas de timing, surtout que j’étais plus un boulet qu’autre chose.

C’était triste, mais je ne pouvais pas rester. Mon corps se leva de lui-même, ignorant les quelques remarques du garçon, et j’approchai la vitre anxieuse, posant une main sur le verre froid et admirant les voitures se bousculer au-delà des arbres qui entouraient l’académie. Mon front vint se coller à son tour et tout mon corps céda en face de ce vacarme. Eviter le monde pour survivre. C’est égoïste ? Sûrement. Mais les choix sont nombreux et les solutions n’affluent pas, ou plutôt on ne peut pas toutes les appliquées. Ici, je pouvais rester ou fuir, et j’allais prendre la deuxième pour d’une part, ne pas essayer de me retrouver enfermée dans une cellule de quelques mètres carrés, et aussi pour éviter à ce jeune et gentil garçon qu’était Iwa de ne pas être accusé d’être un complice d’un Crépusculaire. Quoi de mieux pour lui ? Rien.

« Je vais devoir y aller, je suis désolée Iwa ».

Je revins vers lui, le coeur un peu lourd et décrocha une barrette de mes cheveux. Elle était en métal noir, avec un petit noeud bleu accroché à l’extrémité. Je l’accrochai habilement sur une des feuilles de la partition et me dirigeai vers la porte, tapant du pied à chaque pas et lui adressant un dernier sourire. Mon corps repassa dans l’ombre du couloir et avant de fermer la porte pour le laisser avec son piano et mon souvenir, je me devais de le remercier.

« Merci pour tout, j’espère que tu seras au rendez-vous comme cette nuit. Espérons que tu ne m’oublies pas ».

La porte claqua, des deux côtés les enfants opposés par le monde se retrouvaient alliés dans le silence et l’incompréhension d’une rencontre bouleversante.
_______________

Quelquefois, alors que les semaines ont passées depuis cette rencontre, on voit un jeune garçon seul la nuit dans la salle de musique fredonnant un air au piano et sa partition collée à l'instrument. Il revient régulièrement dans l'attente de quelqu'un qui peut-être reviendra.

De son côté, la jeune fille aux cheveux virant au carmin est toujours recherchée mais personne ne la trouve. Ni ses alliées, ni ses amis, ni personne. Elle est à l'heure d'aujourd'hui comme un murmure, une légende, un souffle qui a parcourut la ville d'Hoshikami et l'a marqué, ou peut-être pas, mais son existence reste encore à prouver.

D'autres rumeurs encore disent qu'elle se serait enfuie le jour-même de leur rencontre, et qu'un jour, quand le temps sera venu, elle reviendra.

Et que ce jour-là, tout redeviendra comme avant.


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