Ruri Fujii [Terminée]

couleur des yeux — Brun à la chocolat ; couleur des cheveux — Brun, comme la plupart des Japonais. ; taille — 1 mètre 37 (ou 4 pieds 5 pouces) ; poids — 31 kg (ou 69 lbs); style vestimentaire — Très sobre. Elle n'a pas de style particulier. Par contre, autant chez elle seule que dehors entourée de personnes, elle s'habille proprement. Rare seront les occasions où on pourrait la croiser ou la voir avec des vêtements bien amples qui ressemblent à des morceaux d'un pyjama.

►Ce qu'elle préfère: Le piano, les poivrons rouges, admirer les œuvres d'art, entendre des langues étrangères, tout ce qui est sucré, recevoir des compliments sur les efforts qu'elle fait, réussir à bien répondre aux questions, les histoires avec des images, passer du temps avec sa cousine, etc.

►Ce qu'elle aime moins: Qu'on rit d'elle, le brouillard, la vilaine dans Coraline, les cœurs de palmier, les soupirs las quand on est en sa compagnie, bloquer sur un mot précis quand elle veut le prononcer, trébucher dans ses mots, les chats aux yeux jaunes, le gazon synthétique, etc.

► Ce qu'elle pense des étoiles / anti-étoiles: Elle aimerait mieux comprendre tout ce qui se passe à propos de cela, mais il y a encore bien des choses qui lui échappent. Pour l'instant, elle sait que les étoiles qu'elle a rencontrées sont tout aussi semblables que les humains...selon elle, bien entendu. Et les «couples» d'humains/étoiles qu'elle a rencontrés étaient plutôt correct vis-à-vis l'autre personne du «couple».

Dès qu'elle eut six ans, ils savaient que leur fille serait différente des autres.
Dès que tu as eu six ans, tu compris d'une certaine façon que la vie ne serait pas facile.

Il y a une raison pourquoi tu as encore de la difficulté à communiquer avec les autres. Pourquoi tu poses toujours les mêmes questions aux gens, même lorsque ce n'est pas le sujet principal de la conversation. Pourquoi tu t'énerves quand on te demande de répondre rapidement à la question. Pourquoi tes histoires font sourciller les autres parce qu'ils ne te suivent pas et parce que tu lances des mots qui n'ont pas leur place dans ce que tu racontes. Pourquoi tu prends de longues pauses pour déclarer une phrase qui aurait pu être dite en un claquement de doigts.

À tes six ans, le diagnostic est tombé. Ruri, tu es dysphasique. Une dysphasie de nature expressive. Tu ne comprends pas ce que cela veut dire. Encore aujourd'hui, c'est compliqué à bien saisir, malgré que tu te sois renseignée maintes fois. Mais il semblerait que tes parents aient compris une fois que le docteur leur ait donné des énoncés interminables aux mots trop complexes à déchiffrer pour ton jeune âge. Après la visite, tu as osé demander à ta mère, de tes mots que tu savais bien prononcer, ce que tout cela signifiait. Ta mère a seulement dit:

«Ruri, tu es une fille spéciale. Tu auras quelques obstacles à franchir pour être comme les autres, mais nous allons t'aider.»

Elle t'a souri d'un sourire si rassurant que celui-ci aurait pu t'apaiser dans un écrasement d'avion, dans une poursuite de zombies ou sur une table de chirurgie. Tu la crois sur parole. Si tes parents sont là, ta mère secrétaire et ton père enseignant, alors tout devrait bien aller.

Malheureusement, tes parents ne vont pas à l'école en ta compagnie. Ils voudraient bien, mais ils n'ont plus besoin d'y aller. Donc, tu y vas seule. Sans repères. Sans bouée de sauvetage. La professeure pourraient bien te soutenir, mais il  y a des camarades de classe bien plus turbulents que toi qui doivent être contrôlés. En fait, toi, tu n'es aucunement turbulente; au contraire, tu es silencieuse. Tu sembles dans ton monde, discrète. Mais en réalité, tu as peur. Depuis que tu as essayé, il y a de cela deux semaines, de socialiser avec les nouveaux élèves de ta classe de primaire et que tout s'est conclu dans des rires et dans des brimades en ta direction, tu as décidé de ne plus leur adresser la parole. En fait, tu désires tant leur parler, mais tu anticipes les moqueries et le rejet, ce dernier étant déjà bien présent actuellement. Pour l'instant, tu préfères éviter une communication avec eux.

La seule communication que tu maitrises est le piano. Grâce au piano, tu transmets tes sentiments plus facilement aux autres. Tu sais partager ton bonheur, ta colère, ta tristesse. Tu n'es pas une virtuose, évidemment, mais tu te débrouilles. Tu prends des cours depuis que tu as quatre ans et, tu le sais bien, tu en surprends beaucoup. Même les autres membres de ta famille, ce qui veut dire tes oncles et tes tantes, qui ne cessent de dire tout bas que tu n'iras pas loin dans la vie. Si, si, tu les as entendu, par une belle soirée d'été, lorsqu'ils te croyaient dans le sous-sol avec tes cousins/cousines. Le piano, c'est ce qui te donne courage. C'est ce qui te motive à persévérer. Et c'est ce qui t'a permis de te rapprocher de ta cousine, Aoi.

Aoi a un an de plus que toi. Aoi est dans la même école que toi, mais parce qu'elle est plus vieille que toi, elle est dans une classe supérieure. Aoi ne joue pas du piano, mais plutôt du violon. Aoi vient souvent te voir pendant les longs diners scolaires pour te demander de jouer un morceau sur le piano de l'école. Aoi aime se joindre à toi lorsque vos deux familles se réunissent sous le même toit le temps d'une après-midi. Aoi ne semble pas exaspérée par tes essais, par tes efforts de discuter avec elle. Aoi fait comme si de rien n'était, t'encourage sans nécessairement le montrer et rigole fréquemment avec toi.  Aoi peut même essayer de te donner des trucs tout aussi utile que le spécialiste que tu vas visiter deux jours par semaine. Aoi est ta seule et véritable amie. Tu aurais aimé qu'Aoi soit l'étoile qui te soit destinée. Ainsi, vous auriez toutes les raisons du monde pour rester ensemble. Mais elle ne l'est pas; elle n'est que ta cousine. Est-ce satisfaisant pour toi? Non. Mais tu t'en contentes bien. Après tout, il y a bien quelqu'un qui n'a pas honte de te côtoyer.

Tu as grandi. Tu as vieilli. Tu as mûri. Tu t'es améliorée dans ton élocution. Ta syntaxe est meilleure, mais tu as encore des failles lorsque ta phrase devient longue et complexe. Tu sais mieux interagir avec les autres, mais tu ressens encore un blocage qui te permettrait d'avoir une vraie amitié avec autrui. Tu as gardé contact avec Aoi, même si vous ne vous voyez plus aussi souvent qu'à vos jeunes jours d'enfance. Tu veux bien faire, tu veux rendre tes parents fiers de toi, alors tu ne te décourages plus aussi aisément. Tu continues le piano. Tu es devenue une adepte, mais tu esquives la moindre opportunité de jouer devant un grand public. Jouer pour la famille ou pour le plaisir est amplement convenable.

Maintenant, voyons voir comment le lycée l'accueillera.