Elle patientait devant le commissariat. A ce niveau, on pouvait même dire qu’elle poireautait. Tel le légume allongé sur son étal, plus ou moins bien présenté selon l’enseigne qui le vendait, plus ou moins flétri selon sa fraîcheur. Elle était fraîche, Lorelei, aussi fraîche qu’une femme qui a couru sur tout le chemin reliant son appartement au poste de police, soit une bonne quinzaine de minutes en tenant compte de son inaptitude à tout sport un peu trop poussé. Pour elle, quinze minutes de course sans pause, c’était poussé. Quant à la présentation… Autant dire qu’il ne fallait plus s’en inquiéter depuis longtemps déjà.
La photographe poireautait donc devant le commissariat. Elle fulminait, également. Qu’on lui reprochât son retard, d’accord. Il ne s’agissait que d’une poignée de minutes, mais soit. Qu’on lui demandât de patienter dehors, à la rigueur. Même s’il faisait un froid de canard et que les nuages menaçaient de s’éventrer en une averse typique du changement proche de saison. Mais qu’elle fût, elle, obligée d’attendre aussi longtemps que la personne désignée vienne la rejoindre, c’était un peu fort quand même. Sous prétexte que l’atmosphère était tendue à l’intérieur et qu’il ne servait à rien que des civils supplémentaires ne viennent envenimer la situation, on avait demandé à ceux qui étaient là pour autre chose que déposer une plainte de sortir. Ce n’était pas non plus comme si elle se serait amusée à entrer dans le conflit avec les trois énergumènes qui monopolisaient toute l’attention des policiers… Enfin, les règles étaient établies, il valait mieux éviter de faire un scandale de si bon matin. Surtout si elle voulait conserver son droit de participation à une opération.
La jeune femme avait appelé le commissariat deux semaines plus tôt afin de forcer le destin et d’obtenir l’opportunité d’assister au plus près à un événement marquant. Du moins l’espérait-elle de toutes ses forces. Elle n’avait pas franchement envie de de passer sa journée au poste à écouter les plaintes rémanentes des citoyens et observer un flic rédiger des comptes-rendus, bercée par le bruit monotone des touches de clavier ; c’était toutefois une des possibilités pour elle, elle le savait. Evidemment, elle avait lourdement insisté au téléphone sur la nécessité d’être avec un homme de terrain mais, comme chacun sait, l’administration et ses méandres… L’étoile n’avait pas rappelé la semaine précédente, peut-être aurait-elle dû afin de se rappeler à leur mémoire et s’assurer qu’elle était toujours prévue dans un planning ? Elle ne l’avait pas fait, un oubli comme il pouvait souvent lui arriver. Et apparemment, du moins à en croire la tête de l’homme qui l’avait accueillie, l’oubli s’était fait sa place des deux côtés du fil. Il l’avait rassurée – ou du moins avait-il essayé – en lui expliquant qu’un membre de l’équipe viendrait la chercher et qu’elle devrait rester la journée avec cette personne.
Faut-il préciser qu’elle poireautait toujours ? L’irritation commençait néanmoins à prendre le pas sur sa volonté de ne pas tout gâcher. Les premières gouttes qui commencèrent à tomber furent le signal et Lorelei entra pour la seconde fois dans le commissariat. Les trois badauds qui avaient tant émoustillés les policiers présents plus tôt semblaient calmés – ils décuvaient probablement en cellule de dégrisement – et elle s’avança jusqu’à l’accueil.
« Excusez-moi d’insister, mais j’attends dehors depuis un moment déjà. Vous êtes sûr qu’une personne m’a bien été attribuée ? Et puis je peux peut-être patienter à l’intérieur maintenant, non ? »
Debout devant le policier assis, les bras croisés, les cheveux tirés en arrière et les sourcils froncés, elle pouvait bien paraître sévère la petite étoile. Son expression sérieuse s’effacerait bien assez tôt pour faire place à celle, plus rare, d’étonnement lorsqu’elle serait confronté à son partenaire éphémère…
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Ven 18 Mar - 20:12
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
Finie l’attente. On l’avait encore plantée là, toute seule, mais ce ne fut pas long. Le policier s’était apparemment éclipsé pour vérifier si personne n’avait oublié la photographe puisque peu de temps après il revint à son poste sans lui accorder la moindre attention. Ce n’était pas nécessaire, elle avait déjà repéré les deux individus qui se dirigeaient vers elle dès leur arrivée dans le hall d’accueil. Deux individus qui ressemblaient plutôt à un homme accompagné d’une ombre. Le premier, archétype même du flic de bureau et vraisemblablement le plus gradé des deux, la salua et fit les présentations avec une pointe d’agacement qui n’échappa pas à l’étoile. Il était difficile de savoir à quoi attribuer cette contrariété évidente toutefois ; était-elle provoquée par la simple présence d’un élément nouveau et indésirable dans une routine quotidienne ? Ou bien était-elle due à une toute autre chose dont la jeune femme n’aurait jamais connaissance ? A moins qu’il ne fût tout simplement irrité par l’attitude je-m’en-foutiste de celui qui le suivait. L’ombre, donc.
Le policier lui parlait ; elle écoutait et répondait mais son regard restait fixé sur le personnage positionné en retrait. Elle aurait tout aussi bien pu l’ignorer totalement, ne pas se rendre compte de sa présence. Quoique, une impression dérangeante se dégageait de cet homme, en contradiction avec le vide qui semblait l’habiter. Comparable à un pantin animé, à la fois absent et terriblement ancré parmi eux. Une ombre. Aucun regard à accrocher, aucune émotion à lire, il était absent. Mais avait-il seulement la tête ailleurs ? L’étoile le quitta des yeux pour se concentrer pleinement sur le flic qui terminait ses explications. Lui n’avait rien de particulier à révéler et ne les accompagnerait pas, il ne présentait aucun intérêt.
On l’envoyait donc suivre cet étrange agent pour la journée ; il lui faudrait garder ses distances avec tout événement pouvant survenir afin de ne pas gêner les opérations… Le terme de distance était très relatif mais elle se garda bien de demander des précisions. Elle était là pour photographier le cœur de l’action après tout, alors à quoi bon venir perdre son temps si elle devait fermer les yeux lorsque les choses deviendraient intéressantes ? Elle saurait se faire discrète, c’était tout ce qui comptait.
A l’instant où le feu vert pour le départ fut donné, elle sentit le pantin de chair se transformer ; le pion se mettait à bouger, mais il n’était déjà plus un pion, il avait sa volonté propre. Il ne lui fallut qu’une fraction de secondes pour lever le regard vers celui qu’elle côtoierait ce jour, une fraction de seconde pour happer le sien, bleu, perçant, glacial, une fraction de secondes pour sentir le danger que cet homme pouvait représenter. Il l’ignora et elle ne trouva pas à se plaindre de cela. Sans pour autant que le changement soit flagrant, il avait pourtant bel et bien eu lieu ; l’ombre était devenue matière, le pantin s’était affranchi de ses fils. Il lui passa devant ; elle aurait très bien pu rester plantée sur place que cela n’aurait sûrement rien changé pour lui. Malheureusement – pour qui ? – elle le suivit, allongeant son pas pour calquer sa vitesse sur la sienne.
« S’il s’agit de votre attitude, monsieur Campbell, ce n’était pas la peine de prévenir, je m’en serais rendue compte bien assez tôt. »
Aucune mimique pour accompagner la remarque faite sur un ton neutre. Ce n’était pas cette nonchalance qui allait la déstabiliser, ni même son reproche, qu’il lui soit ou non adressé. Agréable ou non, on l’avait affectée à cet agent, elle n’avait pas le choix, alors autant mettre la journée à profit. Elle le supporterait, quoi qu’il lui en coûte. Et après tout, cette attitude désinvolte avait quelque chose d’intéressant ; elle posait le doute sur la véritable personnalité du policier. Lorelei avait du mal à croire qu’un tel individu puisse être embauché dans la police, il cachait forcément quelque chose.
Ils marchèrent un moment, l’un avançant sans se préoccuper de l’autre qui suivait, légèrement en retrait. Elle préférait cette position, cela lui permettait d’anticiper au mieux les gestes de l’homme, de réagir à ses changements de direction, de l’observer aussi. Surtout. Il n’avait rien du flic habituel, du moins pas de ceux que l’on croisait d’ordinaire dans la rue, ceux qui faisaient la circulation ou qui verbalisaient les voitures mal garées. Si seulement il pouvait s’arrêter quelques secondes, juste le temps pour elle de prendre une photo, rapidement. Juste pour elle, pour vérifier si l’impression dérangeante n’était que passagère ou si elle ressortirait également sur un cliché. La tentation de sortir son casque de son sac pour l’enfoncer sur ses oreilles la chatouilla l’espace d’un instant mais elle y renonça. Elle devinait qu’il lui serait nécessaire de concentrer toute son attention sur le policier qui la précédait ; il n’avait pas particulièrement l’air de celui qui se soucierait de savoir si elle suivait mais s’il lui parlait – ce dont elle doutait grandement – il lui faudrait pouvoir l’entendre.
Ils avançaient toujours, mais elle ignorait leur destination. L’emmenait-il à un endroit en particulier ou vadrouillait-il sans but précis hormis celui de faire passer le temps imparti en sa compagnie dans les rues, avec – pourquoi pas ? – l’espoir de la perdre dans la foule ? Heureusement pour la photographe, son… partenaire était plutôt grand, donc plus facile à repérer. Mais quoi qu’il en soit, elle n’aimait pas être laissée ainsi dans l’ignorance, elle avait besoin de savoir.
« Où allons-nous ? »
Elle avait accéléré très légèrement, juste de quoi se trouver au même niveau que le brun, bien décidée à lui faire ouvrir la bouche.
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Mer 23 Mar - 11:54
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
Il n’avait pas daigné répondre. Pas même un regard dans sa direction. La photographe ne s’en étonnait même pas, après tout il avait l’attitude exemplaire de l’apathique qui ne s’anime que pour ce qui l’intéresse. Restait maintenant à savoir s’il savait dire autre chose que pénible. Très probablement, mais elle n’était pas certaine d’avoir le plaisir de l’entendre. Un sourire désabusé aurait pu venir étirer les lèvres de la rouquine si elle n’avait pas tant l’habitude de conserver une expression neutre afin de ne pas trahir ses émotions. Sur ce point elle pensait justement avoir trouvé un concurrent de taille, même si ce dernier donnait carrément l’air de ne pas en avoir du tout. Elle avait perdu la première manche en laissant transparaître son étonnement lorsqu’elle l’avait vu arriver dans le hall du commissariat mais elle ne comptait pas se laisser impressionner par sa nonchalance irrévérencieuse. Ni même par cette chose qu’elle ne parvenait pas encore à identifier mais qu’elle percevait enfouie chez ce policier. Lorelei aurait pu se laisser duper par son impassibilité apparente si elle n’avait pas tant eu l’habitude d’observer les gens mais elle ne s’y trompait pas, il cachait quelque chose.
Enfin, un regard. Glacial, empreint d’un désintérêt flagrant. Pourquoi avait-elle demandé à suivre une équipe de police lors d’une intervention déjà ? Ah oui, être au cœur de l’action. Bon, là ça semblait mal parti. Encore plus mal parti que l’étoile ne se voyait absolument pas passer le reste de la journée avec cet individu patibulaire s’il n’ouvrait pas plus la bouche. Et ce serait encore pire si la pluie continuait, voire s’intensifiait. Malheureusement, elle ne pouvait pas laisser tomber, ce serait dire adieu à ses chances de retenter l’expérience une autre fois. Et puis, vu ce qu’elle avait bataillé afin d’obtenir ce droit, ce serait dommage de gâcher l’occasion. Alors plutôt que de soupirer sur son sort, elle se contenta de soutenir son regard en attendant une réponse. Qui ne vint pas. Du moins, pas de sa part car l’instant suivant la radio de l’indifférent communiquait des ordres grésillant. Dans un timing parfait, des cris leur parvinrent en provenance du bâtiment qu’ils longeaient alors.
La réaction de l’homme fut aussi lente qu’immédiate, aussi contradictoire que cela puisse paraître. La Norvégienne, elle, rabattit sa capuche sur sa tête d’un geste vif, consciente qu’elle allait devoir se faire aussi petite que possible et qu’une chevelure flamboyante comme la sienne n’était pas au top de la discrétion. Elle n’eut cependant pas le temps d’attraper son appareil photo, précieusement rangé dans la sacoche qu’elle portait en bandoulière car elle fut occupée à rattraper un blouson de cuir, trop lourd à son goût. Il ne voulait quand même pas qu’elle lui serve de porte-manteau ! Si ? Apparemment… Voilà qui était tout sauf pratique. Encombrant, c’était le mot. Dans un soupir résigné, elle se décida néanmoins à l’enfiler afin de pouvoir utiliser ses deux mains et sortir son propre équipement. Lorsqu’elle releva les yeux sur Jarod qui lui faisait désormais face, l’étoile déglutit avec peine en constatant le changement qui s’était opéré chez lui. L’homme dressé devant elle n’en était plus vraiment un, il était devenu animal. Etait-ce sa posture qui avait changé, son tonus ? Non, il n’y avait pas que ça. Deux perles luisantes d’un sombre halo semblaient vouloir l’écraser de leur splendeur destructrice. La jeune femme ne détourna pas le regard mais s’écarta simplement. Elle était sur son chemin et elle savait d’instinct qu’il n’hésiterait pas à lui passer dessus si elle le gênait.
La bête humaine lui passa devant et elle aperçut le couteau coincée dans sa ceinture. Etait-il vraiment autorisé à porter une arme blanche ? Etrangement, elle trouvait cela beaucoup plus menaçant que s’il avait tenu une arme à feu. Peut-être parce qu’elle l’imaginait capable d’égorger un ennemi sans sourciller. Au moins était-elle du bon côté. Enfin, normalement. Quoiqu’elle n’était plus sûre de rien à cet instant précis. L’être qui se dressait devant-elle n’était plus du tout le même que celui rencontré à peine plus tôt et semblait aussi dangereux qu’imprévisible. Sa nuque, son dos, ses bras, ses jambes, tous ses muscles n’étaient plus que tension. Comme fascinée, elle leva son appareil au niveau de son visage pour capturer ce tableau froid et hostile. Clac. Ce cliché n’avait aucune valeur pour la presse, à moins peut-être de poser le doute sur l’utilisation des armes dans les forces de l’ordre – ce qui n’était pas son but dans l’immédiat – mais rien ne l’empêchait d’allier plaisir et travail. Lorelei ignorait si l’aura dévastatrice qu’il dégageait ressortirait sur les photos, elle ne pourrait en avoir la confirmation qu’en les étudiants plus tard.
Pour le moment, elle restait concentrée sur la scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle emboita le pas du flic, laissant néanmoins une distance de sécurité entre eux et entra à son tour dans la banque. La première salve de cris s’était calmée et la photoreporter en comprit rapidement la raison. Deux hommes armés – mais ils étaient probablement plus nombreux – menaçaient des civils couchés à terre en braquant leurs flingues sur ceux qui n’obéissaient pas assez rapidement. Ils hurlaient en japonais, intimant de ne faire aucun mouvement et d’obéir aux prochains ordres. L’étoile n’avança pas plus, se décalant simplement dans un coin d’ombre, derrière un pilier sur sa droite. Peu de chance qu’on l’ait vu, elle, quand un monstre s’avançait au-devant des ennuis.
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Jeu 24 Mar - 19:23
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
La bête entra en scène. Au moment où les deux braqueurs virent le policier, leur attitude changea radicalement. Là où l’instant d’avant ils savouraient pleinement le contrôle qu’ils avaient sur les pauvres civils pris en otages, celui d’après ils s’agitèrent d’une façon beaucoup plus perturbée. Quoique, le trouble resta encore sous contrôle puisqu’ils surent mettre l’intrus en joue. Ils n’étaient probablement pas des amateurs dans le domaine, à voir leur équipement, mais il y avait autant de chances qu’ils n’aient encore jamais eu à faire à un homme tel que celui qui se tenait face à eux. Clac. Clac. Les déclic de son appareil se perdirent derrière les cris fébriles des japonais ; ou s’il furent entendus, la menace incarnée par le policier les éclipsa. Une photographe curieuse n’était clairement pas la priorité quand un danger de mort personnifié se tenait face à vous.
Malgré la chaleur étouffante que lui procurait le blouson qu’elle avait dû rapidement enfiler avant d’entrer dans la banque, la Norvégienne sentit les poils de ses bras se hérisser alors que la tension devenait presque palpable, oppressante. Personne ne bougeait et pourtant un combat semblait se dérouler sous ses yeux. Elle avait le sentiment que le premier à bouger serait également le vainqueur de la partie. Les deux émeraudes fixées sur le spectacle cillaient à peine, un demi-battement de paupière de temps en temps, de crainte de manquer l’instant fatidique. Lorsqu’il arriva, elle se tenait prête. L’action fut brève. Violente. Sauvage. Assourdissante. Mais parce qu’immortaliser l’éphémère était devenu une seconde nature chez elle, le carnage qui se déroula sous ses yeux ne l’empêcha nullement de faire ce pour quoi elle était venue. Certains clichés seraient probablement flous car tout s’était passé très vite, trop vite, mais peut-être en aurait-elle quelques-uns d’exploitables.
Echec. Et mat. Les deux criminels étaient à terre. Le héros du jour, lui, restait seul debout. Après le chaos sonore, plus aucun bruit ne flottait dans le bâtiment. Et la prise de conscience lui arriva, tardive mais fulgurante, telle une déflagration. Cet homme venait d’en tuer deux autres de sang-froid, en la présence de nombreux témoins, et le voilà qui se tenait immobile au centre de la scène du crime, comme hébété, à peine conscient de ce qui l’entourait.
Stupéfiant. Prodigieux. Avait-elle le droit de penser cela ? Probablement pas, et pourtant… La conscience collective l’aurait trouvé monstrueux, pour Lorelei il était fascinant. Effroyable, également, mais elle ne voyait nulle abomination dans cet être bestial, simplement quelque chose que son esprit ne pouvait expliquer sans songer à lui attribuer un pouvoir digne d’une étoile. En était-il une ? Elle n’aurait pu l’affirmer toutefois, car aussi surnaturelle que s’avérait être cette démonstration de force, elle semblait conserver une nature profondément humaine. La photographe ne savait expliquer cette impression ancrée au fond d’elle.
Elle s’avança, prudente, vers un Jarod toujours statique alors que des murmures commençaient à s’élever en même temps que les clients qui allaient mettre un moment à se remettre de leurs émotions. Elle ne mit pas longtemps à repérer le trou dans sa chemise et en comprit aussitôt l’origine. Aussitôt, elle franchit l’écart qui les séparait encore pour s’occuper de lui, agrippant sa chemise pour le secouer un peu, le faire revenir à la réalité.
Et de l’aider dans la manœuvre en veillant à ne pas le toucher directement par mégarde pour récupérer le tissu et le rouler en boule. Elle ne pouvait cependant pas contrôler les mouvements du flic, elle espérait simplement qu’il n’essaierait pas de l’attraper par la main ou autre geste stupide.
« Allongez-vous. Immédiatement. J’appelle les secours. »
Et ce disant elle sortit son téléphone d’une poche pour composer le numéro d’urgence tandis que de l’autre main, sans ménagement, elle comprima la blessure à l’aide de la chemise pour limiter les saignements qui, elle ne le découvrirait que plus tard, se tarirent rapidement. Le portable coincé entre épaule et oreille, elle n’eut pas à patienter longtemps avant qu’un interlocuteur ne décroche. C’est d’une voix légèrement tremblante qu’elle demanda une ambulance, précisant l’adresse et la raison, le fait également que du renfort policier devait arriver rapidement mais que la menace avait disparu. Du moins s’il n’y en avait pas un troisième pour rappliquer et profiter de la panique qui n’avait pas totalement quitté les civils pour faire un nouveau carnage. Eventualité qu’elle ne précisa pas à haute voix. Les clients n’étaient toutefois pas au centre de ses préoccupations directes et l’agitation, le brouhaha qui flottaient autour d’eux ne lui paraissaient être d’aucune importance. Plutôt que de s’inquiéter d’inconnus en bonne santé physique, elle ancra son regard dans celui du blessé.
« Ils vont arriver, vos collègues ne doivent plus être très loin non plus, n’essayez pas de bouger et restez avec moi, gardez les yeux ouverts. »
Non pas qu’elle ait vraiment l’habitude des situations d’urgence, elle voulait juste s’assurer qu’il ne perde pas conscience. C’était toujours mauvais signe, ça, et avec tout le sang déjà par terre elle avait du mal à estimer les pertes du policier. Des sirènes leur parvinrent de l’extérieur mais Lorelei ne releva pas la tête. Jusqu’à ce qu’elle soit certaine qu’il serait en sécurité, elle ne le lâcherait pas.
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Sam 2 Avr - 0:27
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
Devait-elle s’étonner qu’un homme capable de tuer si facilement se retire une balle sans même grimacer ? La jeune femme n’avait pas su s’opposer à cette poigne qui avait dégagé sa main comme s’il s’était agi d’un simple objet inerte, la force physique lui manquant, aussi n’avait-elle pas pu empêcher le blessé de procéder à cette extraction sanglante. Pour la seconde fois en peu de temps, les traits de son visage avaient trahi sa pensée en se déformant dans une grimace empathique. Si l’homme ne semblait pas souffrir de cette opération, elle-même imaginait suffisamment la douleur pour se sentir mal à sa place.
Ne faisant fi du désintéressement apparent de l’agent Campbell pour son propre état, l’étoile reprit la compression de la plaie dès qu’il se fut réinstallé. Déjà, les sirènes retentissaient dans la rue. Les premiers à arriver furent évidemment les forces de l’ordre dont l’intervention était prévue depuis le début, toutefois les secours ne se firent pas attendre très longtemps. Entourée de flics et de soignants impérieux, elle fut obligée de se relever pour laisser la place à quelqu’un de plus compétent et expliquer la situation de façon plus précise. Elle avait gardé le poing fermé sur le tissu imbibé de sang et de ce fait dévoila la plaie qui… quelle plaie ? La photographe n’était soudainement plus certaine de ce qu’elle avait sous les yeux. Et pourtant… Le regard interloqué du médecin qui l’avait relayée confirmait l’absence de blessure. C’était impossible, elle l’avait vue, elle avait encore la preuve dans la main. Comment expliquer tout ce sang sinon ?
La voix d’un policier lui parvenait mais la Norvégienne n’écoutait pas ce qu’il lui demandait ; elle prêta à peine attention à son interrogatoire sur le déroulement des événements et le pauvre homme ne parvint à lui tirer aucun renseignement. La police n’était plus sa priorité, elle était concentrée sur l’homme à terre et le médecin qui posait d’autres questions en japonais. Elle lui répondait dans la même langue, expliquant ce qu’il s’était passé, étant même obligée de retrouver la balle extraite pour appuyer ses dires. Elle voyait bien qu’il avait du mal à croire à tout cela, mais sa formation l’obligeait à s’assurer que son "patient" allait bien.
La plaie s’était refermée si vite… Comment était-ce possible ? Etait-il une étoile après tout ? Si c’était le cas, son pouvoir ne consisterait finalement pas en une vitesse surhumaine mais plutôt en quelque chose qui relèverait de la régénération rapide. Et qu’en était-il de la résistance à la douleur ? A moins que ce ne soit une toute autre chose et, dans ce cas, elle aimerait bien découvrir ce dont il s’agissait. La curiosité l’emportant, elle se força une place dans l’ambulance malgré les protestations des urgentistes. Son appareil photo resta rangé dans sa sacoche le temps du trajet mais elle comptait bien essayer d’éclaircir le mystère de cet homme.
Malheureusement, une fois arrivés à l’hôpital, elle fut mise à l’écart le temps qu’un médecin examine le flic de manière plus méticuleuse et elle se retrouva une nouvelle fois à poireauter dans une salle d’attente. Et franchement, elle préférait cent fois celle du commissariat. L’atmosphère des urgences à l’hôpital n’était vraiment pas sa tasse de thé, entre les plaintes, les odeurs désagréables, la vision d’êtres en souffrance… Quoiqu’elle aurait pu considérer cette ambiance comme un calme relatif si deux policiers n’avaient pas rappliqué pour s’enquérir de l’état de leur collègue et, très certainement, comprendre un peu mieux ce qu’il s’était passé dans la banque. Ils reconnurent rapidement la rouquine et l’un d’eux – n’était-ce pas celui qui s’était adressé à elle sur le lieu du carnage ? – s’arrêta auprès d’elle pour la questionner de nouveau.
Tout s’était passé si vite… Lorelei ignorait ce qu’elle pouvait dire ou non, de quelle manière elle devait préciser le déroulement de l’opération… Quelque chose en elle lui soufflait de ne pas balancer que les deux braqueurs avaient perdu toute chance de survie à l’instant où l’agent Campbell était entré dans le bâtiment. Mais comment justifier que tout se soit terminé si rapidement, avant même l’arrivée des forces de l’ordre ? Elle pouvait dire que les criminels avaient menacé le policier, ce n’était pas un mensonge, ils l’avaient tenu en joue après tout. Mais est-ce que tuer était acceptable comme défense ? Elle en doutait. Elle en doutait et surtout elle ne voulait pas voir son sujet d’observation lui filer sous le nez à cause d’un témoignage. Alors elle se contenta de bredouiller des explications vagues, assez peu compréhensibles, imitant parfaitement la personne un peu paumée qui ne comprend pas ce qui lui est arrivé. Au moins, cela lui permettait de faire passer le temps en attendant que le blessé soit relâché, ou qu’il lui soit possible d’aller le voir. La journée était loin d’être terminée, hors de question qu’elle abandonne son passe-droit d’observation.
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Mar 12 Avr - 21:06
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
Lorelei aurait pu s’offusquer de l’attitude clairement méprisante de l’infirmier qui était venu la chercher. Pourtant, elle se retint de faire une quelconque remarque, trop heureuse de pouvoir se soustraire à la curiosité du policier. Ce dernier fut invité à attendre son tour, voire même à retourner au poste pour patienter le temps que le patient sorte afin de poursuivre son interrogatoire. Après tout il n’y avait pas de raison qu’il reste hospitalisé très longtemps, il allait bien et il n’y avait jamais suffisamment de lits dans les services. L’étoile se leva sans montrer le moindre sentiment, les traits figés dans une expression neutre. Finie la comédie, elle n’avait plus besoin de simuler l’inquiétude ou l’affolement maintenant qu’elle avait atteint son but. Ne restait plus que son intérêt croissant pour les capacités surhumaines de l’agent qu’elle suivait. La Norvégienne attrapa le blouson de cuir qui lui était resté sur les bras et sa sacoche, puis s’aventura dans les couloirs à la recherche de la bonne chambre.
Trouver le numéro ne fut pas aussi compliqué que prévu. La photographe s’arrêta un instant devant la porte fermée et jeta un coup d’œil dans le couloir. Elle n’avait pas souvent eu l’occasion de pénétrer dans un tel endroit et voulait en profiter pour capturer quelques clichés. Une infirmière se trouvait à quelques mètres de là mais elle entra rapidement dans une pièce – chambre ou infirmerie, quelle importance ? – tandis qu’à l’autre bout, un groupe d’hommes en blouses blanches discutaient en petit comité, l’attention visiblement très focalisés sur le dossier que l’un d’eux tenait. Elle pouvait s’y risquer. D’un geste expert, elle s’arma de son appareil et prit quelques photos des environs en pivotant simplement sur son point d’ancrage. Ce n’était pas le moment pour s’attarder à trouver le meilleur angle, elle ferait avec ce qu’elle avait. Puis elle termina avec le numéro de la chambre gravé sur une plaque en acier aussi froid que l’atmosphère du lieu.
A peine eu-t-elle fait coulisser la porte que son regard tomba sur le "blessé" en pleine séance d’exercice physique. Elle n’était pas certaine que les médecins approuveraient s’ils le voyaient mais elle n’en dit rien. Le flic n’en aurait probablement rien à faire de toute manière. Bon. Il avait au moins le mérite d’être un beau spécimen à observer. Le bruit du déclencheur de son appareil photo suivit sa pensée alors que, pour la première fois depuis leur rencontre, il prenait la peine de s’adresser à elle. Il fallait bien un début à tout. Même si c’était pour s’entendre reprocher une chose pour laquelle elle n’avait aucun remord. Elle avait fait ce qu’elle avait jugé approprié sur le moment, elle ne pouvait pas savoir que sa petite capacité rendait toute intervention extérieure inutile.
La rouquine avança dans la pièce, posa le blouson sur un dossier puis s’assit sur la même chaise pour observer l’homme avec attention.
« Cela doit probablement faire partie des aléas de votre métier. Il me semblait avoir vu vos collègues en uniforme, c’est donc de votre responsabilité si vous étiez en tenue civile. »
Il ne comptait quand même pas sur la photographe pour qu’elle lui rachète une chemise ? Il pourrait toujours se frotter pour ça. Enfin, elle garda cette remarque pour elle-même, elle avait la fâcheuse impression que toute provocation un peu trop insistante pourrait s’avérer dangereuse.
« C’est assez amusant. Même dans les films, les personnes qui se prennent une balle ne cicatrisent pas si vite en général. Vous avez d’autres petits talents cachés comme ça ? »
Elle n’était pas certaine qu’il répondrait, elle voyait déjà comme un miracle qu’il ait formulé une phrase entière pour s’adresser à elle, mais elle tentait le coup. Lorelei avait calculé un temps raisonnable durant lequel elle pourrait essayer d’en apprendre plus sur lui avant que le policier resté en bas – car oui, il avait refusé de quitter les lieux – ne fasse irruption dans la chambre. Cet homme l’intriguait, autrement plus que ses sujets d’observation habituels, et elle ne s’estimerait pas satisfaite tant qu’il n’aurait pas donné de réponse à ses questions.
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Mer 13 Avr - 1:28
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
Lorelei assista à la petite démonstration virile, parade animale, avec un œil de photographe, ne se gênant pas pour capturer quelques clichés au passage. Il n’avait pas l’air de se plaindre, il n’en avait d’ailleurs visiblement rien à faire, alors pourquoi se priver ? Elle se focalisait sur différentes zones de son corps, ignorant volontairement son visage afin de pouvoir éventuellement les poster plus tard sur son propre site internet. Le corps mâle appartenait rarement à ses sujets d’observation – les corps en règle générale, même – mais cela lui permettrait de varier un peu ses publications. Tout comme un peintre aurait pu le faire avec un nu, elle veillait à rendre justice aux proportions de son anatomie en ajustant son cadrage.
La première réponse du policier lui fit relever les yeux de son objectif pour ancrer directement son regard émeraude sur sa personne. Par trop habituée à dissimuler ses émotions, l’étoile ne laissa aucun désarroi marquer son pâle visage mais il le perçut pourtant certainement. Ne venait-il pas de lui révéler son pouls ave autant de naturel que s’il avait parlé de la météo ? Il tombait juste mais elle n’avait pas eu conscience que la réflexion ait pu avoir un tel effet sur son organisme – elle ne se sentait pas particulièrement stressée et l’agacement provoqué par l’insistance de son collègue en bas avait eu le temps de s’estomper, il ne pouvait donc s’agir que de ses élucubrations internes.
Ce qu’il énumérait à son sujet n’était pas de nature à la déranger, rien qui ne soit important à cacher selon elle ; il suffisait d’un peu d’observation pour s’en rendre compte et il s’en était seulement aperçu bien plus rapidement que d’autres. Là où résidait le véritable étonnement était dans sa capacité à donner ce type d’information physiologique. La taille et le poids à la rigueur, il avait le compas dans l’œil et de bonnes notions de morphologie, mais il était humainement impossible de connaître la fréquence cardiaque d’une personne d’un simple regard. Sauf si celle-ci est reliée à un moniteur affichant le nombre, ce qui n’était pas le cas dans la situation présente. Etait-ce son ouïe qui était surdéveloppée, en plus de sa force physique ? Elle devait attendre qu’il termine de parler avant de tirer ses conclusions.
En bref, il énonçait des faits à son sujet mais rien de suffisamment personnel pour l’inquiéter. Certes, elle évitait les contacts, il en ignorait toutefois la raison. Du moins le supposait-elle puisqu’il n’avait pas pris la peine de le mentionner et qu’elle avait cru lire dans ces révélations une volonté d’impressionner. A moins que ce ne soit simplement pour illustrer ses facultés surnaturelles. La Norvégienne avait déposé son appareil sur ses genoux pour l’écouter, prêtant pour une fois plus d’attention à ce qu’elle entendait qu’à ce qu’elle voyait. Un détail attira pourtant son œil – ou plutôt la disparition de ce détail – lorsque le policier enfila son T-shirt. Elle n’y avait pas porté grande importance plus tôt mais elle nota dans un coin de sa tête l’existence d’un étrange tatouage, 44, à la base de sa gorge. Lorelei se doutait qu’il lui serait difficile d’en connaître la signification, l’agent Campbell n’étant pas de ces personnalités qui se confient sur tout et rien, et cette question ne faisait qu’à s’ajouter au mystère que constituait cet homme, mais elle tenait néanmoins à essayer d’en apprendre plus sur ce point. Elle resterait peut-être bredouille, ce n’était pas grave, le plaisir résidait dans l’enquête.
Enfin, il en venait aux points qui comptaient réellement. La façon qu’il avait de se décrire ressemblait plus à l’exposition des caractéristiques d’un produit qu’à autre chose. Évidemment, elle n’était pas… Est-ce qu’il était sérieux ? Des pensées parasites, hein ? Et il lui parlait de ça alors qu’il s’était approché à portée de main, dans un mouvement aussi fluide que rapide pour récupérer son blouson. Il n’y avait pas à s’étonner qu’elle eut un mouvement de recul spontané, à l’opposé de son bras tendu. Cela ne l’empêcha pas de rétorquer avec autant de désinvolture qu’il lui était possible, alors qu’il s’apprêtait déjà à partir.
« Formaté ? Ce sont les logiciels, les robots qu’on formate, vous m’avez pourtant l’air bien fait de chair et d’os. »
Elle cherchait la petite bête. Mais il venait d’être très clair sur sa volonté de ne pas en dire plus, elle allait devoir trouver un autre moyen que les questions directes. En tout cas, la photographe ne ferait aucun commentaire sur ce qu’il avait dit plus tôt sur elle, il n’avait pas besoin de confirmation. La jeune femme hésita un moment, ignorant s’il avait l’autorisation de quitter sa chambre, puis décida que si cela n’avait pas d’importance pour lui, il n’y avait pas de raison que ça en ait pour elle. Il était celui dont l’identité était enregistrée dans le dossier d’hospitalisation après tout.
« Je vous suis. »
Elle se leva et, comme au commencement, calqua son pas sur celui du flic en restant légèrement en retrait, bien plus attentive à ses mouvements cependant, maintenant qu’elle avait pleinement conscience de sa dangerosité potentielle. Ce n’était pas de la peur, uniquement de la prudence. L’étoile ne voulait pas être sur le chemin du fauve s’il lui prenait à nouveau l’envie de vouloir en découdre avec quelqu’un.
« Et votre collègue qui attend en bas, il est comme vous ? »
Elle savait évidemment que non, il n'y avait aucune comparaison possible entre les deux hommes, ils étaient aussi opposés que le jour et la nuit, mais cela l’amènerait peut-être à répondre. Ou bien il l'ignorerait tout simplement.
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Mer 13 Avr - 23:41
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
La photographe ne se vexa même pas de son mutisme. Si elle avait espéré une réponse, elle ne s’était pas non plus bercée d’illusions. Loin d’elle la prétention de dire qu’elle commençait à connaitre le policier car elle ne savait finalement de lui que ce qu’il avait bien voulu dévoiler, soit rien de son mental, mais elle avait bien compris qu’il n’était pas très loquace. Tant pis. Ce n’était pas ça qui lui ferait abandonner la mission qu’elle s’était donnée.
Ce fut autre chose, cependant, qui mit son objectif en péril. L’étoile avait suivi le policier dans le couloir, trop occupée à garder le rythme de sa marche rapide pour s’inquiéter de la direction qu’ils prenaient. Elle le suivait après tout, peu importe où qu’il aille, il avait peut-être quelque chose à régler à l’étage avant de redescendre. Elle ne s’était toutefois pas attendue à se retrouver dehors si rapidement. Ni à ce qu’il fit juste après.
Non ! Stop ! Lorelei ne savait pas dire si à cette distance il pouvait l’entendre mais cette fois son cœur s’était emballé pour de bon. Oh, elle ne s’inquiétait pas pour lui, non, l’homme avait prouvé plus tôt qu’il était du genre résistant. Il venait littéralement de lui filer sous le nez et sa tachycardie n’était pas liée à la crainte, seulement à la colère impuissante qui venait de la saisir à l’instant où il avait sauté par-dessus la rambarde. Cela ne faisait vraiment pas partie du plan et maintenant elle se retrouvait comme une conne, le cerveau en ébullition pour imaginer une solution à cette désertion.
Non seulement elle venait de se faire lâcher par le binôme qui lui avait été attribué pour la journée mais en plus elle avait perdu le sujet d’observation qu’il constituait. Ce n’était plus tant ce qu’il faisait qui l’intéressait mais bien sa personne, ce qu’il était. Et ça, même en retournant au poste de police pour essayer d’obtenir un autre binôme puisque le sien l’avait lâchement abandonnée, elle n’aurait plus l’occasion de l’approfondir. Et ça, elle ne l’envisageait tout simplement pas. Alors, avec le très mince espoir de le trouver en bas à l’attendre sagement, la rouquine jeta un coup d’œil par-dessus le parapet.
Ouf. Il avait attendu. Néanmoins la consolation était maigre, le voilà qui lui faisait signe de l’imiter à présent. Lui faisait-elle confiance ? Etrangement, oui. Assurément, non. Elle était incapable de le dire. Pourtant une décision s’imposait et il n’y aurait pas de retour arrière possible. Il avait affirmé être fait pour obéir, elle pouvait toujours lui ordonner de l’attendre le temps qu’elle trouve un moyen moins casse-cou de le rejoindre… Non, cette solution lui paraissait un peu trop optimiste ; elle doutait qu’il soit aussi discipliné avec elle qu’avec ses supérieurs. Elle pouvait également le laisser partir seul et s’en retourner bredouille au commissariat mais, comme dit plus tôt, cette solution n’était pas envisageable. Enfin, elle pouvait prendre son courage à deux mains. Et sauter.
Son esprit d’analyse lui permit de faire son choix relativement rapidement et il ne s’écoula pas dix secondes entre le moment où elle passa la tête par-dessus la balustrade et celui où elle l’enjamba. Au diable la prudence. Si l’Etoile Divine l’avait voulue morte en ce jour, elle aurait tout aussi bien pu lui envoyer une balle perdue plus tôt dans la matinée. Et, c’était peut-être fou de sa part, mais elle comptait sur ce Jarod Campbell pour ne pas la laisser s’écraser au sol. Elle sauta.
Une plainte lui échappa lorsqu’elle entra en contact avec les mains qui amortirent sa chute. Celle-ci avait été rapide, elle n’avait même pas eu le temps de regretter son action. Elle ne s’en sortait pas trop mal malgré la promesse d’hématomes futurs. Certes, ses genoux avaient souffert de l’opération mais elle n’avait rien de cassé. Quand elle fut libre de s’écarter de lui, la Norvégienne dévisagea le flic d’un regard glacial, lourd de reproches, ne manifestant aucun trouble à fixer ainsi les deux perles à l’azur éclatant.
« … »
Lassitude mentale. A quoi bon exprimer ces reproches à haute voix ? Il les balaierait d’un revers de main en lui tournant le dos pour continuer sa route. Sa colère avait disparu, remplacée par le soulagement de pouvoir garder un œil sur lui.
« Qu’est-ce que vous comptez faire, maintenant, puisque vous n’avez pas l’air de tenir à retrouver vos collègues ? Je n’y connais peut-être pas grand-chose mais je doute qu’on vous contacte pour sauver la ville si vous êtes attendu à propos de ce qu’il s’est passé lors du braquage. »
Seule la pensée que l’autre policier se retrouverait aussi bête qu’elle un peu plus tôt lorsqu’il découvrirait la chambre vide parvint à lui faire envisager un point positif à cette situation.
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Ven 15 Avr - 17:52
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
Le temps s’était figé. Telle était l’impression vécue, saisissante et déconcertante. Sa main venait de saisir celle du policier, son bras tendu devant elle dans un élan absurde, déraisonnable. Désespéré. C’était le cri muet de son corps dans une situation qu’elle ne pouvait contrôler. Que comptait-elle faire ainsi ? Qu’espérait-elle empêcher ? Elle n’avait aucune emprise sur le destin. Pourtant. Pourtant… Il restait l’espoir. Celui de ne pas voir une nouvelle vie disparaître, flamme soufflée par un être trop fort, pas tout à fait humain peut-être. Celui d’épargner une autre âme liée à la première. Celui d’endiguer la bestialité, enfin.
Pulsion irréfléchie, son acte pouvait signer sa perte, se retourner contre elle. L'agent Campbell était dangereux. Elle le savait. C’était même plus que ça, beaucoup plus. Incontrôlable, aussi. Imprévisible. Alors pourquoi avoir oublié l’égoïsme qui régissait son mode de pensée ? L’étoile était incapable de répondre à cette question ; l’instinct de survie avait cédé à quelque chose de moins primitif, de plus… humain.
Si seulement elle avait pu le voir venir. Enfin, avec des si… Le passé était inscrit à jamais dans le fil de leurs vies, il était inutile de revenir dessus. Inutile de se pencher sur cette fascination singulière, malsaine même, pour cet homme qui l’avait poussée à le suivre malgré l’avertissement sanguinaire. Inutile de chercher à expliquer de manière logique sa présence ici.
La photographe avait simplement emboité le pas au flic lorsqu’il avait commencé à s’éloigner de l’hôpital. En réalité, c’était surtout pour se donner le temps de réfléchir à ce qu’elle-même allait faire par la suite. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il déclare sans ambages rentrer chez lui et se reposer. Il aurait pu la prévenir plus tôt, avant qu’elle ne saute du balcon par exemple… Non. Ça, c’était envisager les choses selon son propre mode de pensée, évidemment que le policier se fichait pas mal de son cas. Quoique, si c’était vraiment le cas, il serait même parti sans prendre la peine de l’attendre. Mais il lui fallait malgré tout le temps d’encaisser la nouvelle et penser aux choix qui lui restaient pour l’après-midi qui ne tarderait pas à poindre.
Voilà peut-être la raison de son manque de discernement dans la situation actuelle. Plongée dans sa réflexion, Lorelei n’avait pas prêté attention à l’environnement. Elle eut néanmoins le temps de s’arrêter avant de rentrer dans le Britannique, puis ce fut l’affolement. Et, sans qu’elle ait l’impression de contrôler sa main, celle-ci partit à la rencontre de celle du bourreau.
L’étoile n’avait jamais compris ce qu’il se passait à ce moment-là. Au fil du temps, elle avait appris à reconnaitre la sensation discrète qui prenait possession d’elle lorsqu’elle utilisait son pouvoir. Pour ce qui était des autres… On lui avait bien parlé d’un flou, d’un moment d’incertitude où la pensée hésitait entre rêve et réalité. Ses victimes se retrouvaient confuses, déstabilisées. Elles ne se souvenaient plus de ce qu’il venait de se passer durant leur dernière heure d’existence et, pourtant, elles ne se rendaient pas compte de ce vide. Il y avait juste ce doute, cet étonnement sur ce qu’elles étaient en train de faire à ce moment là puisque, bien souvent, elle n’avait aucun rapport avec la dernière dont ils pouvaient se souvenir. C’était sur ce point qu’elle comptait, l’unique raison qui avait motivé son geste fou. Insensée, elle devait certainement l’être pour oser une telle chose. Un geste désespéré puisqu’elle n’avait aucune chance de le retenir s’il voulait attraper son arme, bouger le bras. Elle avait juste besoin du contact. Une pression, un effleurement, qu’importe. Elle l’avait touché et avait souhaité le voir oublier. C’était suffisant.
Quant à la suite… Lorelei relâcha le brun et ramena sa main contre sa poitrine, comme si cela allait pouvoir empêcher son cœur de marteler à l’intérieur. Elle avait l’impression qu’il allait s’envoler et ne cherchait qu’à le retenir. Elle se décala d’un pas pour mieux voir l’individu qui leur faisait face. Lui avait-elle crié ou intimé de partir ? Elle ne s’en était pas rendu compte. Quoi qu’il en soit, il venait de relâcher le col de Jarod et commença lentement – trop lentement – à reculer, une expression interdite sur le visage. Elle-même ne bougea pas, campée à côté du policier, essayant en vain de canaliser la peur qui lui nouait les entrailles. Car oui, cette fois c’était bien la crainte qui habitait son être, et plus que jamais elle se sentait fragile. Ephémère.
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Mar 19 Avr - 1:24
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
Cette sensation de brûlure qui commençait à se propager dans sa main… insupportable. Le contact direct la révulsait, c’était devenu contre-nature pour elle. La chaleur d’une peau contre la sienne n’était rien de plus qu’un tison ardent qui venait dévorer sa chair, un feu angoissant qui consumait sa paume. C’était idiot, et pourtant elle ne pouvait rien contre cela. Le mal était là, elle ne savait s’en défaire. Son regard aurait dû être seul souverain sur ce corps imposteur. Une bête cruelle se dissimulait sous le cuir humain, ne sommeillant que d’un œil dans l’attente du moment propice pour faire surface.
Elle se méfiait de lui, mais pas de la même façon dont elle pouvait se méfier des autres. Pas pour les mêmes raisons. Son instabilité le rendait dangereux, certes, mais en dehors de ce point elle n’avait pas à craindre de sa part une curiosité indiscrète. Elle-même portait un regard inquisiteur sur le monde et ses habitants, et pourtant elle ne supportait pas que l’on s’intéresse trop à elle. Avec lui, pas de risque apparemment. C’était pour cela que la rouquine continuait à le suivre malgré ce qu’elle avait vu plus tôt dans la matinée ; il ne cherchait pas d’explication à son manège et elle n’avait donc pas besoin de se remettre en question face à cela.
Lorsqu’elle leva le regard vers Jarod, la peur hantait encore le sien alors que celui du policier, glacial, ne semblait être que venin et mépris. Elle le soutint cependant, au moins le temps de lui répondre. Oui, l’effroi récent faisait encore battre son cœur, mais son poing serré s’était relâché et avait quitté sa poitrine. La brûlure se transformait progressivement en fourmillement et elle pouvait de nouveau se concentrer sur autre chose que cette sensation détestable.
On fait quoi ? Maintenant ? Voilà qu’elle se trouvait à court d’idées. A dire vrai, elle n’avait pas prévu de pouvoir mener la danse puisque son rôle était l’observation. Cependant, elle pouvait comprendre que le flic soit un peu perdu, avec ce qu’elle venait de lui faire subir, même s’il ne le manifestait pas. La jeune femme s’était attendue à ce qu’il cherche à se venger, elle se trouvait toujours sous le choc de l’émotion, l’improvisation n’était pas son point fort sur l’instant. Elle guettait le piège. Quand déciderait-il qu’il devait punir son intervention ? Quand redeviendrait-il ce monstre sanguinaire qui n’aspirait qu’à l’anéantissement de ses victimes impuissantes ? Là était la véritable question, et non pas de savoir en quoi consisterait le programme pour le reste de la journée.
« Je… Je ne sais pas. Il est déjà midi passé. C’est moi qui suis censée vous suivre pour la journée et j’ignore de quoi elle se compose pour la suite. Il faut… peut-être retourner au commissariat ? »
La Norvégienne avait terminé sa proposition dans un murmure. Elle savait ce que signifierait pour elle ce retour, soit la fin de son observation. Ou du moins en était-elle persuadée. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, elle n’en avait pas envie. Sa curiosité était loin d’être assouvie. Elle savait que l’image de ce tueur la hanterait pendant plusieurs jours encore, alors même qu’elle ignorait toujours autant de lui. Les informations qu’il avait daigné lâcher dans la chambre d’hôpital n’étaient pas suffisantes à son goût et elle ne parvenait pas à trouver la meilleure façon d’aborder la chose. La menace planait toujours, la part d’ombre qui habitait le brun ne demandait probablement qu’à refaire surface et la photographe préférait éviter de provoquer son retour.
Son ventre gargouillant la rappela à l’ordre et Lorelei commença à partir en jetant un coup d’œil par-dessus son épaule pour vérifier si le policier la suivait bien. Elle n’aimait pas le savoir dans son dos, mais il fallait bien se bouger de là. Pour justifier cette surveillance – il ne serait pas dupe, elle en était sûre – elle reprit la parole en cherchant de nouveau à glaner des informations à son sujet.
« Est-ce que vous sortez souvent seul lorsque vous travaillez ? »
Après avoir eu un aperçu de ce dont cet homme était capable, elle s’étonnait que ses supérieurs lui laissent une telle liberté d’action. Il était incontrôlable, l’étoile n’arrivait d’ailleurs toujours pas à croire qu’elle ait réussi à le stopper dans son élan, alors comment pouvaient-ils lui permettre d’évoluer ainsi en ville, au risque de blesser des civils ?
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Sam 23 Avr - 18:32
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
Une question revenait en boucle dans son esprit, éternelle, une ritournelle qu’elle ne parvenait pas à chasser. Une question s’insinuait dans son être à chaque fois qu’elle usait de ce pouvoir, pérenne, une rengaine qui ne quittait plus sa tête. Une question accaparait ses pensées, infinie, une litanie qui n’avait de cesse de l’obséder. Devait-elle lui avouer ? Devait-elle tout lui dire, lui expliquer ce qu’il s’était passé ? Devait-elle lui rappeler la bête qu’il était devenu, la faute qu’il l’avait forcée à commettre ? Une faute, oui, l’étoile en était persuadée. De quelle autre façon qualifier le fait de voler une partie de vie à quelqu’un ? Certes, si la situation venait à se reproduire, elle referait exactement la même chose car elle savait que la vie d’un innocent – stupide, oui, mais innocent malgré tout – était en jeu car, si Lorelei ne se voulait pas justicière, elle ne pouvait tout simplement pas laisser une telle chose se dérouler sous ses yeux sans réagir.
Alors la question demeurait, perpétuelle, bourdonnant dans son âme en attendant d’obtenir réponse satisfaisante. Que se passerait-il si elle lui racontait ? Se mettrait-il en colère ? Redeviendrait-il ce monstre qu’elle avait vu s’éveiller en un battement de cils ? La meilleure solution restait sûrement d’attendre qu’il mentionne de lui-même cette amnésie, s’il le faisait un jour. Pour le moment, le policier ne semblait pas vouloir aborder le sujet. Se rendait-il même compte de ce vide dans sa mémoire ? Elle ne pouvait pas en être sûre mais… probablement. Sa décision était prise. Elle ne dirait rien tant qu’il ferait de même.
La précision sur ses tournées habituelles la rassura légèrement. Au moins n’était-il pas une habitude de le laisser errer seul lorsqu’il était en fonction. Elle ne comprenait cependant toujours pas qu’on lui ait affecté une personne telle que lui pour cette journée. Avait-on voulu se débarrasser d’elle ? Non, c’était stupide de penser ça, complètement stupide. Mais n’empêche…
Le rapprochement soudain de l’agent Campbell suffit à la faire changer de direction et entrer dans une boulangerie avant même de comprendre ce qu’il lui arrivait. La peur qui s’estompait peu à peu fit place à l’étonnement mais elle ne pipa mot. Dans la boutique, la délicieuse odeur du pain lui serra le ventre, aiguisant sa faim qui se faisait déjà tenace. En comprenant dans sa commande qu’il achetait à manger pour eux deux, la photographe ferma les yeux pour profiter un peu plus des arômes délectables qui les enveloppaient. Elle ne connaissait pas cette boulangerie mais il ne faisait aucun doute qu’elle y reviendrait un jour ou l’autre pour goûter ces pâtisseries qui lui avaient fait de l’œil au premier regard posé dessus.
Un miaulement la fit revenir à la réalité et elle rouvrit les yeux sur… du vide. Non, Jarod était toujours là, simplement accroupi près d’un chat pour le caresser. C’était… attendrissant ? Le mot n’était peut-être pas tout à fait exact, mais du moins était-elle perturbée de le voir ainsi, dans une sorte de position de faiblesse par rapport à ce qu’elle avait pu voir auparavant. La surprise et un sursaut de retenue l’empêchèrent de sortir son appareil photo pour capturer ce moment de tendresse. La Norvégienne lui avait déjà suffisamment volé comme ça, elle ne s’autorisait pas à lui arracher cet instant qui n’aurait dû appartenir qu’à ces trois-là. Le flic, le chat, la boulangère. Rares étaient les fois où la jeune femme se sentait de trop car elle avait l’habitude de se trouver partout, n’importe quand et avec n’importe qui, mais cette fois en faisait partie.
Puis il se redressa, le chaton disparu et le charme fut rompu. La douceur sur son visage s’estompa et, pourtant, pas un seul instant Lorelei ne regretta de n’avoir pas de souvenir permanent de son expression quelques secondes plus tôt. Elle sortit en même temps que lui après avoir salué la commerçante et attrapa ce qu’il lui tendait.
« Merci. »
Elle n’avait pas espéré qu’il lui offre le déjeuner, mais puisque c’était fait… D’un seul coup, la machine à tuer avait disparu au profit d’un homme tout ce qu’il y avait de plus normal. Il était installé là, près d’elle, à manger comme si de rien n’était, comme s’il était tout à fait naturel de se mettre en appétit en ôtant la vie de deux personnes, quatre de façon involontaire… La rouquine l’observa un long moment de ses grands yeux verts avant de se rendre compte de son attitude et de s’intéresser enfin à ce qu’elle tenait entre les mains depuis peu. Elle préféra rester debout à côté de lui et garder une certaine distance, adossée au mur, pour planter ses dents dans le pain croustillant. Le sandwich était vraiment bienvenu après le tumulte de cette matinée pour le moins mouvementée.
La méfiance de l’étoile à l’égard du policier semblait avoir avait disparu. Se laissait-elle berner par cette apparente placidité ? Etait-elle simplement soulagée de cette accalmie ? La crainte avait disparu mais la vigilance demeurait, discrète.
« Et que faites-vous quand vous n’êtes pas en patrouille ? »
Elle ne devait pas oublier son objectif premier et, si la carte-mémoire de son appareil était déjà suffisamment rempli pour trouver la photo intéressante qui accompagnerait l’article sur le braquage, elle désirait néanmoins en apprendre un peu plus sur son métier. Avec un peu de chance, il se dévoilerait peut-être un peu plus.
Lorsque les casse-croûte seraient terminés, ils pourraient reprendre leur route, probablement vers le commissariat.
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Sam 23 Avr - 22:12
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
Une pause. Elle levait un regard interrogatif vers l’homme qui venait de se confier. Qu’est-ce que… ? Oh. Il avait compris sa question dans ce sens. Ce n’était pas voulu de sa part, mais la méprise était bienvenue. Là où elle avait voulu parler de ses autres tâches dans son boulot, il avait pris l’interrogation sur le plan personnel ; ce n’était pas plus mal. Une porte s’ouvrait sans qu’elle ait eu besoin de pousser trop fort dessus, c’était plaisant, l’étoile espérait juste qu’elle ne se claquerait pas trop rapidement sur son nez.
La rouquine songeait à la meilleure manière de continuer ce début de conversation sans le brusquer tout en mâchant lentement une bouchée de son sandwich. La faim se calmait doucement, elle ne tiraillait plus douloureusement son estomac. Cette petite pause repas était vraiment arrivée à temps. La photographe suivit la boule de papier froissé du regard jusqu’à la poubelle ; le panier réussit ne la surprit pas, l’inverse aurait pu. Il l’attendait désormais mais elle ne se pressa pas pour autant. Elle avait l’impression que la dernière bouchée signerait la fin de cette sorte de trêve comportementale. Arriva malgré tout le moment où elle dut à son tour jeter l’emballage papier – pour sa part en prévoyant de faire un détour jusqu’à la poubelle sur leur chemin.
« Moi ? Je… Je m’occupe de mon chat. Et je fais toujours de la photo, mais pour mon plaisir, je choisis mes sujets et j’en profite pour découvrir la ville toujours un peu plus. »
La question l’avait prise au dépourvu, elle avait répondu sans réfléchir, sans chercher à se cacher derrière une phrase évasive. Et apparemment, elle n’était pas la seule à être surprise, à voir la réaction du brun juste après avoir parlé. Et le ton utilisé, totalement différent de la voix neutre et distante qu’elle avait pu entendre plus tôt… C’était vraiment étrange. Ne venait-il pas d’être… aimable ? L’homme dont elle avait fait la connaissance en début de journée n’avait pourtant pas l’air de celui qui fait la conversation pour se rendre agréable. Que venait-il de se passer à l’instant ? Lorelei était un peu perdue, toutefois il ne lui fallut pas si longtemps que ça pour faire revenir la discussion sur lui.
« Ces animaux, tu les garde chez toi ? »
S’il les recueillait vraiment, son logement devait être un véritable zoo… Mais là n’était pas la question, s’il aimait vraiment les animaux il en parlerait peut-être encore un peu, le but était surtout de l’amener à continuer la conversation.
Il s’était arrêté et elle l’imita avec un peu de retard, la forçant à se retourner pour lui faire face. Son regard se porta aussitôt sur ses lèvres qu’il malmenait. Geste bien trop humain pour cet homme, quelque chose clochait. Elle fit un pas dans sa direction.
« Ça ne va pas ? »
Etait-il si peu naturel chez lui d’agir comme un individu normal qu’il en devenait déconcerté ? Car c’était vraiment une impression de confusion qu’il donnait. L’amnésie partielle était peut-être en cause, pourtant l’étoile n’avait pas l’impression que leur échange ait pu faire remonter des souvenirs récents. Ce flic était vraiment un mystère qu’elle aimerait élucider, cependant ce ne serait pas une mince affaire. Pour le moment, elle devait essayer de comprendre ce revirement de situation, cette modification de comportement passé de l’indifférence à un certain intérêt. Etait-il réel ou se moquait-il d’elle ? Voilà le point à éclaircir.
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS] Dim 8 Mai - 12:58
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Lorelei Solberg
Messages : 269 Date d'inscription : 07/03/2016 Avatar : Robin Soloviev ~ Fisheye Placebo (Yuumei) Disponibilité : Disponible Post-it :
La peur. C’était l’expression fugace qu’elle avait deviné sur son visage avant qu’il ne dissimule ça derrière un sourire. La mimique ne semblait pas naturelle ; Lorelei s’était presque habituée à son regard froid voire menaçant, et voilà qu’il se mettait à afficher un air qui ne collait absolument pas au personnage. Elle ne comprenait plus. Ni la raison de sa crainte – son sursaut n’avait pas échappé à son regard affuté – ni cette façon de s’excuser. Elle s’était plutôt attendue à s’entendre envoyer paître sans autre forme de procès. L’étoile n’eut cependant pas la possibilité d’enquêter plus sur son changement d’attitude car le policier reprit sa marche et resta silencieux jusqu’à leur arrivée au commissariat.
La photographe avait observé le flic tout le long du trajet et avait constaté son retour à l’indifférence inexpressive. Il y avait forcément une raison à son précédent changement de comportement, mais elle dû se résoudre à l’idée qu’elle ne la connaitrait pas. C’était dommage, elle aurait vraiment aimé pouvoir explorer son côté… humain. Lorsqu’ils entrèrent dans le bâtiment, la rouquine savait déjà que sa journée d’observation était terminée, aussi ne s’étonna-t-elle pas de voir l’homme s’éloigner direction, probablement, de son bureau. Elle aurait très bien pu le laisser rentrer seul, bifurquer n peu plus tôt au coin d’une rue ; seul le désir de voir si l’agent Campbell pouvait montrer une autre facette de sa personnalité l’avait poussée à le suivre jusqu’au bout. Apparemment non. Enfin, devait-elle s’en étonner ? Elle avait déjà eu droit à une petite panoplie de personnages différents habitant un même corps, de quoi se plaignait-elle ? Certes, elle était loin d’avoir une connaissance poussée de chacun d’entre eux, mais même pour un seul d’entre eux une matinée n’aurait pas suffi.
Après que Jarod eut disparu dans les escaliers, Lorelei sortit rapidement du commissariat avant d’être ennuyée par un quelconque policier. Sa journée était loin d’être terminée et il était hors de question qu’elle perde du temps et s’amuse à faire un retour de ce qui s’était passé. Du moins pas ici, pas à eux. Elle allait rentrer chez elle et continuer son travail. La Norvégienne allait devoir faire le tri dans toutes les photos prises ce jour, entre celles réalisées pour son propre compte, celles exploitables pour la presse, celles complètements loupées – il y en avait toujours dans le tas. Un article sur la police Hoshikamienne avait de grandes chances de se vendre, restait encore à déterminer ce qui y serait véritablement mentionné… Elle allait cependant devoir se décider rapidement sur le contenu exact de l’article car il ne faisait aucun doute que le braquage de la banque ferait partie des grands titres du prochain tirage.
Le lendemain, les lecteurs de quotidiens pourraient trouver dans les premières pages un article relatant rapidement les événements de la veille, exposant le bilan en termes de morts et blessés. Accompagné d’une photo du braquage – lorsque les deux criminels étaient encore bien vivants – le texte serait de nature à faire s’interroger les lecteurs sur la nature de cette police dont les agents se disaient être les protecteurs des citoyens. La sécurité était essentielle, mais que devenait-elle lorsqu’un homme était capable de s’occuper seul de criminels armés. Qui se cachait donc dans les rangs des policiers ? Etait-ce un événement isolé ou tendrait-il à se reproduire ?
Le début des ennuis...
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Sujet: Re: A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS]
A slayer of kin who covets all thing. |Jarod| [CLOS]