KYOU • • fragile creature please handle with care

couleur des yeux — rouges ; couleur des cheveux — blanche ; taille — un mètre soixante et un ; poids — un cinquantaine de kilos ; tatouages ou piercings — un code barre tatoué sous son œil gauche. ne posez pas de questions  ; cicatrices — quelques-unes à cause d’opérations qu’il a subit ; style vestimentaire — il porte de tout, tant que c’est coloré. Kyou déteste le terne, genre, vraiment. Mention spéciale au fait qu’il porte pratiquement tout le temps une écharpe, même en été.

(Vous pouvez écrire sous forme de paragraphe si vous préférez.)(ahahah lol)

Nom du pouvoir — assis couché pas bouger (idk c’est nul vous m’avez prise de court)
Description du pouvoir — si le bébé kyou te colle sur la tronche une feuille avec une action écrite dessus, tu discutes pas, tu l’exécutes. A moins que l’action soit de discuter, dans quel cas tu discutes, enfin tu vois le principe.

nota bene (parce que je suis pas folle, je sais que c’est overcheaté comme pouvoir).
• Il ne peut qu’écrire avec des stylos ou feutres à encre noire, bleue ou rouge.  Les autres ne fonctionne pas et le vert retourne l'action contre lui, on sait pas pourquoi. Tout type de feuille fait l'affaire.
• Il doit s’agir d’une action réversible et humainement réalisable.
Exemple de réversible : « fais dodo » est une action réversible, puisque la personne peut se réveiller. « meurt » n’est pas une action réversible, puisqu’une personne ne peut pas revivre, elle est donc irréalisable par le pouvoir de kyou.
Exemple d’humainement réalisable : « assis » est humainement réalisable. « respire sous l’eau » ne l’est pas (à moins d’avoir un tuba mais c’est autre chose là).
side note divulguer un secret est considéré comme irréversible.
• Il doit coller la feuille sur le front de sa victime, avec du scotch. Donc non, pas d’attaque par derrière possible pour lui.
• La « victime » ne peut pas retirer d’elle-même la feuille, mais une tiers personne (y compris kyou) le peut. Dans le cas où personne ne libère la « victime », le feuille tombe d’elle-même au bout de cinq minutes.
• Une feuillée tombée ou retirée n’est plus jamais réutilisable pour le pouvoir du Kyou. Mais on peut toujours dessiner ou écrire des trucs au verso, donc c’est pas trop du gaspillage quand même.
• S'il peut imposer la discussion, il n'a aucun pouvoir sur le sujet de celle-ci, de se trouve souvent être la première chose que la victime voit, entend ou ressent après s'être retrouvé avec la feuille scotchée sur le front.
• La victime doit parler la langue dans laquelle est écrite l’action, sinon celle-ci se retourne contre Kyou.

Kyou est fragile. Littéralement. Ce n’est pas juste une façon de parler. Son albinisme le rend extrêmement photosensible (dix minutes au soleil pour un Kyou bien cuit, six minutes pour un saignant et quatre pour un bleu) et l’empêche de bien voir, surtout à l’extérieur. Ne lui en voulez donc pas s’il ne retire pas ses lunettes de soleil pour vous parler, ce n’est pas par manque de respect mais pour sauver ses petits yeux. Son système immunitaire est défaillant. Pas totalement, mais il reste extrêmement faible. Ce qui signifie qu’il se choppe tout et qu’un simple rhume pour le clouer au lit plusieurs jours car son petit corps frêle n’arrive pas à le combattre efficacement. Et pour finir, il est diabétique. Et pas un petit diabète gentil, non, le gros diabète, qui lui demande d’avoir un régime très, très stricte et des soins réguliers. Sinon c’est le décès. Ni plus ni moins.

Mais Kyou déteste que l’on s’apitoie sur son sort. Il est conscient de sa situation, qu’il déteste, et il n’a pas besoin de petites personnes qui lui tournent autour comme s’il était une bête de foire. Si vous lui posez des questions sur son état, il se contentera de vous répondre par un glacial « Je vais bien », même si c’est loin d’être la vérité. Il ne supporte pas se savoir faible et par conséquent inutile (d’après lui-même), et refuse toute forme d’aide qu’on essaie de lui apporter, trouvant que c’est le pire niveau de faiblesse qu’il pourrait atteindre.

Kyou essaie de vivre sa vie comme les autres. Même si ce n’est pas toujours simple, il essaie toujours de suivre ses amis, de faire comme les autres personnes de son âge. En général, connaissant bien ses limites et ne souhaitant pas décéder tout de suite, il fait en sorte de rester dans le physiquement possible, même si ça ne l’empêche pas d’essayer parfois de pousser un peu plus loin ses ressources. Un peu.

Plus que tout, Kyou aime s’amuser, et dieu sait que son pouvoir est drôlement amusant drôlement - drôle - amusant - vous avez compris. Il garde presque toujours des bouts de feuilles sur lui, parfois blanches parfois déjà griffonnées d’actions les plus courantes. Il aime bien, de temps en temps, marcher dans la rue et planter une feuille sur le front d’un parfait inconnu, puis s’enfuir et regarder ledit inconnu s’asseoir par terre au milieu du trottoir. Pour lui, c’est un peu comme s’amuser à sonner à des portes avant de détaler, en légèrement plus fun tout de même.

Le problème principal avec lui, c’est que Kyou ne voit le mal nulle part. Il faut qu’il attende d’être brisé à quatre vingt dix pour cent pour se rendre compte que, probablement, une certaine personne de son entourage ne lui veut pas que du bien. Mais, toujours victime de son espèce de fierté et ayant du mal à exprimer ses ressentis, il n’ira jamais chercher de l’aide par lui-même. Le pauvre petit est totalement manipulable, et quelqu’un de mal intentionné n’aura aucun mal à lui marcher dessus, à le piétiner et à l’écraser ; tout ça sans jamais voir un seul geste de rébellion.

Mais qui voudrait lui faire du mal ? Kyou est une boule d’amour et de douceur. Il a été élevé dans l’amour, et on lui a appris que c’était une bonne chose, que c’était ce qu’il fallait offrir à ses pairs et que c’était tout ce qu’il y avait de plus important au monde. Naïf comme il est, il a pris cela au pied de la lettre, et tout ce qu’il veut, c’est aimer les gens. C’est le genre à toujours donner et redonner une chance à quelqu’un, même si ce quelqu’un lui a déjà fait du mal auparavant. Il croit dur comme fer que chaque personne a du bon en lui, qu’il faut juste le faire ressortir, et qu’ensuite ce sera papillons et petites fleurs partout.

Ce qui fait que, même si Kyou sait que le crépuscule sont les méchants du coin, il est persuadé qu’ils ont une bonne raison tout à fait valable de se battre pour les valeurs qu’ils défendent. Non pas qu’il soit tout à fait d’accord avec leurs agissements, ni qu’il ne soit pas sacrément effrayé par ces individus (surtout quand il voit leurs photos à la télévision, de bonnes têtes de fou furieux, se dit-il), mais il est sûr que s’il venait à débattre avec l’un d’entre eux, il trouverait leurs raisons tout à fait valables, bien que différent de son point de vue personnel.

Le vice principal de Kyou, c’est la jalousie. Car Kyou est jaloux des autres étoiles. Il est jaloux et les admire en même temps. La plupart sont tout ce qu’il n’est pas ; imposantes, fortes, charismatiques, et surtout, en bonne santé. Il donnerait n’importe quoi pour être comme ça, mais il ne sera jamais, alors il peut juste regarder les autres l’être. « Ta différence fait ta force » lui disait Mme Arakawa, lorsqu’il avait des crises d’insécurité, mais pour le coup, il aurait préféré une différence qui, réellement, le rendait plus fort.

Et puis, Kyou est très émotionnel. Dans le sens qu’il a la larme facile et qu’il se laisse souvent emporter par ses émotions. Il pleure pour un oui et pour non ; que ce soit par tristesse, parce qu’il a eu peur de quelque chose, parce qu’il est frustré, parce qu’il se cogne quelque part ou parce qu’il a oublié d’éteindre la lumière de sa chambre avant de s’enrouler dans sa couette. C’est une réaction à la limite de l’incontrôlable, bien que ce soit rarement de gros sanglots mais plutôt des larmes qui glissent silencieusement sur ses joues. C’est un fait sur sa personne qui l’énerve plus que tout, déjà qu’il ne respire pas la virilité, disons que cela n’arrange aucunement son cas.

Pour finir, il est bon de savoir que Kyou c’est le kid à qui il arrive toujours des conneries. Vraiment. Il est l’incarnation humanoïde de la loi de Murphy. Il enchaîne les coups de pas de chance, même s’il s’agit rarement de choses graves, cela le met juste souvent dans des situations relativement… gênantes. En gros, la personne dont le serveur de McDo a oublié de mettre le sandwhich dans le sac, c’est Kyou non pas qu'il puisse réellement aller se faire un McDo, mais c'étai pour l'illustration, quoi. La personne qui marche à côté d’une flaque au moment où une voiture passe à toute vitesse, c’est Kyou. Celui qui oublie sa trousse un jour d’examen… eh bien oui, c’est encore Kyou. Ce genre de choses, c’est toujours Kyou.

C’est un peu comme s’il était maudit, tout compte fait.
La Malédiction du Kyou Céleste, bientôt sur vos écrans !

Le premier souvenir concret que Kyou possède, c’est d’avoir traversé les branches d’un cerisier en fleurs avant de s’être écrasé avec toute la violence du monde sur du gravier, au pied d’une pauvre dame qui étendait son linge sans avoir rien demandé à personne. Premier jour sur Terre et déjà le nez cassé.

Tout ce qu’il s’est passé avant cela se définit plus comme une mémoire sensorielle, un drôle de sentiment qui l’envahit quand il essaie de se souvenir de son état d’astre, mais rien, aucune image, aucun son ne lui reviennent. Juste un profond sentiment de vide et de flottaison. Ce n’est pas rare qu’il se demande si toutes les autres étoiles vivent la même chose, ou si certaines se souviennent avec précision de la sensation ressentie sous forme d’étoile. Ou bien tout le contraire, si d’autres n’ont même pas conscience d’être ce qu’ils sont, juste parce que toute leur mémoire de leur vie passée a été effacée lors de leur entrée dans la stratosphère. Mais c’est une question que Kyou n’osera jamais poser, ayant cette impression qu’il s’agit de quelque chose de bien trop personnel – en tout cas lui n’aimerait pas qu’on la lui pose.

Bref.

La madame qui étendait son linge.

Elle avait failli avoir une crise cardiaque ce jour-là. Imaginez juste, vous êtes tranquillement en train de vous atteler à vos tâches ménagères quand tout à coup, un tout petit gamin dégringole d’on ne sait trop où à une cinquantaine de centimètres de vous. Déstabilisant, non ? Dans un réflexe de survie, elle avait hurlé et lui avait balancé son panier à linge dessus, n’arrangeant pas son problème de nez cassé. Le gamin s’était mis à pleurer, même si quelques secondes auparavant il ignorait parfaitement qu’il était capable de faire cela, mais la réaction était venue naturellement, avec la douleur, la peur et l’incompréhension qui l’habitaient à ce moment-là. Et ainsi Kyou était descendu du ciel. Comme le Petit Papa Noël, ouais. Mais sans les cadeaux ni le traineau.

Mme Arakawa, que vous connaissiez jusqu’à présent sous le nom de « la madame qui étendait son linge », était une dame d’une cinquantaine d’années qui avait perdu une partie de sa famille, y compris son mari, son fils et sa petite-fille dans un accident de voiture douze ans plus tôt. Elle ne s’en était jamais vraiment remise, et avait même passé quelques temps dans un hôpital pour soigner sa dépression, où elle avait rencontré Mr Satou, le docteur qui s’occupait alors d’elle et de qui elle était lentement tombée amoureuse. Et évidemment, le sentiment était réciproque, ce qui les avait conduits, au bout de trois ans, à s’installer ensemble et filer le parfait amour – enfin, presque parfait. Une belle histoire digne des drama japonais les plus cuculs, en soit.

Et puis tout à coup, bim, une tête blanche qui venait bouleverser leur quotidien tranquille. Mme Arakawa n’avait su quoi faire du gamin sur le coup, elle avait même hésité à l’approcher pour le réconforter alors qu’il pleurait toutes les larmes de son corps ; après tout il y avait de quoi en avoir peur, il arrivait littéralement de nulle part. Après l’avoir observé quelques secondes, elle avait attrapé un bâton pour le tâter de loin, au cas où il aurait été corrosif, probablement. Le contact avec le bâton avait eu pour effet de calmer ses pleurs. Quelque chose comme une demi-seconde. Pendant laquelle il avait fixé le bâton, puis levé les yeux vers la dame, avant de se remettre à brailler de plus belle. Finalement, l’instinct maternel de Mme Arakawa prenant le dessus, elle s’était presque jetée sur lui pour le prendre dans ses bras et le câliner jusqu’à ce qu’il se calme avant, accessoirement, de l’amener à l’hôpital, en faisant croire qu’il s’agissait de son petit-fils, pour s’occuper de son nez (parce que non, ça n’allait pas se réparer tout seul).


Mr Satou et Mme Arakawa étaient des anges. L’étoile n’aurait pas pu rêver tomber sur de meilleurs êtres humains pour prendre soin de sa personne. Il fût compliqué de leur faire comprendre ce qu’il était, les deux adultes étant de grands sceptiques malgré qu’ils avouaient avoir déjà entendu parler d’étoiles tombées sur terre sous forme humaine. Ils avaient fini par y croire totalement lorsque, après près d’un an de recherche, ils ne trouvèrent rien sur une probable origine terrestre du gamin qu’ils avaient décidé d’appeler Kyou. Parce que c’était court, simple à retenir, et pas trop laid à dire ni à écrire, bref c’était un nom temporaire parfait. Temporaire parce qu’ils n’auraient jamais cru qu’ils allaient le garder aussi longtemps sous leur toit.

Concrètement, ils pensaient que c’était un gamin perdu, ou victime d’un enlèvement qui avait tellement été brutalisé que la mémoire lui avait échappé et qu’il s’inventait des histoires pour se rassurer, qu’il racontait être une étoile pour échapper à un quelconque traumatisme caché. Bien sûr, la façon dont l’enfant avait spawn dans la vie du couple ne collait guère à pareille explication, mais ils avaient décidé de faire abstraction de ce détail jusqu’à avoir une preuve concrète de sa nature d’étoile.

Bref.

Au final, ils l’avaient gardé. Et Kyou faisait désormais partie de la famille, autant que Pepperoni, le Welsh Corgi du couple. Très gentil chien, ce Pepperoni. C’était le meilleur ami de Kyou, et son seul, pour tout dire. Et il faisait un très bon traversin aussi. Combien de fois le petit corps frêle de Kyou s’était-il endormi, en boule contre le petit chien ? Je ne pourrais pas vous donner de chiffre, parce que je n’ai pas compté, mais je peux vous dire que c’était quelque chose de fréquent, très fréquent même.

La vie était belle, la vie était douce.

Mais Kyou avait la santé fragile. Et pas qu’un peu, je dois dire. Il attrapait toutes les maladies qui passaient par là, et croulait sous une pile de médicaments qui étaient censés essayer de renforcer son système immunitaire défaillant. Sans compter son albinisme, qui le rendait beaucoup trop sensible au soleil (enfin encore heureux, il n’était pas atteint du strabisme que peut causer la maladie et sa vision n’était pas totalement à jeter non plus) et le rendit rapidement complexé. Il se trouvait fade, terne. Il rêvait de cheveux foncés et d’yeux bleus, mais il n’en avait pas et il n’en aurait jamais. Une coloration ? Même pas en rêve, il ferait sûrement une réaction allergique et tous ses cheveux tomberaient. Des lentilles ? La seule fois qu’il a essayé d’en mettre, il a fini à l’hôpital en manquant de se faire une infection de la cornée. Non, ce gamin là ne cumulait pas les points de chance, vous l'aurez compris.

Mais apprendre qu’il était atteint de diabète avait été le dernier coup de hache dans le crâne de la petite famille (ouais, même dans celui du chien. C’était un chien très sensible, Pepperoni). Il avait à peu près dix ans – vu qu’on ne peut être totalement sûr de l’âge d’une étoile qui descend sur terre, n’est-ce pas ? son âge n’avait été que suppositions – lorsque le diagnostic fût posé.

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Adieu les confiseries. Adieu les sodas. Bonjour l’abonnement à l’hôpital et les injections d’insuline régulières. Kyou détestait ça. Mais Kyou devrait s’y faire. C’était sa vie maintenant.


L’école, c’est probablement l’un des pires souvenirs que Kyou possède, surtout le collège. Il en frissonne encore d’horreur aujourd’hui en y repensant. S’il a bien un traumatisme, c’est l’école. Pas besoin de tourner autour de pot. Kyou n’était pas « dans la norme ». Kyou était faible et malade. Kyou était différent, et ses camarades le détestaient pour ça. C’est quelque chose qui arrive à beaucoup de kids, c’est vrai, surtout au Japon.

Son seul ami restait Pepperoni. Ah, combien de fois a-t-il pleuré dans la fourrure de l’animal, après être rentré des cours en ayant subi toute la journée le courroux des autres élèves ? Beaucoup trop de fois. Il ne méritait pas tant de haine, il n’avait jamais rien fait à personne lui. Il n’avait même jamais demandé à venir sur Terre, il était bien là-haut, lui. Oh dieu, à quel point en voulait-il à l’étoile divine d’avoir fait de lui ce qu’il était ? C’était entièrement de sa faute à elle, se disait-il. Mais que pouvait-il y faire de toute façon ? Il pouvait rager tout ce qu’il savait, rien ne changerait. Il resterait, à jamais, la faible petite créature qu’il était.

Et puis, tant qu’il avait Pepperoni, ça irait.

Seulement voilà. Un chien n’est pas éternel, et Pepperoni se faisait déjà vieux quand le petit Kyou était au collège. Cela fût donc tout à fait normal qu’un soir, en rentrant de cours avec quelques nouveaux bleus dissimulés sous ses manches, ce ne fut pas le petit Corgi qui l’accueillit, mais Mr Satou et Mme Arakawa, qu’il appelait maintenant communément « Papa » et « Maman ». Ils ne passèrent pas par quatre chemins pour lui annoncer la nouvelle – Pepperoni avait passé l’arme à gauche.

Kyou était seul maintenant.

Il fallait qu’il en parle à ses  « parents », me diriez-vous. Mais vous connaissez les gamins, aller en parler à leurs parents n’est pas tout à fait la première chose qu’ils font lorsque quelque chose comme cela leur arrive. Il fallut encore attendre deux mois après la mort de Pepperoni  pour que Mme Arakawa et Mr Satou se rendent compte que quelque chose n’allait pas. En effet, un gosse qui rentre avec un bras cassé de l’école, et qui essaie de le cacher malgré la douleur, en général, ce n’est pas bon signe.

Suite à cela, Mme Arakawa et Mr Satou prirent la décision de le changer d’établissement puis, dans une folie momentanée, de déménager. C’est à ce moment qu’ils arrivèrent à Hoshikami.


Vous connaissez le jeu  « Qui suis-je » ? Ces jeux où on vous colle une carte sur le front, avec un nom, un mot ou quoique ce soit d’autre écrit dessus, et où il vous faut deviner ledit mot ? Oui ? Eh bien, on peut dire que c’est grâce à une partie de ce jeu-là que Kyou a découvert son pouvoir.

Il avait quinze ans, et à ce moment-là, il finissait par se demander s’il avait un pouvoir comme toutes les autres étoiles qu’il avait rencontrées ou si l’étoile divine s’était foutu de sa gueule jusqu’au bout. Mais en même temps, vu le pouvoir qu’il se traîne, fallait le vouloir, pour le découvrir au hasard, hein.

Et donc, la partie « Qui suis-je ? ». C’était avec ses amis, parce qu’il avait enfin réussi à s’en faire suite à son transfert à Hoshikami, dans un coin un peu paumé d’un parc. Le petit groupe était en cercle, et chacun écrivait des mots sur des petites cartes en papier qu’ils avaient sûrement découpées dans une feuille A4. Après plusieurs parties sur des thèmes variés, ils étaient finalement arrivés au thème « Actions ». Et oui, vous devinez la suite, tous ceux qui s’étaient retrouvés avec une carte écrite par Kyou s’étaient mis à agir comme la carte le leur indiquait. Entre celui qui se roula par terre et celui qui se mit à imiter l’aboiement d’un chien (reste en paix Pepperoni), l’incompréhension fût à son comble.

Suite à cet évènement, Kyou se dépêcha de tester toutes les possibilités du pouvoir qu’il venait de découvrir, d’en tester les limites et d’essayer d’en comprendre les règles. Je ne vais pas vous mentir, il a bel et bien essayé de tuer quelqu’un en écrivant « Meurt » sur un papier et en lui collant sur le front. Mais pour sa défense, c’était un de ses anciens détracteurs, qu’il avait croisé dans un fast food lors d’un voyage dans sa ville natale (enfin natale, est-ce que l’on peut vraiment parler de ville natale pour une étoile ?). Bon, quand il s’était rendu compte que cela était inefficace, il avait détalé comme un lapin, laissant l’autre adolescent sans explication, un morceau de papier collé sur la tronche. Ah, quel glorieux souvenir.


Et maintenant, il a vingt ans.

Mr Satou s’est barré deux ans plus tôt avec une banquière qu’il avait rencontrée dans un bar, laissant Mme Arakawa dévastée par une nouvelle perte. Mais heureusement Kyou était là pour elle. Il lui offrit un chat. Un adorable petit chat gris qui hérita du nom de Porte-Manteau. Ce n’est que lorsque Assiette et Evier rejoignirent la petite famille que Kyou commença à se poser des questions sur la santé mentale de sa « mère », trouvant qu’elle devenait un peu « folle aux chats ». Et suite à des examens, elle fût placée en maison spéciale, laissant un Kyou âgé de presque dix neuf ans seul avec les chats.

Malgré ses problèmes de santé qui ne s’arrangeaient pas, vivre seul ne l’effraya pas et il se débrouilla de trouver un appartement qui ne lui reviendrait pas trop cher et qui pourrait aussi accueillir Porte-Manteau, Assiette et Evier – évidemment il n’allait pas abandonner les pauvres petits minous ! De toute façon, avec ses amis félins, il avait l’impression qu’il ne serait pas vraiment seul, comme à l’époque avec Pepperoni, même si des chats ne seraient pas de grande aide s’il venait à faire un malaise, par exemple. Ainsi pensait-il à envisager prendre une collocation, pour le « on ne sait jamais ». Enfin, ceci n’est pas bien intéressant. Passons.

Il étudie le graphisme, même si en réalité il aurait aimé être pilote de ligne – les avions le fascine depuis qu’il est monté pour la première fois à bord de l’un d’entre eux, quand il avait onze ou douze ans – mais sa condition médicale ne lui permettant pas un tel métier, il s’était rabattu sur quelque chose de moins demandant physiquement. Puis c’est cool aussi, le graphisme. Le petit Kyou s’imagine déjà designer renommé, même s’il y a plus de chances qu’il finisse à coder de petits sites obscurs qui ne sortirons jamais des tréfonds de l’internet.

Son humain, il n’a pas vraiment hâte de le rencontrer. Enfin, si. Un peu quand même. Disons juste qu’il redoute cette rencontre. Pour deux raisons. La première, c’est qu’il craint de ne pas être à la hauteur. La plupart des étoiles qu’il a connues étaient fortes, dévouées à leur humain et tout à fait capable de les protéger. Kyou ? Dévoué il le serait sûrement. Mais fort et capable de les protéger ? Ca non. Kyou sera plus un poids mort qu’une aide pour son humain et rien que cette pensée lui donne envie de pleurer. Deuxième raison. Kyou n’a pas de chance. Il a donc peur de tomber sur membre de la terrible organisation du crépuscule. Et dans ce cas-là, il ne saurait plus quoi faire de sa vie, parce qu’ils sont vachement effrayants ces gens-là.

Mais de toute façon, il ne pourra repousser éternellement cette rencontre fatidique.
A moins de mourir avant, mais ce serait quand même un peu triste.