un prince charmant avec ce café ? || pv. tsubaki

C’était un petit salon de thé ma foi très agréable. Assise sur un sofa au moelleux délicat, près de la large fenêtre du café, Emile attendait, consultant frénétiquement son téléphone portable toutes les trois secondes. Le lieu avait beau être charmant, coquet et chaleureux, la jeune fille n’était pas à son aise. Et si quelqu’un venait prendre sa commande avant que Tsubaki n’arrive ? Et si on lui demandait de se pousser parce qu’elle ne consommait pas tout de suite ? Et si, et si, et si… !

Allez Emile, inspire un grand coup, tout va bien se passer. Il n’y a pas de raisons de s’inquiéter, non ? Elle souffla sur une mèche blonde qui lui tombait devant les yeux, puis attrapa la carte des boissons et autres friandises. Le chocolat chaud avec chantilly et marshmallows lui faisait de l’œil, évidemment ; qui ne serait pas attiré par une telle beauté, une telle volupté, faite de douceur et de calories ? Emile referma la carte, sans même jeter un œil aux pâtisseries, et s’empara impatiemment de son téléphone.
Les sourcils froncés, elle commença à pianoter furieusement.

« Ca va ? T’as eu un accident ? Des ennuis ?? Des bouchons ?? Ta maman est malade ???? CA VA ??? »

C’est qu’elle était inquiète, la blondinette. Elles auraient dû se retrouver avant et faire le chemin ensemble, c’était plus sûr ; et avec toutes ces histoires de crépuscule, ces derniers temps, il n’y avait pas de quoi être rassuré, selon la petite demoiselle. Elle s’apprêtait à envoyer un second sms, afin de demander à son amie si leur sortie était toujours d’actualité, quand la clochette de la porte tinta, signalant l’arrivée d’un client. Le regard plein d’espoir, elle tourna la tête en direction du carillon.

Aujourd’hui, Tsubaki avait rendez-vous avec Emile dans un petit salon de thé.
C’était la première fois qu’elle sortait quelque part avec quelqu’un, et cela la rendait un petit peu nerveuse. Comment devait-elle réagir ? De quoi pourrait-elle parler ? Qu’est-ce qu’elle va faire ?
Des tas de questions se bousculaient dans sa petite tête. Elle se tapota les joues de ses mains, et se dit tout simplement que tout ira bien.

Il faisait bon dehors, il ne faisait pas froid, seulement frais avec un peu de soleil, elle opta alors pour chemise longue à carreaux rouge et noir lui arrivant jusqu’aux cuisses, un jegging noir ainsi que des baskets noirs. Elle se regarda une dernière fois dans le miroir pour voir si elle n’avait pas les cheveux en pétards et s’en alla.
Est-ce qu’Emile était déjà au salon ? Elle pressa le pas, sûrement que oui elle devait déjà y être.
Elle mit un certain temps à y parvenir, faut dire qu’elle avait pris son temps la jeune miss à s’habiller, à croire qu’elle était vraiment nerveuse dit donc.
Elle était bientôt arrivée, son portable vibra dans sa poche. Qui cela pouvait-il bien être ?

Elle prit le portable de sa poche, et vit qu’il s’agissait d’un message d’Emile. Elle fit glissée son doigt sur l’écran, ouvrit le message et au même moment elle arriva au salon.
Une femme était devant elle et ouvrit la porte. Tsubaki s’engagea alors derrière elle. Elle vit alors Emile assise à une table prêt de la fenêtre. Avait-elle attendue longtemps ? Elle vînt la trouvée et lui demanda : « Salut. Hmm, désolée si je t’es fait attendre »
Elle s’installa en face de la jeune blondinette. La place était bien choisie, prêt de la fenêtre.

Tsubaki regarda d'un vif coup d'oeil les alentours. Le lieu était mignon, c'était agréable, c'était vraiment relaxant. Elle se reprit alors et demanda à son amie en arborant un sourire : « Et si on commandait ?»

Cette grosse gourmande de Tsubaki savait déjà ce qu'elle allait prendre, elle sentait déjà son ventre activer le trou noir qui était en elle.

La déception se lisait sur le visage d’Emile. Cependant, sa moue tristounette se transforma bien vite ; Tsubaki était là ! Elle était arrivée en même temps que cette autre dame, voilà pourquoi Emile ne l’avait pas vue ! Tout sourire, elle lui fit un signe de la main enthousiaste à son amie, l’enjoignant à s’assoir à ses côtés.

« Pas de problèmes ! J’ai eu peur que tu aies des soucis, mais ça va maintenant ! Tu vas bien ? » s’enquit-elle, d’un ton plus posé qu’à son habitude. Il ne fallait pas avoir l’air idiote et parler trop fort dans un salon de thé, c’était une règle de bienséance.
Lorsque, souriante, Tsubaki lui proposa de commander, Emile acquiesça vivement. L’endroit, relaxant, semblait plaire à la brune, ce qui ravissait la plus jeune. C’était un endroit parfait pour s’exercer à se sociabiliser.

« Moi j’pense prendre le chocolat chaud avec chantilly et marshmallows, et puis on peut prendre une assiette de biscuits à partager en plus si tu veux ? » proposa-t-elle, parcourant des yeux la section des gâteaux et pâtisseries. Une fois son choix énoncé, la demoiselle referma la carte ; il n’y avait plus qu’à attendre qu’un serveur pointe le bout de son nez.
Ce qui ne tarda pas à arriver.
Lorsqu’il se présenta, Emile leva les yeux et ouvrit la bouche pour parler.
Mais aucun son ne sortit.
Paniquée, elle jeta un coup d’œil à Tsubaki, un coup d’œil qui veut dire « vite aide-moi, fais quelque chose !! » ; le problème, c’est que la blondinette était devenue aphone. Parce que ce serveur était vraiment mignon. Oui, vraiment joli. Le rouge lui montait aux joues, tandis qu’elle baissait la tête pour se calmer. Une, deux, trois secondes. Facile. La crise était passée.

« Alors, on prendra euh… Tu veux commencer ? » demanda-t-elle plus sereinement à Tsubaki, par politesse, mais également pour qu’elle puisse prendre la parole. Les yeux d’Emile passaient du serveur à la brune, et un petit sourire légèrement diabolique gagna peu à peu ses lèvres.
Hoho. Préparation du défi du jour en cours.

L’estomac de Tsubaki venait de se mettre en mode « gros appétit ». La jeune fille était une vraie gloutonne, et après avoir jeté un petit coup d’œil à la carte, elle s’était laissée emportée par les délicieuses pâtisseries qui figuraient dessus. Le chocolat chaud, chantilly et marshmallow l’a tentait bien aussi. « Miam. Je pense que je vais aussi prendre le chocolat chaud. »

La brune allait bien sûr prendre des pâtisseries avec. Ah, un serveur vînt enfin à leur table. Tsubaki pensa laisser Emile commander en première, mais vit qu’elle vira aussitôt au rouge. Huh ? Quelque chose n’allait pas ? Le serveur était là, avec son petit carnet de note prêt à prendre la commande.
Tsubaki pencha sa tête sur le côté pour réfléchir, et vît le petit coup d’œil d’Emile. Avait-elle mal quelque part ? La blondinette lui avait proposée de commander en première.

Bon et bien Tsubaki fais-toi plaisir ! Elle dit alors au serveur : « Alors, on prendra deux chocolats chauds chantilly marshmallow, et aussi deux parts d’opéras, deux de fraisiers, et deux de forêt noire s’il vous plaît.»
Le serveur avait pris leurs commande, et s’en alla. Tsubaki tourna alors son regard vers Emile et lui demanda inquiète : « Tu vas bien ? Tu avais l’air mal en point tout à l’heure. Tu veux qu’on aille à l'herboristerie? Chez le médecin ? »
Tsubaki ne savait pas trop ce qu’avait Emile, et avait peur qu’elle se sente mal. Enfin c’est ce qu’elle pensait avant de voir ce petit sourire s’afficher sur le visage de son amie.

Qu’avait-elle ? Tsubaki ne comprenait plus rien. Allait-elle mieux ? Ou retenait-elle sa douleur ?
Elle réfléchit un instant, et puis se dit que tout irait bien lorsqu’elles savoureront toutes ces douceurs.
Tsubaki avait les yeux qui brillent, et son estomac se mit à gargouiller. Patience,patience petit ventre. Le paradis sucré ne va pas tarder à arriver. Tsubaki avait l’eau à la bouche et n’en pouvait plus d’attendre. Elle sentait déjà le moelleux opéra qui envoûtera son palais. Et les petites fraises qui apporteront comme du rêve dans son estomac. Aller monsieur le serveur ! On se dépêche !

Emile ouvrit de grands yeux quand Tsubaki passa commande pour elle aussi. Voilà qui lui rendait bien service, elle n’aurait pas à prendre la parole ! Pas que ça la gêne, non, mais en réalité, elle se trouvait maintenant bien embarrassée de sa réaction, un peu plus tôt. Oh, allons Emile, oublie un peu ça, veux-tu ? Cela inquiète ton amie.

« Non non, pas de problèmes ! T’inquiète pas ! Mais dis-moi plutôt… » commença-t-elle en croisant les bras et en se penchant vers Tsubaki. Elle réfléchissait à la tournure qu’elle pourrait donner à sa phrase, puis eut un petit rire. Quelle immaturité Emile. « Comment tu le trouves le serveur ? Vous iriez bien ensemble. »

Puis l’air de rien, elle s’accouda sur la table, et posa son menton dans sa main, observant les réactions de la brune, qui pourraient s’avérer amusantes. Emile sourit jusqu’aux oreilles, ne se sentant pas coupable le moins du monde de poser ce genre de questions invasives et personnelles. Mais il fallait bien aider Tsubaki à sortir de sa coquille, et lui ouvrir les yeux sur tous ces princes autour d’elle qui n’attendaient que leur âme sœur.

« Au fait, t’as choisi plein de gâteaux ! Tu vas tout manger ou c’est pour partager ? » fit la blonde d’un ton rieur, changeant de sujet par la même occasion. Elle n’aurait qu’à ramener le cas du serveur sur le tapis lorsque celui-ci leur apporterait leur commande. N’empêche, pauvre garçon. Emile s’imaginait très bien le tableau : lui qui n’avait rien demandé, voilà qu’il allait se retrouver au centre des défis des demoiselles. C’est ce qu’on appelle se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, non ?

D’ailleurs, le voilà qui revenait. Emile détacha bien vite ses yeux du jeune homme, désintéressée, pour plutôt les fixer sur Tsubaki. Alors, ma chère, que pensez-vous de ce brave garçon ?

Savoir que son amie n’avait rien la rassura.

Tsubaki soupira un grand coup et croisant ses bras elle était impatiente de recevoir ces bonnes pâtisseries qui allaient réjouir ses papilles. C’était bien son genre à la miss de s’empiffrer de sucreries au point d’exploser.
Elle sortit alors de ses pensées, questionnée par Emile. Aller ensemble ? Hmm, voilà quelque chose que Tsubaki n’a pas vraiment l’habitude d’entendre, et la pauvre ne sait pas trop ce que cela signifiait. Elle pencha sa tête sur le côté et lui répondit : «Il fait bien son travail de serveur, il est poli et patient. Pourquoi ? Tu crois qu’un serveur peut travailler dans une herboristerie ? Ceci dit, il pourrait être mon assistant mais je ne pense pas qu’il irait bien en tant qu’herboriste. » la jeune fille était embarrassée. Elle ne savait pas trop de quoi voulait parler son amie, elle fit alors travailler ses méninges, et réfléchit au sens propre de la question. Elle eut alors une étincelle, et en devenant toute rouge lui répondit : « Tu voulais parler de…mais…que…c’est impossible, je ne le connais même pas, et lui non plus, ‘fin non impossible je ne sais pas, tu sais très bien que je suis nulle en ce qui concerne ces choses-là. »

Elle s’arrêta alors, se rendant compte que la blondinette venait de lui faire rentrer pleins de choses dans la tête. Ce n’était pas bon du tout. Etait-elle rouge ? Elle se tapota les joues essayant d’évacuer ses pensées, elle répondit alors à son amie au sujet des pâtisseries : « Oh c’est pour nous deux, mais pas de problèmes ! S’il n’y en a pas assez, j’en recommanderais ! » Elle leva alors son pouce, en guise de no problem.
C’est alors que le serveur vînt à leur table avec leur commande. La miss avait déjà la texture des pâtisseries dans la bouche, et elle en salivait d’avance. Elle se rappela alors ce dont de quoi elles parlaient Emile et elle il y a même pas cinq minutes, et commença à fixer le jeune serveur. En se concentrant au maximum, elle essaya de voir en quoi le jeune homme était attirant. Elle avait lu une fois dans un magazine que les filles étaient la plupart du temps attiré par le regard des garçons. Elle pencha alors légèrement sa tête pendant que celui-ci servait et regardait les yeux du jeune homme.

Des cils, des pupilles,…qu’est-ce qui est attirant ? se disait-elle intérieurement.
Elle tourna alors son regard vers Emile et haussa les épaules, ce qui signifiait bof, rien de particulier après tout, Tsubaki était une novice en ce qui concernait le fait de trouver de la beauté chez un homme, c’était peut-être étrange mais elle arrivait à trouver un charme plus facilement chez les filles que chez les garçons.

Emile posa ses coudes sur la table, et appuya le menton dans la paume de sa main droite. Les yeux rivés sur Tsubaki, elle ne perdait pas une miette du bégaiement et de l’embarras de celle-ci. Elle eut un petit sourire contrit tandis que ses sourcils se fronçaient. Elle aurait aimé pouvoir aider Tsubaki, pour que celle-ci parle de choses versatiles et idiotes autant qu’elle le pouvait, comme elle ; mine de rien, ça faisait du bien de se lâcher et de donner son avis sur untel ou untel, de discuter entre amies. N’oublions pas qu’Emile est une grande romantique légèrement maladroite. Enfin, elle reprit un air joyeux et son sourire habituel lorsque le sujet des gâteaux revint sur le tapis.

« D’accord ! Merci c’est gentil, j’avais pas trop réfléchi à ce que je voulais, et je sais que t’as bon goût ! » répondit-elle à son amie, en levant à son tour son pouce, et en lui adressant un clin d’œil. Puis elle tapota le coin de la table, fit mine de réfléchir quelques instants, leva les yeux et demanda innocemment : « et donc ? Pourquoi tu dis que t’es nulle à ces choses-là ? Tu veux t’entrainer ? »
Emile eut le regard le plus angélique du monde ; mais elle savait que Tsubaki voyait où elle voulait en venir. L’heure était venue pour une série de défis idiots made in Emile Underwood. Le cerveau de celle-ci tournait à fond, prêt à trouver l’idée la plus embarrassante et stupide du siècle, quand le serveur revint à leur table, apportant avec lui les nombreuses pâtisseries, et alléchants chocolats chauds. Elle le remercia poliment, inclina la tête, puis releva les yeux, pour croiser le regard de Tsubaki. Celle-ci haussait les épaules, l’air peu préoccupée par la situation. Emile gonfla les joues comiquement, et poussa un petit soupir.

« Pourquoi t’as peur en fait ? Tu sais, le truc que tu m’avais dit, le secret. » demanda Emile tout en soufflant sur sa tasse fumante. Elle-même s’interrogeait sur ce qui donnait du charme à une personne. Le visage ? L’attitude ? La personnalité ? Un mélange des trois ? Mais comment peut-on trouver une personne charmante si on ne la connait pas ? Emile fronça les sourcils. C’était compliqué cette histoire.

« Moi je trouve que t’es charmante ! Et toi, qu’est-ce que tu trouves charmant ? » s’enquit-elle, en oubliant presque son goûter dans le processus de réflexion.

Tsubaki ne cessait tout de même de penser au serveur, les traits de son visage, ses cheveux, mais au final rien de tout ça ne marquait la jeune fille ou faisait paraître le jeune homme "charmant" aux yeux de la jeune miss.
Emile ? Mignonne ? Tsubaki regardait son amie; elle imaginait une version "chibi" d'Emile et lui répondit alors: "Oui, je te trouve charmante moi aussi" lui dit-elle en affichant un sourire. Elle aimait bien se dessiner des versions "mini toi" des personnes qu'elle croisait. Elle le faisait souvent pour passer le temps à l’herboristerie ; dès qu'une personne passait elle imaginait une version miniature de la personne. Cela peut paraître étrange, mais c'était là le passe-temps de la jeune fille pour tuer le temps quand elle n'avait rien à faire pendant ses heures de travail et que tout était fait.

Elle sortit alors de sa bulle de "chibi" et s'empara d'une part d'opéra. Le chocolat était ce qu'elle préférait le plus. Elle prit délicatement une bouchée de se met délicieux et se laissa emporter. Ce goût de cacao envoûtait son palais. Finissant d'avaler elle dit alors à Emile :" Tu me demande pourquoi j'ai peur de ça ? Et bien...je ne sais pas vraiment comment dire mais j'ai juste peur que ça me change, on dit que l'amour change une personne, mais moi je ne veux pas changer. Je sais c'est très nulle comme motif mais pour moi c'est inimaginable que je puisse un jour tomber amoureuse."
Elle se souvenait du jour ou au collège un garçon de sa classe lui avait demandé de sortir avec lui, et elle avait pris cette demande comme étant un truc du genre "tu veux aller quelque part avec moi cet après-midi ?". Au final ils avaient fini à la bibliothèque entrain de faire des exos de maths, et le pauvre garçon qui était nul en maths était en déprime et avait fini par quitter les lieux en la laissant toute seule. Et bien sûr, Tsubaki était restée jusqu’à la fermeture. Une fille lui avait dit une fois que c’était parce qu’elle prenait le travail beaucoup trop au sérieux qu’elle n’arrivait pas à ressentir des sentiments comme l’amour ou l’amitié. Mais bon, elle s’en fichait un peu du moment que j’arrive à m’en sortir dans la vie se disait-elle sans cesse durant toute son enfance.

Tsubaki ressortit de ses mémoires, secoua sa tête et dit :"Vraiment impossible."
Elle sirota alors son milkshake et mangea son gâteau au chocolat.

(désolée du retard je n'avait plus de temps du tout à cause des cours *s'incline* )

La lycéenne écarquilla de grands yeux. Complimenter sincèrement ses amis, c’était une chose, mais recevoir un compliment en retour, c’en était une autre. Le bout de ses oreilles commençaient à chauffer, tandis qu’elle essayait de cacher sa gêne derrière un « merci » tout nerveux. Elle, charmante, ça ne se pouvait pas. Elle était au mieux agaçante, oui. Mais maman lui disait souvent d’accepter les éloges que l’on pouvait lui faire ; aussi reçut-elle gracieusement ces mots de la part de Tsubaki, bien qu’au fond d’elle, elle n’y soit pas habituée.

Passant une mèche de cheveux derrière son oreille, Emile se pencha un peu plus en avant, observant avec intérêt les pâtisseries qui s’étaient retrouvées à leur table. Tout en réfléchissant au choix le plus judicieux quant à l’ordre dans lequel il lui faudrait manger ces sucreries, la blondinette cherchait un moyen d’aborder le sujet qui lui tenait à cœur avec Tsubaki. Finalement, elle s’empara d’un des deux morceaux de fraisiers, auquel elle s’attaqua goulument, avec l’enthousiasme de quelqu’un qui n’a pas mangé depuis deux jours. Bien que ça ne soit pas le cas, en l’occurrence.
La bouche légèrement pleine, elle reprit la parole.

« Ouais, je vois ce que tu veux dire. » marmonna-t-elle, de façon presque inaudible, tant les mots étaient mâchés et prémâchés. Elle avala la cuillerée qu’elle venait d’enfourner, avant de reprendre plus clairement. « Je vois ce que tu veux dire, mais c’est pas forcément ça, non ? C’est plus genre comme avoir un meilleur ami encore plus meilleur que euh… »
La fin de sa phrase se perdit avant qu’elle n’ait pu réfléchir plus sérieusement à un moyen de la formuler. Emile s’était également rendu compte que la tournure qu’avaient pris ses propos ne faisait sans doute aucun sens en japonais. Il faudrait encore étudier la grammaire, la syntaxe, et sans doute la langue dans son entièreté, mademoiselle Underwood.
Reprenant contenance, Emile posa calmement ses mains à plat sur la table, cherchant ses mots pour expliquer son point de vue, et tenter de comprendre celui de la brune.

« Moi je pense pas que tu changerais. Et puis si tu changeais, je te le dirais, et je t’aiderais pour que tu restes toujours toi ! » s’exclama-t-elle en touillant son chocolat chaud. « Comment dire… Tu sais, c’est pas forcément mal de changer ! Enfin je sais pas je… Argh. »
Elle fronça les sourcils, peu habituée aux conversations sérieuses, bien qu’elle ait provoqué celle-ci d’elle-même. Elle adressa un maladroit sourire d’excuses à Tsubaki. Parler de ce genre de choses avec une lycéenne sans expérience, à la recherche d’une vie de conte de fée, qui ne parle même pas correctement japonais, ça n’était sans doute pas le rêve de Tsubaki.

HRP:

» Bienvenue au "petit café du bonheur" - avec Katsu Hasegawa
» Tsubaki's Gallery
» "Les gens sont soit charmant, soit ennuyeux."
» Ode au café [solo]
» I saw you {avec Junichi