Ah, parce que vous pensiez que j'allais me décrire moi même ? Voyons, entre nous, je suis quelqu'un de bien trop humble pour m'écouter parler~ Mais si vous êtes à ce point curieux du personnage, je veux bien consentir, dans ma grande mansuétude, à vous renseigner quelques noms. Il seront bien plus enclin à vous décrire le héros de cette pièce avec une exactitude exacerbée.
…
Ah parce que ça veut en apprendre plus sur moi mais ça ne veut pas se déplacer ? Soit, je veux bien me laisser aller à quelques compromis –
histoire d'insinuer subtilement en vous quelques délicieuses idées – Par où commencer ?
Je vous avouerais dans un premier temps être quelqu'un d'extrêmement curieux. Trop ?
Aha ! Vous me flattez~ Je ne suis pas trop curieux, juste assez pour remplir ma fonction au sein de cette société, c'est à dire connaître les secrets les plus inavouables de chacun d'entre vous. Quand on y pense, ça n'est pas bien compliqué de vous faire parler. Qui n'a jamais eu envie de se soulager d'une partie de son fardeau, de se délester de la moitié de ce poids qui nous accable ? Je vous l'avoue, ça n'est pour moi qu'un simple jeu de puzzle dont je suis la pièce manquante. Il me suffit alors de prendre la forme qui vous sied le mieux, ainsi, je deviens à même de faire partie de votre être, de m'insinuer en vous jusqu'à pouvoir vous soulager de vos peines. Mais rien n'est gratuit, je ferais probablement de vous ma marionnette si vous pouvez m'être d'une quelconque utilité, sinon, vous aurez au moins plaisir de me distraire.
Je ne me vois pas personnellement comme quelqu'un de mauvais, disons simplement que j'aime m'arroger le droit d'abroger les lois civilisées de la vie en communauté.
Cette phrase n'est pas très claire ? Peu m'importe. D'aucuns diront que je n'ai aucun tact, il n'en est rien. Je sais parfaitement comment traiter avec mon prochain selon les bonnes mœurs de notre société, mais je choisis délibérément de n'en rien faire, me préférant des répliques incisives. Tranchantes. Cyniques.
Moqueuses.. L'espièglerie est l'un des masques que je préfère porter au quotidien !
Il me va si bien au teint, n'est il pas ? Le jeu est la source d'énergie infinie qui alimente ce merveilleux moteur qu'est l'envie, elle même actionnant les rouages et autres mécanisme de cette fabuleuse machine que je nomme 'manipulation'.
Pourquoi vous suis je donc si antipathique ?
Question intéressante, s'il en est. Pour tout un tas de raisons, mais je ne compte pas m'y attarder plus que ça, vous le découvrirez bien assez tôt je pense. Je suis d'avantage attiré par les personnes que je ne rebute pas. Peu sont elles, pourtant, je suis sûr qu'un philanthrope ou deux se cachent parmi vous –
petits lecteurs indiscrets – et je suis déjà impatient de pouvoir les étudier autant qu'il leur plaira de le faire à mon sujet. Je vous attends et vous imagine déjà, dansant une valse folle au creux de mon esprit, tentant d'échapper à mes sentiments~
Le jeune homme bien qu'il soit de nationalité japonaise, n'était pas né sur l'archipel. Ses petits yeux rougeoyant découvrirent les couleurs dans une Laponie baignée dans l'obscurité, dont le ciel s'embrasait d'aurore boréale. Ses parents avaient toujours été de grands voyageurs depuis la fin de leurs études, du vieux monde jusqu'aux contrées les moins connues d'Asie. Il voyageaient principalement pour des raisons idéologiques, rapport à leur curiosité pour les étoiles et leurs liens avec les diverses religions de ce monde. Ils eurent deux enfants, Isaac et Isaiah. Ils avaient le même âge mais étaient de mères différentes et leurs mères formaient le couple parental. Aucun des deux enfants n'avait entendu parler de son père. Cette petite famille atypique n'était composé que de deux mamans et deux petits garçons.
Ils passèrent les 6 premières années à voyager au niveau du cercle polaire arctique, de leur Suède natale jusqu'à l'extrême est de la Sibérie avant de finalement rejoindre l'archipel nippon. Les deux jeunes frères étaient tous deux très intelligents et ils n'eurent aucun mal durant leur scolarité et bien qu'ils soient très proches tous les deux, leurs caractères commencèrent à se différencier avec le temps. Tandis qu'Isaac était très à l'aise au milieu de la foule, Isaiah prenait un peu plus de recul par rapport aux autres.
Pas du tout qu'il soit introverti, c'était même le contraire. Il était terriblement à l'aise en société et s’adaptait à toute situation et à tout le monde avec une rapidité et une facilité déconcertante – ce qui était loin d'être le cas de son frère – c'était plutôt ses interlocuteurs qui étaient mal à l'aise en discutant avec lui, ils leur était impossible de prétendre pouvoir déchiffrer quoi que ce soit dans ces pupilles rougeoyantes. Alors, il choisit délibérément de se mettre à l'écart, pour pratiquer son péché mignon, l'observation et l'analyse comportementale de la populace. Ne voyez rien de hautain dans ces propos ? Seuls les hypocrites s'offusquent pour ci peu.
Il s'était aussi entiché à ce moment là d'un nouveau genre littéraire, la philosophie. Il s'était découvert une véritable passion pour l'étude de l'humain avec notamment le courant de l'existentialisme ;
Pascal,
Camus ou encore
Sartre lui tenant alors compagnie durant ses longues périodes d'observation.
Ils finirent sans trop de mal le collège et entrèrent tous deux dans un lycée plutôt prestigieux afin d'y poursuivre leurs études. Isaac se profilait déjà à suivre la voix parentales, très intéressé par les étoiles. Il se demandait si lui aussi finirait par être lier à l'un de ces êtres mystérieux. Quand à notre protagoniste, il n'en avait que faire. Son regard scrutateur ne parvenait à assouvir sa curiosité qu'en se délectant des péripéties de ces semblables.
La Golden Week arriva rapidement et les deux frères décidèrent de prendre du temps pour eux, s'éloignant de leur Hokkaido natale pour se rapprocher de Tokyo.
La capitale ne les étonna pas plus que ça et ils se sentaient tous deux dans leur élément au milieu des avenues et autres boulevards, pataugeant dans ce melting-pot de culture bouillonnante. Lors de leur première soirée, ils décidèrent de flâner après être sorti du ciné, allant jusqu'à se perdre près d'un quartier relativement peu fréquenter, où ils découvrirent près d'un parc, un yatai plutôt accueillant. Ils s’installèrent tous les deux de chaque côté d'un homme qui était assit au milieu. L'homme en question portait un costume noir dont la veste n'était pas fermée, le col d'une chemise de couleur dépassant. Le personnage était orné d'une tignasse châtain tirant un peu sur le rouge brasier. Malgré l'heure tardive, il arborait une paire de lunette de soleil sur son nez, lunettes qui ne tentaient même pas de dissimuler l'énorme cicatrice qui traversait son œil droite de bas en haut ; une canne était posée à ses côté contre l’échoppe.
Ne voulant pas paraître mal poli, les deux jeunes hommes n'avaient pas oser faire demi tour en voyant sa dégaine peu banale de l'homme, ni même tenter une conversation. Ils s'étaient seulement contentés de commander chacun un ramen. Alors qu'ils patientaient dans un silence religieux, ils furent rassurer de voir l'individu les séparant laisser sa monnaie sur le comptoir afin de payer son prestataire. Par contre, Isaiah fut intrigué par un détail ; pourquoi une telle somme ? Des milliers de yens.. Qu'est ce qui pourrait bien valoir aussi cher dans un petit stand de rue comme celui ci ? Son sang ne fit qu'un tour. Il venait de comprendre et au moment où il tourna son regard, il vit la main paume large du vieil homme s'abattre sur son visage, lui explosant le crâne sur le comptoir. S'il fut suffisamment vif d'esprit, il ne le fut pas assez. Il perdit connaissance.
Il rouvrit finalement les yeux. Il était assit sur une chaise, menotter à cette dernière les mains dans le dos. Ses esprits lui revenaient peu à peu et la situation lui apparaissait de plus en plus clairement. Il avait été assommé et enlever. Il en était probablement pareil pour son frère ; où était il ? Il ne pouvait rien distinguer dans cette pièce sombre, ses yeux ne s'étant pas encore habitués à l'obscurité ambiante. Quand il pu enfin deviner ce qui l'entourait, il reconnu son frère, lui aussi sur une chaise à quelques mètres, mais immobile. Était il inconscient ? Il l'espérait de tout son cœur...
Une voix roque se fit entendre. C'était celle de leur ravisseur. Il pouvait entendre le bruit de ses talons sur le sol, se rapprochant lentement, le bruit de la canne marquant ses pas. Il se tenait là, devant lui, se présentant humblement :
Akabayashi, étoile au service d'une personne très influente et dont le but est de retrouver une certaine étoile~ .
- Je recherche une seule personne, vous n'êtes pas frère de sang. Tu vois où je veux en venir ? L'un de vous deux m'est utile, l'autre nan.
Étant le premier à s'être réveillé, il comprit rapidement la situation et elle lui parut bien peu engageante..
- As tu déjà entendu parler de la particularité des étoiles ?
Isaiah hocha la tête. Bien, alors voilà comment ça va se passer. Je suis, d'ordinaire, charger de m'occuper des interrogatoires dans notre petit groupe. Pas que j'apprécie particulièrement ça, mais il se trouve que je suis particulièrement doué pour. En effet, mon pouvoir me permet de revivre les souvenirs de mes
camarades de jeu à travers la douleur.
Il esquissa un sourire satisfait à la face de son nouveau 'camarade de jeu'. Alors bien sur, plus le souvenir que je recherche est enfouit profondément, plus je dois faire souffrir mon acolyte ; il arrive même parfois qu'il décède par la suite, mais ne t'en fais pas, rien de bien grave, car il nous quitte seulement après m'avoir livré ce que je cherchais.
Un sourire carnassier déforme à présent son visage. Le démon à la crinière rouge sortit un petit couteau de sa poche, c'était son
favori qu'il disait. Il déplia la lame et le pointant sur l'abdomen du lycéen, il entailla lentement la peau pâle du jeune homme, avant d'y glisser sa lame qui empalait muscle et organe sans difficulté aucune. Serrant les dents, Isaiah étouffait un cri de douleur, sa mâchoire se crispait tellement qu'il eut l'impression qu'il n'aurait jamais plus l'entrouvrir de nouveau. Ce fut les 8cm les plus longs et douloureux qu'il n'eut jamais expérimenter.. Du moins osait il l'espérer à ce moment là.
Retirant sa lame souillée par l'hémoglobine, il présenta son index tout près de la blessure, l'y enfonçant soudainement d'une phalange. Des larmes de douleur perlaient sur ses joues. Puis soudain, les premiers flashs.
Deux femmes vêtues de blouses blanches courant, l'air paniqué.
Une phalange de plus. Des paires d'yeux s'éloignant au loin, luisant tels des rubis ?
La dernière phalange. Des sirènes, des lumières dans la nuit, un voyage mouvementé.
Forçant encore, jouant avec son doigt dans la plaie. Un grand flash lumineux dans le ciel , puis un enfant.
Retirant son doigt avec une extrême lenteur. Une famille heureuse, deux femmes, deux petits garçons.
- Intéressant..
Considérant le garçon épuisé par ses efforts pour ne pas hurler. J'avais entendu dire que le projet Red Star s'était soldé par un échec total et cuisant ; pourquoi s'emmerder d'une erreur.. ?
Toujours aussi pensif, s'attelant défaire les liens d'Isaac – toujours inconscient – puis de le traîner en dehors de la pièce. Quelques minutes passèrent avant qu'il ne revienne, l'air épuisé, son couteau ensanglanté entre les doigts.
- Ma mission ne concernait qu'une seule personne, elle est à présent terminée. Tu vas disparaître, mais avant ça, dans ma grande mansuétude, je vais te raconter une petite histoire, la tienne :
Aucune de ces deux femmes n'est ta mère biologique. L'une est humaine la seconde est l'étoile qui s'est liée à elle. Toutes deux ont décidé d'interférer avec les projet Red Star, dont tu es issu. Un échec. Elle t'ont donc 'sauver' avant de recueillir ton frère, une étoile toute particulière, au moment où il a toucher le sol. Ça, c'est la version courte, tu pige ?
Une lueur Rougeâtre apparue dans les yeux d'Isaiah. Cette expérience avait briser en lui l'enclave que cette société lui avait imposé au fil des années. Sa rectitude n'était plus.. Quand à ces dernières phrases, elle furent l'étincelle qui embrasa en lui un véritable feu de joie. Son regard se fit plus ardent que jamais et on pouvait voir sans peine aucune se refléter dans ses pupilles ses pulsions les plus primaires.
Son bourreau ne connaissait que trop bien ce regard pour l'avoir expérimenter une fois au cours de sa vie. Ce n'était pas un regard alimenter par la haine, mais par l'avidité. La vengeance n'avait pas lieu d'être, seule la curiosité primait. Il fit quelques pas en avant, se rapprochant d'Isaiah, prenant appui sur sa canne afin de s'accroupir à sa hauteur. En observant la scène de profil, on pouvait distinguer le même sourire effrayant sur leur deux visages, chacun défiant l'autre.
- Il y a quelque chose en toi qui me plaît bien gamin, je vais donc te laisser une chance de quitter cet endroit avant que ton sang ne finisse par s’échapper totalement de ton corps.
Ôtant la clef qui servait aux menottes du trousseau, il la plongea de plusieurs centimètres, dans la plaie imbibée de sang et ce, sans aucune délicatesse. Retrouvons nous dans quelques années dans cette ville où les étoiles se rassemblent toutes avant de disparaître...
Puis il quitta la pièce, laissant le jeune homme ainsi, dans un état second entre adrénaline et douleur folle. Bien que la plaie était profonde, elle n'en était pas pour autant meurtrière ; tout du moins, pas 'nécessairement'. Cet homme était un pro de la torture et il était parfaitement capable d'infliger une blessure fatale à coup sûr, ou d'opter pour une entaille qui permettrait à sa victime de se vider de son sang en une journée ou deux.
Une bonne heure était déjà passé. Isaiah avait eu besoin de ce temps pour retrouver ses esprits, il prit énormément sur lui, réduisant dans un premier temps sa respiration, afin de soulager un peu la souffrance due aux contractions de ses muscles abdominaux. Cette accalmie respiratoire eut également pour effet de lui permettre de se calmer, commençant à analyser la situation avec son esprit rationnel habituel. De ce qu'il savait, il était assis sur une chaise en bois, les mains menotter dans le dos aux barreaux. Bien qu'il n'eut pas physique d'un athlète, il n'en restait pas moins extrêmement agile et souple. Il visualisa et simula quelques scénarios de fuite dans son esprit jusqu'à trouvé ce qui lui semblait être le moins douloureux. Il prit une profonde inspiration avant de lentement expiré, les yeux fermés. Il se lança.
Le jeune homme blessé rassembla ses forces afin de donner un coup de talon aussi puissant qu'il le pouvait sur le barreau situé entre les deux pieds avant de la chaise. Il ne réussit pas et se défonça le talon.. Pourtant il n'avait pas le choix. Il réessaya une seconde fois et entendit le barreau craqué. Confiant, il réitéra l'opération et y parvint enfin. Le barreau enlevé, il prit appuie sur ses jambes et se laissa tomber afin de briser les deux pieds avants de la chaise. Ensuite, ce fut autour des deux pieds arrières. Libre de ces quatre entraves, il s'accroupit sur le siège qui était à même le sol et, agrippant les barreaux entre ses doigts, força sur ses jambe pour déboîter tout le dossier. Durant cette action, il forçait également sur son abdomen et du étouffer un crie mêler à une gerbe de sang.
Mais il était enfin libre, enfin, presque. Si la 'chaise' n'était pour lui plus une entrave, il restait menotter les mains dans le dos au dossier. De plus avec ses efforts, il avait aggravé sa blessure et qui saignait d'avantage.. Il devait faire vite et il le savait. Reprenant son souffle, il se contorsionna nan sans grande peine malgré son évidente souplesse afin de faire passer ses mains devant lui. Ceci fait, il attrapa l'un des morceaux de chaise au sol et le serra entre ses dents ; il lui fallait maintenant aller chercher cette clef... Quelques bien trop longues secondes plus tard, le sésame couvert de sang était entre ses doigts. Il s'empressa de se libérer ses entraves en commença à tituber, cherchant n'importe quelle sortie. Chacun de ses pas se trouvait lourd de toute sa douleur, si bien que sa cadence de marche faiblissait aussi rapidement que son corps meurtri. Il finit toute fois par rejoindre une rue, la main faisant pression sur sa blessure tandis que ça démarche en pâtissait. Il finit par s'écrouler d'épuisement près d'une petite librairie de quartier..
Il reprit connaissance après quelques jours dans une chambre d’hôpital. Personne. Pas un mot, pas une visite en un peu moins d'une semaine. Après avoir prit contact avec les médecins, il fut mit au courant de son état. Rien de mortel pour lui, néanmoins, il avait été sévèrement touché. Il lui faudrait près d'un mois pour être totalement guéri et sortir de l'établissement.
N'étant pas du genre à agir en premier puis à réfléchir ensuite, il considéra cette longue période de repos comme un moment clef. Il profita alors de ses longues journées pour méditer à la bibliothèque de l’hôpital , dévorant des tonnes d'ouvrages philosophiques. De l'existentialisme comme à ses premiers amours, mais aussi d'autres courant, comme l'humanisme ou encore le rationalisme, etc. Ça ne lui prit guère plus de deux semaines pour vider la petite bibliothèque de tous les savoirs humains qui l'intéressait. Il ne se sentait pas particulièrement influencer par ces écrits, mais il ne pouvait s'empêcher d'observer à la moindre occasion le microcosme de l'hôpital et d'y déceler les même vérités qu'il pouvait découvrir page après page.
Une fois le rayon philosophie terminé, il se mit en quête de bouquins de psychologie, mais aussi de sociologie et même d'économie. Il les dévorait les uns après les autres, souhaitant comprendre le monde qui l'entourait de plus en plus, de mieux en mieux. Cette expérience qu'il avait vécu quelques semaines plus tôt avait réveillé en lui cette soif lubrique de connaissance sur le monde. De là, une développement très cartésien germa dans son esprit : S'il veut connaître les secrets du monde, il a besoin d'en apprendre plus sur celui-ci. Tout ce qu'il doit apprendre, il le trouvera en interrogeant d'autres êtres humains. Comment être sûr d'obtenir ce que l'on veut de ses semblables ? En le comprenant mieux qu'eux même ne se comprennent. Pour cela, il faut les chérir, les aimer. Oui, je veux pouvoir aimer l'humanité toute entière.
A mesure qu'il faisait ses petits tests aussi bien avec le personnel hospitalier qu'avec les divers patients, il finit par comprendre quelque chose de fondamental en discutant avec une infirmière. C'était une gentille fille, un peu sotte mais pas méchante pour un sou. Elle était du genre maladroite et déprimait facilement dès qu'elle faisait une erreur. Isaiah lui prêtait une oreille attentive chaque fois qu'elle en avait besoin. Il l'écoutait et la conseillait aussi sincèrement que possible. Du moins est ce là ce dont la pauvre enfant était persuadée. Il avait, sans trop s'en rendre compte, commencer à la guider vers des chemins hasardeux. Il en était parfaitement au courant mais il n'y éprouva aucun remord, continuant de la guider vers sa déchéance sans qu'elle ne s'en aperçoive. Elle devint, au fur et à mesure des jours, un 'sujet test' pour lui.
Le jour de sa sortie de l'hôpital, elle était là, l'attendant devant les portes de l'établissement,un sac de voyage sous le bras, attendant sont 'preux chevalier' afin de fuir ce monde insensé. Alors qu'ils atteignaient la gare, elle lui révéla tout. Sa démission, ses plans pour le futur ses sentiments.. L'écoutant patiemment d'un air stoïque jusqu'à ce qu'elle ait terminé son déballage sentimental, il lui répondit le plus simplement du monde, avec une voix mielleuse teinté d'une pincée d'espièglerie :
- Juste parce que j'aime les humains, ça ne veut pas dire que je t'aime toi personnellement.
Sur ce, il tourna les talons l'abandonna sur place, se dandinant d'un air enjoué. Il s'en voulait. Il s'en voulait terriblement.. de n'avoir su remarquer plus tôt à quel point interférer avec la vie de ces êtres qui chérissait tant pouvait être agréable et grisant~
Quelques années plus tard.
Isaiah n'avait finalement jamais quitté Tokyo depuis ce jour. Tout comme il ne donna jamais aucune nouvelle à ses mères. Disparaissant complètement sans pourtant le chercher ; tout le monde pouvait entendre la légende urbaine qui s'était formée autour de lui, quand à le rencontrer, c'était une toute autre histoire dont la majorité des gens se passerait bien de toute façon. Il avait rapidement terminer sa scolarité dans le coin, profitant de ses années de lycée pour glaner infos et contact puis, enfin diplômé, il lança son petit business d'informateur. Commençant en tant que simple marchant d'information, il avait finit par acquérir tellement de connaissance qu'il pouvait se targuer de faire tourner la ville dans sa paume sans toutefois que personne ne s'en rende compte.
Quand il entendu parler d'Hoshikami, cette ville où de nombreuses étoiles finissaient inlassablement par se retrouver, son sang ne fit qu'un tour, ses pupille s'embrasèrent et ses canines se démarquèrent lors d'un sourire carnassier.
Il était l'heure pour lui d'inviter tous ces merveilleux humains à venir danser au creux de sa main, sous le joug de son regard curieux.