Carter Oak - [Terminée]

Carter est un trentenaire faisant autours des 1m80 pour moins d’une dizaine de kilos en trop – qu’il essaye d’ailleurs de perdre. Une carrure massive sans être particulièrement imposante, pas spécialement en muscles non plus ; même en étant sportif. Un teint claire qui a plutôt tendance à rougir au soleil. À croire que les Anglais ne sont pas habitués « au beau ». Des cicatrices à la pelle, aux genoux, au dos, au ventre, aux mains et aux poignets. Rien à voir avec des blessures de guerre. Des bêtises de gamin, extrémités d’adolescent et parcours d’un obèse. Il en garde les stigmates, des séquelles et une démarche plutôt raide .

Visage carré aux traits anguleux, pas nécessairement disgracieux et rasé de près. Il suffit d’aimer. Un nez droit, des lèvres fines, des petites rides au coin des yeux et des lèvres ; de sourire. Ses yeux sont d’un vert extrêmement claire aux éclats caramel. Sensible aux variations de lumière, Carter a prit l’habitude de porter des lunettes de soleil à la « top-gun » sous n’importe quel temps, même pluvieux à cause de la réverbération, et d’autres de repos quand la paperasse s’amasse un peu trop sur son bureau. Soit tout le temps. Sinon, c’est un tête blonde, toujours coupée court et disciplinée.

Tiré à quatre épingles, même chez lui vous ne le verrez jamais en t-shirt et baskets, seulement en chemise. En revanche il fuit les cravates, ça ne lui va pas. Du tout. Il n’a pas de tatouage – même s’il a toujours hésité à s’en faire un - ni de piercing. Hormis sa montre il ne porte aucun bijoux. Il a toujours dans ses poches du sucre ou des bonbons. Dans celle à l’intérieure de sa veste se trouve également une trousse, laquelle contient son lecteur de glycémie et ses injections ; à ne jamais oublier.

La plupart des gens résument Carter comme une bonne pâte, quelqu’un de plutôt discret mais à la fois tendre et serviable, répondant spontanément présent en cas de besoin. Un vrai gentil qui ne monnaie pas son aide contre un équivalant. Appréciable pour les uns, beaucoup trop naïf - à son âge - pour les autres. Mais Carter est ce qu’il est. Et même s’il est loin d’être stupide, doublé d’un parfait idéaliste, il déroge difficilement à ses propres règles ; faisant preuve d’un humour et d’une autodérision quasi-à toute épreuve.


Carter est d'un tempérament extrêmement calme et patient, relativisant énormément. Il est rare de voir le trentenaire sortir de ses gonds, de même qu’il n’a jamais été violent. Carter déteste en venir aux mains et aux propos blessants, d’autant que l’homme n’a jamais eu besoin de ça auparavant pour se faire entendre, se montant suffisamment autoritaire et charismatique quand la situation le requérait. Il n’a pas le fond mauvais. Peut-être parce que lui-même l’a trop subis dans sa jeunesse.


C'est quelqu'un de très sociable, qui apprécie la compagnie des autres, quel qu'elle soit. Il n'a pas peur du ridicule et arrive à rire de tout comme de rien. Il se prête sans aucun problème à la conversation et sait généralement mettre les personnes à l’aise ; malgré qu’il soit plutôt timide. Même s’il ne se passionne pas pour tout, le moindre le sujet l’intéresse et il aime parfaite sa culture. À côté de ça pourtant, Carter a un cercle d’amis très fermé, faisant de lui – en quelque sorte - un personnage assez secret. Comme une certaine forme pudeur, mais surtout profond malaise qui entoure sa maladie. Tout le monde a ses travers. D’ailleurs, en parlant de ça. Notons que Carter a aussi un gros problème avec la nourriture. Une sorte de blocage .. qui parfois mais plus rarement disparaît totalement, entraînant l’extrême opposé.

Carter est un grand sensible. Incapable de mentir, ou alors extrêmement mal, c’est aussi un éternel anxieux. Il a cette fâcheuse tendance à tout accumuler jusqu’à la rupture, le plus souvent face à une situation sans gravité et plutôt commune. Il devient alors particulièrement distrait et maladroit, se renferme et parle peu. Dans le pire des cas il se laisse bouffer par la mélancolie, et l’homme d’ordinaire sérieux et propre sur lui joue les loques, à se venger sur la nourriture. Le pire qu’il puisse faire d’ailleurs, couplé avec une soudaine fainéantise. Absence totale de juste milieu. Têtu. Parfois et juste très malheureux..

Carter est né en Angleterre. Ainé d’une famille de cinq enfants aux revenus plutôt modestes. Il n’y a pas grand-chose à raconté de cette époque. Il était un gamin comme un autre, un peu rond, avec sa bande de copains et son lot de bêtises. Pas particulièrement dure à vivre.

Adolescent il fut envoyé dans un pensionnat pour garçons à la capitale. Il disait vouloir devenir journaliste plus tard, alors ses parents lui donnèrent toutes ses chances. C’est dans le courant de cette période qu’apparurent les premières difficultés. À cet âge où le physique devient important et les différences gênent. Et Carter était juste « LeGros ». Les filles ne s’intéressant pas à lui. Et lui ne s’intéressant pas à elles. Gros et homosexuel. Sujet tabou. Refoulé. Profond mal-être. En plus des bouquins il se réfugia dans la nourriture. À n’importe quelle heure, n’importe quel prétexte le jeune homme mangeait.

Et arrivé au lycée d’autres travers, à se faire « des amis » en exécutant des paries idiots. Manger le plus de … Boire le plus de. Une mascotte. Une gentille mascotte qui ne se rendait pas compte de son état. Qui ne se voyait pas grossir, ni à quelle vitesse. Jusqu’à ce que sa santé le rattrape. Un jour il fit un malaise, se retrouva à l’hôpital. On lui énonça tour à tour ce qui n’allait pas. Diabétique. Trop de ci. Trop de ça. Morbide. Puis on lui présenta une balance. Première fois en une dizaine qu’il en revoyait une. Première fois aussi qu’il se donnait un nombre, un poids. C’est là que Carter eut le déclic, comprit à quel point il s’était fait du mal. Avec l’argent normalement réservé pour ses études supérieures, il entama un long processus de guérison. Alimentation stricte. Sport. Opérations. L’homme s’imposa une nouvelle hygiène de vie et tout ce qui était nécessaire – selon le corps médicale - pour qu’il puisse se reconstruire. À long terme ~

À la suite de ça, Carter reprit ses études. Second refuge. Il termina son cursus et obtenu son diplôme de journalisme, puis entama celui de sciences-po où il fut également reçu. Désireux de prendre un nouveau départ, il ne s’arrêta pas là et partit une premières fois aux États-Unis où il récupéra un poste à l’ambassade pour deux ans. Sans vie de famille ni désir d’en fonder une, il accepta une proposition qui l’envoyait au Japon. Là-bas il fit la rencontre de son futur patron et ami, rejoignant son parti.

Aujourd’hui encore Carter est un bourreau de travail ne comptant pas ses heures, tantôt à s’occuper de la paperasse, des rendez-vous de son ami ou du fils de ce dernier quand celui-ci à quelques dernières obligations à boucler. Sa vie de famille se résumant quasi à la leur, et son chien.