Au premier abord, Célestine vous paraîtrait froide. Aucun sourire et presque jamais un regard. Elle a énormément de mal à s'ouvrir aux autres, surtout à celles et ceux qu'elle ne connaît pas. À l’Académie, elle se retrouve souvent seule dans son coin, plongée dans ses rêveries. Ses camarades ne viennent pas forcément la voir, pensant que de toute façon, elle n’en a que faire des autres. Stupides, voilà ce qu’ils sont. C’est juger sans chercher à comprendre. Célestine reste seule parce qu’elle sent que personne ne pourrait la comprendre. Et si seulement ils avaient envie ! Tristement cliché, mais pourtant vrai. Célestine n’aime pas les gens. Ou du moins la société. Ce qu’elle leur reproche, c’est leur capacité de jugement beaucoup trop peu développée voire arriérée. Les personnes dépourvues d’ouverture d’esprit… elle les méprise. Tout simplement. Et elle ne cache ni mâche les mots pour exprimer ce qu’elle pense. Qu’aurait-elle à perdre de toute façon ? Une réputation ? À part sa famille, personne ne lui tient à cœur. Les seuls autres membres de son entourage qui viennent lui parler - pour ceux qui s’y risquent -, c’est pour lui demander de l’aide. Il faut dire que Célestine est très intelligente et fait partie des meilleurs élèves de l’Académie. Sauf qu’elle ne tient pas à se faire remarquer. Un ruban doré ? À part renforcer une hiérarchie puérile, ça ne sert à rien. Et de toute façon elle n’aime pas les rubans. Elle porte toujours une cravate donné par un de ses camarades “promus”, vu qu’il ne s’en sert plus.
Si vous aussi vous vous arrêtez à cette impression de Célestine, alors vous ne la rencontrerez jamais vraiment. Si on creuse un peu, on trouve une personne fragile, mais adorable et bienveillante. Pour ceux qui réussissent à passer l’examen de sélection qu’est sa reconnaissance, vous aurez une amie en or, c’est certain. Et un puits de connaissances et d’imagination, aussi. Célestine passe son temps à apprendre de nouvelles choses et à créer tout et rien. Mine de rien, ça ne paraît pas, mais elle est souvent rêveuse. Elle s’oublie même elle-même parfois, laissant place à son imagination. De plus, si elle parait froide et sérieuse à l’extérieur, lorsqu’elle retrouve ses frères, c’est une vraie enfant.
« Maman ! Papa ! Regardez ! »
Il était deux heures du matin. Mais c’était trop tard, le petit Théodore était déjà réveillé.
« Arrête de crier comme ça… Qu’est-ce qui t’arrive ? répondait la voix somnolente de son père.
- Il y a quelqu’un qui est tombé dans le jardin ! »
Il suffit de quelques secondes pour que les parents sortent de sous leur couette. Une personne dans le jardin ?!
« Oh mon dieu, Osvald, Théodore a raison ! Il y a quelqu’un dans le jardin !
- Une enfant en plus ! Vite ! »
Et c’est ainsi que ta chère et tendre famille te trouva recroquevillée sur la fraîche pelouse de leur jardin de campagne, emprise d’un lourd sommeil. Ton histoire commençait ici, en ce samedi 3 mai 2003.
« Osvald, regarde… »
La douce main de ta mère caressait tendrement ton visage encore endormi.
« Ces oreilles… ! Tu penses que… ?
- Oui, ça m’en a tout l’air… »
Dès tes premières secondes sur Terre, tes longues oreilles interpellaient déjà. Ce n’était que le début…
« Célestine.
- Célestine ?
- Oui. Elle descend des cieux. Ne trouves-tu pas que ce nom lui va à la perfection ? »
Clarisse, ta mère, te regarda quelques instants.
« Tu as parfaitement raison. Célestine… voilà qui tu es ! »
Une fois officiellement adoptée, tu entamais une vie absolument fantastique auprès de ta nouvelle famille. Ta date de naissance correspondait à celle de ton atterrissage sur Terre, et l’âge qui t’avait été donné ce jour-là était de trois ans. Ton frère, âgé alors de huit ans, représentait ton seul ami de l’époque. Ta vie avait beau être épanouissante auprès de ta famille, elle était néanmoins perturbée par la taille anormale de tes oreilles.
Une jeune fille aux longues oreilles, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus courant en France - ni même ailleurs dans le monde. Pourtant, tu rêvais de voir le monde. Il ne fallait pas beaucoup de temps pour que tes parents craquent et se promènent avec toi. Heureusement, vous viviez à la campagne. Les passants n’étaient pas si courants, bien que présents. Mais à chaque sortie, vous pouviez être sûrs de vous faire remarquer, si bien que tu ne sortais finalement plus sans chapeau ou bonnet, suivant la saison.
Tes libertés se voyaient de plus en plus rétrécies, au point où tes parents décidèrent de ne pas te scolariser au collège. Ne l’ayant jamais été, tu espérais enfin pouvoir aller à l’école. Mais la société est bien connue pour être irréprochable par son jugement et ses commérages. Et si quelqu’un avait le malheur de constater la longueur anormale de tes oreilles, tout le canton le saurait.
Mais pourtant, comment pouvais-tu être en mesure de suivre une éducation ? Tu ne pouvais pas passer tes journées sans rien apprendre. De toute façon, la loi exigeait que tu suives des cours. Fort heureusement, ta véritable nature n’était pas méconnue dans ta famille. Ta mère elle-même est une étoile, c’est bien pour cette raison que ta venue des cieux n’avait étonné aucun membre de ta famille - hormis ton frère, bien trop jeune à l’époque.
Clarisse connaissait beaucoup d’étoiles dans le pays, dont des professeurs. Grâce à l’aide que ce dernier lui apportait, à elle comme à ton père Osvald, ils purent tous les trois t’apporter l’éducation qu’il te fallait. Et pour éviter toute jalousie fraternelle, ton frère Théodore subit le même sort.
Seulement, plus les années passaient, plus la sphère familiale te paraissait rétrécir, au point même de finir par étouffer. À part Théodore, tes parents et Justin, ton petit frère né en 2008, tu n’avais personne. Aucun ami. En même temps, comment pourrais-tu te faire des amis avec de telles oreilles ? Les seuls moments où tu les affirmais, tu devais les faire passer pour un accessoire, quand on te faisait une réflexion - dont tu te serais très bien passée, d’ailleurs. De quoi te prendre pour une fille encore plus bizarre.
Pourquoi fallait-il que tu aies des oreilles aussi étranges ? Déjà que tu ne te sentais pas “normale” d’appartenir à une population pas vraiment humaine… Mais en plus il fallait que tu aies une particularité physique anormale. Tu avais déjà du mal à aller vers les autres, mais à cause de ça, les autres avaient aussi du mal à venir vers toi. À cause de ces maudites oreilles, tu devais te cacher, te couvrir et fuir le contact avec n’importe qui… Tu n’avais pas bonne réputation dans ton village. Déjà que tes parents passaient pour des excentriques - et étrangers qui plus est, puisque ton père est d’origine norvégienne -, tu devais en plus te faire considérer comme une sauvageonne.
Les jeunes du coin se moquaient souvent de toi et de ton grand frère. Coupés du monde, vous passiez votre temps dans votre sphère qui était votre maison, à jouer ensemble et à inventer des histoires. Les autres enfants ne comprenaient rien à votre univers. Et en plus de leur faible considération, ils se permettaient de vous juger et de vous mépriser. Tu les détestais tous, les uns autant que les autres.
C’est un jour de colère noire, où tu avais dû affronter les moqueries des enfants du village, que tu as découvert ton pouvoir. Tu avais douze ans et tu venais de rentrer, le genou en sang. Il avait fallu en finir aux mains, alors que tu essayais au tout début d’expliquer que tu n’avais rien d’anormal, que tu étais juste une enfant comme les autres, et que tu portais un bonnet si tu voulais, surtout qu’il faisait même pas cinq degrés. Mais non, ces crétins n’avaient rien voulu entendre et, épuisée, tu avais dû hausser la voix. Ce qui ne leur avait pas vraiment plu. Et ce qui a valu à ton genou d’être amoché.
Folle de rage et de tristesse, tu avais pleuré pendant des heures. Pleuré contre cette injustice de devoir payer sa différence. Pleuré contre cette intolérance qui te privait de liberté. Tu pleurais cette douleur qui n’avait fait que grandir en toi pendant toutes ses années. Par pulsion, mais aussi par réconfort, tu serrais contre toi cette vieille peluche de lapin rose qui te servais de doudou plus jeune. Elle au moins, elle te comprenait. Tu avais besoin d’elle et elle était là. Cependant, après avoir vidé tout ton petit cœur blessé, tu manquais de ne plus reconnaître ton vieil ami.
Celui-ci était devenu bleu.
Effrayée, tu lâchais ta peluche sans même t’en en rendre compte. Encore une fois ! Encore une fois, il fallait que tu sois différente ! C’était ça alors, ton pouvoir ? Il fallait que tu en sois sûre. Tu devais faire un test. Ce coussin… Oh mince ! Lui aussi a changé de couleur ! Mais ton lapin est redevenu rose… Et… Et si tu essayais sur ton corps ? Tes propres cheveux par exemple ? Oh ! Ça a fonctionné ! Ta chevelure a soudainement choisi de passer du châtain au vert pomme !
Il ne te fallut pas longtemps pour que tu sortes de ta chambre en panique. Heureusement, Clarisse était à la maison.
« Ne t’en fais pas ma chérie, c’est normal… Ça devait bien finir par arriver… »
Eh oui, en tant qu’Étoile, tu devais bien te douter. Et puis finalement, ce pouvoir n’était pas si mal que ça ! Dans ta douleur, ce pouvoir t’apportait de nouvelles couleurs dans ta vie. Des couleurs insoupçonnées… Tu avais fini par les aimer… et même les adorer !
Suite à cet événement, une grande décision fut prise par ta famille. Celle de déménager. Maintenant que tu avais grandi, et que la situation professionnelle de tes parents le permettait, il était temps de partir à la recherche de ton humain-e, tout comme ta mère l’avait fait à l’époque… Tu connaissais ta nature sur le bout des doigts - et des oreilles. Tu savais que tu étais liée à quelqu’un, en ce bas monde. Et que vous étiez liés jusqu’à la mort. Il fallait que tu fasses face à ton destin. Tu es une Étoile. Et tu allais l’assumer.
Dès tes quatorze ans, vous partîtes à Hoshikami. Par chance, par ton intérêt pour le Japon, tu avais déjà commencé à apprendre cette merveilleuse langue qu’est le japonais. Cependant, tu n’aurais jamais imaginé que tu allais vivre dans ton pays favori un jour ! Finalement, dans ton malheur, il y avait une place pour les rêves. Une place qui permettait de les accomplir.
À Hoshikami, tu pouvais vivre en étant celle que tu es. Personne n’allait te juger puisque, justement, tu allais être entourée de gens comme toi. Bien que tu en aies déjà rencontrés durant ta vie en France, tu n’avais pas eu l’occasion de lier des amitiés. Tu espérais simplement entamer une nouvelle vie, mais cela s’est avéré bien plus difficile que prévu. On ne change pas du jour au lendemain et tu n’étais toujours pas plus à l’aise socialement parlant. Même après avoir intégré l’Académie, tu n’arrives pas à trouver LA personne qui te comprendrait.
Enfin. Ce n’est pas elle que tu es censée chercher, et tu le sais bien. Un jour, peut-être, tu trouveras ta moitié. Celle que tu es censée protéger. Et qui sait. Peut-être que ce lien qui vous unit est ce même lien qui unit tes parents. À la vie, à la mort. Mais surtout à l’amour.
Présence — Toujours présente, chef.
Moyenne générale ( /100) — 81/100
Matière préférée — Maths (95/100) et 日本語 (surtout les kanji) (85/100).
Plutôt sage ou souvent collé — Très sage, parle très peu (timide).
Rêve — Elle n'en parle pas... Elle ne sait pas trop elle-même.
Futur — Se référer à la réponse ci-dessus.
Ton endroit préféré dans l'académie — La cour, au coin d'un arbre, éloignée du reste des élèves. Ou alors à la bibliothèque, si possible dans un coin où elle est seule, parce que personne ne parle là-bas (normalement).
Est-ce que tu te drogues? — O___O Jamais de la vie, voyons.
Ta relation avec tes camarades — ... :s (Comment vous dire que c'est compliqué.)
C'est long hein? — Oui. Franchement, vous abusez quoi.
Si tu devais être classé dans un groupe entre sportman, superstar, thug, nolife, foreveralone ou encore normal person, ça serait quoi ? — Entre nolife et foreveralone (mais parfois un peu thug quand même).
Souhaites-tu assister au cours spécial sur les étoiles — Oui, c'est déjà fait c:
Content, maintenant que c'est fini? — Enfiiiin -w-