Comme si j'avais besoin de toi. Pv. : Mikaël

20 heures. Je mis mon ordinateur en veille. J’avais promis à Sherlock que je ne passerai pas toute la journée ainsi que toute la nuit sur mon ordinateur. Il savait très bien que je pouvais le faire. Aujourd’hui ; jour de congé. J’ignorais si j’en étais heureuse ou plutôt triste. Je dois avouer que sortir de chez moi ne me plaisait pas particulièrement, mais rester chez moi aussi… J’en avais pas plus envie. C’était comme si toutes les possibilités relativement intéressantes que je pouvais trouver, aucune d’entre elles ne me satisfaisaient ce qui faisait que j’avais l’impression d’être une âme en peine, cherchant ce qu’elle pouvait faire de sa peau.

C’était pour cela que j’avais dit, j’avais promis à Sherlock que je sortirai de mon petit chez moi afin de faire un petit tous en ville ou tout simplement trouver une occupation que je pouvais faire chez moi et tout simplement la faire ailleurs. C’était pour cela que j’avais pris un livre avant de sortir de chez moi.

J’avais passé la plus grande partie de ma journée à jouer à un MMORPG d’un côté et de l’autre, en même temps, sur mon deuxième écran, soit ma télévision, j’avais démarré la série Heroes que j’écoutais plus ou moins attentive, mes yeux étant rivés sur les monstres que j’avais décidé de tuer aujourd’hui.

Je marchai tranquillement dans la rue. Il y avait quelques personnes ici et là. Il faisait assez beau pour que les couples sortent avec leur chien, leurs enfants, n’importe quoi. Ce devait être ennuyant d’être en couple, de devoir donner des comptes aux autres de devoir vivre selon l’horaire de l’autre et tout ça.

Je n’ai pas envie d’être en couple. Ça m’apparaît comme étant moche et chiant. En marchant je découvrais la ville tranquillement. Je ne l’avais pas réellement visitée depuis que j’étais arrivée ici. Bien sûr que je connais la bibliothèque et tout ce qu’il y a entre celle-ci ainsi que mon petit chez moi. Il me semblait d’avoir vu en quelque part un café.

Un bon café. J’aime bien le thé, mais présentement, j’avais envie d’un café, avec du lait…. Pas de sucre. Beurk du sucre et la crème fait grossir. OK, j’ai quand même envie d’une petite pâtisserie. Quoi que je ne serais pas laquelle choisir. Je veux du sucre… Mais pas dans mon café. Des gâteaux. J’ai envie de gâteaux. Je ne m’en fais pas du tout.

J’entrai donc dans ce café, lançant un bref regard à l’hôtesse qui me permit de m’asseoir à l’endroit où je le désirai. Je commençai par commander un café et une part de gâteau. J’ai une grosse rage de gâteau. Je sortis ensuite mon livre de mon sac en cuir, un Michael Connelly, le poète. J’aimais bien les livres policiers, les livres noirs, sanglants, dégoûtants. Je m’installai confortablement sur ma chaise. Juste avant de me mettre à mon roman, j’en profitai pour mettre mes longs cheveux noirs dans un chignon et sorti un petit grognement de mécontentement lorsqu’une des mèches en tomba. Fichus cheveux.

Je regardai ce monsieur. Mikaël, hein ? Je lui lançai un regard fort peu sympathique. Que répondre à quelqu’un qui veut s’asseoir en face de vous alors qu’il y a une tonne d’autres places dans le café ? J’avais une très, très, TRÈS forte envie de l’envoyer promener. Je n’aurais pas du venir ici. J’aurais du resté chez moi, j’aurais du rester à la maison avec Sherlock. Je n’aurais pas du lui promettre quoi que ce soit. Je suis complètement idiote. Je ne trouvai toujours pas une réponse intelligente à lui donner, il faisait tout en fait pour rester en ma compagnie.

Ça veut dire qu’il me draguait ? Tch. Personne ne peut faire une telle chose. Je ne suis pas du tout intéressante. Une femme ne portant que du noir, une camisole, ainsi que le pantalon, même les souliers y passaient. Que me voulait-il dans ce cas ? Tch, il fallait seulement le faire fuir, l’ignorer. J’avais beau lui avoir fait un air meurtrier, il ne changea pas d’avis pour autant. Au contraire, il m’apparût encore plus insistant. Il est lourd ce mec.

Je soupirai puis posai mon livre sur la table, n’oubliant pas de garder la page avec mon signet. Je le regardai. Je le fixai en réalité. Un blond, plus grand que moi visiblement, yeux bruns. Banal. Il avait l’air heureux, trop heureux. Il est l’une de ses personnes un peu trop heureux qui ne connait rien à la vie. Ce genre de personnes. Celles que je n’arrive pas à supporter. Il est impossible d’être heureux avec la vie de merde que nous avons tous. Il a du être chanceux lui.

Je finis par ouvrir la bouche afin de lui répondre quelque chose de pas trop idiot.

- Tu peux t’asseoir ou tu veux.

Comme si ça me dérangeait réellement qu’il s’assoit en quelque part. S’il est trop chiant, je n’aurais seulement qu’à partir laisser mon café là avec les billets pour la serveuse et ce qu’elle m’avait offert et voilà.

- Je ne suis pas déprimée, ni triste. Je suis comme ça… Il n’y a rien à dire à mon sujet. Pour info’ je vais bien. Avant que vous demandiez. C’est Lilia mon nom. Je peux continuer mon livre maintenant, monsieur Mikaël ?

J’espère qu’avec cela, il pourra enfin se taire, faire ses choses à lui. J’avais quand même été assez gentille pour répondre à sa question et en plus de cela, je lui avais même donné mon nom. Il devrait être content, ce monsieur Mikaël. Je pris un moment ma tasse de café afin de souffler sur le breuvage un peu trop chaud avant d’en prendre une gorgée.

Il manque du lait dedans. C’est triste. J’en tirai une petite grimace de dégoût. J’allais devoir attendre que la serveuse revienne afin de lui en demander davantage, il en manque sur ma table… Enfin… Ce qui va devenir notre table.

Je suis froide avec lui ? Probablement. Je ne m’en rends plus vraiment compte à vrai dire. Je ne sais pas trop… J’ai toujours été comme ça. L’appeler « monsieur » allait de soit pour moi, parce que il va de soit qu’il faut être poli avec les inconnus. Je ne les apprécie peut-être pas, mais je ne suis pas pour être super méga méchante avec eux. Il me faut quand même un peu, beaucoup de civisme. Mais je semblais toujours froide avec lui. Mais l’idée d’être chaleureuse, d’être gentille… il ne fallait pas trop m’en demander quand même.

Il ne m’énervait pas. Pas trop. Pas encore. Il est une personne totalement normale du coup, ça ne me dérangeait pas tant que cela. Sauf qu’il ne faut pas trop qu’il m’en demande, j’ai certaines limites à être « gentille » avec les autres. Je ne suis pas réellement gentille avec eux à vrai dire…

Je dois être sociopathe, un truc du genre. Je n’arrive pas à être gentille avec les autres personnes m’entourant. Sauf peut-être avec ma mère. J’aime bien ma maman, elle me manque présentement. Je devrais lui envoyer un mail ou quelque chose du genre. Je devrais m’arranger pour faire une conversation skype avec elle. Par contre, avec le décalage horaire ça ne sera pas une chose vraiment facile, malheureusement.

Pour les autres personnes autour, j’ai seulement envie de leur dire : « regarde ailleurs, je ne vaux pas la peine. » je suis une fille perdue, égarée, qui ne sait plus trop où elle s’en va. Je ne veux pas demander de l’aide. Je ne peux pas demander de l’aide pour ce genre de choses. Il n’y a que Sherlock qui pourrait comprendre ce que je ressens. Je suis certaine qu’il comprend mes émotions.

- Je vais bien. Je ne vais pas plus mal qu’hier et pas mieux que demain. On peut dire que ça va « correct », tout simplement.

Je fis une pause, question de manger un peu l’un de mes fameux petits gâteaux qui traînaient en avant de moi. Je voyais bien que Mikaël avait bien envie d’en manger un, ses yeux bruns me criaient comme quoi il voulait en manger lui aussi. Je devrais lui en proposer. Mais en même temps ce serait trop étrange de le faire immédiatement. Je finis par continuer cette conversation, puisqu’on peut dire que cela y ressemblait fortement. Il est rare que j’aie une conversation avec quelqu’un, je donne bien des renseignements sur des livres au boulot, mais cela s’arrête généralement à ce moment-là.

- Je lis « le poète » de Michael Connelly, un écrivain américain. C’est un roman policier. Le titre vient du fait qu’il y a des lettres près des corps des victimes avec des parcelles de poèmes d’Edgar Allan Poe.

Je ne pus m’empêcher de sourire. Un petit sourire en coin, un sourire de satisfaction, puisque j’aimais beaucoup les livres et leurs univers, c’est ce qui me plaisait fortement, ce qui m’échappait de ce monde absurde… Avec les jeux vidéo bien entendus. Les livres sont pour moi les seules joies que j’ai réellement ici dans ce monde.

J’écoutai le garçon. Il était quand même plutôt intéressant. Il n’est aucunement intéressé par ses cours, comme je pouvais bien le comprendre. J’ai détesté cela autant que lui, même plus. Et d’avantage lorsqu’on parlait de faire des travaux d’équipe. Qui voulait faire ses travaux avec moi ? Absolument personne. Je crois qu’on ne me trouvait pas assez sympathique pour vouloir être avec moi. De toute façon ça ne m’a jamais réellement déranger, la plupart du temps j’étais bien capable de faire cela toute seule comme une grande fille.

Je n’ai jamais eu de bonnes notes. C’est pour cela que j’ai arrêté. J’ai toujours manqué de motivation pour les cours. Les cours de langues n’étaient pas intéressant puisqu’on ne voyait pas tant qu’à tout ce qui touche à la culture, les maths… Aucunement besoin d’en parler à quel point cela peut être ennuyant. Les seuls cours où j’avais un semblant d’intérêt étaient pour la musique et l’histoire, tout simplement. Dans les cours de musique on pouvait se pratiquer, c’était chouette… Non. Enfin. Passons. Mon cursus scolaire était triste. J’avais eu les notes de passage afin de ne pas redoubler les cours ou une année. Tout simplement. Peu importe. Je déposai mon livre et terminai l’un de mes gâteaux.

- Je comprends ce que c’est, il faut quand même faire quelques efforts… Je vais probablement avoir l’air d’une grand-mère, mais les études sont quelque chose d’important, dans l’optique où apprendre nous permet de ne pas être idiot. Pour ma part, je n’ai jamais apprécié les études. J’apprécie uniquement la littérature puisque je travaille à la bibliothèque municipale. La bibliothèque est quelque peu une échappatoire.

Je ne sais pas exactement pourquoi je lui disais tout cela. Probablement parce que j’en avais envie. J’aimais bien la bibliothèque, j’y étais très bien. On peut prendre pour acquis que les personnes qui y viennent sont des personnes intelligentes ou qui veulent s’instruire. Les personnes idiotes et tout ça, celles que je ne peuvent pas supporter n’y allaient pas parce qu’elles n’aiment généralement pas lire. Ok. J’ai peut-être des préjugés envers tout ça, mais je m’en fiche complètement, ils n’entendent pas ce que je pense et c’est très bien ainsi.

Je terminai ainsi ma tasse de café. J’hésitai à en prendre un deuxième. Je crois que j’allais voir si ce monsieur Mikaël allait rester encore longtemps ou non. Si oui, je m’en prendrais bien un deuxième, mais sinon je crois que je quitterai en même temps que lui. Est-ce que j’allais passer la nuit à jouer à des jeux vidéo ? Je ne crois pas… J’allais probablement m’endormir en regardant Heroes. Ce ne serait pas une mauvaise idée. En même temps… J’allais probablement manquer quelque chose d’important qui allait arriver à Peter, Sylar, Matt ou Claire… encore une fois. Peu importe.

- Est-ce que tu veux un gâteau ? Je ne crois pas tous les manger pour le moment…

Non. Je n’étais pas gentille avec lui. Je me disais que ce serait probablement du gaspillage de ne pas lui en offrir. Ok. S’il refuse j’allais tout simplement les apporter chez moi. Je le demandais sachant qu’il avait quand même manger un repas, ce que je n’avais pas fait du tout pour ma part. je devrais pas trop manger de friandises. Je devrais faire plus de sport. Peu importe.