Remind me what i felt, before i went away ♦ AIDAN [100%]

couleur des yeux — Deux billes couleurs émeraude; couleur des cheveux — Une longue crinière aux tons dorés ; taille — Il environne le mètre quatre vingt ; poids — Il pèse environ 76 kg. ; tatouages ou piercings — Aucuns. ; cicatrices — Aucunes. ; style vestimentaire — Simpliste, confortable pour travailler chez lui, plus recherché et classieux pour sortir. Il aime porter des vêtements de qualité, il y met le prix mais il est sûr que ça tiendra dans le temps.

Détaché au premier abord, le regard un peu distant. L'oreille traînant à côté, ne vous écoutant qu'à moitié. N'y voyez rien de personnel, il ne vous hait pas, ne vous aime pas non plus. Il est un peu dans sa bulle, il est quelque peu hors du monde qui l'entoure. Aidan ne pense pas en mal quand il agit de cette façon, c'est simplement dans sa nature, un genre de temps d'adaptation à votre personne. Il ne déteste pas les gens, il n'a rien contre la race humaine ou les étoiles, il est tout simplement maladroit, farouche, imprévisible. La peur de blesser les gens, la peur de les repousser par des mots qui ne plaisent pas, la peur d'être jugé trop rapidement. Son cœur reste fermé aux autres, comme paralysé. Il n’est pas si froid qu’il n’y paraît, ce n’est pas un homme dénué de sentiments. Le canadien ne vous sautera pas au cou pour autant, non pas qu’il ne vous aime pas, c’est tout simplement lui.

Éternel rêveur, utopique. Il rêve de tout, de rien, de l'avenir, de l'égalité entre les humains et les étoiles. Peut-être est-il trop idéaliste, qu'il positive trop et que ses souhaits ne se réaliseront jamais. Ou bien il est naïf de penser de telles choses. Il se perd dans ses pensées en imaginant un monde meilleur, dans lequel les gens arrêteraient de se battre pour détruire le lien entre les humains et les étoiles, dans lequel les policiers n’auraient plus à traquer les crépusculaires comme des vermines. Un monde qui, selon lui, n’existera sans doute jamais.

Élevé comme son père avait été élevé, en d’autres mots : Sois brave, courageux, ne recule devant rien, ne montre pas tes peurs, garde la tête droite, sois bon avec les femmes, sois sans pitié face aux gens qui se dressent contre toi, quelqu'il soit. Il n'a point peur du tonnerre, des fortes bourrasques de vents, des ombres qui se déforment à la venue de la nuit ou même des grosses bêtes. Rien ne l'effraie - oui, cette façon de dire est un peu moqueuse. Un homme courageux et brave, ne renonçant pas devant les obstacles qui se dressent face à lui. Oui, un type lambda que vous pourriez croiser un peu partout. Le genre de personne qui se fond dans la masse, un homme tout à fait banal.

Souvent proie au stress suite à des clients un peu trop exigeant ou des éditeurs trop méticuleux, il avait pris pour habitude d’aller faire du sport pour décompresser. Une habitude qu’il a gardé, il sort courir un peu tous les matins avant de commencer ses journées de travail, quand la pression se fait trop forte il se défoule sur un de ses punching-ball avant de prendre une douche froide. Parfois il prend un thé sur son balcon en regardant les gens se presser pour rentrer chez eux, ou il scrute le ciel, observant les nuages et leurs formes improbables sans mots dire. D’autre fois il se contente de rester dans sa baignoire en regardant une série ou un film pour se calmer.

Fin observateur, il vous détaille de la tête aux pieds, il remarque le moindre petit détail faisant la différence. En réalité il ne vous observe pas pour vous mettre mal à l’aise ou pour vous oppresser, Aidan a sa manière de faire. Il ne juge pas, il ne dit rien, il vous regarde en essayant de glaner quelques petites choses sur vous. N’ayez pas peur de son regard, s’il est peu chaleureux, ce n’est point volontaire, il ne cherche pas à vous effrayer ou vous repousser.

Même si Aidan est un bon garçon, il ne reste pas moins une personne relativement brusque. Il est d’un naturel assez calme, certes. Cependant il lui arrive de s’énerver, d’hausser le ton, de crier ou même d’en venir aux poings. Un état qui le ronge, un état qui le consume, qu’il déteste. Il ne supporte pas cette partie de lui, il la haït mais elle le suit comme son ombre, bien accrochée à lui. Il refuse de s’abandonner à la violence, la colère. Il s’en mord les doigts quand il se rend compte qu’il s’est emporté, il culpabilise, il s’en veut terriblement, même si son père lui a appris à être sans pitié face aux plaies qui pouvaient l’ennuyer.

Sous sa carrure bien charpentée se cache un petit cœur qui fait boum. Aidan reste un grand sensible. Il pourrait pleurer pour quelque chose qui l'attriste. Seulement il assume difficilement cette partie de lui. Il se cache pour laisser passer, il ne montre pas ses larmes. Ça touche à sa virilité et sa fierté de mâle. Vous voyez ? Ce truc que les hommes détestent dégrader par peur du jugement, par peur d’être considéré comme faible, comme un homme peu viril. Alors il se retient et reste le plus impassible possible. Dur d'être un homme parfois.

Étrangement, cet homme est pour le moins contradictoire avec lui-même. C’est qui le défini, ce qui fait qu’il est lui, ce qui l’anime, ce qui le rend touchant, détestable, vulnérable.

Souffle saccadé, mains moites et sueurs froides. Chaque secondes à ses côtés semblaient être une éternité, comme si le temps s’était arrêté dans cette pièce. L’ambiance était froide, pesante, oppressante, peut-être à cause des murs aux couleurs pâles, peut-être à cause de la machine qui bipait au rythme irrégulier du cœur. Son regard glissait sur le visage de sa fiancée, serrant avec peine sa main, il ne cessait de trembler de tout son être. La peur qui l’envahissait était palpable. Vais-je finir seul ? Va-t-elle me quitter ? Tout est de ma faute.


L’année de ses 19 ans il entrait à l’université d’Hoshikami. Jeunesse rose et emplie de joie. Il foulait à grand pas l’entrée de l’université. Aidan se sentait comme un enfant découvrant quelque chose. Tout était nouveau pour lui. De nouvelles têtes, de nouveau genre de gens, des nouvelles connaissances à acquérir et tant de choses encore.

Visiblement ennuyé par le cours, la voix monotone et assommante du professeur, le canadien griffonnait sur ses feuilles tout ce qui lui venait en tête, tout et rien. Son regard émeraude se déposait un peu partout dans la salle, sans doute à la recherche d’une autre personne inattentive au cours ou bien pour s’occuper comme il n’avait plus d’idées pour noircir son papier. Il apercevait une autre tête levée, détachée du cours, elle avait arrêté de suivre depuis un moment. Hésitant à rejoindre cette personne, leurs regards se croisaient finalement, de timides sourires s’échangeaient. Le professeur élevait la voix – ce qui les firent tourner les yeux – pour annoncer une courte pause. Aidant prenait ses affaires pour se déplacer près de l’autre étudiante. Un petit sourire apparaissait à la commissure des lèvres de la nipponne.

«  Je ne dérange pas au moins ?
- Non, du tout. Je commençais à m’endormir. »

Des rires gênés, des regards fuyants. Tout semblait pour le moins mal parti dans cette amitié avec un malaise qui s’installait, cette gêne était due à tellement de motifs, parce que c’était un peu soudain, parce que c’était un garçon mais en particulier parce qu’elle le trouvait mignon et qu’elle l’observait depuis quelques temps sans oser lui parler. Leurs attentes étaient différentes.

«  Au fait, moi c’est Yui Mikisugi.
- Moi c’est Aidan Wilson. J’ai presque faillit oublier les bonnes manières. »

Petit à petit, leur relation changeait, ils passaient de simples connaissances à bons amis, peut-être trop bons amis, trop proches, trop d’ambiguïté s’était installée entre eux. Une amitié pour le moins étroite, un peu trop tactile. Peut-être avaient-ils franchi le cap trop tôt, avaient-ils hontes de leurs baisers passionnés qu’ils tentaient de cacher en faisant comme si de rien était ? Ou bien de leurs étreintes brûlantes ? Sans doute s’étaient-il jetés trop tôt en terre inconnue.
Leur entourage ne les voyaient pas comme amis, étrangement. Plus comme un couple qui ne s’assumait pas réellement. Sans doute pour éviter les jugements parce qu’il n’est pas japonais, qui sait ? Ils avaient fini par un peu trop s’apprécier, beaucoup trop. Ce n’était pas pour autant qu’ils agissaient comme s’ils étaient en couple. Distants en public et proche en privés. Yui voulait terminer ses études sans avoir de conflits avec ses parents en ce qui concernait l’amour, ce qu’elle n’avait pas dit à Aidan, c’est qu’elle était promise à un autre homme. Comme toute fille de bonne famille nipponne, elle devait se marier sans avoir son mot à dire, elle ne voulait pas finir femme au foyer à cuisiner ou faire les tâches ménagères toute la journée pour ses enfants et son mari qui travaillerait dur. Elle voulait briser les ordres de ses parents et vivre avec quelqu’un qu’elle aimait réellement.

«  Tu sais ce qu’en penserait la famille Honda ?
- Oui, mais je ne veux pas me marier avec leur fils.
- Tu es fatiguante Yui, tout devait se passer pour que tu te maries avec lui. Et à la place tu préfères partir avec ton coureur de jupon ?
- Ne dis pas ça parce qu’il n’est pas japonais ! J’ai assez parlé avec vous, je crois que ce n’est pas la peine de revenir sur ce point, je ne serais pas la promise du fils Honda. »

Son souhait était exhaussé lors de la fin de ses études. La japonaise avait laissé sa famille sans prendre la peine de réellement expliquer réellement pourquoi, elle était tout simplement partie après avoir eu la sensation de parler à un mur. Déshéritée, rejetée par sa famille à partir de cet instant, elle n’était plus la petite chérie des Mikisugi, juste une folle aux yeux de sa famille. Une femme forte ayant choisi de vivre comme bon lui semblait aux yeux du canadien. Aidan avait décidé de se lancer dans l’informatique, il ne se berçait pas de douces illusions, il savait qu’il ne pourrait vivre en tentant d’écrire des romans et en particulier s’il se voyait essuyer des refus. Persévérant, gardant la tête haute après les rendez-vous avec les éditeurs, il ne baissait pas les bras et restait fixé sur son objectif. C’était le rêve de toute son enfance, il fallait qu’il le fasse, qu’il fasse rêver les gens, les faire voyager. Le jeune homme voulait transmettre aux autres ce qu’il ressentait quand il lisait.

L’hiver de ses 24 ans, il errait dans les rues d’Hoshikami, il restait perdu dans ses pensées en parcourant les rues sans réel but. Il venait d’essuyer un refus auprès d’une maison d’édition, il commençait à désespérer, restant à vadrouiller dehors pour se changer les idées. Wilson rasait les murs en regardant de temps à autre les boutiques. La lumière se reflétant sur les pierres des bijoux attirait ses yeux émeraude.  L’envie de prendre une bague pour Yui était trop forte, il en prenait une simple, sans trop d’ornements et rentrait avec hâte. Ses idées noires s’étaient envolées, seule une angoisse restait fermement agrippée à son estomac, elle le serrait, jouant avec ses émotions. L’informaticien gardait précieusement l’écrin dans sa poche une fois arrivé, rassurée de le voir enfin arrivé, elle l’étreignait en souriant.

«  Je me faisais du mouron, je me demandais quand tu allais rentrer de ton rendez-vous avec l’éditeur.
- J’ai un peu traîné après avoir eu un refus de plus. Désolé de t’avoir inquiétée. »

Aidan la suivait dans le salon. Il la regardait avec un large sourire aux lèvres, il glissait sa main dans sa poche. Quand le bout de ses doigts touchaient l’écrin, un moment de doute s’installait, « et si je ne voulais pas finir ma vie avec elle ? » songeait-il. Sans prendre plus de temps, il sortait l’écrin bleuté de sa poche et l’ouvrait en le présentant à la japonaise. Cette dernière levait les yeux vers lui, une expression qu’il n’avait encore pas vue déformait le visage de sa bien-aimée. Ce n’était pas de la joie, ça n’avait rien de positif. « Pourquoi cette expression Yui ? Ai-je fait quelque chose de mal ? Je pensais que tu aurais voulu cela, me serais-je trompé ? » ces questions se bousculaient dans sa tête. La jeune femme se levait du canapé sans prendre peine de lui jeter un regard ou de lui parler, elle se chaussait après avoir enfilé son manteau et sortait en claquant la porte derrière elle. Wilson posait l’écrin sur la table basse et levait les yeux au plafond. Son estomac se serrait, pourquoi un tel regard venant de Yui ? Pourquoi rester interdite ? Tant de questions et si peu de réponses. La tristesse et le regret l’envahissait. Il finissait par se perdre dans ses pensées, entre toutes ces questions qui se bousculaient, le regard vide fiché au plafond. La sonnerie stridente de son téléphone le ramenait sur terre.

« Oui, allo ?
- Bonsoir Monsieur. Vous êtes bien le compagnon de hum… L’interlocuteur marquait une courte pause pour s’assurer de quelque chose. De mademoiselle Yui Mikisugi ?
- Oui, que se passe t-il ?
- Elle est à l’hôpital en ce moment même, j’ai tenté de joindre ses parents mais cela s’avérait impossible. »

Le cœur du canadien fit un bond, la panique le saisissait. Il répondait hâtivement qu’il arrivait avant de raccrocher et de se presser pour aller à l’hôpital. Qu’est ce qui avait bien pu lui arriver ? La tension montait à chaque marches qu’il passait. Il la trouvait, là, sur son lit. Elle avait l’air de dormir paisiblement malgré les blessures qu’elle avait. S’asseyant sur la chaise à côté, il prenait sa main. Il se sentait coupable, il ne savait pas exactement pourquoi, il se sentait juste mal. L’état de la jeune femme était pour le moins critique d’après les internes, fauchée par un automobiliste ayant perdu le contrôle du véhicule. Aidan restait près d’elle, comme pour veiller jusqu’à ce qu’elle rouvre les yeux.

A son réveil, il constatait une seule chose, Yui avait perdu sa chaleur, sa main n’était plus que partie glacée. Elle avait embrassé la mort durant le sommeil de sa moitié, elle avait rejoint à bras ouvert son étreinte froide. Il n’avait pas de mots qui lui venaient à l’esprit, il ressentait un grand vide en lui, de la tristesse, rien de plus.