Adopteunpapa.com || pv. Max Holt

Un sanglot qui t’étouffe. Une main qui se plaque sur ta bouche. Et tu chiales, comme une gosse. Cette nuit, tu as été rattrapée par tes démons du passé. Ceux que tu redoutes le plus, dont tu aimerais oublier l’existence. Ils te rongent, te dévorent de l’intérieur. Te font souffrir pour mieux se moquer de toi ; tu les imagines avec ce sourire narquois, la main tendue pour t’accueillir quand tu retrouveras sommeil. Ils sont vicieux, Lula. Ils te font penser que tu es en sécurité mais à peine que tes yeux se ferment qu’ils reviennent prestement pour te hanter.
Que tu hais les cauchemars.
Tu regardes ton réveil lumineux puis te lève de ton petit lit pour te servir un verre d’eau grâce au lavabo non loin. Que tu aimes ton petit studio quand tout te paraît si grand. Ton palpitant se serre comme si il allait exploser, dans tes tempes ça cognent. Elles aussi, elles vont sûrement faire boum.
Ta vision est encore trouble et il te faut autant de temps pour enfiler tes baskets que pour sortir de l’immeuble miteux dans lequel tu habites. Tant pis si tu as l’air d’une folle avec ta chevelure qui part dans tous les sens, tes yeux rouges ou encore ton tee-shirt trop large et ton bas de pyjama rayé. Ton gilet n’est pas fermé, ce qui laisse apparaître un logo effacé d’un groupe de rock. Un tee-shirt d’un de tes exs sûrement. Tu connais le chemin par cœur, même si tes émotions sont chamboulées, même si chacune de tes pensées est un appel au secours et qu'il est envrion quatre du matin. Tu sais exactement qui tu dois aller voir.
Tout droit. Gauche. Gauche et droite. Tes doigts pianotent doucement le code d’entrée de la résidence et tu grimpes les marches. Une à une, deux à deux. Pas envie de prendre l’ascenseur. Tu comptes tes pas, comme si il n’y’avait que ça d’important dans ta vie et que si tu ne le faisais pas, t’allais crever comme une merde. Premier étage. Second étage. Ils défilent, tour à tour. Le silence règne, c’est lourd. Effrayant, pesant. Chacune de tes respirations saccadées se fondent dans ce non-bruit parfait. Ils sont à leur place, ces souffles dérangés. Ces connards sont là pour t’étouffer, t’étrangler. Te buter sans que tu te rendes compte. Tu hais ces moments là, t’es tellement vulnérable. Tellement… Fragile. T’es à nouveau une gosse, au fond.
12.
Ce chiffre familier, écrit sur cette porte tout aussi singulière. Elle renferme un univers, une personne en qui tu as confiance. Que tu as adopté, qui t’a accepté comme proche.
Tes poings cognent contre le bois.
Boum boum boum.
Ca résonne dans ta tête. Ca fait mal, c’est douloureux. Une seconde, puis deux et tu recommences comme pour t’assurer qu’il a entendu. Le temps qu’il t’ouvre te paraît infini ; chaque seconde est décuplée et ton coeur bat à toute vitesse. T’as l’air affolée, Lu’. N’est-ce pas pour un rien, un petit cauchemar ?
Il a à peine le temps d’ouvrir que tu lui sautes dans ses bras, éclatant en sanglots abaissants.