Le ciel était bleu et le soleil accueillant, accompagné d’une température clémente. De quoi donner envie de passer sa journée à l’extérieur, à se promener, flâner, faire tout et rien. Mais certainement pas rester à l’intérieur. Je soupirais en regardant par la fenêtre, comptant les minutes qui me séparaient de la sonnerie libératrice, ne feignant même pas de suivre la fin du cours. Mes pensées vagabondèrent loin d’ici tandis que me venait en tête une chanson dont je récitais les paroles dans un souffle à peine audible.
Soudainement, je fus coupé dans ma chanson par la sonnerie. Je reportais mon attention dans la salle de classe juste à temps pour pouvoir remarquer les devoirs qu’on nous donnait et les noter. Enfin je me levais paresseusement et sorti de la salle de classe, sans oublier de récupérer dans mon sac le petit casse-croûte qui devait me servir de repas de midi.
J’avais décidé de profiter du beau temps pendant que je le pouvais et prenait donc mon repas dehors, me baladant à travers l’académie d’un pas lent, continuant de chantonner diverses chansons entre deux bouchées de sandwich. Et d’un coup déboula, juste sous mon nez, une des plus belles créatures que j’ai pu voir !
C’était un chat, un magnifique félin, au pelage de velours noir comme la nuit et aux yeux bleus comme deux aigues-marines ! Il m’observait, l’air alerte, tandis que je m’accroupissais pour le caresser, un large sourire sur le visage. Mais avant que mes doigts aient pu toucher à sa fourrure, il s’écarta, à mon grand désarroi. Alors j’arrachai un morceau de jambon de mon sandwich et le lui tendit, pour tenter de gagner sa confiance. Et ça fonctionna ! Il s’approcha de ma main tendue, et la renifla une seconde avant de prendre le morceau de viande et de s’éloigner encore un peu. Je ris. Il était adorable. Mais j’étais un peu frustré de ne pas pouvoir le caresser.
Je restais là quelques temps, à l’observer, la main tendue en espérant qu’il vienne me laisser le caresser. L’animal, lui, s’était assis face à moi et ne semblait pas avoir la moindre envie de bouger. Tantôt il me regardait, tantôt il commençait une toilette sommaire. Je m’impatientais, je voulais absolument le caresser ! Alors je m’avançai vers lui, finissant par me retrouver à quatre pattes, pour le toucher, en vain. Il s’enfuit à plusieurs mètres de moi, m’observant comme si c’était une sorte de jeu.
Bien décidé à l’attraper, je me relevai et m’approcha à nouveau de lui. Mais comme je m’en doutais, il s’éloigna encore. J’en étais aussi frustré qu’amusé, alors je continuai de le poursuivre alors qu’il ne se laissait jamais approcher, mais restant toujours bien en vue et faisait attention à ce que je le suive. On aurait presque dit qu’il faisait exprès de m’emmener je ne sais où.
Au final, je me vis emmené dans le jardin de l’établissement. J’y étais déjà passé plusieurs fois mais je n’avais jamais été aussi loin à l’intérieur. Courant derrière le chat, je le vis monter dans un arbre au pied duquel je m’arrêtai. Fin de la course. J’observais dans les branches, tentant de le voir. L’arbre était un magnifique cerisier en fleurs. Un doux rose était omniprésent sur l’arbre, mais je ne pouvais rien voir de ce qui s’y cachait.
« Alors comme ça, tu m’emmènes jusque-là mais tu ne me laisse pas te toucher ? Ce n’est pas très gentil… A moins que tu veuilles que je monte dans l’arbre ? »
Mes paroles étaient bien entendu à l’adresse du chat noir. Je ne craignais pas qu’on me prenne pour un fou à parler à un chat – ou au vide, car vu que l’animal était caché dans les fleurs, je devais avoir l’air de parler seul. Mais il n’y avait personne, alors je n’avais rien à craindre. Et puis quand bien même, ce ne serait pas très grave. J’hésitai à monter dans l’arbre. C’est quelque chose que je ne savais pas faire, même si j’avais déjà essayé plusieurs fois. Alors je restais là à fixer les fleurs.