Quand la naïveté s’envole, que reste-t-il ? Quand la confiance s’évanouit, que reste-t-il ? Quand les larmes ne suffisent pas, que reste-t-il ?
Il ne reste que la rancœur qui s’insinue perfidement dans tout l’être de la jeune étoile pour mieux en empoisonner le cœur. Lentement, sûrement. Un peu plus chaque jour. Sournoise, la rancœur sait comment graver la mémoire et marteler les sentiments pour mieux les altérer. Alors la rancœur se transforme en colère. Colère qui anime l’esprit, le consume. Toujours plus, inlassablement. Vicieuse, la colère brouille les contours poreux du bien et du mal. Alors la colère se transforme en vengeance. Implacable. Irrésistible. Mortelle. La vengeance donne un but, une voie, à l’étoile perdue. Intelligente, la vengeance se fait rassurante, elle donne un sens à l’existence… Alors l’étoile n’est plus. Alors Zoé n’est plus.
Méfiante envers les humains contre qui elle garde rancune, l’étoile n’apprécie guère la compagnie de ces êtres. Qu’importe qu’une poignée seulement l’ait malmené au nom d’une soi-disant science pendant des années, tous sont à ses yeux les mêmes barbares portant invariablement en eux le gêne de la destruction. Destruction entre eux, mais pas seulement. Quid de la faune, de la flore et même des étoiles ? Présents sur terre pour protéger les humains comme le voulait à l’origine l’étoile mère, qui les protégera des humains ? Toutefois, faut-il s’en étonner ? L’étoile mère n’est-elle justement pas intervenue parce que les Hommes ne sont guère bons qu’à s’entretuer ? Assurément.
Brave humain destiné à te lier avec Zoé, ne rêve pas trop de ta douce étoile protectrice. Tu serais fort déçu. Au mieux, elle tachera de te garder en vie si la situation se fait sentir. En effet, il serait fâcheux qu’il lui arrive malheur à cause de toi ! Du reste, il n’y aura que l’indifférence, comme pour tous les autres humains. Le temps n’est pas encore venu, si tant est qu’il revienne un jour, où elle accordera de nouveau sa confiance aux Hommes. Tu ne seras rien pour elle. Pourquoi perdre son temps à protéger ceux qui ne le méritent pas ?
Zoé maudit le lien qui lie étoile et humains entre eux. Ce lien qui lie des êtres sublimés à des êtres vulgaires. Pourquoi ? Voilà la question qu’elle se pose. Pourquoi l’étoile mère inflige cela à ses enfants ? Le sentiment qu’elle a pour la reine des étoiles est un étrange mélange de respect et de rancune. Respect car elle est la créatrice, mais une créatrice qui afflige ses étoiles de bien des tourments en les liant contre leur volonté à des terriens. Est-ce par une volonté perfide de les voir souffrir de la bêtise humaine ou perçoit-elle la bonté que Zoé n’arrive pas à trouver en eux. A moins qu’elle ne veuille pas la voir ou ne serait-ce que la chercher. Aveuglée par l’amertume, la jeune étoile se refuse à penser que tous ne sont pas mauvais.
Bridée dans son pouvoir par les hommes qui la tenaient en laisse, Zoé est bien trop occupée à s’entrainer dans le but d’accroitre son don qu’à ne serait-ce imaginer un homme capable d’une bonne action. Jamais satisfaite d’elle-même, elle frôle régulièrement ses limites pour mieux les repousser, faisant fi des conséquences que cela peut avoir sur sa santé. Elle a tant de puissance à explorer encore qu’elle ne s’accorde que peu de repos. Aussi, elle ne rechigne pas à un combat si l’occasion se présente. De la puissance, toujours plus, elle en a besoin pour se venger des humains et sauver toutes les étoiles victimes de la folie des Hommes. Car oui, si elle s’intéresse aux Crépusculaires, ce n’est uniquement pour le bien des étoiles. Bien que la seule idée de s’allier à des humains la révulse. L’étoile est prête à faire de mauvaises actions pour ce qu’elle estime une cause juste. A sa manière, elle ne supporte pas l’injustice.
Vilaine ? Vraiment ? Peut-être. Pas complétement méchante, mais ni complétement gentille non plus, Zoé est à un carrefour de sa vie. Elle devra faire le choix entre pardonner, pour mieux voir la bonté dont peuvent faire prendre bien plus d’humains qu’elle ne l’imagine, ou se laisser bercer par la colère et rester aveugle. La vérité est qu’elle s’est progressivement renfermée sur elle-même. Elle est la propre actrice de son sentiment de tristesse et de solitude qui la ronge depuis que les scientifiques eux-mêmes qui l’analysaient ne savaient plus quoi faire d’elle. Alors elle en veut à tout le monde. Un peu par facilité. Parce qu’il est plus aisé d’être rancunier que de savoir pardonner. Alors elle se protège comme elle peut en faisant mine que les autres ne sont rien pour elle. C’est faux. Elle a besoin du regard des autres. Pour se sentir en vie. Libre. Si elle a réussi à se libérer des chaines de ses oppresseurs, elle doit maintenant se libérer de celles qu’elle s’est elle-même forgées.
Ce n’est qu’une jeune étoile ayant besoin d’un guide. Advienne que pourra.
La faiblesse est un virus, je suis l’antidote !
J’hurle. Ma vision est trouble. Je distingue difficilement les formes pourtant cruellement familières de cette chambre aseptisée. De cette chambre où l’on me garde vaguement consciente. J’entends que l’on s’agite. Cela bourdonne dans mes oreilles. Putain. Fermez là ! Vous me filez mal au crane.
A ma portée, une petite table grise à roulette avec divers outils barbare dessus, des seringues entre autres. Des tranquillisants, sans doute. Je lève ma main droite et plisse les yeux, comme pour me concentrer dans un ultime effort. La table roule à peine, comme si elle se jouait de moi. Je pousse un juron et attrape les machins estranges avant de les jeter au sol. Voilà donc à quoi j’en suis réduite ! Je fais quelques pas. Dans l’espoir d’atteindre la porte. Ils se rapprochent. J’entends leurs pas également. Les blouses blanches entrent. Nouvelle concentration qui se solde par le même échec : pas un seul ne chancelle, ne serait-ce qu’un petit peu. Pas même pour faire semblant.
Je m’écroule ensuite et me rattrape à la petite table à roulette alors que j’ai vainement tenté de la leur jeter de mes mains, à défaut de le faire par la force de mon esprit embrumé. Accroupie sur le sol, me vient l’envie de pleurer quand ils me rattrapent par les bras et m’installent dans le lit avec une délicatesse qui ait bien la leur, mais je tiens à ma promesse faite il y a maintenant des années : jamais je ne pleurerai, je ne leur ferai pas ce plaisir. Mes cris et mes faibles débats n’empêchent pas les sangles de venir me ceindre et la piqure sur mon bras gauche d’achever ma torpeur.
Ô Reine des étoiles, comment en suis-je arrivée là ?
***
Des sons. Le bruissement de la mer. La chute des vagues. Ils raisonnent encore comme une douce musique à mes oreilles. Une musique au tempo lent, rassurant, apaisant. Presque une berceuse. Le chant des oiseaux, non moins mélodieux, ponctuant parfois et amenant du rythme. Des sensations. L’eau chatouillant la peau nue de mes pieds enfantins. Le sable chaud. Si chaud. Si beau. Tout aussi rassurant que les sons que j’entendais alors. Et puis l’odeur de la plage. Du sel de la mer. Un morceau de rêve dans un recoin de ma mémoire.
Voilà mes maigres, mais précieux, premiers souvenirs. Ceux de mon arrivée sur terre après une chute céleste que je ne soupçonnais pas. Etoiles, lien, humains, un trio que je ne connaissais pas. Aujourd’hui encore, je n’ai aucun souvenir de ma vie dans le ciel. Peut-être n’est-ce pas un mal. Au moins je ne suis pas davantage déçue d’être ici.
C’est ainsi que ma vie terrestre commence, dans l’éblouissement d’une plage des Cyclades. Je ne saurais toutefois dire laquelle est-ce. Je n’y suis pas resté bien longtemps. C’est une petite île parmi tant d’autres. Peu peuplé. Où tout élément bizarre venant bousculer la vie paisible de ses habitants est invariablement remarqué. Quid alors de grain de sables virevoltant autour d’une petite fille ? Je ne reste pas seule longtemps, bien vite une âme vient me demander fébrilement où sont mes parents. Tiens donc. La bonne question.
Je me demande ce qui est le pire : grandir dans un laboratoire, mais en sachant la vérité ou grandir dans un laboratoire, mais bercée de doux mensonges. La première option a le mérite de ne pas entrainer de déception, quand vous savez que vous n’êtes guère que le jouet d’un gouvernement, vous n’avez pas le sentiment de trahison quand vous l’apprenez. Pourtant, ayant eu le malheur d’atterrir en Grèce, c’est la deuxième option que j’ai endurée. Mon arrivée sur terre ? Naïve à cause de mon âge, de ma mémoire défaillante et certainement de quelques sérums, j’ai cru sans peine m’être simplement perdu lors de vacances familiales. D’ailleurs, mes parents viennent rapidement me chercher. Nous rentrons aussitôt par bateau dans ma maison.
C’est ainsi que je pensais avoir une vraie famille et j’embrassais chaque jour le bonheur de vivre sur une petite île paradisiaque des Cyclades : Anafi. Une île à la beauté extérieure, mais pourrie de l’intérieur. Tout n’était qu’illusion, mais le mensonge était tellement beau que je ne pouvais pas ne pas y croire…
– Regarde qui est là pour toi.
– Simba !
Rare épisode de ma vie qui résonne encore pour moi comme un souvenir agréable. Dans le malheur, il y a toujours un peu de réconfort. Un bon port sur lequel s’amarrer le temps d’une tempête. Un petit rien. Une peluche. Mon Simba.
Je bondis de la chaise de médecin, laissant à peine le temps que l’on me retire les perfusions. J’ai quoi ? Dix ans, me semble. Toute souriante, je fonce vers Nikolaos qui l’est tout autant que moi. Mon père. A ses côtés, Vassiliki. Ma mère. Du moins, j’y croyais dur comme fer. Nikolaos me tend une petite peluche Simba. Avant le test, ils m’avaient promis un petit cadeau pour me donner du baume au cœur. C’est vrai que je me suis déjà plainte. Plusieurs fois d’ailleurs. Déjà de mes yeux de gamine, je ne trouvais pas ça bien rigolo de servir de cobaye. Mais bon, je suis exceptionnelle. Grace à moi, peut-être pourra-t-on guérir quelques maladies. C’est ce qu’on m’avait dit et j’y ai cru, à l’époque. On ne m’a jamais rien dit au sujet des étoiles. J’étais formidable. Voilà tout.
Alors je prends la peluche. Je la sers fort avant de leur faire un bisou pour les remercier. Journée terminée. Une de plus. Le matin, des leçons. L’après-midi, les tests. Une fois tout fini, j’ai le droit à ma petite pause. Quand même ! En soi, les tests ne sont pas bien pénibles, juste incroyablement ennuyeux. Je reste allongée sur le fauteuil pendant que, branchée de partout, l’on m’ausculte avec des machines bien bizarre. Barbare. Je préfère de loin lorsque l’on s’entraine avec mon don. Pour le coup, c’est pénible. Je dois tout donner, mais je préfère 1000 fois être fatiguée et avoir mal à la tête que de rester avachi à ne rien faire. Et puis, papa et maman sont là pour moi. Hélas, le développement de mon don ne semble pas être la priorité. Tristesse.
Tant pis ! Simba et moi, on va conquérir l’île. Aujourd’hui Anafi, demain le monde ! J’ai même un crayon titi. Attention. Il n’y a pas grand monde ici. C’est splendide, paisible, mais incroyablement mort. Trop paisible, du coup. Les gens ne savent pas pour le labo. C’est un secret. Alors chut, faut pas le dire. De toute façon, je n’ai pas le temps. Je suis bien trop occupée à vadrouiller partout et m’entraîner en cachette. De temps à autre, je vais faire trempette sur le bout de plage attenant le labo. Sans me vanter, je peux affirmer connaître chacun recoin de ce bout de paradis. En toute modestie. Bien sûr.
Quand la journée se termine et vient le soir, j’ai le droit de regarder un dessin animé, mais je ne dois pas me coucher trop tard. Une autre journée m’attend demain. Pas grave, maintenant Simba est avec moi.
Pendant toutes ces années, vous m’avez menti !
Des cris. Plus de tristesse et de déception que de pure colère. Trahie, voilà ce que je ressens. De la trahison. Rien que de la trahison. La liberté, l’existence civile, qu’ils m’ont accordé pour donner un semblant de crédit au mensonge auront fini par se retourner contre eux. Si au centre je suis surveillée, ce n’est pas le cas lors de mes sorties au village. Ils ne peuvent pas m’empêcher de me faire des amis de mon âge, il y a si peu de jeunes qui ont dans les seize ans. Si les vieux ne parlent guère des étoiles, les jeunes sont bien plus curieux à ce sujet pour certains. Certains faisant partie de mes amis.
J’ai mené mon investigation depuis les PCs de mes potes. C’est fou ce que le net peut regorger de données à ce sujet. J’ai fini par acquérir la certitude que je n’étais pas humaine. J’ai fini par comprendre que tout n’était que mensonges autour de moi. Mes parents, ce centre et même l’eau de la mer. Je vois clair désormais. Tout n’est qu’illusion. La beauté du lieu ne parvient plus à cacher l’horrible vérité. Je ne suis qu’une prisonnière. Toutes ses sorties au dehors d’Anafi refusée, aujourd’hui j’en connais la cause. Une question demeure. Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Pourquoi le mensonge ? Pourquoi ces expériences qui au fil du temps sont devenues de plus en plus pénibles ?
Alors j’ai hurlé au visage de mes faux parents. J’ai exigé des explications. Autour de moi, tout a volé en éclat. Ils ont reconnu leurs torts. Ils ont même osé s’excuser. Le pire, c’est que j’ai encaissé. J’ai pris sur moi. Je n’ai connu que le centre et cette île toute ma vie. Où irais-je ? Ce n’est pas comme si je pouvais m’enfuir. Par peur que je m’échappe, je suis désormais interdite de sortie…
Ce jour marque un tournant étrange. Il y a dans l’air du centre un malaise gênant. Je continue, bon grès mal grès, les expériences, mais il n’y a plus la même insouciance. Nikolaos et Vassiliki continuent de me féliciter à la fin de chaque tests, mais il n’y a plus la même confiance. Il n’y a plus qu’une triste et fatigante routine dans un endroit où l’amabilité des scientifiques ne suffit plus à faire oublier que je ne suis qu’un cobaye.
Que va-t-on faire d’elle ?
Une toute petite phrase. Une petite question assassine que je parviens à entendre après que les blouses blanches m’aient installé de force sur mon lit. Lit que je ne quitte plus. Sanglée ainsi, ma vie ne rime plus à rien. Encore moins qu’avant. La crise financière a doucement, mais sûrement, eut raison du projet que je connais désormais. Nikolaos et Vassiliki ne m’avaient pas tout dit. Essayer de comprendre l’apparition des dons chez les étoiles et voir s’il est possible de déclencher un potentiel gêne sur les humains pour en provoquer l’apparition ou inversement, voir s’il est possible de retirer un don à une étoile. Au pire. Aujourd’hui, des raisons de ma présence ici, je m’en moque.
Le fait est que ce projet est loin d’être une réussite et face au contexte économique qui ne va pas en s’arrangeant, le gouvernement grec a progressivement coupé les budgets et licencié le personnel – pourtant déjà peu nombreux. Nikolaos et Vassiliki en premier. Leurs successeurs ont un temps tenté de poursuivre les expériences, mais sans la bienveillance de mes faux parents. Les tests étaient plus pénibles tout comme l’entrainement de mon don – du moins avant qu’on ne me permette plus de m’entrainer pour ne se concentrer uniquement sur les expériences. Et puis. Et puis plus rien.
C’est ainsi que je me retrouve dans cette pièce, à moitié consciente pour ne pas que je m’échappe. Me droguer, voilà la seule chaine qu’ils ont trouvé pour brider mon pouvoir. Je ne supporte pas cet état. Il n’y a rien de plus désagréable pour moi de ne pas pouvoir garder le contrôle. On ne fait même plus de test sur moi. Je n’ai réussi à me réveiller que parce qu’ils avaient sans doute mal calculé la dose. C’est dire l’intérêt que l’on me porte ! En réalité, le peu de scientifiques encore présent ici ne savent même pas quoi faire de moi. Je suis là sans l’être vraiment. Je suis le fardeau dont on se passera bien de porter.
Je me demande ce qui me donne le plus envie de les envoyer voler et voir ainsi leur crane s’imprimer dans une teinte pourpre sur les murs blancs : s’être servie de moi comme cobaye ou m’abandonner comme un enfant las de ses jouets.
J’échappe à ma prison !
Une voix. Une voix familière semble vouloir me réveiller. Je cligne les yeux avant de me les frotter, ne prêtant pas même attention au fait que je ne suis plus attaché. Je fronce les sourcils et essaye, tant bien que mal, de me concentrer sur la voix. Les voix, en réalité. On m’aide à m’asseoir. Je distingue des formes et plisse les yeux pour me concentrer. On me lève et on me fait marcher. Que se passe-t-il ? A-t-il été décidé de reprendre les expériences ? Je ne saurais pas dire. Le pas est vif. Je cligne les yeux. Enfin, je vois de qui il s’agit : Nikolaos et Vassiliki.
Après toutes ces années d’absences, les voilà pour me sauver ? Attendre que le labo se dépérissent et filer en douce alors qu’il n’y a presque plus de personnel – qui de toute façon n’en ont plus rien à faire de moi. Donnez une médaille à ces héros ! Il faudrait en plus que je les remercie ? La bonne blague. Quel dommage que mon esprit soit encore embrumé par les tranquillisants. J’aimerais tant détruire toutes les machines de ce labo qui n’aurait jamais dû exister.
Avant de quitter l’île, je me dois de récupérer quelque chose. Quelque chose de précieux. J’entre dans notre ancienne maison, laissée à l’abandon, en espérant qu’elle n’ait pas été vidé. Le désordre et la poussière règnent, mais il semble que rien ne manque. Parfait. J’entre maintenant dans ma chambre et m’approche de mon lit. Simba. Mon fidèle acolyte. Je te retrouve. Je te prends. Enfin, je réalise que je suis libre. Alors je m’autorise à pleurer en serrant ma peluche dans mes bras. Maintenant, j’en ai le droit. Ce sont des larmes de joie.
***
Cela fait maintenant environ 1 an que j’ai quitté Anafi pour m’installer à Hoshikami. La Grèce n’a jamais cherché à me retrouver, trop heureuse sans doute de s’être débarrassée de moi sans rien faire. Je n’ai pas gardé le contact avec Nikolaos et Vassiliki, qu’ils m’aient aidé pour se racheter une conscience ne change en rien toutes les années de mensonges passées à leurs côtés. Ils ne sont rien pour moi.
Une fois libre et après un temps d’adaptation pour me poser et trouver petit job, j’ai fait quelques recherches sur mes semblables et tout ce qui nous entoure. C’est ainsi que j’ai découvert un groupe luttant contre le lien unissant humain et étoile. Evidemment, je ne peux être qu’intéressée. Le seul hic est que je ne sais pas vraiment comment prendre contact. C’est donc dans l’optique d’en apprendre plus à ce sujet que je me suis installée ici.
Pour subvenir à mes besoins et m’offrir une couverture, j’ai trouvé un petit boulot de magasinier dans une bibliothèque de quartier, mais mes intérêts sont ailleurs. Je poursuis mes recherches sur les Crépusculaires tout en entrainant sans relâche mon don. La nuit, les parcs déserts sont mon domaine. J’ai perdu assez de temps comme cela et j’ai tant de puissance à explorer encore.
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