[terminé] Uhm ? Comme si c'était possible °{ Genkishi

Messages : 37 Date d'inscription : 29/12/2015

Uhm ? Comme si c'était possible

ft. Genkishi Date
635 mots

Franchement, ils exagéraient.

Elle avait pourtant affiché son plus beau sourire, mais à croire que ce genre de chose n'est jamais vraiment convaincant lorsque l'on saigne du nez et encore moins lorsque la totalité de son corps décide de tanguer sans la moindre réelle raison. Oui, d'accord elle c'était prit un ballon de volley dans la tête en plein milieu du cours de sport. Effectivement, elle c'était évanouit. Elle ne c'était pas non plus réveillée avant une bonne heure et ne semblait pas au meilleure de sa forme. Mais passons ce n'était que de simple détails sans importance. Alors. Où était le problème ? Vraiment.

Ai qui n'affichait pourtant au quotidien que de parfait sourire, esquissait une vulgaire moue assise sur son lit d'infirmerie. Passait encore qu'elle n'avait pas assisté à la totalité du cours d'éducation physique, elle ne pouvait accepter de rater une seule minute du cours de mathématique, surtout lorsqu'elle était pleinement capable de le suivre. Et le pire de tout, c'est que ce n'était pas un mensonge.

Il est vrai qu'une balle de volley est assez violent et c'est ce qui expliquait le saignement. Pour ce qui est de l'évanouissement… C'était plutôt un résultat involontaire d'une nuit simple demi-nuit blanche. Ai avait simplement été anxieuse de ces nouveautés et n'avait pas réussi à dormir. Alors, en additionnant ce manque de fatigue avec ce ballon de sport; elle avait gagné un court séjour à l'infirmerie. Rien ne plus.

Mais, ils ne voulaient rien écouter. Évidement. Ces adultes étaient tous les mêmes.

Après tout, lorsque l'on est la fille de maman et papa. Lorsqu'on est l'enfant portant le nom Date ou bien n'importe quel nom, nous liant a une personne avec un peu d'importance, ces adultes ce sentent obligés de bien les traiter. Dans l'unique but d'être bien vue des géniteurs. C'était assez égoïste quand on y pensait, mais parfaitement justifiable. Et ce n'était clairement pas un de ces enfants qui avait son mot à dire, n'est-ce-pas ?

Alors elle attendait simplement assise sur ce lit à attendre des nouveautés. Elle ne savait pas comment ça marchait maintenant qu'elle était au collège, mais surtout en internat. Avant, ils appelaient sa mère, des fois son père. Ai était heureuse lorsqu'un des deux répondaient. Mais parfois, il n'y avait personne. Alors on appelait une nourrice ou bien un collègue des parents. C'était toujours la même histoire, on rentrait à la maison et c'était une histoire oubliée.

Mais maintenant qu'elle vivait dans l'école ? Ils n'allaient pas la renvoyer chez elle et surtout ses parents n'allaient pas faire de déplacement. A croire qu'ils allaient payer dans le vide. C'est qu'ils ne les connaissaient pas.

Ai lâcha tout de même un doux sourire en imaginant ce que ses camarades étaient en train d'apprendre de nouveau en maths. Ah. Et elle devrait rattraper. Ça avait toujours été compliqué avant, de rattraper. Maintenant, ça devrait changer non ? Peut-être ? Bof, elle n'en savait rien et de toute façon elle verrait ça en temps et en heure.

Puis, tandis qu'elle regardait les aiguilles avancer sur l'horloge du mur. Comme si l’infirmière avait lu dans son esprit, elle entra dans la pièce avant de lancer à l'enfant :

« T'es parents n'ayant pas répondu à nos appels, nous avons fouillés dans nos dossiers. Alors nous avons appelé une membre de ta famille qui habite dans la ville, il sera bientôt là pour te ramener chez lui. »

Ah. D'accord. Elle avait une autre famille, outre que papa et maman. Qui, de surplus vivait à Hoshikami. Bien sûr. Elle laissa échapper une fin rire avant de s'enrouler dans sa couette. Elle avait juste à attendre la fin du cours, vue qu'on ne lui avait pas autorisé à s'y rendre, avant de retourner à son dortoir.

Après tout, personne ne viendrait la chercher.

Quelque chose l’énervait dans cette situation. Le fait qu’il avait du quitter le commissariat pour se rendre à une académie avec plein de gamins ? En grande partie, oui. Mais ce qui l’agaçait sûrement le plus ... C’est qu’il ne savait même pas pourquoi, il y allait. Ca aurait très bien pu se résumer à « coucou. L’académie a besoin de vous. » « Ok j’arrive. » Mais pas totalement. On lui avait parlé d’une ‘Ai Date’ et le rapprochement a vite fait de tourner. Il avait évidement refusé sur le coup. Il. Il ne la connaissait même pas, bon sang. Mais à voir la surveillante insister, il n’avait pu que capituler. C’était sûrement grave s’ils avaient appelé, non ? Puis forcément. Il n’était pas sans cœur -ou du moins, presque pas. Chose étant ; Il ne voulait même plus être impliqué avec la famille Date et pourtant ... Qu’est-ce qu’il foutait.

Il avait eu le temps de se poser mille et une question en route mais pas assez pour y répondre. Il était déjà arrivé. Quittant son véhicule, non, sans grand mal, il attira aussitôt les regards sur le coup. Etait-il bizarre ? Portant un regard sur sa propre personne, il grimaça. Hahaha ... Ouais, super. Sa chemise était légèrement tâché de sang et des menottes pendaient de sa poche. Et si on faisait assez attention, on pourrait très bien remarquer la forme d’un pistolet sous sa veste ; avec le crépuscule, actif, plusieurs divisions avaient eu le droit au port d’armes. Même si avouons-le, ça restait flippant. Ouais. Genkishi était flippant tout court. Remarque, même, lui se l’avouait. Soupirant, sans y faire plus attention -et surtout n’ayant pas trop la possibilité de se changer, il prit le chemin de l’administration.

Une vague de nostalgie lui revint sur le coup ; Il n’aimait pas le mélodrame mais il pouvait pas s’empêcher de voir des souvenirs renaître. Il avait passé beaucoup de temps dans cette ville après tout ... Même avec son {insérezuneinsulte} de père. C’était plus ironique quand on se disait qu’il allait s’occuper de la fille de cette chose, à sa place. Même pas foutu d’être disponible pour quand elle va mal. Au moins, ses doutes ont été effacés ; Il n’avait pas changé. Sincèrement, il ne pouvait que le haïr, au fond. Pour tout ; sa vie, sa mère, son œil. Même s’il avait sa part de faute, il n’avait pas eu à abandonner sa femme. {Insérezpleindinsultes} sérieusement ...

C’était déjà la période de cours ; Et Genkishi n’avait pas trop eu le temps -ni l’envie, de revoir ses anciens professeurs, se contenta d’aller voir la surveillante qui l’avait contacté, sur le coup. Que c’était chaleureux ... Elle le traitait presque comme un Date justement. Que c’est con. Il se retint de ne pas vomir ou de faire une remarque un peu -très désagréable et la suivit vers l’infirmerie. C’est tout seul qu’il décida d’entrer ; n’ayant pas trop besoin qu’on le présente, ni d’avoir trop de gens derrière, en fait. Il pénètre nonchalamment la pièce et repose aussitôt son regard sur la jeune demoiselle.

... Qui était plus une gamine pour le coup. Elle ressemblait un peu à quoi, il l’imaginait. Mais en plus petite et plus mignonne. Ouais. Il faisait un peu tâche, lui. Il avait surtout l’air d’un criminel que d’un policier respectable. Mais ce qui le dérangeait un peu. « ... Elle a l’air totalement bien, pourquoi vous m’avez contacté pour ça, bxrdel. » Il fixe l’infirmière de travers alors qu’elle recule sur le coup. Il avait le ton d’un commandant après tout ... brr. Sur une parole que lui-même ne saisit pas, il la vit quitter la pièce en le laissant seul avec la victime. Tch. Genkishi se crispe et se rapproche un peu plus de ce qui devait être sa demi-sœur. « Wizz. » Ou comment dire bonjour.

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460 mots

Elle aurait pu faire semblant de dormir. Restée au fond de ce lit, protégée par la couette de l'infirmerie. Elle aurait pu faire comme si de rien n'était, comme si personne n'était rentrée mais elle n'y avait même pas songé. Pourtant, elle ne connaissait pas cette voix. Ce timbre lui était totalement inconnu et pourtant cette personne était venue pour elle. Il était venu parce qu'elle c'était évanouit. Parce que l'école l'avait appelé.

Qu'importe qui était cet étranger, il avait au moins eu le mérite de voir qu'Ai n'avait rien de grave. Alors elle venait à penser, qu'un de ses jolies sourires l’inciterait à dire à l'infirmière que la demoiselle pouvait retourner en cours. Oui, peut-être. C'est pour cette raison qu'elle avait choisit de sortir de ce duvet pour se retrouver une nouvelle fois assise sur le lit d'infirmerie. Et elle avait alors caché sa surprise. Ai n'avait pas pensé une seule seconde, qu'en s'asseyant, elle ferait totalement face à ce jeune homme. Qui était. Après une courte analyse. Fort. Étrange. Ne mentons pas.

Il était là avec ses cheveux noirs et son cache œil. Quelques tâches rouges qui se retrouvaient sur sa chemise, tâches dont on aurait pu espérer qu'elles venaient d'un rouge à lèvre d'une relation extra-conjugale. Et bien sur, contre toute attente, l'enfant essayait de nier la présence des menottes et d'une possible arme à feu. Que lui avait dit l'infirmière déjà ? Ah oui, qu'ils avaient appelé un fou furieux kidnappeur qui allait demander une rançon à ses parents. C'était bien ça ?

La jeune enfant était là, avec son faux air snob et imperturbable. Elle ne le prenait pas de haut, elle ne rigolait pas de lui. Non, d'ailleurs même si Ai se regardait dans un miroir il n'est pas dit qu'elle trouve un quelconque problème à sa présence actuelle. Simplement parce qu'elle ne savait pas.

« Wizz. Elle lâcha un sourire. Elle ne savait pas ce que c'était, un nouveau langage ou bien même le nom de ce parfait inconnu. Mais elle avait répondu, naturellement ou par gentillesse. Elle ne savait pas trop. Vous-êtes ? … Un silence. Il était mal polie de demander son nom à quelqu'un si on ne se présentait pas avant. Mais avait-elle vraiment besoin de cette nécessité ? Après tout, si il était venu la chercher cela voulait clairement dire qu'il savait qui elle était. Ai Date. Oh et il ne faut pas trop croire les journaux, je n'ai jamais été enlevée avant. Vous savez la sécurité. Du coup, la première rançon ne sera pas très élevé. Une blague de mauvais goût ? Un mensonge pour cacher une lassitude ? Bon, après tout si l'Académie l'avait appelé il n'y avait peut être pas de plaisanterie derrière tout cela. »

Une parfaite gamine de riches. Il jugeait les gens un peu trop vite ; Mais il fallait dire que l’air snob faisait son effet. Première impression ratée. Elle était donc la nouvelle fierté ? Quelle dure responsabilité. Le sourire calma un peu ses pensées négatives qui s’était multipliaient sur le coup ... Elle ne semblait pas agir de manière hautaine au moins ; Hautaine ? Ouais. Il grimace. Non, elle était parfaitement polie. On l’avait bien éduqué. Ils avaient le même sang, mais tellement de différences déjà. Il ne pouvait pas la juger alors qu’il l’avait vu pendant à peine quelques minutes mais il ne pouvait s’empêcher de se faire des idées sur l’enfant.

Il était curieux ... Ou alors, une partie de lui, ne pouvait toujours se séparer de son nom. Une pensée qu’il effaça rapidement de son esprit comme toutes celles dont il ne voulait pas. La « Ai Date » l’aida rapidement en la tâche. Elle avait un formidable sens de l’humour. Dommage, l’argent n’était pas son premier intérêt. Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres et il se pencha à son hauteur. « Certains criminels ne courent pas après l’argent, chaton. » Cet air franchement moqueur ; c’était lui qui prenait ce côté hautain. Il côtoyait des criminels tous les jours pour savoir tout sur le sujet et sincèrement ... en être pris pour un, était particulièrement amusant.

Genkishi recula à une distance qui fasse moins « je m’infiltre dans ta privacy. » et la considère rapidement du regard. « Tu peux marcher ? » Elle pouvait marcher. C’était plus une demande qui se voulait un minimum poli qu’une question finalement. Il remarque les affaires de la demoiselle à un coin et pris la peine de les porter, sans pour autant lui accorder une deuxième attention. Ce n’est que face au manque de réaction qu’il décida de réagir, d’un parfait sarcasme. « Sauf si la fille de maman-papa, préfère assister à son cours de x et y parce qu’elle est si sage de la vie ? » C’était le cas. Il suffisait de la voir pour le réaliser. La réponse était évidente mais au fond ; c’était impossible de vouloir être emprisonné pour toujours.

« Profite-en. Tu seras kidnappé pour une journée mais au moins, tu changeras un peu d’air. » étrange. Idiot. Sans sens. Mais étrangement sincère. Il ne la connaissait pas ; Mais une partie de lui semblait la comprendre. Empathie ? Non. Seulement du vécu. Au fond. Une partie de lui riait. Et s’il kidnappait vraiment la fille de ce satané ministre et le faisait avoir un deuxième enfant raté ? ... Ouais. Il n’était pas ce genre de personne, malheureusement.

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413 mots

Ai hésite, elle le regarde droit dans les yeux sans abandonner une seule once de son doux sourire. Il est étrange, autant dans son apparence que dans ses paroles. Elle ressent une certaine peur, elle ne sait pas quoi penser. Pourtant, curieusement, elle à l'impression qu'il s'amuse, qu'il se moque et qu'il cherche à la déstabiliser. Alors malgré tout elle lui répond d'un hochement de tête, bien sûre qu'elle peut marcher. Elle n'avait fait que répéter encore et encore qu'elle avait parfaitement reprit le total de ses capacités. Le ballon lui avait fait un choc, sur le coup, mais maintenant qu'elle était reposée la demoiselle pouvait marcher.

Oui, c'est d'ailleurs pour cela qu'elle voulait retourner en cours. Parce qu'elle allait bien. Alors on aurait pu voir des étoiles dans ses yeux marrons, une lueur d'espoir lorsque l'homme lui prend ses affaires. Ai pense qu'il accepte de l'emmener en cours, vue qu'il s'agit, du point de vue de l'Académie de son gardien, même les professeurs ne pourraient rien dire si l'homme appelé désire que la demoiselle Date suive les cours. Mais ses espoirs s'envolent, il ne comptait pas l'autoriser à aller en cours. Alors quoi ?

Elle reste assise sur le lit face à son incompréhension. Elle ne sait que dire, elle ne sait pas quoi faire. Où compte-t-il l’emmener exactement ? Qui était-il ? Il n'avait même pas répondu à sa question, il ne c'était pas présenté. Ai ne connaissait même pas son nom. Ne pas suivre les inconnues. C'était une règle d'or, d'ailleurs sûrement une des raisons qui avait fait qu'Ai n'avait jamais été kidnappé jusqu'à maintenant. Maintenant. Que devait-elle faire ? Elle ne pouvait pas briser cette promesse faite à ses parents, pourtant son cœur lui disait qu'elle pouvait y aller. Étrangement. Alors qu'il était un parfait inconnu, qui plus est totalement flippant.

Mais si elle le faisait, c'était principalement la faute de l'Académie. Pour l'avoir appelé. Elle ne savait pas. Quelle réaction aurait ses parents si Ai disparaît à cause de son école ? Son père lui reprendrait sa liberté. Elle ne sait pas. Elle ne veut pas.

D'une main elle soulève sa petite couverture d'infirmerie, se tourne lentement avant de poser un pied au sol. Puis l'autre. Elle se surprend, elle n'aurait jamais fais ça d'habitude. Oh et puis zut. Ai se lève. Debout devant le lit.

« Il y a des choses intéressante à faire, ici ? »

Après tout, ce n'était que pour une journée. N'est-ce-pas ?

Genkishi ne s’amusait pas ; Genkishi était purement confus. Il y avait quelque chose dans la demoiselle qui lui rappelait encore et toujours sa personne. Leur lien de parenté ? Pas seulement. Peut-être se faisait-il des illusions, peut-être ne souffrait-elle pas vraiment, peut-être profitait-elle de sa vie plus que quiconque. Ca ne serait pas si surprenait si tel était le cas. Elle vivait sûrement dans le luxe à l’heure qu’il est, recevoir tout ce qu’elle voulait, quand elle le voulait. Ce style de vie allait avec certaines personnes. Il n’en faisait pas partie. Le simple mot qui rappelait richesse et confort, lui donnait envie de vomir. Ce n’était pas du confort. C’était purement ... un enfer.

Quelques souvenirs lui revenaient alors que sa demi-sœur était en sa présence. Demi-sœur qui ne connaissait toujours pas sa nature. Il n’était qu’un kidnappeur. Un vilain voyou. Un gens flippant tâché de sang. Et pourtant, elle le suivait. Le commandant étouffa un rire sur le coup, pas plus à la question qu’à la réaction même de la brune. « C’est la première fois que je vois une victime céder aussi vite à son bourreau. » Il s’arrête au niveau de la porte, son regard tourné vers elle alors qu’il la fixe de ce mélange de taquinerie et de sérieux qui ne manquait à aucune de ses paroles, d’ailleurs. « Serait-ce le tant réputé syndrome de Stockholm ? » Drôle. Genkishi se trouvait drôle. Souvent. Même si ça ne faisait pas rire tout le monde.

Il finit par lui tendre la main, attendant qu’elle fasse davantage de pas en sa direction pour attraper la sienne sans vraiment chercher son consentement. Elle était sa demi-sœur. Une demi-sœur qu’il venait de rencontrer, certes. Mais une demi-sœur tout de même. Il ne fallait pas se fier à sa logique après tout. Genkishi quitte l’établissement en sa compagnie. Les choses intéressantes hein ? Il allait la laisser décider de ça, de toute façon. Ils arrivent rapidement devant sa voiture alors qu’il lui indique la portière. « Désolé princesse. Je ne l’ouvrirais pas pour toi. » Il attendit que la demoiselle veuille bien monter pour faire la présentation. « Genkishi. Enchanté Ai Date. » Il insista sur le Date malgré lui. Il le détestait vraiment ... ce nom.

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535 mots

« Disons plutôt que j'accepte de le ressentir, vous ne m'avez pas encore kidnappé. »

Elle incline légèrement la tête sur le côté droit tout en continuant de sourire. Ce n'était pas drôle lorsqu'on y pensait. Même si elle avait accepté de le suivre alors qu'elle ne connaissait pas, ses pensées la hantaient. Et si elle c'était trompée ? Un véritable kidnappeur tiendrait-il de tel propos ? Il jouerait certes, avec sa victime mais la façon aurait-elle été identique ? Elle n'avait pas d'habitude, d'expérience. Jamais elle n'avait été approché par un inconnu de la sorte. Alors oui, elle faisait très certainement une erreur. Mais une enfant de douze ans, une demoiselle de cette âge, terriblement mature, terriblement cultivée pour son âge pouvait quand même ce tromper n'est-ce-pas ? Oui bien sûr. En espérant que ce n'était pas quelque chose qui lui coûterait sa vie.

Quelque chose qui rendrait triste ses deux parents. Qui briserait cette géniture si parfaite. Toute sa vie, Ai avait fait tout son possible pour les combler. Alors, si elle se trompait pouvait-elle tout jeter maintenant ? Un soupire camouflé. Elle ne savait pas si elle réfléchissait trop. Qu'aurait fait un autre enfant ? Un de ces enfants qui ne connaît pas cette célébrité de nom ? Elle l'ignorait. Haussement d'épaules. Son sourire ne c'est toujours pas effacé de son doux visage enfantin. Ai s'avance vers l'homme pour le suivre, ignorant sa main tendu. Il ne fallait pas trop exagérer. Elle le suivait, quittait pleinement de son grès l'Académie et c'était déjà assez extraordinaire dans un sens.

Princesse ? Bien sûr. Elle laisse échapper un petit rire. C'est ce qu'elle était après tout, non pas de titre mais c'était bien comme tel. Elle était la princesse de sa mère, la princesse de son père. Alors en quelque sorte, ce n'était pas gênant, presque normal d'être la princesse de tous ces adultes qui la connaissait. Même si elle avait vécue dans le luxe, ce n'était pas une habitude qu'elle cherchait à garder. Ce n'était pas quelque chose qu'elle appréciait plus que cela, mais elle faisait avec. Oui. Comme toujours. Et elle entre dans la voiture tandis que l'homme se présente.

« De même. Elle incline légèrement sa tête en avant tandis qu'elle attache sa ceinture. Vous n'avez pas de nom de famille ? Une politesse japonaise. Un silence. Une pause sans bruit qu'elle créer d'elle même. Ce ne sont pas ses affaires. Elle secoue sa main de haut en bas. Oubliez. Du point de vue de l'école, vous avez semble-t-il les caractéristiques pour être mon gardien, vous connaissez mes parents ? Hum. Non, mauvaise question. C'est presque évident n'est-ce-pas ? »

Puis Ai l'observe plus en détail, comme si elle ne l'avait pas déjà fait auparavant. Tout ce qui l'avait choquée, tous ces détails qui lui avait fait penser qu'il s'agissait d'un dangereux kidnappeur. Il y avait quelque chose là dessous non ? Quelque chose qui l'aiderait à comprendre dans quelle situation la jeune prodigue allait se retrouver aujourd'hui.

« Bon. Psychopathe, tueur à gage ou… Policier ? Quoique, entre nous, kidnappeur est tout aussi intéressant, même si ce n'est pas mon favori. Quoiqu'il reste plus attirant que mes deux premières propositions. »

Oh. Elle avait donc vraiment le sens de l’humour. Souriant en coin malgré lui, il se surprit à la trouver mignonne, un peu. Juste un peu. C’est ses parents qui lui avaient appris à ça ? Haha. Il en doutait franchement. Sa voix, ses mimiques, ses gestes ; ça par-contre, il n’y avait aucun doute là-dessus. N’était-elle pas un peu trop mature pour son âge, trop ... parfaite ? Oh. C’était donc elle, la « fierté » de maman, papa. L’enfant réussi ; l’enfant qui avait pris la place qu’il avait abandonné. Sans pour autant s’y attarder, la pensée obsédait un coin de son esprit. Il avait abandonné ce monde il y a longtemps, ça ne servait plus à rien d’y penser. Oui sûrement. Alors pourquoi son œil le brûlait ?

Il força un sourire. Ce n’était pas quelque chose à laquelle il devait faire attention. Parler. Il devait parler. Son cerveau semblait chercher quelque chose à dire alors qu’il démarrait la voiture. C’est alors que la voix de l’adolescente -on est adolescent à douze ans ?, le rattrapa. Il aurait soupiré de soulagement. Vraiment. Mais il ne le fit pas. Comment pouvait-il le faire quand elle lui demandait son nom ? Ca faisait partie des choses qu’il détestait le plus ... après les pianos qui tombent du ciel, ce qui était nettement plus dangereux et « fréquents », avouons-le. C’était plus le dégoût de prononcer son nom que la réaction de sa demi-sœur qui l’en inquiétait. Franchement. C’était naturel qu’elle pose la question ceci dit. C’était une marque de politesse après tout.

Aucun doute. On l’avait trop bien éduqué cette enfant parfaite. « Si un kidnappeur vient à donner son nom à sa victime ; cela reviendrait à dire qu’il ne doute pas une seconde de sa mort. » Ou qu’il était simplement idiot. Une psychologie que le commandant avait vite fait de noter. Gen jouait parfaitement la carte du Kidnappeur. C’était plus simple. Moins compliqué. Et ça lui évitait les explications inutiles et le fait qu’elle n’insiste pas, lui fit la bénir pendant quelques secondes ; avant qu’elle n’enchaîne bien malheureusement. Le policier grimaça pour la unième fois de la journée alors que la voiture venait déjà de quitter les grilles de l’établissement. Un poids de posé pour un autre, plus ennuyeux. Connaître ses parents ? Pour être précis ; c’en était un seul. Il avait déjà vu sa mère dans la journaux ou dans des conférences mais il évitait tout contact.

Après oui. « Ton esprit de déduction me surprend. » Il avait souri inconsciemment. Elle se rattrapait, tristement, certes. « Avec un train de retard, ceci dit. » Il ne pouvait s’empêcher de la taquiner malgré lui ; comme un grand frère dérangerait sa sœur ... et bon sang. C’était quoi cette comparaison. La pensée disparut aussi rapidement qu’elle avait fait surface. Le sens de l’humour de la plus jeune des Date ne lui laissait pas tant le temps. Tueur à gage. Il explosa de rire. Bon dieu. Elle allait chercher ça où. Ils arrivaient à un feu ; chose dont Gen profita pour se tourner vers elle en dévoilant son Glock 18. « Tu doutes de mon esprit criminel? Je suis vexé. Peut-être devrais-je te le prouver. » Il marqua un silence, le temps de lui laisser appréhender l’information. Oh.

ça serait peut-être marrant.
un tout petit peu marrant. Il aimait quand c’était marrant.
« Genkishi Date. Commandant de la première division d’enquêtes criminels. »
Il ne pouvait empêcher cette expression de dégoût à l’association de son prénom et nom mais reprit aussitôt la route avant de se laisser vomir. Ouais. Il le détestait vraiment.

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