J'suis peut-être une connasse, mais sûrement pas une tapin superficielle. [Finish]

couleur des yeux — vert d’eau ; couleur des cheveux — bruns ; taille — 1m57 ; poids — Est visiblement fine, voir squelettique  ; tatouages ou piercings — / ; cicatrices — Une à l’arcade sourcilière visiblement ; style vestimentaire — “Rebelle”, jeans déchirés aux hauts provocants.

Lula, c’est cette fille qu’on remarque et qu’on ignore. Celle qui attire notre regard quelques secondes pour finalement nous désintéresser aussitôt. On ne veut pas avoir faire à elle : pas dans le sens où elle est menaçante non, mais plutôt dans celui que la demoiselle semble être une mauvaise personne. Un visage aux traits grossiers qui a tout à envier aux alliciants minois, un corps sans forme et juste sculpté par la trace des os.
Lula, c’est cette gosse qui nous fait pitié au fond. Ce regard opaline nous saisit pour ne plus nous lâcher ; c’est sa trace de bonté, sous ses paroles odieuses. L’ouverture de son âme où elle laisse transparaître absolument tout. “Le regard est le miroir de l’âme”.
Lula, c’est la grande enfant qui a une allure masculine. Quand elle était petite, on se doute qu’elle portait des vêtements larges et difformes. Sa démarche exprime une profonde détermination amère, qui laisse un délicat goût âcre sur sa langue.
Lula, c’est peut-être aussi une fille un peu perdue ; sa voix peut se faire tremblante comme assurée, selon la personne en face. C'est peut-être aussi la gosse qui malgré tous ses mauvais côtés, lutte pour ne pas être complètement un individu détestable.

Odieuse - Sarcastique - Négligente - Gamine - Nonchalante - Agile - Expressive - Franche - Désagréable - Malpolie - Grossière - Virulente - Jalouse - Naïve - Joueuse - Fleur bleue - Créative - Passionnée.

C'est comme une longue plainte silencieuse et continuelle ; une douleur sourde aux accents exagérés, qui cherche à tout prix à frissonner. Il est si simple de voir dans tes prunelles vertes le besoin qu'on te remarque ; tu dis une chose, mais supplies presque pour que l'on pense le contraire, qu'on étudie tes traits, tes gestes, qu'on s'y attarde, épris d'une curiosité maladive. Alors, quand je passais mes yeux le long de ton visage, sans m’y arrêter, sans y porter une attention sauvage, doucement le masque venait à se fendre rageusement pour laisser place à une jeune enfant encore perdue qui préfère se noyer dans la cigarette et l'alcool au lieu de lutter. Tes bras s'abaissent, ton regard se fait plus dur. Tu tentes de survivre, à ta manière. De te donner de l'importance, que les gens t'admirent ou te respectent. Prête à user de la violence pour atteindre à tes fins.
C'est comme un chaton qui montre les crocs ; au début, on n'ose pas l'approcher, on attend qu'il fasse le premier pas. On apprend à l'apprivoiser, à rendre ce qui est sauvage, domestique. Si les premiers contacts sont d'abord méfiants et agressifs, ils n'en deviennent que bien plus agréables par la suite.
C'est comme un verrou fragilisé par le temps ; on ne croit pas pouvoir le briser pour qu'il nous délivre ses secrets, et pourtant il suffit d'un peu de détermination pour le casser.
C’est comme un individu d’un autre monde ; qu'est-ce qu'elle doit croire, au fond ? Elle hait ce lien qui est censé unir les étoiles et les humains. La donzelle ne veut pas mourir à cause d'une personne trop maladroite ou distraite. Même si elle ne porte peu d'attention aux autres, sa propre survie n'est pas une option.
C'est aussi ces graffitis qu'on peut apercevoir en ville ; ces dessins aux mouvements élancés qui ne respirent que par le mot "liberté". C'est intriguant, on baisse le regard pour observe par quel nom cela est signé. Qui aurait l'idée de faire ce genre de dessins abstraits ? "Allégorie", visiblement.

"Ecoute-moi, s'il te plaît. Steven, Steven. Tu ne raccroches pas hein ? Je sais que t'es reparti en Angleterre mais écoute... C'est ta gosse, faut que tu me comprennes ! Je... Je suis une simple secrétaire moi. Mutée, de plus. Je... Je ne me suis pas rendue compte que j'étais enceinte ! J'ai fait un déni de grosse--D'accord, je me calme. Mais ne raccroche pas ! Faut que t'assumes, la gosse elle a rien. Je sais qu'elle est née d'une adultère que... que je ne suis que ta maîtresse mais tu ne peux pas nous abandonner.
Comment ça tu t'en fiches ?! C'est notre enfant, à nous deux ! C'est pas de ma faute si t'es pas capable de te contenter de-de baiser avec ta charmante femme et que tu dois aller voir ailleurs pour te soulager ! Je voulais juste ne pas être virée. Ne pas perdre mon travail, j'ai que ça. Enfin, je n'avais que ça. Maintenant j'ai un bambin sur les bras.
Tu sais quoi ? Vas te faire foutre toi et ta blonde, Lula et moi se débrouilleront très bien sans toi."


Je suis dans un monde étrange, un monde à mon image et un monde parfait. Ce monde, c’est celui que j’ai conçu de toute pièce pour que chaque infime détail soit parfait. Maman. J’ai conçu un monde où toutes les deux nous pourrons vivre paisiblement.
En plus dans ce monde magique, tout est beau, et tout est bon aussi. Chaque individu vit comme il le faut, et il ne risque rien, rien du tout. Ni le tonnerre lui fait troubler, ni la pluie lui dérange, ni la peur lui-même, lui fait peur. Car dans ce monde là, la peur avec toutes ses manifestations naturelles n'existe pas. Je t’aperçois… Tu es ma mère mais tu n’as pas de visage. Je ne sais pas quel visage mettre sur ma génitrice. Qui es-tu Maman ? Où es-tu ? Je te cherche sans te trouver… La pluie abondante coule sur ton visage plat, sans expression. Mais cette pluie est aussi douce que du velours ou un souffle chaud.

Dans le monde où nous étions avant, cette pluie nous aurait beaucoup gênées ; nous aurions grelotté, nous aurions claqué des dents, nous aurions senti nos pieds trempés, l'eau glacée coulant dans notre dos. Maintenant nous n'avons plus ces inconvénients. Nous ne pouvons plus souffrir de quoi que ce soit. Nous sommes devenues impassibles et invulnérables. Nous ne risquons plus rien Maman.
Tu me manques, tu sais. Tu sors, la nuit. Le soir, quand je rentre de l'école, tu n'es pas là. Tu vis à travers ces petits post-it que tu laisses dans la cuisine, sur les plats préparés ou dans ma chambre. Malgré ça, je t'aime. Car ma maman à moi, c'est la battante. C'est celle qui porte des robes à fleurs et non la madame qui revient avec des messieurs à la maison. Maman, pourquoi les gens dans ma classe parlent d'un papa ? Pourquoi mon papa à moi, il n'est pas là ? Pourquoi quand je te pose la question, tu détournes les yeux avec honte ?
Dis-le moi maman, et promis, même si je ne le vois jamais je continuerai de t'aimer.


A l’attention de Madame Valentine,

nous vous contactons en ce jour-ci pour vous signaler l’exclusion définitive de votre fille de ce lycée. Après délibération du conseil de discipline du 7 février, elle est accusée de violence physique et morale envers le corps enseignant ainsi que ses petits camarades. Comme vous le savez, de nombreuses mesures ont été prises avec le psychologue du lycée pour tenter de résoudre les problèmes de Lula. Seulement, cette dernière s’est montrée peu coopérative durant toutes les séances avec le spécialiste. Il est ressorti que ses troubles viendraient de votre situation monoparentale compliquée à toutes deux. Nous vous demandons de trouver un bâtiment plus adapté pour votre enfant, avec toutes nos excuses. Nous avons tenté de résoudre les problèmes main dans la main avec elle, sans succès. Bon courage.



"Quand l'espoir ne tient qu'à un fil, l'amour est un miracle."
Ah. Ah, ah. Qui croirait à ce genre d'idioties ? Sérieusement ? L'amour, c'est que dalle. L'espoir, c'est que dalle. Juste des trucs auxquels on se raccroche désespérément pour ne pas sombrer et ne pas se laisser aller.
Je pourrais dire "Ooooh, j'ai eu une vie de merde. Je connais pas mon père, je fume et ma seul passion c'est de taguer des murs." Mais ça serait jouer au martyre, non ? Ca m'intéresse pas ça, c'est pour les personnes en manque d'affection. Ca serait aussi mentir, de dire que je suis malheureuse. MA vie me plaît, que tu le veuilles ou non. C'est pas ton problème si j'ai pas des grands études, si j'ai des chances de mourir jeune à cause des trucs toxiques dans les cigarettes ou que je risque d'aller en prison en exprimant mon art.
Eh ouais mon pote.
Rien ne m'empêchera de continuer ce que je fais, d'être qui je suis ou de faire des doigts aux gens que je hais. Passe ton chemin si je t'intéresse pas, j'serai heureuse de virer les indésirables de ma vie. Tous des connards.
Des hypocrites souriants qui te disent que tout va bien, que t'es pas un cas perdu. Mais une fois que tu tournes le dos, ils te crachent à la gueule et disent des horreurs sur ce que tu es.
T'as le droit de me détester. De détester ma manière de vivre, mon studio pourri, mes jobs d'un mois dans un fast-food, mon art et même la cicatrice qui barre mon sourcil droit. Mais si c'est le cas, viens me le dire en face. Je sas être gentille, faut juste bien creuser.