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 Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit]

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Eurydyce Ôta
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MessageSujet: Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit]   Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit] EmptyMar 8 Mar - 23:41

« Tout passe, tout fuit ici-bas, nous sommes emportés par le rapide tourbillon du temps. »

Réflexion sur le temps qui passe, Axel Oxenstiern. Je ne cite pas souvent ce que j’ai pu lire ailleurs. Sauf lorsque je trouve cela réellement marquant. Ou vrai. Cette citation est les deux à la fois. Je l’ai lu, il y a de cela deux soirs. Je m’étais perdu sur internet, alors que, pour une fois, je passais ma soirée seul. Une bière dans une main, l’autre sur la souris, navigant de page en page, perdant mon temps à chercher. Chercher quoi ? Je l’ignore. Je voulais juste chercher, sans aucun but et trouver quelque chose qui pourrait me plaire, me toucher, me marquer. J’ai erré sans but sur l’Internet, en toute liberté, sans m’imposer de contraintes. Cela ne m’arrive que rarement, car je suis bien souvent, trop occupé pour me permettre de telles frivolités. Pourtant, pour une fois, j’en ai eu l’envie. Je me suis laissé guider, de page en page, de lien en lien. Tapant parfois une recherche ou deux sur Google. Bref, j’ai trouvé cette citation, qui m’a fait réfléchir. Sur le temps qui court, la vie qui passe. Tout ce que je ne vois plus, trop obnubilé par mon quotidien, par le temps que je ne prends pas pour profiter de lui.

Aujourd’hui encore, je n’ai pas vu la journée passer. Elle ne ressemblait pas à hier, tout comme elle ne ressemblera sûrement pas à demain. Hier, j’ai tatoué des tétons. Aujourd’hui, c’était tout simplement une manche, que je terminais. Demain, ce sera un cou. Mais en attendant, ma journée de travail est finie. Et alors… que vais-je faire ce soir, hein ? Aller festoyer avec mes amis ? Voir la soirée s’évaporer sans même profiter de l’instant présent ? Non… Je n’en ai pas envie, ce soir. Alors avant de partir, je préviens Idris que ce soit, je ne sors pas. Pas avec eux, en tout cas. Mais je compte bien ne pas passer la soirée chez moi. J’ai envie de… profiter du temps qui passe. Alors, au lieu de rentrer chez moi, je me dirige vers le parc.

Mon casque sur les oreilles, je profite d’un mix que j’ai découvert y a pas longtemps sur YouTube. Pixel Party de Vexento. Je ne sais pas pourquoi, je l’aime beaucoup. Je l’écoute en boucle. Elle me donne la pêche, la banane, la patate. Hmm. La patate n’est pas un fruit… mais ça revient au même. Elle me met de bonne humeur, cette chanson. Et c’est tout ce dont j’ai besoin, en ce moment. De bonne humeur. Le parc. Il est dix-huit heure vingt-trois. Y a encore du monde qui y fait son jogging de début de soirée. Le soleil se cache, s’apprête à se coucher. Et moi… moi, je veux l’attendre, assis sur un banc choisit au hasard. Je regarde le temps qui passe. Les gens qui courent, qui discutent entre amis, qui rient. Y a même une demoiselle qui pleure. Mais je ne bouge pas, même si ça me serre le cœur. Je m’imagine la raison de sa tristesse. Peut être vient-elle de se faire plaquer… se faire plaquer… je ne peux même pas compatir correctement, je ne connais pas ça. Je n’ai jamais eu qui que ce soit de ce genre, dans ma vie. Je n’en vois pas l’intérêt. Quelqu’un d’aussi important pour une relation aussi instable… non. Je ne me sens pas capable de gérer cela. Peut-être pas prêt. Peut-être pas… envie. J’en sais rien, j’ai jamais trop réfléchi à la question. Et maintenant que j’y pense… je sais pas, je me dis que de toute façon, je suis pas sûr de trouver quelqu’un prêt à m’accepter comme je suis. Alors oui, je dois avoir peur. Au pire… au pire tant pis.

Et puis, je me rends compte à quel point, finalement, j’ai été obnubilé par mes pensées, ce coup-ci. Le soleil s’est couché, je n’ai rien vu venir. J’ai tellement réfléchit que j’ai laissé le temps me filer entre les mains. Une fois encore. Et alors, je comprends. Le temps est insaisissable. C’est comme ça. Et même avec tous les efforts du monde, je ne pourrais pas lutter contre. Alors je lève le nez vers le ciel dégagé. Les étoiles sont visibles. Et je me rends compte à quel point elles sont belles. Cela fait combien de temps que je n’ai pas pris dix minutes pour profiter de ce spectacle ? Bien trop longtemps. Vraiment trop longtemps. Je change rapidement de chanson, pour mieux… me mettre dans l’ambiance. Enfin. Du moins, c’est ce que j’aurais voulu faire. Sauf que je n’ai plus de batterie. Et merde… Tant pis. Je retire mon casque, range mon téléphone, enfonce mes deux mains dans mes poches et lève de nouveau le nez au ciel. Et puis… je réfléchis. Je pense. Je songe. A ces histoires d’étoiles protectrices. Pour moi, ce n’est qu’un mythe. Je n’y ai jamais cru. Je n’en ai jamais croisé, je n’ai jamais croisé d’humain qui en parle… ou alors ai-je été hermétique ? Et si cet homme qui passe devant moi en était une ? Même ma mère a l’air d’y croire. Et pourtant, elle est, tout comme moi, une sceptique de nature. Dieu ? Pure invention tant qu’elle ne l’aura pas eu au téléphone. Les fantômes ? Simples hallucinations dues au stress, la fatigue, l’alcool, la drogue – peu importe la réelle cause. Mais les étoiles, elles… elles ont réussi à avoir grâce à ses yeux. Je ne comprends pas. Vraiment. Ce ne sont que des contes pour enfant, j’en suis sûr.

Et puis, vu ce qu’on m’en a dit, je préfère me rassurer avec de telles pensées. Elles sont bien mieux, dans le ciel, intouchables, lointaines, qu’ici, sur Terre, parmi nous, à se balader en liberté avec leurs dons divers et variés.

Est-ce que j’en ai peur ? Quelle idée. Elles n’existent pas.

… et pourtant … ?

Je soupire doucement, sors une cigarette et l’allume. J’ai besoin de nicotine. Besoin de me vider la tête aussi. J’ai envie de discuter. D’échanger. De philosopher. Je crois que ce soir, j’ai envie de parler. De tout et de rien. Et avec n’importe qui. Le premier passant. Pour une fois…
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Uren X. Battle
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MessageSujet: Re: Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit]   Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit] EmptyMer 9 Mar - 18:37

Uren était absent. Certes, tout le monde le voyait gambader, glisser d’une salle à une autre, revenir à l’infirmerie, panser, diagnostiquer, conseiller ; en bref, faire tout ce qu’un médecin scolaire avait à faire, mais il n’y avait que cette âme acharnée à accomplir son devoir qui s’affichait. Une image enfermée dans le tableau de son métier, dérobée sous sa blouse ou derrière son bureau. Lorsque l’on pensait avoir capté son attention, son sourire n’était finalement qu’un reflet de sa préoccupation ; il discutait, nous regardait parfois, sans pour autant que ses paroles n’eussent la même intensité ou que son expression ne prouvât une quelconque animosité. Et, une fois la discussion terminée, il replongeait dans son déluge enchaîné, repartant pour un tour d’ordonnances ou de prescriptions mécaniques, le regard fixe ou rivé sur un papier, ou encore l’oreille à l’écoute d’un problème concernant la livraison des médicaments, retardée par une erreur de compréhension. Deux jours, non trois ! Le temps sembla trop brutal, ce jour-là : il ne lui laissa aucun répit. Bien qu’Uren persistât à aider, il dut avouer un moment son débordement.

Il termina sa journée sur une ultime signature ; le frottement du stylo sur le papier annonça la fin de cette occasionnelle surcharge. Soulagé, il lâcha enfin son outil d’encre et, dans un profond soupire, il se laissa tomber dans son siège qui lui parut soudainement moelleux, accueillant, confortable. Il eut le courage de jeter un coup d’œil désespéré sur sa montre ; elle indiquait dix-sept heures quarante-six minutes. Etrangement, Uren fut étonné qu’il soit aussi « tôt » : la journée fut si lourde qu’il s’attendait à sortir après le coucher du soleil et il ne remarqua à l’instant que le soleil éclairait encore les environs.

L’instant fut spécial. La salle, généralement froide, adoptait cette fois les couleurs chaleureuses d’une journée magnifique. Tout rayon se répercutait contre le blanc aigre des murs, revigorait les gênes d’arbres qu’il restait aux meubles, offrait cette sensation d’existence. L’ambiance, défaite des bruits, des soucis, des obstacles quotidiens, y semblait légère, dansante au chant du silence, doucement emportée par le vent qui, doucement, s’incrustait par la fenêtre ouverte. Uren contempla un moment, image par image, cette scène commune et, pourtant, splendide. Toute sa préoccupation s’était évaporée en un agréable manège harmonieux ; son esprit se posa un instant et conversa avec ses sens. Un moment de paix. Mélodieuse fierté d’avoir accompli son devoir. Etrange trêve, entre la vie travailleuse et la vie lyrique, avant qu’un nuage ne vienne barrer le chemin à la lumière […] et que tout reprenne son cours.

Uren se leva pour rassembler ses affaires et les documents importants dans sa mallette. Il retira ensuite sa blouse qu’il prit soin de plier et ranger dans le tiroir de la petite armoire figurante du matériel médicinal scolaire. Il y récupéra son manteau, laissa sa chaude carapace noire occuper ses épaules jusqu’à ses genoux, pour, finalement, y superposer son écharpe. Ses cheveux furent libérés de l’élastique qui les tenait en otage, procurant ce bien-être naturel de ne plus avoir la peau du crâne tirée. Voilà, terminé. Tous ses gestes devinrent fluides ; sa démarche, plus subtile, si bien que lorsqu’on le vit quitter l’infirmerie, on reconnut rapidement ce cher Mister Battle. De son sourire chaleureux et de ses simples salutations, il quitta alors l’établissement, suggérant à l’administration de le contacter en cas d’urgence.

Il fit escale dans son chez-soi afin d’y laisser sa mallette. Déposant l’objet sur son bureau personnel, il prit le temps d’observer rapidement la prison la plus charitable qu’il puisse connaître. Il y entendait ses personnages s’y animer, y sentait la douce senteur de l’imagination, y revivait les quelques débats jusque-là suspendus. La maison, malgré son silence mortuaire, vivait. Il y avait installé une partie de son existence, une part de son âme qu’il pouvait encore apercevoir, là, penchée sur de nouvelles œuvres, quand le temps se faisait assez clair pour se permettre quelques souvenirs.

Il remarqua les quelques feuilles qu’il avait abandonnées la veille-même, se demandant si une soirée se présenterait à nouveau. Sur le moment, l’envie d’évacuer cette journée le prit et, ne voulant point salir ses personnages par de fastidieuses humeurs à brève échéance, il opta pour une petite balade dans le parc. C’était une sorte de lieu consolateur ; il faisait office de grand livre ouvert sur la redécouverte de soi-même. Il y exposait les différentes étapes de la vie - enfants, adolescents, adultes et seniors s’y attardaient -, ainsi que les diverses émotions que l’on puisse ressentir. Les sensations n’y étaient peut-être pas au complet, mais elles y demeuraient assez variées sans qu’on n’eût vraiment le choix de les percevoir. Le coucher de soleil y demeurait fascinant à observer, sans compter la perpétuelle présence des nuages qui absorberaient les couleurs. Ce spectacle avait un rendu peinturluré, comme si la nature, en grand peintre, passait quelques minutes avant le soir à prouver son imposante présence.

Uren y parvint, déjà plus tranquille, pile lorsque le soleil adressait son dernier salut. Il continua à marcher en admirant l’allure flamboyante du ciel, daignant, pour une fois, épargner son esprit de toute question existentielle. Eternité, désillusion, défaite ; plus rien ne pouvait l’atteindre…

Hormis cette brusque sensation. Débordante. Sonnante telle une cloche qui imposait le réveil.

Il se stoppa net, scrutant l’individu, là-bas, à quelques mètres de distance. Il aurait pu éprouver tout autre chose ; des frissons, un haut le cœur, un battement trop puissant, il se serait perdu en s’inquiétant, en s’affolant intérieurement. Or, il s’agissait ici d’un coup inéluctable ; une vague de bienfaisance peut-être, ou de passion, ou encore d’affection ; c’était une faille inimaginable, indescriptible, si réelle. Cela  l’avait soudainement étreint […] et c’était clair, c’était net : il s’agissait de son humain. Ou son humaine. Peu importe.

Son instinct le guida. Il fit les quelques pas, s’empêchant même de courir à sa rencontre. Il avait temporairement oublié tout de cette journée ; toute cette précipitation, ces bousculades, ces mots rapides, ces regards sérieux. C’était le rayon du jour. L’illumination morale. La minute la plus importante de sa vie, sans doute.

« En évitant de m’imposer, très cher… » commença-t-il doucement, avec une brève rapide hypothèse sur son sexe.

Il s’arrêta à environ un mètre en adoptant son air habituel et naturel ; les mains derrière le dos, la posture droite, la voix posée et ce regard calme. Un sourire tendre ornait ses lèvres et une lueur de sagesse et d’attachement scintillait dans ses prunelles gris-bleu. Il ignora sa fatigue, poursuivant alors :

« … J’ose supposer que nous pouvons briser nos silences. »
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MessageSujet: Re: Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit]   Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit] EmptyJeu 10 Mar - 21:10

La solitude. Le silence. Le calme.
Le vent souffle en brises légères, faisant s’envoler quelques feuilles mortes. Un chat passe, marchant paisiblement sans se soucier d’un quelconque prédateur. Comme si la nuit était son royaume, et qu’il sait qu’il ne craint rien une fois la nuit tombée. Il me fascine, avec sa démarche majestueuse, souple… féline. Si j’étais de ceux qui croient à une vie après la mort, j’aurais voulu être un chat. Mais je n’y crois pas. Je ne pense pas avoir de karma qui me permette d’accéder à une vie prochaine. Ni à un paradis quelconque, des enfers, un Walhalla… rien de tout ça. Quand on est mort, on est mort. C’est la fin. Et… d’y penser, tout d’un coup… je me sens minuscule face à l’immensité du ciel. L’infini de l’univers. Toutes ces choses qui ne changent pas aussi vite que les humains. Minuscule, insignifiant. Je suis né seul, je mourrais seul. C’est l’unique certitude que j’ai.

Un petit rire silencieux s’échappe d’entre mes lèvres. Mon regard est perdu dans les étoiles, de nouveau. Fascinantes. Étincelantes. Pour quelle raison voudrait-on qu’elles soient parmi nous, pauvres être qui naissons, passons, disparaissons sans même pouvoir saisir les finesses du temps, alors qu’elles ont la longévité, la grâce, la beauté… ? Pourquoi vouloir leur retirer cette perfection que l’on ne peut maculer du sang d’autrui, de la méchanceté qui se niche au creux du cœur d’un humain ? Pourquoi les gens préfèrent les imaginer parmi nous, à devoir supporter l’imperfection de l’animal intelligent plutôt que rester innocentes, nicher au sein de la voie lactée ? Je ne comprends pas.

Des bruits de pas me sortent de mes sombres réflexions. Et je suppose que je dois lui offrir un bon piètre spectacle, à cette personne qui s’approche de moi, qui me parle même, me semble-t-il. Il me dit quelque chose, je le sais, je vois ses lèvres bouger. Mais je n’arrive à me concentrer sur rien d’autre que sur lui tout entier, que sur ce drôle de sentiment qui s’empare de moi. Je ne le connais pas, je le sais. Pourtant, au fond de moi, j’ai l’impression de l’avoir toujours attendu, je crois. C’est étrange. C’est… une intime conviction. Comme si j’étais destiné à le connaître. Que sans lui, il manquait quelque chose à ma vie. Est-ce cela, l’amour dès le premier regard ? Le coup de foudre ? Je l’ignore. Je n’ai pourtant pas l’impression que mon cœur batte la chamade. Je ne sens pas ces papillons dans mon estomac, ma gorge ne s’assèche pas, je … je n’ai aucun des symptômes qu’ont pu me décrire mes amis, lorsqu’ils ont rencontrés leurs petites et petits ami(e)s… Je me sens simplement… paisible.

J’ai peur. Je suis effrayé, en fait. Cette sensation, cette conviction, cet instinct… ça me fout la trouille, en fait. Je déglutis doucement, ouvre la bouche, la referme pour la rouvrir de nouveau. Je dois avoir l’air d’un poisson hors de l’eau… d’être complètement paumé, voire même pire : ivre ou drogué. Quelle super impression… première, de surcroit…

Et puis, je détourne le regard. Sans m’en rendre compte, je le fixe depuis maintenant bien cinq minutes, sans dire mot, sans rien faire. Il va me prendre pour un fou… une folle… peu importe ce qu’il pense. Je ferme les yeux, inspire profondément… et je me repasse la scène dans ma tête.

« En évitant de m’imposer, très cher, j’ose supposer que nous pouvons briser nos silences. »

Voilà ce qu’il m’a dit. J’inspire, longuement. Je déglutis. Je me sens… vraiment comme un poisson hors de l’eau. Pire, comme un poisson sur Mars. Je sais que je ne suis pas la personne la plus quelconque qui soit. Mais je n’aurais jamais cru qu’on puisse exaucer mon vœu formulé un peu plus tôt. Celui de pouvoir discuter avec quelqu’un, dans ce parc désormais désert, sous la voûte étoilée. Encore une inspiration.

« Eh bien… je suppose que nous le pouvons, en effet. »

Je réponds doucement, d’une voix incroyablement douce, que je ne me connaissais pas jusque-là, alors qu’un sourire incontrôlé nait sur mes lèvres. J’ignore qui il est. Mais… je me sens encore plus paisible qu’avant son arrivée, je crois. Je me décale un peu sur le banc, pour lui faire de la place. Même si je n’en prenais pas tant que ça, c’est une façon de se montrer polit, il me semble.

« Voulez-vous vous assoir ? »

Je propose, pour accompagner mon geste. Par automatisme, ma main se porte à mon sweat, se glisse dans la poche droite, là où résident de façon permanente mes paquets de cigarette. Je sors celui-ci, en sort une clope que je mène à mes lèvres, la coince entre celle-ci avant de sortir mon Zippo –cadeau d’Idris. Il m’avait expliqué comment il avait eu du mal à choisir. Les Zippo, outre le fait qu’il y a un grand nombre de modèles en matière de décoration, font aussi des modèles homme et femme. Ceux pour femme sont plus fins, moins larges. Il s’est demandé ce qui irait mieux entre mes petites mains. J’ai donc un modèle de femme. Gravé à mon nom. Bref, un cadeau que j’affectionne et dont je prends soin. Bref. Je crois que je suis un peu nerveux. Je souris, me sens un peu bête.

« Dites… je… est-ce que je vous connais ? »

Je demande, avant de me rendre compte que ça peut passer pour une mauvaise technique de drague. Enfin, je crois. Parce que c’est ce qu’on m’a fait, une fois ou deux. J’avais pas compris que c’était le cas, sur le coup. C’est Idris qui me l’a expliqué après, en se moquant de mon innocence « touchante », d’après ce qu’il m’a dit ensuite.

« Je veux dire… c’est que… j’ai cette impression étrange de vous connaître depuis toujours alors que… il me semble ne vous avoir jamais vu, alors… je ne sais pas. Je… »

Je baisse la tête, ferme les yeux. Quelle entrée en la matière. Bravo Dyce. Tu es doué avec les autres…
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MessageSujet: Re: Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit]   Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit] EmptyVen 11 Mar - 17:34

Pour certains, le vent chuchotait. Un violent bruit à l’oreille, généralement. Des infamies peut-être ; des insultes ou des moqueries. Ou des souffles tendres ; des souvenirs, d’agréables frissons hivernaux. A moins que ce ne furent des murmures, contradictoires selon le sens, mais indiquant la bonne direction. Parfois-même, on prétendait avoir entendu d’anciennes voix qui s’y étaient perdues : des défunts, des victimes d’un choc émotionnel ayant perdu leur capacité de parler, ceux qui ne pouvaient plus communiquer autrement que par le regard, à travers toute l’histoire que l’on y lisait douloureusement, tous les évènements qui s’y étaient logés en petites étincelles, toute émotion maladroite et touchante. Et ce jour-là, Uren crut entendre Deneb. Cet ami n’avait jamais parlé par autre moyen que son regard, mais il lui sembla avoir perçu un timbre indistinct, qu’il aurait pu juger inconnu, en sachant pourtant, par le souvenir qui lui revenait, que ce chuchotement mêlé au vent était un songe bien lointain qui le rattrapait. C’était une petite voix égarée que l’imagination elle-même ne pouvait pas exactement cadrer : elle variait au dépend des souvenirs et prenait un ton propre à cet individu sans pour autant qu’elle prît une allure auditive définie, voire qu’elle n’en eût jamais réellement. Une petite voix qui emmenait avec elle le chaleureux sourire et le bruyant silence du défunt. Un petit son qui ne venait que du fond de ses douleurs et qui venait annoncer la fin de son chagrin - si longtemps ouaté. Alors le vent soufflait vers cet individu, vers cet inconnu tant attendu.

Le vent, de manière immatérielle, posait les bras sur le dos d’Uren et l’avait incité à s’avancer. Un pas. Puis deux. Encore un peu. Un troisième. Son cœur tambourinait de joie ; relâché, il ne se plaignait pas de l’absence de son ami car, au fond, il était présent dans une petite partie qui lui était dédiée. Etoile comme lui, dans la dimension de l’hommage, de l’attachement, et il y était plus vivant que jamais. Voici ton humain, Uren, et, avec lui, une grande bravoure ; celle de vivre pour deux. Uren s’attendait à ce que la silhouette fantomatique de Deneb jaillisse de nulle part, souriant tel qu’il l’avait toujours connu, si bien qu’il sentait son regard quelque part – depuis les cieux, peut-être ; depuis une asthénie enfouie, sans doute. Rien n’apparut cependant ; sous la vive lueur étoilée, il ne resta que cette atmosphère émotionnelle et l’inconnu, ainsi que la faible présence de son ami.

Deneb était quelque part, en lui.

Ainsi confiant et encouragé, Uren observa tendrement son humain. Il faillit rire de son bogue, de son regard interloqué. Sans ajouter un mot, il attendit en le regardant inspirer, puis expirer, et répéter, apparemment perdu. Gêné. Effrayé, peut-être ? Uren craignit au début qu’il fût intervenu à la manière trop classique d’un ennemi venu de nulle part. Puis il s’interrogea à nouveau, lorsque l’inconnu tenta de parler ; était-il, plutôt, dépourvu de paroles ? Timide ? Détaché de toute communication ? Et il tira finalement une hypothèse, comme quoi cela devait être l’effet de cette étrange sensation : celle de découvrir notre moitié alors que l’on pensait l’avoir toujours détenue.
L’inconnu parvint à sortir quelques paroles :

« Eh bien… je suppose que nous le pouvons, en effet. »

Malgré le fait que, sur l’instant, son cœur eût battu un peu plus fort dans la joie de l’entendre, Uren se ressaisit bien rapidement face à cette douceur. Douceur qui avait étiré son sourire. Pour être franc, l’écrivain ne s’attendait point que d’une pareille allure – décontractée, osée, mais plaisante pour son originalité – pût sortir une telle caresse à l’ouï […] et il en fût très agréablement surpris. Libérant une main, il descendit la partie de l’écharpe qui masquait son menton, dans la futilité de se rendre discret. Il ramena ensuite une mèche dissidente derrière son oreille droite.

« Voulez-vous vous assoir ? » proposa son humain.

Uren ne répondit pas directement. Il le scruta un moment additionnel, toujours aussi éberlué qu’heureux d’avoir enfin rencontré l’élément principale de son arrivée sur Terre, il y avait de cela trente-trois ans quasiment faits de monotonie. Dire qu’à ses débuts, il n’avait aucune idée concrète du lien qui faisait de lui une étoile telle quelle : on lui parlait de cette envie flambante de se compléter, de l’amour comme la haine qui pouvait en naître. Lawrence lui disait que, pour certains, il ne s’agissait que d’une règle de survie tandis que, pour d’autres, c’était une affection débordante, un lien plus puissant, celui de protéger son reflet. Uren pensait que cela se rapprochait d’une guerre d'autorité ; qu’il n’y avait là que du devoir, sans l’infime trace de sentiments. Enfin, il se rendit compte de toute une multitude de sentiments à l’égard de cette rencontre […] et la peur de ne pas être à la hauteur.
Car il ne ferait pas que le protéger.
Il l’aimerait, aussi.

Emprisonné dans sa joie, il en sortit après dix à vingt secondes. Il alla finalement s’installer à ses côtés ; ses gestes étaient sereins, il croisa simplement les jambes et s’adossa faiblement, les bras croisés. Son regard se porta sur un horizon imaginaire, sur la limite de ses voyances. Il cherchait quoi dire en cette mélodieuse soirée, sous le regard d’un milliards de congénères auxquels il lui arrivait de discuter. Intérieurement. Ce fut cependant son humain qui débuta :

« Dites… je… est-ce que je vous connais ? »

N’êtes-vous pas au courant ? Amusé, Uren le regarda paisiblement. Son sourire, d’ailleurs, le trahit : ses lèvres fléchies en coin montraient clairement qu’il trouvait cette scène attendrissante, sans compter qu’il plissa légèrement les yeux à cette joie qui l’animait.

« Je veux dire… c’est que… j’ai cette impression étrange de vous connaître depuis toujours alors que… il me semble ne vous avoir jamais vu, alors… je ne sais pas. Je… »

Vous êtes adorable, pensa-t-il sincèrement, sur quoi il se redressa, adoptant une posture plus à l’aise. Le dos droit, les mains posés sur les cuisses, ses deux prunelles bleu-gris rivées sur son humain - qui fumait. Oh, il fume. Il espérait que son instinct de médecin ne se mêlât pas à son entité étoilée et répondit :

« Je ne suis qu’un inconnu dont le destin connaît le vôtre. »

L’image de Deneb s’effaçait. A petit feu. Uren s’éclaircit la voix afin de continuer, sur cet habituel ton posé :

« Il y a, au-dessus de vous, mes anciennes terres, mon ancienne patrie. Tous mes congénères m’observent aujourd’hui formuler chaque mot en cet évènement le plus important de toute mon existence. »

Le vent souffla à nouveau, éparpillant légèrement sa tignasse neigeuse et emportant avec lui cette douloureuse image de Deneb. L’étoile avait une bonne fois pour toute abandonner ses songes pour un horizon plus paisible que l’absence, le manque et l’étreinte incorporelle. Un merci frôla ses pensées. Un à dieu s'en suivit.

« Il serait tout à fait normal que vous ayez senti divers sentiments à ma vue. En tout cas, cela a été mon cas. Vous êtes mon humain et je suis votre étoile. Mon nom est Uren Xander Battle, dit-il de son accent britannique, mais appelez-moi comme vous le souhaitez. »

Sur ces paroles, Uren se leva. Il constata, comme il manqua d’ajouter, qu’il ne se sentait plus seul. Voire qu’il ne l’avait jamais vraiment été.
Il se posta devant son humain. Là, en face, cherchant son regard. Et il lui tendit une main, n’avouant rien de ses intentions.

« Puis-je ? » ajouta-t-il simplement.
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Eurydyce Ôta
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MessageSujet: Re: Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit]   Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit] EmptyVen 11 Mar - 20:08

La cigarette m’offre une accroche à la réalité. Elle me permet de savoir que tout ceci est réel. Que ce qu’il se passe dans ma tête, dans mon cœur, partout en moi, est vrai. Elle est ma toupie, mon ancre d’amarrage… elle est mon tout. Tout ce qui me relie à la réalité. Tout ce qui me retient en cet instant. Instant intemporel. Je le fixe, sans savoir quoi dire d’autre. Je n’ai même pas l’impression d’avoir besoin de dire quoi que ce soit, en réalité. C’est comme si… je ne sais pas. Peut-être… comme s’il pouvait lire en moi ? Mon cœur marque un temps d’arrêt. Et je retiens ma respiration, alors qu’il s’assoit à côté de moi. Tout n’est que suspens. Et je n’ai même pas l’impression d’avoir besoin d’oxygène, en cet instant. Sa présence à mes côtés est mon oxygène. J’humecte mes lèvres, halète sans le vouloir. Pourquoi ? Tout cela est parfaitement… illogique… et pourtant, tout prend sens.

Un inconnu… J’acquiesce lentement. Mais nos deux destins se connaissent… ainsi donc, tout semble plus clair. Je n’y ai pourtant jamais cru. Mais il faut croire que cela explique tout, en cet instant-ci. J’inspire, expire, soupire sans le vouloir. Je me sens… incroyablement bien. Comblé. Comme si une partie moi m’avait manqué jusqu’alors. Et je ne saurais comprendre pourquoi. Aurais-je trouvé ce que l’on appelle mon « âme sœur » ? J’ai peur. Tellement peur… il m’effraie au moins autant qu’il m’apaise… Je ferme les yeux. Et les rouvre sur l’immensité du ciel. Il parle. Et ses paroles me font peur. Pourquoi ai-je l’intime conviction que sa rencontre va détruire tout ce en quoi je croyais – ou plutôt, ne croyais pas ? Je retiens ma respiration de nouveau, alors que sa voix me parvient, telle une caresse à mes oreilles. Ses anciennes terres. Son ancienne patrie. Les étoiles. Non… non, ce ne peut être vrai. Je déglutis, me raccroche à cette cigarette qui se consume à petit feu… tout comme moi, en ce moment. Je ne comprends plus rien. Mais ai-je réellement envie de comprendre tout cela… ?

« Vous êtes mon humain et je suis votre étoile. »

Je tremble un peu. Cela n’a rien à voir avec le froid. Je voudrais bondir sur mes pieds, lui dire non. Non, ce n’est qu’un mensonge. Les étoiles n’existent pas. Rien de tout cela n’est vrai. Il ne peut être l’un de ses astres magnifique, majestueux que j’observais, un moment auparavant. Pourquoi devrait-il être ici ? Pourquoi se commettre avec les humains ? Nous sommes pourtant si méprisable…

Je pleurs. J’ignore pourquoi. Je pleurs en silence. Mes épaules sont secouées par des sanglots inaudibles. Pourtant, les larmes qui roulent sur mes joues sont bien visibles. Je pleurs. Je crois que je pleurs de me rendre compte que tout ce à quoi je me suis forcé à me fermer, toutes ces années, est vrai. Je pleurs de ma bêtise. Je pleurs de réaliser que les étoiles sont vraiment parmi nous. Je pleurs de les savoir sur une terre si vile, plutôt que dans le ciel, inatteignables. Je pleurs… je pleurs de savoir que je ne suis pas né seul. Et que je ne mourrais pas seul. Je pleurs de savoir que le moindre faux pas de ma part entrainera la mort de quelqu’un qui ne l’a pas demandé. Je meurs de me rendre compte que j’ai une étoile. Et je pleurs de comprendre pourquoi ma mère n’a pu résister à cet homme que j’appelle père et aime comme tel. Il est son étoile. Et j’ai trouvé la mienne.

Je suis effrayé d’ignorer tout ce que l’avenir me réserve comme autre surprise. Cet homme, Uren Xander Battle, va devoir faire partie de ma vie, jusqu’à ce que la mort nous sépare ? Je ris silencieusement à cette réflexion qui nait en moi. Nous voici unis plus intimement encore que par les liens du mariage, je songe.

Et puis… le voilà, debout, face à moi, cherchant mon regard que je lui offre. Humide. L’azur se perdant dans le Payne. Ma bouche s’assèche, ma gorge se serre. Et sans m’en rendre compte, ma main se tend, pour venir se poser dans la sienne. Grande. Chaude. Accueillante. Il me tient en haleine. À sa merci. J’arrive à peine à penser droit, tout se bouscule dans ma tête. Je frissonne. Je tremble. Je suis effrayé. Ne me laisse pas partir…

« Eurydyce… »

Je finis par trouver le courage de murmurer, sans le quitter les yeux, fasciné. Pourquoi ma mère ne m’avait-elle pas forcée à croire en ces fables ? Je me serais senti moins perdu, aujourd’hui… Et que dira Idris, lorsque je le lui raconterais ? Se moquera-t-il de moi ? Me regardera avec cette infinie tendresse dont il est capable, avant de me serrer dans ses bras, sans un mot, pour me rassurer ? J’ai l’impression d’être au bord d’un gouffre. Et Uren Xander Battle m’offre d’y plonger corps et âme. De m’offrir à l’abime effrayant de l’inconnu. De goûter à tout cela.

« Je me nomme Eurydyce Ôta… »

Je me raccroche à mes certitudes. Qui je suis. Eurydyce Yuki Bara Ôta. Tatoueure de professions. Vingt-cinq ans de vie. Ma mère se prénom Ako Ôta. Mon père biologique, Pierre Chevalier. Mon père adoptif, Takumi Ôta. Je peux mettre des donuts dans mes lobes d’oreilles, et tenir un stylo avec ma langue. Je suis tatoué de ma liberté chérie. Liberté violée par ce jeu du destin. Et pourtant… je ne suis pas en colère d’avoir été privé de mon libre arbitre. Je n’en veux à personne, si ce n’est à moi-même d’avoir été trop borné. Je déglutis, une fois encore. Je suis perdu. Il m’a trouvé…

Ne me laisse pas partir…

Azur dans Payne.

« Tout ce que vous voudrez… »

Je murmure. J’ai une confiance absolue.
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MessageSujet: Re: Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit]   Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit] EmptySam 12 Mar - 11:36

Deneb était parti. Uren se rendit compte que son ami l’accompagnait dans ses songes afin de chasser la solitude ; que Deneb, en tant qu’ancienne étoile, connaissait ce chaud sentiment qui entretenait son lien avec son humain. Il réalisa, le cœur fauché de regrets, la douleur que l’étoile dût ressentir lorsque sa chère et tendre humaine partit […] alors qu’il ne pouvait la rejoindre. Il comprit la provenance de cette aura sombre, de ces cernes sous ses prunelles défraichie. Cette souffrance, cet épuisement, Uren pouvait en ressentir une fine partie rien qu’en s’imaginant séparé de son humain pour trente-trois autres nouvelles années. C’est alors qu’il admit le départ de son ami. Il l’accepta, lui souhaita doucement le repos car, après une pareille séparation, il comprit la mort fut sa seule consolation. Et bien qu’Uren ne vît plus son âme briller dans le ciel, il l’y imaginait sans mal tout sourire avec Angel, à nouveau réunis. Puis, étrangement, le souvenir de Lawrence et de son humain apparut aussi.

Les quatre personnes qu’il avait aimées, chéries et vues partir reposaient en paix, et leurs regards voilés approuvaient la cinquième qui, quant à elle, était en vie.

Naquit une suspension entre les tracas et la recherche, un compromis entre la réalité et les rêves. Une paix intérieurement gagnée releva une âme épuisée et, finalement, reposée. Des pensées virevoltantes que personne ne pouvait voir avaient trouvé refuge dans une boîte qu’il n’était pas nécessaire de dévoiler. C’était la fin des cachoteries, le début d’un dévouement mémorable, semblable à celui d’un chevalier envers sa reine. Le courage flambait, écrasait les peurs, les piétinait, puis passait à travers. Plus rien ne parut dangereux, ni-même la défaite, ni-même la mort. Ce fut ainsi, durant un court instant délecté par deux personnes depuis longtemps liées qui venaient de se trouver, qu’Uren trouvait ses paroles : c’était une sorte d’accomplissement, le commencement d’une autre histoire qui l’inspirait, qui lui enseignait son devoir en tant qu’étoile. Il ne comptait plus que sur l’être cherchant le sourire d’autrui qu’il était, mais aussi sur son instinct, sur ce désir de protéger son humain des blessures autant physiques que sentimentales jusqu’à perdre la raison s’il le fallait. Jusqu’à perdre tout sentiment, tout caractère, tout rayon qui l’illuminait. Jusqu’à perdre la voix en appelant son humain d’un cri déchiré d’amour et de peine. Jusqu’à ne vivre qu’avec une unique raison : vivre pour deux, et errer tel un fantôme sans se soucier du reste.
Jusqu’à la mort.
Et au-delà de l’inexistence.

Ses certitudes l’éclairaient, si bien que lorsque son humain donna son consentement, son cœur fit un bond majestueux dans sa poitrine. Il sentit sa main, petite, tremblante, fragile, se poser dans la sienne. Il décela derrière cette chaleur la crainte qui l’habitait, la vie qui coulait dans tout son être ; il le sentit tel un être vivant et eut un instant peur que ce ne fût qu’un reste de chaleur tout prêt à s’exhaler - comme figurait Phèdre dans son récit tragique, abattue et pleurant face à l’abandon de sa conviction. Mais c’était une chaleur qui perpétua, une chaleur qu'il serra doucement dans sa main et, en se penchant légèrement vers son humain, qu’il mena et pressa avec douceur contre son torse. Il transmit grâce à ce geste toute sa loyauté, toutes les réponses qu’il pourrait donner, ainsi que chaque griffure et chaque cicatrice qu’il serait prêt à s’affliger.

Eurydyce. Les larmes d’Eurydyce l’avaient directement touché. Il garda ses prunelles ancrées dans les siennes, regardant derrière cette vitre larmoyante tout ce qui pouvait le traverser. Eurydyce Ôta. Son nom flotta longuement, absorbant et détruisant tout ce qui aurait pu le salir. Son nom envahit la tête de Uren et s’y déchaîna tendrement. Il voulait se faire entendre. Il voulait s’ancrer dans cette âme vieille de trente-trois ans […] et il y parvint sans difficulté.

« Tout ce que vous voudrez… »

Le lien fut signé sous l’approbation silencieuse des étincelles argentées qui les observaient. Ceux qu’il avait quittés, qui ne le pleuraient pas, qui ne s’étaient sans doute jamais souciés de son existence, le voyaient dès lors entièrement des leurs ; peut-être pas d’apparence, mais dans sa conception, dans ses objectifs, dans sa foi. Il soutint le regard de son humain tandis que dans ses propres perles brillaient l’émerveillement, la joie confondue à son affection - à toute cette affection qu’il nourrissait depuis si longtemps et qu’il offrait, aujourd’hui, à celui qui, sans le savoir, l’attendait. Toute une vie était à présent mise à moitié sur l’épaule d’un autre en même temps qu’il reçut, sur la sienne, la part qui lui revenait. Un échange émouvant, si saisissant que Uren faillit se joindre aux pleurs d’Eurydyce, au lieu de quoi il lui sourit - il lui parla de lui, de ses promesses, de son rôle, à travers un sourire harmonieux. Et, de ce sourire, il commença à prêter serment, certes non obligatoire, mais où il trouva une preuve de ses dires et le besoin de s'exprimer.

« Je promets à votre voix que la mienne se mêlera à votre appel, » souffla-t-il.

Son regard se remplit de sincérité, de vérité, d’animosité. Il se sentit soudainement entraîné par ses propres paroles, comme si ses mots lui donnaient eux-mêmes la force de poursuivre. Le silence de l’endroit l’incita à le briser ; le vide, quant à lui, le suppliait de le combler de bonheur. Alors il le fit. En adressant un dernier remerciement à Lawrence qui lui avait apporté le courage ; en adressant un dernier sourire à Angel qui lui avait fait prendre confiance ; en pensant très fort au dernier au revoir qu’il adressait à Deneb, après son passage sur Terre ; il continua. Tout était derrière lui. Tout le poussait à faire croire et à y croire. Et il crut entendre les pas des défunts dans le sens opposé, le dos tourné, le visage face à un monde meilleur.
Il s’éclaircit la voix, plus sûr.

« Je promets à vos peurs que je viendrai les embrumer de réconfort. »

Sa prise sur sa main se serra légèrement.

« Je promets à votre cœur ma présence et mon silence. »

Puis il porta son autre main vers son visage. Il effleura sa joue comme s’il s’agissait d’une poupée en porcelaine ; il avait peur de le briser en effaçant les larmes qu’il lui restait. Mais il n’y eut aucun craquement, aucune cassure. Juste ses lèvres qui vinrent s’appuyer doucement sur sa joue mouillée :

« Et à ces larmes, de les sécher, de cueillir sur la tristesse le fruit de la joie, car en échange de votre vie, Eurydyce Ôta »

Et, enfin, il se redressa entièrement, tirant Eurydyce sans brutalité afin de l’encourager à se lever. Il garda ses yeux fixés dans les siens, refusant de se retirer et de perdre ce fil.

« Je vous promets la mienne et vous protègerai, » conclut-il.
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MessageSujet: Re: Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit]   Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit] EmptyDim 13 Mar - 2:27

Ma main dans la sienne. Contre sa poitrine. Mon cœur manque un battement. J’ai chaud. Le sang me monte à la tête. J’éprouve des picotements dans les joues… est-ce que je… rougis ? Mais pour quoi vais-je passer, sincèrement… non. En fait, je m’en moque d’avoir la réponse à cette question. Tant pis. Je ne le quitte pas des yeux. J’en suis incapable, en réalité… Je soupire, doucement, sans le vouloir. Il me retourne tout entier. C’est… déboussolant. Et Uren Xander Battle parle. J’ai l’impression d’être une princesse, et d’avoir mon chevalier servant, devant moi. Et cela me gêne. Et j’aime beaucoup. Mais… ce serment… c’est… Mes larmes ne s’arrêtent pas de couler. Je ne sais plus où me mettre. Je ne mérite pas de telles paroles. Je ne mérite pas un tel dévouement inné. Je ne mérite pas de ressentir une telle passion pour un inconnu. Un bel inconnu… Subjectif que cela. Je trouve tout le monde beau, de toute façon. Idris me dit souvent que je trouve de la beauté partout où il peut y en avoir. Que j’ai une vision poétique des choses… Je ne sais pas si on peut vraiment dire ça. Je ne le pense pas en fait. Je suis simplement… ouvert à tout ce que les autres ne voient pas, je crois… J’en sais rien…

Mais voilà. Uren… me touche au plus profond de mon être. Ses mots résonnent en moi comme le vent dans un tronc vide. Ils me réchauffent. Ils… je ne sais pas. Je suis perdu. J’ai peur. J’ai peur putain ! Vraiment. Je baisse les yeux, ma main toujours dans la sienne. Je… J’aime ce contact… C’est tellement contradictoire… Il m’attire autant qu’il m’effraie. J’aimerais pouvoir m’éloigner de lui. Prendre la fuite, mes jambes à mon cou, aller me réfugier dans les bras d’Idris… J’aimerais pouvoir… je ne sais pas. Me réveiller. Car tout ceci n’est forcément qu’un rêve, n’est-ce pas ? Les étoiles n’existent pas, je le sais, j’en suis sûr ! Alors pourquoi… Pourquoi je ne me réveille pas… ? Est-ce que tout ceci me réconforte réellement ? Est-ce vraiment… je me sens aussi bien ? Je… Je n’arrive pas à sécher mes larmes. Est-ce que je me sentais réellement aussi seul ? Pour qu’à la simple idée que quelqu’un puisse être celui qui m’était destiné bien avant ma naissance, puisse me réconforter autant et me faire me sentir aussi bien ? Sa main sur la mienne, qui resserre sa prise. Je relève les yeux vers lui… et les ferme, lorsque ses doigts entrent en contact avec mon visage. Je retiens mon souffle.

Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

Je me mords la lèvre inférieure, rouvre mes paupières pour le fixer. Azur dans Payne, de nouveau. Je frémis. Ses lèvres… J’hoquète sans le vouloir. J’halète. Pourquoi suis-je dans cet état… ? Je ne comprends… J’ai l’impression… J’ai l’impression… de défaillir. J’ai chaud. J’ai du mal à respirer normalement. Je suis… j’ai la gorge sèche. J’inspire comme je peux. Je suis bouche bée… Il m’invite à me lever, je crois. Il s’est redressé, ses lèvres ont quitté ma peau, pourtant je les sens toujours sur moi. Et en même temps… j’éprouve comme un sentiment de manque, à l’endroit où elles étaient… c’est étrange. C’est déboussolant…

Je me lève. Parce que j’ai besoin de son contact. De sa proximité. Il finit. Et moi… moi… je… je suis si petit à côté de lui… Je lève le nez vers lui, le fixe. Je frémis. Il est si proche et si loin à la fois… et moi, tout ce que je trouve à faire, c’est franchir la distance qui nous sépare, venir poser ma main sur son torse… puis me blottir contre lui. Me laisser aller. Laisser couler mes larmes, laisser sortir mes sanglots. Laisser s’évacuer ma peur. Ma solitude. Tout. Absolument tout. Et là, contre lui, je me sens entier. Complet. La moitié est là, devant moi, contre moi. C’est lui. Et c’est effrayant. Je me cache contre son torse, l’enlace maintenant entièrement.

Ne me laisse pas partir…

Encore cette pensée qui m’assaille. Je me sers un peu plus contre lui. Je ne sais même pas s’il compte me laisser faire bien longtemps. Mais je suis bien, là, contre lui… Je soupire doucement, avant d’inhaler son odeur. M’assurer qu’il est vraiment là. Que je ne suis pas juste en plein badtrip. Mais non… Son odeur, sa chaleur, le battement de son cœur contre mon oreille… tout ça, c’est bien réel… Je ferme les yeux, à me place.

« Je ne sais que dire… »

Je murmure, doucement, essayant de contrôler les bégaiements qui s’emparent de moi.

« Je… Uren… Ne me promettez pas votre vie… »

Je murmure. Je n’en veux pas. C’est… comment pourrais-je dire ça ? Je n’arrive même pas à le penser correctement. Je sens mes larmes, ayant cessées de couler quelques instants, se remettre à rouler de plus belle.

« Je ne veux pas que vous me la donniez… je ne saurais quoi en faire… et… je… c’est… votre présence… elle est tellement apaisante… je crois… c’est… comme si j’étais enfin complet… et… comment… je… »

J’inspire un bon coup.

« Je crois que ce que mon être essaye de vous dire… c’est que tant que je peux vous avoir à mon côté, je serais comblé… »

Je murmure, me sentant un peu bête.

« Je ne vous connais pas. Je veux dire… j’ignorais que vous existiez avant aujourd’hui. Mais… ce que vous me faites ressentir… c’est impressionnant… je n’aurais jamais cru… pouvoir ressentir ça… Moi qui pensait être né seul et être voué à mourir seul… enfin… j’ai trouvé mon âme sœur… c’est là le sentiment que j’ai de tout ça… »

Je me détache de lui, en déglutissant. Je tente d’essuyer mes larmes, mais en vain. Mon cœur se serre à cause du fil de mes pensées.

« Vous me faites peur… je crois… »

Je murmure, en baissant les yeux.

« Qu’est-ce que… je suis censé faire, maintenant ? Vous bousculez tout… tout ce en quoi je croyais, tout ce qui constituait la réalité de mon petit monde, de ma petite bulle. Vous venez de la faire exploser et… je… je suis effrayé… Je… ne comprends pas… tout… »

Je lève le nez vers lui. Je n’ose pas revenir me blottir contre lui. Pourtant j’en crève d’envie. Je veux sentir son corps contre le mien. Je veux me sentir entier, encore. Encore. Oui. Pitié… Je veux comprendre. Je veux ressentir. Je veux sa chaleur contre la mienne. Je veux… je ne sais pas…

Serre moi contre toi… et ne me laisse pas partir… dis moi que tout ira bien. Que tu m'expliqueras. Que tu seras là pour m'aider à faire le jour sur tout ça... serre moi contre toi et rassure moi...
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MessageSujet: Re: Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit]   Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit] EmptySam 19 Mar - 9:05

Debout sous la toison argentée, protagonistes d’une histoire nouvelle débutant dans un parc lambda du Japon, là où la verdure étendait calmement ses couleurs assombries dont les plus vives étincelaient presque sous les rayons des cieux. On plongeait, à cet instant, dans l’atmosphère douce d’une nuit éclairée, abritant une semi-obscurité pour le peu effrayée par la force que les deux moitiés enfin réunies dégageaient sans s’en rendre compte. C’était la force de leur regard ; ils se parlèrent quelques secondes sans paroles, ignorant tout le reste. L’un criait sa peur ; l’autre, sa compassion. Ignorant l’heure, la noirceur, le hurlement silencieux du vent. Ignorant le vide, la vie en carence d’un endroit endormi. Les deux moitiés se faisaient face, brisant les barrières de l’inconnu, oubliant à l’occasion la peine ou le triste chant qui les avait menées seules jusque-là. Le plus terrible des chagrins qui pouvait alors les atteindre était une brusque séparation, un point imposé à ce moment, mais il restait tapi dans l’ombre d’une douce symphonie qu’Uren chantait en son cœur emballé en rencontrant une nouvelle fois le regard de son humain – un regard qui traçait dès lors les réelles courbes de ses envies, loin, bien loin de ce qu’autorisait le temps ; un regard qui fit son encre, un regard dont il ne voulait plus se séparer.

Puis il y eut ce geste qu’Uren n’avait point prévu. Une chaleur contre son torse. De la vie caressant sa peau malgré les couches vestimentaires qui, censées le protéger, faisaient cette fois guise d’obstacles. Il sentait Eurydyce s’abandonner contre lui, respirer contre lui, la tête doucement posée sur son écharpe, là où se trouvait un de ses refuges. L’écrivain n’aurait jamais imaginé un jour se confronter aux émotions qu’il s’amusait à décrire. Les membres frissonnent, les lèvres tremblent ; c’est comme si notre cœur cherche à se frayer un chemin à travers des milliards de ronces qui le piquent, qui le tordent car il a besoin d’espace pour battre de plus bel, plus gros et plus bruyant, bombé de larmes et d’amour sincère. Et alors, on ne voit plus rien. On ferme les yeux et on ne voit plus rien. On ne perçoit que la présence de cet être si cher, on n’intercepte que son souffle, son toucher, sa chaleur enfin trouvée, le refuge qu’il fabrique, la douleur qu’il chasse. Alors ferme les yeux, aie confiance car je suis là. C’est ce qu’il avait expliqué à Owen, dans le temps où ils n’étaient que simples petits chérubins. C’est ce qu’Owen avait besoin d’entendre pour guérir. Et c’est ce que Uren eut besoin de penser pour donner une raison à une larme qui parvint à s’échapper. Le refuge qu’il fabrique, la douleur qu’il chasse…

La voix d’Eurydyce le ramena à lui. Pour cette voix, il leva les paupières, s’efforça à sécher ses prunelles ; inspirant un grand coup, il ravala ses larmes, leva une main et essuya l’unique goutte qui occupait sa joue. Il sentait son être vibrer sur le même tempo qui fleurait contre lui. Il sourit ; il sourit, de cet air posé qui le construisait, de cet air calme qui le nommait ; il sourit finalement à ce contact […] et laissa son humain faire ce que bon lui semblait.

« Je ne sais que dire… »

Alors dîtes ce que votre cœur sait. Uren savait que son propre-cœur tentait de communiquer. Derrière cette étreinte, son âme fouillait le moindre battement, la moindre liaison qu’il pouvait trouver en commun avec son humain. Il espérait intérieurement ne jamais clore cette recherche, ce moment si spécial à ses yeux. Il voulait parcourir cet esprit lié à lui depuis des lustres ; le découvrir, discuter avec lui, même dans le mutisme le plus envahissant qu’il n’eût jamais connu.  

« Je… Uren… Ne me promettez pas votre vie… »

Uren l’écoutait. Son oreille s’ouvrait à ses paroles comme jamais elles n’avaient écouté ses propres-pensées. Il écoutait sa voix bercer l’ambiance, prenait en compte chaque mot, chaque intonation qui marquait ses sentiments. Il sentait sa voix transmettre ce que son être était privé d’exprimer. Il sentit son étreinte appuyer ses envies et ses peurs. Ce n’était plus une simple discussion pendant laquelle chacun lâchait quelques paroles, quelques mots que tous connaissaient ; c’était un moment fidèle à leurs âmes, pendant lequel ils voulaient se comprendre - pendant lequel Uren sentait son dévouement flamber, son trait protecteur jaillir, et son cœur battre d’un étrange sentiment, mystérieux et accueillant.

Lorsqu’Eurydyce se détacha, il eut l’impression qu’on avait jeté misérablement de l’eau glacée sur son cœur. Mais pour autant, il regarda son humain un instant, le scruta de son regard terne, d’un air plus interrogateur qu’étonné.

« Vous me faites peur… je crois… »

Et quand Eurydyce termina sa tirade, sa tirade sentimentale, poignante, saisissante, Uren lui sourit. Il ne lui sourit pas de cet habituel étirement auquel n’importe qui avait droit ; ce sourire avait beau ressembler aux autres, sa valeur en dépassait l’entendement. C’était l’incarnation d’une tendresse infinie qui se lut sur son visage. C’était la personnification de toute sa compréhension, l’image de sa conception, de l’accueil en son sein bouclier. C’était […] le dessin de tout ce qu’on ne pouvait apercevoir, une forme nouvelle des quelques larmes d’une fragilité déguisée, cachée, défendue.

« Qu’est-ce que… je suis censé faire, maintenant ? Vous bousculez tout… tout ce en quoi je croyais, tout ce qui constituait la réalité de mon petit monde, de ma petite bulle. Vous venez de la faire exploser et… je… je suis effrayé… Je… ne comprends pas… tout…
- Eurydyce… »

Sa voix avait emporté toute son affection dans le calme profond qu’elle creusait. Uren, l’être serein tel qu’on le voyait, renvoyait tout un amour réjoui malgré la monotonie, l’accent grave de sa voix d’adulte. Il guida son index sur la joue de son humain ; une nouvelle fois, il caressa légèrement sa peau. Et il rit. Un rire sincère et maîtrisé.

« Ma vie vous a été promise depuis bien longtemps. En aucun cas j’en suis l’origine, mais je suis tout à fait prêt à l’assumer pleinement. »

Sa main descendit sur son épaule, qu’il saisit délicatement. De cet appui naquit une pression éthérée ; il ne tira pas Eurydyce vers lui, mais il vint lui-même l’enlacer.

« Reste votre consentement. Ni vous, ni moi ne pourrions modifier cet aspect du destin ; autant que nous ayons été désignés en tant que moitié de l’autre,  nous mourrons l’un avec l’autre. L’acceptation est le seul refuge perpétuel que nos âmes ont en commun. Le dévouement et l’amour viennent ensuite, dans les moments moins chamboulés, où tout se fait plus clair. »

Il se permit de serrer son humain un peu plus fort, enfouissant son nez dans sa chevelure d’un geste lent et délectant.

« Votre réalité brisée n’attend que votre choix, poursuivit-il plus bas. Vos sutures ne viendront que de vous ; si vous voudriez garder cette conception ou vous baser sur une nouvelle vision. Je comprends votre bouleversement, vos craintes, vos appréhensions, mais il n’y a pas à avoir peur ; pas tant que vous aurez un appui. Et jusqu’à votre mort, vous ne serez jamais réellement seul. »

Il guida une main à l’arrière de son crâne, y appuyant légèrement du bout de ses doigts, dissimulant les tremblements dont il était lui aussi victime.

« Dans tous les cas, je serai là. Partagez ma réalité le temps qu’il faudra à la vôtre pour cesser son hémorragie. L’éternité, à votre envie. Rien ne presse. Trouvez-y votre refuge, déchaînez-y votre fureur, abandonnez-y vos larmes au besoin. Je répondrai à vos questions, je vous aiderai, vous expliquerai ; je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous éclairer. Et même si la conclusion venait à nier mon existence, mes bras vous resteront ouverts. A jamais. Alors n’ayez craintes… »

Puis il recula ; sans totalement se défaire de lui, il glissa une main sur son menton et l’incita à le regarder.

« Je vais vous faire une confidence, très cher. "Je ne veux pas mourir" ont longtemps été les mots qui m’ont gardé debout. Aujourd’hui, je retrouve "Je ne veux pas vous tuer". Le principe est le même ; le sens, entièrement différent, et c’est là que se cache une grande partie du secret de cette liaison. »

Et il lui sourit.
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Eurydyce Ôta
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MessageSujet: Re: Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit]   Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit] EmptySam 16 Avr - 23:53

Le moindre mot, le moindre geste de cet homme, jusqu’alors inconnu, met fait me sentir bien. Calme. Paisible. Il est… tout ce dont j’avais besoin jusque-là. Quelque chose, quelqu’un, qui puisse me calmer, m’aider à me relaxer. Quelqu’un contre qui je pourrais me laisser aller. Et ça… même Idris n’a jamais pu totalement me l’offrir. Sans compter que… il y a comme un lien étrange, entre lui et moi… ce lien… d’étoile et d’humain, qui m’effraie, que je ne comprends pas…

Une caresse. Son doigt sur ma peau. Je ferme les yeux. Et son rire qui me tire un frisson… je ne sais comment me comporter à ses côtés. Je n’ai qu’une envie, celle de me blottir contre lui, d’enfouir mon visage dans son cou, d’humer son odeur, de m’enivrer de lui et de la paix qui s’insinue en moi à sa proximité… Je soupire doucement, avant de retenir mon souffle lorsqu’il reprend la parole… Je tente d’assimiler chacun de ses mots. Ils me font se serrer mon cœur. Sa vie m’a été promise, et il n’en est pas l’origine. D’un côté, je trouve cela injuste. Pourtant… pourtant… je ferme les yeux, alors qu’il me prend dans ses bras. Mon cœur s’emballe. Je m’y sens bien… Mes mains viennent agripper son manteau. J’ai besoin de ça, de m’accrocher à quelque chose. J’ai l’impression que si je ne le fais pas, je vais être happé dans le vide, séparé de lui, de tout ça… j’inspire profondément. Ma réalité… je serre de plus belle. J’inspire longuement, expire ensuite. Les yeux toujours fermés. Je sens sa main venir se glisser à l’arrière de ma tête. Et je profite de ce contact, une fois encore. Trop d’informations. Beaucoup trop. Je vais avoir besoin de tout digérer.

Mais voilà qu’il s’éloigne de moi. Et je me retiens de justesse de dire « non ! ». Non, ne t’éloigne pas. Non, ne me lâche pas. Non, ne me laisse pas. Mais il ne se défait pas totalement de moi. Et une de ses mains vient se glisser sous mon menton, me faisant lever le visage, lever les yeux, pour le regarder. Je le fais. Je le fais. Les yeux humides. Je le regarde. Je le détaille. Je le supplie de me serrer contre lui, encore. De m'offrir ses bras en guise de refuge. De me serrer contre lui pour que je puisse, une fois encore, m’assurer que tout ceci est bien réel. Mais au lieu de cela, je déglutis, doucement, avant de baisser le regard, une nouvelle fois.

« Uren… »

Je susurre doucement, peu assuré.

« Si vous avez besoin de mon consentement, alors sachez que vous l’avez… quoi que vous fassiez, je vous le donne. Une fois encore, je ne comprends pas tout. Tout ce que je sais, c’est que quelque part en moi… », je commence, posant ma main sur ma poitrine, pour imager mes propos. « … quelque part en moi, je sais que je peux… que je dois… que je vous fais d’ores et déjà confiance… dès ce moment où je vous ai vu. Où j’ai ressenti ce… que j’ai ressenti, quoi que ce soit. Ce lien… tout… c’est… étrange. Incompréhensible. Je vous l’ai dit, ça m’effraie. Mais je peux l’accepter. Si… c’est vous. Si c’est avec vous. Pour m’apprendre. Pour m’accompagner. Pour être à mes côtés. Ce doit être étrange de m’entendre tenir de tels propos… mais je les pense… j’ai la conviction que… »

Je dois reprendre mon souffle. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je ressens trop de choses en ce moment, cela me perturbe. Cela m’effraie. Cela… m’épuise. J’ai besoin de me reposer.

« J’ai la conviction qu’avec vous, je pourrais tout affronter. C’est étrange. Et… je ne sais pas. Je ne sais plus. J’ai perdu le fil… »

Je ris doucement, me sens un peu idiot.

« Je… ne vous mènerais pas à la perte. Je ne ferais rien qui puisse vous mettre en danger. Parce que… je ne veux pas vous tuer, moi non plus… c’est une certitude… maintenant… »

Je me passe une main dans les cheveux, avant de venir me masser l’arrête du nez. Je me sens faible, tout d’un coup.

« Maintenant, je vais avoir besoin de temps, je suppose… pour assimiler tout cela. Je… veux partager votre réalité. Voire même, que celle-ci devienne mienne. J’aurais, très sûrement, maintes questions à vous poser… cependant, je ne pense pas que… ce soir soit un bon moment. Je ne sais ce que vous en pensez. Cela dit, je suis… épuisé. Cette journée se termine de façon fort… éprouvante. »

Je marque une pause, avant de sortir mon téléphone. Et me souvenir qu’il n’a plus de batterie. Je grommelle un peu.

« Pourrais-je vous donner mon numéro, pour que nous puissions nous recontacter et … voir quand nous pourrions nous voir de nouveau ? J’ai besoin de rentrer. Je travaille demain… non, en fait, ce n’est pas le souci. Je crois que… j’ai besoin de rentrer, me mettre au calme, me reposer également… Je… »

J’ai l’impression de donner l’impression de vouloir fuir. Je me cache le visage d’une main, inspire, expire.

« Excusez-moi… Je ne veux pas fuir au plus vite, et pourtant c’est ce que je tente de faire. Si cela ne tenait qu’à moi, je me blottirais contre vous pour profiter plus de ce sentiment de paix qui m’envahit dès que vous me touchez… mais j’ai besoin de temps, de calme, de… mes repères, ce qui m’est familier, pour assimiler le fait que tout ceci est réel. Que vous n’êtes pas le fruit de mon imagination. Que les étoiles existent. Qu’elles sont parmi nous, pauvres fous mortels qui dégradons cette si belle planète… j’ai besoin de rentrer chez moi, mettre les choses au point, et vous revoir lorsque j’aurais fait le tri, que je me serais un peu ressaisi… et que j’aurais réfléchi à toutes les questions que j’aimerais vous poser. Est-ce que… vous êtes d’accord ? »

Voilà. C’est dit. J’ai réussi à m’exprimer à peu près correctement, enfin. J’enfonce mes mains dans mes poches, cherchant de quoi noter. Au lieu d’un quelconque papier, je tombe sur ma carte professionnelle, que je sors alors, et lui tend, poliment.

« S’il… te plait… Uren. »
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Uren X. Battle
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MessageSujet: Re: Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit]   Qui cherche la lune ne voit pas les étoiles || P.V.: La mienne, d'étoile - Uren [Finit] EmptyLun 2 Mai - 11:16

Est-ce qu’il aurait pu imaginer cette rencontre ainsi ? […] Non, bien sûr que non. Sûrement pas. Ô combien ses propos étaient profonds et construits ; ô combien son âme d’écrivain s’en allait explorer plusieurs terrains inconnus, il n’aurait jamais pu concevoir que trouver son humain le mettrait dans un tel état déstabilisant. Car oui, ce médecin préoccupé et écrivain coi, voire inconnu souriant aux allures apaisées ; ce cher Uren Battle était lui-même bouleversé. Lui qui pensait être paré à toute éventualité, son cœur fut finalement victime de sentiments, certes familiers, mais à leur apogée. Il se demandait même si ses paroles avaient encore le moindre sens, la moindre raison d’être écoutées. La joie creusant une douloureuse contraction à son muscle cardiaque le menait à croire que le contrôle n’était plus que dans ses gestes. C’était à peine si ses larmes trouvaient un chemin dans une pareille confusion. Uren se contentait d’inspirer, d’expirer, d’observer cette personne qui tournait ses pensées en carnage en gardant son habituelle silhouette calme, son regard séraphique, son léger sourire aux lèvres – qui n’est rien de plus qu’une accroche afin de ne pas davantage s’y perdre. Eurydyce venait de devenir l’un de ses points faibles, et de par sa façon inconsciente de transpercer l’étoile, il était aussi celui le plus à craindre. Une simple phrase blessante et tout serait enterré. Un simple regard haineux et tout aurait pris fin. Mais Uren ne s’en préoccupait pas vraiment. Blesse-moi si tu le veux, il l’aimerait toujours pour autant […] et c’était suffisant. Et encore, c’était une personne douce qui, jusque-là, n’avait parlé qu’avec une âme et un cœur égarés. Il l’avait senti lorsque, dans son plus grand soulagement, Eurydyce ne l’avait pas repoussé, mais l’avais serré.

Ça devait être difficile pour cet humain de trouver les bons mots pour cadrer ses ressentis. Dans sa façon de s’exprimer, boguée et incertaine, Uren comprit qu’il n’en avait pas l’habitude. Alors, en le regardant patiemment, il le laissait parler, s’embrouiller un peu s’il le fallait, jusqu’à trouver l’expression la plus plausible. Uren fit en sorte que sa compréhension se lise dans son silence et ses yeux ternes.

« J’ai la conviction qu’avec vous, je pourrais tout affronter. C’est étrange. Et… je ne sais pas. Je ne sais plus. J’ai perdu le fil… »

Et ses paroles emplirent l’air d’une atmosphère qu’ils bâtissaient petit à petit à deux de comble et de satisfaction. Eurydyce affirmait son consentement, son choix, son but ; il lui convient d’avoir une personne à ses côtés jusqu’à son dernier souffle qu’ensemble, ils partageraient. Quelle boule à avaler, pensait Uren. Apprendre si soudainement que notre vie est partagée. Il comprenait tout à fait son besoin de prendre du recul un moment afin de se familiariser à cette sorte de nouvelle vie. Une fois que tout fut prononcé, il saisit simplement la carte qui lui était tendue en prenant soin d’y jeter un coup d’œil.

« S’il… te plait… Uren.
- Bien sûr, » ajouta-t-il en sortant son portable. Il nota rapidement côté TEL, enregistra sans plus hésiter et, en rangeant son appareil dans la poche de sa veste, il lui rendit sa carte, souriant quant à son métier. Il voyait un peu mieux la source de son apparence peu fréquente. « J’espère bien que vous… (Il ravala ce dernier mot dans la difficulté - et l’inhabitude – de tutoyer.) … que tu me montreras un jour quelques-unes de tes œuvres, Eurydyce Ôta. »

C’était une drôle d’alliance. Un écrivain des plus couverts qui souhaitait cacher sa peau et un tatoueur qui en découvrait plus d’une centaine. Pourquoi pas, après tout. Sur cette pensée, il se permit une grande goulée d’air qu’il rejeta ensuite en levant le nez au ciel. La voûte étoilée présentait son aspect splendide et lointaine, comme si… comme si aucune étoile n’y souffrait. D’ailleurs, Uren se demandait si sa lumière était encore visible, bien qu’il soit parti.

« Si cela peut te rassurer, je dois t’avouer que j’ai moi-même l’esprit perdu, » déclara-t-il en se disant que partager ses pensées l’aiderait peut-être. Il lâcha un léger rire nerveux avant de reposer son regard sur son protégé. Son visage affichait une expression toute autre : sa sagesse survivait, mais une lueur de vérité floue ravivait ses prunelles. « C’était inévitable, je pense, que l’on se perde un peu en se trouvant. Je sens ma conscience à travers mes mots, mon acceptation en te contemplant, toi, la personne pour qui et grâce à qui j’ai vécu jusque-là, mais… un doute persiste : en serais-je seulement capable ? Malgré mon déchaînement, mon dévouement, pourrais-je vraiment te protéger de toutes les misères que je pus observer depuis mon siège, en haut… » Uren ramena une mèche rebelle derrière son oreille en déviant le regard. Il regardait cette fois un horizon lointain en prenant l’allure absente d’un fantôme de passage. « Je ferai tout mon possible, mais est-ce que ce sera suffisant ? Le destin a cet art de façonner le mystère… de sorte que… l’appréhension me hante parfois. Trop. Souvent. Lorsque le constat que je ne suis pas capable de tout cogne mon être entier, je me rends compte que je suis fatalement incapable de sauver tout le monde, ce qui est dur à assimiler. » Des souvenirs étouffés de l’hôpital lui revinrent en tête. Il ferma les yeux un instant, pour finalement les ouvrir avec une pointe de vécu en son fond. « Pourtant, en te regardant, je me dis que j’ai une chance. Je retrouve, en quelques sortes, l’animation qu’il me manquait à tes côtés. » Sur quoi il s’inclina cordialement, laissant son humain méditer sur ce sujet. « A bientôt, Eurydyce. »

Il lui adressa un ultime sourire avant de faire volte-face, reprenant son chemin à l’inverse, traversant le parc dès lors plus calme où il ne s’y baladait que quelques âmes en quête du sommeil.
Le ciel éclairait son chemin par le biais d’une lumière imaginaire.
Il ne marcha pas bien longtemps avant de franchir la porte de son chez-soi. Ses deux chats vinrent l’accueillir avec des ronrons, des miaulements et leurs grosses prunelles vertes.
Mais leur maître était occupé, appuyé contre la porte.
Il avait son portable en main, ainsi qu’un sourire ému aux lèvres.

Je suis disponible h24. N’hésite jamais.
-       Uren.
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