"Lolita, light of my life, fire of my loins. My sin, my soul. Lo-lee-ta" (fini)

couleur des yeux — une sorte de gris vert ; couleur des cheveux — un roux flamboyant ; taille — 1m68 ; corpulence — naturellement fine avec des formes féminines ; tatouages ou piercings — trois roses dans un triangle sur l'avant bras droit ; cicatrices — invisibles ; style vestimentaire — vit nue. très féminin un peu rock.

Dolores a toujours souhaité être l'opposé même de sa mère. Alors que celle-ci s'amourachait du premier crétin venu, prête à laisser derrière elle travail, responsabilités et même sa fille, pour plaire à son nouvel amant et le suivre au bout du monde, Dolly tient à une indépendance et un contrôle total sur ce qui peut lui arriver. Elle ne se laisse pas mener à la baguette par une source extérieure à sa volonté et se sent désemparée s'il lui arrive de ne pas avoir d'influence sur sa propre vie.

Bien sûr qu'elle sait pourtant s'amuser comme tous les gens de son âge, il est d'ailleurs fréquent de la croiser au bar avec des amis ou en train de faire la fête. Elle est d'ailleurs très joueuse et adore le défi. Elle a ce besoin d'avoir le dessus sur l'autre qui peut la pousser à faire à peu près n'importe quoi. En fait, elle se le cache bien mais est un peu tête brûlée et se laisse guider par l'adrénaline. Elle est plutôt grande gueule et n'a pas peur de montrer les crocs si on la regarde de travers. Dolly est une sanguine, un peu trop franche et passionnée pour son propre bien.

Elle sait ce qu'elle veut et n'hésite pas à utiliser tout ce qui est en son pouvoir pour l'obtenir, quitte à se salir les mains. Elle a d'ailleurs la rancune tenace et n'hésitera pas à vous faire des crasses dans le cas où vous lui auriez fait du mal. Elle est adepte de toutes formes de vengeances, qu'elles soient physiques ou psychologiques.

Son métier fait d'elle quelqu'un de minutieux et un tantinet directif. Elle aime que les choses soient faites à sa manière ou du moins, soient faites correctement. Dolores est plutôt secrète quand il s'agit de parler d'elle, peu savent vraiment ce qui l'a faite venir au Japon, ce qui lui donne sans doute un petit côté mystérieux.

Dolores est froide, Dolly est insaisissable, Doll est passionnée.

Dolores s'affalla sur la chaise de bureau dans un grand "pouf". La nuit avait été éreintante, le travail d'infirmière n'était pas de tout repos. Elle poussa sur la pointe de ses pieds pour le faire pivoter face à la fenêtre qui donnait sur le petit matin et soupira. Elle avait toujours rêvé de ce job, elle se sentait chez elle au Japon alors qu'elle avait grandi sur le sol Américain et sa mère ne lui manquait pas le moins du monde. Elle n'avait pas d'attache, pas de contrainte et le contrôle total de sa vie. Le pied !

"Dolores" signifie douleurs en Espagnol, comme si sa mère, en choisissant ce prénom, destinait à sa fille unique une vie de peine et de souffrance. Pourtant, c'était un peu par hasard qu'on lui avait attribué ce prénom. Ca venait de ce livre, Lolita, que son père lisait à l'époque où sa mère est tombée enceinte et qu'il s'est tiré comme un lâche en prétextant rejoindre un membre de sa famille gravement malade à l'autre bout du monde. Lolita, c'est l'histoire d'une petite Américaine abusée par cet Européen faussement chic et distingué qui passe, aux yeux de tous, pour le beau-père idéal.

Heureusement pour elle, Dolly n'a pas subi le même sort que la petite Dolores Haze de Nabokov. Ca ne l'a pas empêchée d'avoir son lot d’événements traumatiques pendant son enfance, elle ferait sans doute le bonheur d'un psy. Je reprends donc depuis le début pour ce qui est de l'environnement familial : Dolly n'a pas connu son père qui s'est barré avant même qu'elle ne naisse et sa mère était le genre d'ado attardée qui tombe amoureuse tous les quatre matins et se fait larguer aussitôt. Dolores a dû faire avec les dépressions à répétitions de sa maman, cette maman qui n'avait pas la tête à l'aider à faire ses devoirs, préparer à manger pour elles deux ou encore payer les factures à temps.

Elle l'a supportée après chaque rupture dans les larmes et l'alcool et a endossé les responsabilités d'une adulte dès ses plus jeunes années. Il y avait les bons jours, où Dolores avait l'impression d'avoir une famille normale, où sa mère daignait illuminer sa journée d'un sourire et caresser ses cheveux en jouant à la poupée avec elle. Puis il y avait tous les autres où elle comatait sur le canapé en lui hurlant des insultes. Elle s'y était faite et n'en parlait pas, donnant l'illusion que tout allait bien dès qu'elle passait la porte de la maison. La seule différence qu'il y avait entre Dolores et les autres enfants, c'était que sa maman ne venait pas rencontrer ses professeurs et que ses amies ne pouvaient pas venir dormir à la maison.

L'adolescence de Dolores a été un peu plus chaotique. Sa mère avait enfin mis le grappin sur un type qui ne s'était pas barré au bout d'un mois et avait ainsi retrouvé une certaine joie de vivre. Le hic, c'était que Dolly ne sentait pas ce type. Il y avait quelque chose de louche, une intuition qu'elle n'expliquait pas. Il s'avère que le type en question était déjà marié. Quand elle l'a découvert, Dolly a voulu protéger sa mère et s'est contentée de conseiller fortement à cet homme de rejoindre sa femme et ne plus remettre les pieds chez elles.

Quand elle était rentrée du lycée ce soir là, il était toujours là et avait retourné l'histoire à son avantage, faisant de Dolores la pauvre adolescente menteuse et jalouse de leur relation. Sa mère était dans une rage telle qu'elle lui avait flanquée la gifle de sa vie, et c'est la main sur sa joue encore brûlante que Dolly avait rassemblé ses affaires pour crécher chez des copines le temps que l'année scolaire se termine et qu'elle puisse partir par ses propres moyens.

C'est donc le jour de ses dix-huit ans que Dolores avait quitté le pays. Oncles, tantes et grands-parents s'étaient cotisés pour lui offrir son billet pour le Japon tous convaincus que Dolores voulait simplement faire ses études dans un pays étranger qui lui plaisait depuis toujours et que sa mère avait mal vécu la chose, ce qui expliquait pourquoi elle ne la soutenait pas financièrement dans son projet. Dolly a donc volé, convaincue que quelque chose l'attendait de l'autre côté de l'océan. Une étoile, qui sait ?  

Dolores, qui s'est toujours intéressée au Japon, connaissait bien la légende et espérait, intérieurement, qu'il y aurait quelqu'un là-bas qui jouerait le rôle qu'elle a toujours joué pour sa mère. Elle s'est donc vite fait une place à HoshiKami, a fait des études brillantes dans son académie et travaille aujourd'hui à l'hôpital. Malgré les années, elle n'a toujours pas rencontré celui ou celle pour qui elle a, en partie, choisi de vivre ici.