« - Tu aimes les choses dites gore, Billie ?
- Ça dépend de l'intensité, on va dire.
- Comment ça ?
- Bah faut que ce soit bien fait. Jore, les blessures et tout. Pas trop de sang, un effet qui fait genre : Eeeeeerk, la totale quoi !
- Ah, je vois, et tu aimes le sang donc ?
- *soupire* »
Non. Tu n'as jamais été vraiment comprise par les gens qui t'on ausculté. Billie est autiste, Billie est psychotique, Billie est ci, Billie est ça. Mais le pire dans tout ça, c'est que personne n'a essayé de creuser un peu plus à droite pour trouver la vraie et dénommée Billie. Billie, Billie. Trop de Billie. Un prénom qui contre son gré, retient une certaine attention. Tu n'aimes pas attirer la stupéfaction et pourtant, tu ne fais que ça, surprendre la populace. Pourquoi ? Tu es hors norme. Tu es incomprise, car tu aimes les films d'horreur, tu aimes lire des choses glauques et que sur ton visage, la léthargie dans toute sa splendeur peut s'y afficher. Tu es surtout méconnue de tes géniteurs qui depuis le début de ta décadence t'envoie lécher les sièges en cuir des dix meilleurs psys du pays. Tu n'oses point dire non, tu n'as plus la force et surtout ton ardeur d’antan pour t'y opposer. Depuis quelque temps, tu es blasée.
« - Tu ressens quoi le plus souvent ?
- Rien, juste le vide.
- Et il y a quoi dans le vide ?
- Du gris, du brouillard, des larmes acides
- Pourquoi ? Pourquoi te sens-tu si irritée et neutre à la fois ?
- Vous voyez la big bang théory ? Bah c'est moi qui en résulte »
Tu es pourtant tellement de choses à la fois. Une explosion de saveur épicée, douce et amère. Des chutes, des victoires, du désespoir. Tu es dépressive de ta vie, tu es devant ce bordel ambulant qui s'écroule toujours un peu plus sur tes plates-bandes. Alors tu as commensale par une latte, puis deux, puis vingt, puis un paquet et adjugé vendu : un joli paquet par jour. Au début, ça sent la mort, les entrailles qui se décomposent. Quand tu as commencé à fumer, tu t'es dit : je vais me suicider. Quand tu commences vers tes quinze années à mettre des sous dans le cochonnet pour ces petites bouilles multinationalistes, tu penses vraiment que c'est la fin. Mais elles ont finalement donné une ficelle en plus qui permettait de t'en tenir à la vie, de jouer encore quelques parties de poker avec les déserts de tes pensées qui gonflent comme de jolis ballons paresseux. Tu n'as pas de vie triste. Tes parents sont clairement bien payés, la baraque bien nichée et le frigidaire toujours bien remplis comme il le faut. Non, tu n'as juste pas trouvé de raison de rester, ça peut paraître con, mais tu te sens conne et seule dans ta chambre, étalant tes jambes sur tes feuilles de cours pour faire une petite sieste. Tu es malade de monotonie. Et l'amour étouffant de tes parents t'a repoussé au point d'être dégoûtée à toute forme d'amour existante. Toi, tu veux fumer sur une falaise, les narines branchées sur l'odeur des écumes et les doigts glissant entre les zéphyrs salés.
« - Des absences ? Comment ça ?
- Je sais pas, je ne suis plus dans mon corps durant ces moments-là. Je suis dans mon Fluffyland où tout est si lent et doux, chaud et tendre. Je regarde du haut de mon nuage des souvenirs d'enfance …
- Ta mère m'a dit que tu t'étais arrêtée en plein milieu d'une route et qu'elle avait beau crié, tu ne répondais pas. Même cas dimanche passé à table. Je pense à un cas d'amnésie ... »
Weirdo. Depuis toute petite, il t'arrive de t'interrompre, de regarder dans le vague. Tu perds la notion de vie et ton esprit vagabonde le temps de trente secondes dans les méandres du cerveau, rugueux et complexe. Des pensées nourries au crack et à l’adrénaline tellement le fruit de ton imagination est intense. Un monde calme, parfois agité, parfois noir et sans souffle. Tes absences surviennent quand tu es en état de choc. Parfois, elles se transforment en crise d 'épilepsie. Et ça, ce n'est vraiment pas cool. Ce n'est pas cool de tomber à vélo sans raison, de te figer en public durant quelques secondes, non, parfois, c'est pesant. Et le pire, c'est que tu ne souviens pas, alors tu écoutes les rires, l'auditoire imaginaire d'une prépubère ( petit article sur les absences qui sont de défaillances du cerveau, grossièrement dit :
www ).
« - Tu n'aimes pas les gens ?
- Non, ils sont viles.
- Je suis vile ?
- Tout le monde est vile.
- Je t'aide pourtant.
- Ah bon ? Je ne vois pas de différence pourtant »
Clairement, les gens ça te dépasse. Ils sont compliqués et tu détestes réfléchir pour trouver une solution à un casse surtout si celui-ci est social. Tu préfères les fixer au lieu de leur parler, de voir à quel point la déchéance de leur cervelet est tombée bas. Tu n'aimes pas les gens, tu ne sais jamais où et quand être toi-même. Où sortir une blague, un rire, un commentaire. Les humains sont aléatoires et ne fonctionnent pas comme l'aiguille précise d'une horloge. Tu n'as pas de juste-milieu et quand tu abuses un peu trop de ta personnalité, tout le monde se dissipe jusqu'à ne laisser une éternelle solitude qui pourrit ton cœur jusqu’à la moelle. La différence est flagrante, albinos, les cheveux blancs, les yeux rouges et la peau pâle et surtout fragile. Sans oublier la tournure érotique de ton amour pour les vêtements sobres et extravertis. Tu es mignonne, mais hors norme. Tu es folle et absente. Tu es Billie et Billie, c'est un putain de big bang theory. Alors assis et écouter le chant de Billie. Compris ?
« Tu vois, parfois, je m'assieds, je regarde dans le vague. J'ai l'impression d'être en permanence sous cocaïne tellement mes pensées sont bridées par la gravité de mon utopie. En vrai, je sais vraiment pas comment je fonctionne. Mais je sais que la clope ça me calme et qu'après, je rêve d'Evan Peters qui me tient la main pour aller manger des frites. Du coup, j'aime bien la cigarette. Mes parents le savent, mais ils semblent ne plus vouloir me faire dégobiller dans les toilettes comme avant. Dégobiller mes larmes, mais c'est finit. Maintenant, je ne ressens que le vêtement ample de l'imagination. Je suis un oiseau qui peut s'envoler quand tout déraille, car plus rien n'arrive à toucher mes entrailles. Pour le moment. Non mais en vrai, je suis une chic fille. Blasée et tordue, mais j'suis sûre qu'on pourra papoter autour d'un bol de spaghetti au ketchup, hein, my old friend ? »
Vous pouvez passer les détails ou les mettre, c'est comme vous voulez! On veut au moins en savoir assez sur le vécu de votre personnage et ce qui a participé à le faire devenir ce qu'il est aujourd'hui. Si c'est une étoile, est-ce qu'elle souvient de sa vie dans les cieux ou non. Sa relation avec les humains. Comment elle a pris conscience de son pouvoir? (Si elle en a pris conscience, déjà!) Etc.