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Sujet: Des bourgeons au creux des mains | ft Inshi Sôseki Dim 6 Mar - 23:01
Des bourgeons au creux des mains.
Il faisait noir. Cette obscurité témoignait de l'heure avancée. Elle avait quitté la maison après le dîner. Faute à ses occupations elle n'avait pas vu l'heure passée. Elle se trouvait dans le parc qui était géographiquement proche de son habitation. Elle avait pour habitude d'y passer de temps à autre. C'est qu'elle s'était donnée pour mission d'arroser les quelques bourgeons qui n'attendaient que le printemps pour éclore. Sans surprise ce parc était un de ses endroits favoris. Les animaux étaient autorisés. Il y avait tout ce que la petite pouvait bien rêver. Les arbres offraient assez d'ombre pour se reposer face aux journées les plus chaudes. Il y avait des fontaines pour s'humidifier les babines. Enfin. On s’égare.
Si Emiko se trouvait là c'est parce qu'elle avait perdu un bien des plus précieux. Une chaînette ; cadeau de Mme Kyubei pour marquer l'arrivée de la petite. La nymphette avait trop honte pour rentrer chez elle les mains vides. Elle ne pouvait pas se résoudre de tout avouer et de faire de la peine. La fillette pleurait tout en creusant de ses mains nus. Dans l'optique qu'un chien l'avait peut être enterré. Le sens de ses actions étaient si désespérée... Dans une certaine mesure c'était plutôt touchant d'observer son application à la tâche. Elle ne serait sans doute pas de retour à la maison avant un bon moment. On ne pouvait qu'attendre là, à l'observer se morfondre. Par moment elle semblait abandonner, mais ce n’était que répits qu'elle daignait bien s'offrir.
**C'est fichu, je l'ai vraiment perdu. Je ne peux plus rentrer à la maison...** C'était ce qu'elle pensait à ce moment là. Emiko pensait beaucoup, mais n'agissait que très peu en conséquence. Là était son problème. La petite tête pouvait trouver des tas de solutions s'en jamais les appliquer. La seule chose qu'on pouvait espérer c'est qu'elle ne soit pas assez têtue pour coucher dehors. Ah mais, elle était bornée. Comment ça sa mère n'était pas du genre inquiète ? Elle lui fait confiance, c'est une nuance. Et c'est une femme qui travaillait beaucoup. Une femme célibataire qui s'occupait seule d'une enfant. On peut y ajouter le fait qu'Emiko était du genre à dormir chez des amis pour soulager un peu sa mère. Donc elle n'avait pas à s’inquiéter de son absence. C'était une brave fille du haut de ses 15 ans.
Allons bon. Une fois qu'elle eut finis sa pause elle se remit au travail. C'est qu'il fallait la trouver cette chaîne ! Et elle comptait bien y passer toute la nuit. Oui, on a compris. Elle est déterminée tout ça. Bref. Toi là qui me lis tu pourrais venir l'aider au lieu d'exercer ton voyeurisme en toute quiétude ! Bah, ça me dégoûte tout ça.
Invité
Sujet: Re: Des bourgeons au creux des mains | ft Inshi Sôseki Mar 8 Mar - 19:35
ft. Inshi Sôseki
ft. Emiko Kyubei
Des Bourgeons au creux des mains
C'est bon, on est en plein cœur de la nuit il n'y a aucun risque que je tombe sur quelqu'un. Je peux bien aller faire un petit tour au clair de lune ? Je n'arrive pas à dormir il faut que je change d'air et d'idée, puis ça fait longtemps que je ne suis pas sortis et je crois que ça me fera du bien de marcher un peu. Il n'y a aucun danger d'accord ? Il n'y a que toi, la lune et les étoiles. Rien ne te veut du mal... on restera quand même pas trop longtemps dehors c'est préférable.
Cela faisait des heures que je n'arrivais pas à dormir. J'avais beau avoir refermé bien fort le rideau lourd de mes paupières, mon organisme ne daignait pas sombrer en sommeil. Pour remédier à cette insomnie j'ai décidé de me rendre au parc. Ce doit être le seul lieu extérieur où je parviens à acquérir une relative quiétude, mais seulement lorsque vient la nuit.
Je chemine silencieusement le long des pavillons d'habitations. L'air froid de la nuit glisse sur mon long manteau. Ma cigarette grésille comme un grillon qu'on écrabouille. J'expire longuement la fumée de mon corps laissant flotter derrière moi, à la manière d'une locomotive à vapeur, une petite flopée de nuages. Je rentre un peu plus ma tête dans le col de ma parqua pour me réchauffer et stopper les tremblements qui m'étreignent. Les mains dans les poches je m'arrête quelques instants sur le trottoir pour guetter un bruit inhabituel, hors mis le murmure lointain d'une circulation diffuse le silence est presque total. Un vent tiède fait bruisser la ramure des arbres et une délicate odeur de gazon mouillée flotte dans l'air. Au dessus des arbres qui palpitent le croissant de lune reste inerte. Ce soir on dirait que l'astre lunaire depuis son emplacement céleste me toise non sans un certain mépris. Il n'y a pas qu'avec les gens que je suis paranoïaque. Sur ce constat j'écrase le mégot de ma cigarette contre un mur laissant une petite marque noir sur le plâtre pâle. Je continue ma marche. Le parc n'est plus très loin.
Le parc. Les lotissements laissent place à une végétation correctement agencée qui ne laisse aucune place à l'extravagance de la nature. Je rentre sans rien y voir, la zone n'est pas très bien éclairée. L'ampoule du lampadaire au dessus de moi est morte. Du reste, je connais le chemin par cœur alors j'avance confiant.
Tout en me dirigeant d'un pas leste vers le banc sur lequel j'ai l'habitude de m'asseoir, je contemple la tête en l'air les quelques étoiles dont l'écho suffisamment puissant parvient à rester visible malgré les nuisances lumineuses de la ville. Je m'adonne à une réflexion métaphysique sur cette distance qui me sépare de ces étoiles et à quel point nous sommes bien seul dans l'univers quand je trébuche et m'effondre lamentablement en heurtant avec le pied quelque chose de mou qui gisait au sol. Paniqué, je cherche au sol le paquet de cigarette que j'ai fait tomber en tâtonnant précipitamment tout autour de moi. Je le récupère. Il est indemne. Quel soulagement. Je relève la tête pour voir sur quoi je suis tombé : une petite fille me regarde avec deux gros yeux saphirs plus brillants que les étoiles même. La lumière lunaire se reflète dans ses pupilles dilatées. Elle a les mains dans la terre comme si elle voulait y creuser. Je pensais : chiot ! puis pris de cours sur cette rencontre inattendue je rampe en arrière en me traînant le cul dans la poussière.
Je me suis positionné à une distance respectable de 5 mètres de la fille chiot. Je l'observe complètement dubitatif. Aucun mot ne me parvient. Je reste ébahis et déconcerté. Ne devrais je pas m'en aller tout doucement avec précaution comme pour fuir un animal sauvage ? D'un autre côté mon briquet est resté sur le sol à côté d'elle. Mon briquet !
Finalement, décrochant ce son avec difficulté de ma mâchoire, j'arrive à dire en me grattant la tête :
« Euh... »
Des paroles lourdes de sens pour l'être que je suis.
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Sujet: Re: Des bourgeons au creux des mains | ft Inshi Sôseki Mer 20 Avr - 11:52
Des bourgeons au creux des mains.
Elle avait subit une collision impromptu cause à ses sombres activités. Elle s'était lorgnée l’œil face à terre. C'était d'un doux ridicule et loin des scènes romantiques qu'on peut s'imaginer, certes, mais c'est une rencontre comme une autre. Un peu sonnée, mais vaillante la petite s’était aussitôt débarbouillée de ses petites pattes avant. Le visage terreux elle scruta son agresseur qui en avait profité pour ramper non loin de sa position. Les joues gonflées, l'air hautain notre petite avait lâché un long râle :
« J'ai maaaaaaaaaaaaaaaaaaal. Snif. »
Et puis elle s'était remise à creuser sans porte guère plus d’intérêt à la boule de stress qui jonchait à ses côtés. Enfin, c'était sans compter sur le fait que la chose avait tout de même réussi à articuler un son audible :
« Euh... »
A l’affût, les yeux humides Emy avait déposé son regard sur son acolyte. Elle avait tourné la tête comme pour signaler son intention. L'invité de nuit semblait trop apeuré pour continuer. Amusée Emy en avait bafouillé quelques mots :
« Euh ? Il y a quelque chose qui ne va pas, monsieur ? »
Elle essayait de capter l'attention de ses pupilles, mais rien. L'inconnu fixait le sol sans broncher. Il semblait scruter un petit rectangle de métal de teinte argenté voisin de la position d'Emiko. Elle avait saisi l'objet avant de racler sa gorge :
« Ah, c'est donc ça que tu veux ? Et bien maintenant c'est moi qui l'ai. » avait-elle sifflé en tirant la langue.
Elle avait ce penchant provocateur, « un peu peste », c'est qu'elle détestait être ignorée malgré sa passivité débordante. Et, cet homme semblait apte à l'aider. De toute manière elle ne pouvait pas rentrer si tard et en plus de ça bredouille.
« Je sais, tu m'aides à chercher mon pendentif et je te rends ton briquet ? »
Elle avait pleinement conscience que si cet allumoir n'avait aucune valeur autre que son utilisation propre pour l'homme elle n'aurait plus qu'à lui rendre et continuer ses lourdes activités nocturnes, seule.
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Sujet: Re: Des bourgeons au creux des mains | ft Inshi Sôseki
Des bourgeons au creux des mains | ft Inshi Sôseki