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 La fille, le flic et le bento - ft. Genkishi Date.

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MessageSujet: La fille, le flic et le bento - ft. Genkishi Date.   La fille, le flic et le bento - ft. Genkishi Date. EmptyDim 7 Fév - 13:40



La fille, le flic et le bento.

Dent pour dent, oeil pour oeil.

Kara & Genkishi.



La salle d'arcade n'avait jamais autant été remplie pour un week-end. Le sol qui de base, était recouvert de carrés de moquettes jaunes, orange et rouge n'était plus qu'un amas de pieds se bousculant pour accéder à toutes sortes de machine. Des jeux plus étranges les uns que les autres, il y avait des simulateurs, des jeux vidéos, des casse-têtes et aussi des engins pour tester votre puissance, souvent en tapant sur la tête d'une mascotte japonaise. Un peu plus loin de la masse, loin des affiches de héros virtuels plaquées sur les murs délabrés et des néons qui piquaient les yeux, le gérant avait fait installer un coin repos. Enfin, c'était surtout un endroit de restauration, des tables en bois, toujours aussi surprenante par leur pied décoré de mille et une façons. C'était un peu plus calme, les gens braillaient juste pour faire entendre leur commande au snack. Ils revenaient souvent avec un plateau rempli de frites, hamburger américain, ou pour faire plus traditionnel, des nouilles instantanées, en pot bien entendu, l'eau chaude coûtant cent trente yens japonais approximativement.

Personnellement, j'en avais assez des nouilles, alors pour une fois je sortis de mon sac un bento. La boite était rose, avec un cochon dessus, je l'avais achetée il y a peu dans le bazar du coin. Totalement décalée. L'horloge du fond indiquait une heure moins dix, je n'avais pas réellement faim, mais elle commençait à se faire sentir. J'ouvris la boite délicatement, prenant soin de ne rien faire tomber, la table étant bancale. Puis, je ne pouvais changer, toutes étaient envahies par des monstres goulus, plus gros qu'un punching-ball. Les deux compartiments étaient bien distincts : dans l'un du riz se coltinait les onigris et les makis aux concombres ; de l'autre côté, des brochettes de boeufs, savoureuses, un de mes péchés mignons, puis des tranches de pommes, le tout accompagné d'une sauce soja qui n'avait pas vraiment sa place ici, mais qu'importe. Il était gargantuesque, monstrueux et délicieusement appétissant. Ma vie canadienne ayant été un vrai fiasco, il n’était pas étonnant que je me sois si vite habituée aux coutumes japonaises.

Les baguettes dans les doigts, prête à attaquer la première bouchée, un horrible bruit de ventre parvint jusqu’à mes oreilles. Si fort qu’on aurait pu croire qu’il était intégré à la bande son de l’établissement. Mais non, c’était bel et bien les gargouillements d’une personne, d’un client. Alarmée, je dévisageai les gens autour de moi. Le coupable se dissimulait dans la foule, impossible de lire dans leurs yeux la moindre once de culpabilité. Jusqu’à ce que mon regard se pose sur un homme à la posture droite mais au visage caché, penché vers le bas. Les cheveux un peu en pagaille et d’un noir presque bleu nuit se relevèrent en même temps que sa tête. Lorsqu’il ouvrit les yeux, je ne pus m’empêcher d’avoir une mine d’étonnement : ils étaient beaux, dorés et magnifique, des étoiles. Il me remarqua, merde, j’étais découverte. Je fis mine de manger mon bento, sans vraiment le faire. Et même sans le voir, quelque chose me perturbait.

C'était lui, l'homme à la cravate noire et à la chemise blanche, le coupable de ce ronflement d'estomac. Furtivement, j'y jetai un coup d'oeil. Depuis le début, il ne me regardait pas moi, mais mon bento. N'avait-il donc pas assez d'argent pour se payer de quoi manger ? Il ne croyait quand même pas que j'allais lui donner, si ? Il tirait presque la langue tellement il était subjugué, si seulement il savait que le bento ne vient pas de moi, s'il savait qu'une vieille dame habitant près de l'académie me l'avait préparé spécialement pour ma journée arcade. Je soupirai et retournai à mon occupation, quand soudain, par le reflet de la lumière, j'aperçus une petite plaque brillante, argentée et caractéristique.

Un flic, ici à une telle heure et un tel jour ? Mais que diable pouvait-il bien attendre ici ? Les seuls criminels qu'il pouvait trouver étant ceux dans les jeux, et encore, à la fin ils étaient tués. On aurait dit qu'il avait passé sa nuit ici et qu'il n'avait eu le temps de se changer, de se rassasier, d'être un homme commun. Je passai doucement ma main dans mes cheveux, me posant pleins de questions à la suite. Pouvait-il m'arrêter pour ne pas lui donner de bento ? Pouvait-il me poursuivre en justice ? Allais-je avoir des problèmes ? Subitement, j'attrapai un bout de papier et un stylo, griffonnant des mots sur celui-ci, puis le broyant avec ma paume pour en faire une petite boule. Je n'étais vraiment pas à l'aise, déjà la foule m'oppressait mais en plus il allait falloir que je prenne sur moi pour aborder quelqu'un. Chose improbable, surtout si on ne m'y force pas. J'ai toujours peur d'eux, des autres. Une appréhension si forte que mon coeur en prend toujours parti, battant incessamment.

Je pris sur moi, me levant, tremblante et reposant mon bento dans mon petit sac marron. Dans le feu de l'action, mes pieds se heurtèrent aux pieds de la chaise et je manquai de tomber. Heureusement, personne ne m'avait vue, enfin je l'espérai. Reprenant mon souffle et gonflant la poitrine -ce qui au passage, ne changea rien à la taille de mes seins, toujours en attente après dix-sept ans d'attente, ne montrant qu'une taille égale au bonnet B- je m'avançai vers sa table, contournant deux autres. En effleurant le rebord, je déposai le papier, sans même croiser son regard. S'il le dépliait, il y lirait les mots suivants :

Pour l'avoir, encore faut-il me trouver.

Je parlais évidemment de la nourriture, la gourmandise dans cette petite boîte déjeuner. S'il était vraiment ce que la petite plaque laissait paraître, alors serait-il prêt à jouer le jeu ? Je m'éloignai rapidement dans la foule, vers les grosses machines aux manettes rouges. Me retrouveras-tu homme aux cheveux bleus comme la nuit ? Ou devrais-je t'attraper avant ?

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Genkishi Date
Genkishi Date


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Date d'inscription : 26/12/2015
Avatar : Shokudaikiri Mitsutada ©La badassitude d'une céleste.
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Carte d'identité
Occupation: Commandant de la première division d'enquêtes.
Nationalité: Japonais.
Lié à: Dougal Wennolds, l'affreux. ♥
policier

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MessageSujet: Re: La fille, le flic et le bento - ft. Genkishi Date.   La fille, le flic et le bento - ft. Genkishi Date. EmptyDim 13 Mar - 15:53

Quand une journée commence mal, c’était facile à deviner et Genkishi ne voulait pas forcément dire qu’il s’était réveillé du mauvais pied. C’était souvent le cas. A force, il avait fini par sympathiser avec la moquette de chez lui, ce qui avouons-le, était un parfait camarade quand même. Non. En vrai. Cette journée là commençait vraiment mal. Se réveiller en retard et ne pas prendre son petit-déjeuner, perdre ses clés pendant un interrogatoire, se faire ennuyer par une certaine lieutenante qui avait reçu des sms de la mauvaise personne. Il ne manquait plus qu’il oublie son portefeuille. Oh.
Il avait oublié son portefeuille.

C’était ce qu’on appelait être sur le point de craquer psychologiquement ? Avec les quelques pièces qu’il avait sur lui, il ne pouvait que se prendre de l’eau chaude, ce qui avouons-le, ne pouvait en aucun cas, répondre aux besoins exigeants de son ventre. C’était fou à se dire que tout le monde mange à côté. Tout le monde se délecte d’un repas en faisait plaisir à leurs systèmes digestifs. Il voulait crier à l’injustice du monde. Même les distributeurs avaient faim et comme par un coup de mxrde du destin, il avait fini par perdre la seule pièce qu’il avait ; engloutie par les vilains destructeurs de l’humanité.

En ses cas d’urgence, il n’y avait qu’une personne pour le sauver ; encore heureux, même. L’endroit n’était pas si loin du commissariat -au moins, il n’aurait pas à se plaindre de sa voiture qui ne marche plus d’un coup. Aha. Là, il détesterait vraiment son existence. Quelques pas. Plusieurs pas. Le commandant se retrouva devant les arcades. Il avait passé toute son adolescence ici, et il ne pouvait s’empêcher de venir de temps en temps. Le gérant était un ami de longue date et s’il lui faisait les yeux doux, il y aurait peut-être moyen d’avoir même des nouilles instantanées ? Le Date tenta le tout pour le tout. Mais, le destin ne l’aimait jamais.

Heure de pointe. Et il se surprit à voir autant de foule. Ami de longue date voulait dire plus de chance pour que ce dernier vous ennuie encore plus et le sourire en coin, du dit gérant l’avait fait l’attraper par le col en le secouant partout. Heureusement, un cri de désespoir sauva le pauvre-bourreau-victimisé ; un cri de désespoir qui n’était rien d’autre que celui du ventre de Genkishi. Même si le brun était sûr que l’autre finirait sûrement par lui donner un truc après l’avoir bieeeen laissé attendre, il était évident que le commandant ne pouvait pas attendre. Il n’attendait pas un salut divin pour être sauvé de sa faim. A vrai dire ... Il allait se servir lui-même.

Assis à une table, assez discret pour ne pas s’attirer tous les regards, mais assez stratégique pour détecter un bien précieux. Ses sens dignes d’un chien de chasse, l’attiraient vers un parfum familier. Familier. Traditionnel. Qui se différenciaient dans cette masse de graisse et de hamburgers. Il ne lui fallut que quelques secondes pour analyser la salle et poser son regard sur sa future victime. Il ne remarquait même pas la charmante demoiselle qui voulait savourer calmement son déjeuner. Gen ne pouvait que soupirer. Il était affamé. Et il avait fallut qu’elle soit là au mauvais moment. C’est le destin, à sa façon. Sa main avait attrapé son badge qu’il afficha comme un parfait « police » sans le cri qui l’accompagnait. Une boîte tout ce qu’il y a de plus mignon, féminin. Le genre de bento qu’il aurait adoré recevoir pendant ses années au lycée. Mais voilà. Le monde brise nos rêves bien trop vite. Son ventre grogna une deuxième fois et le commandant en profita pour lever son regard vers la demoiselle. Elle était mignonne et si son âme de détective ne lui faisait pas défaut à cause de la faim, elle était sûrement une lycéenne. Non. Sans vague de nostalgie, il aborda un petit sourire. « Que dirais-tu de partager, sweetie ? » Ce que ses lèvres purent mimer, une fois qu’elle lui accorda son attention. Il y avait quelque chose d’oppressant en lui. Mais bien sûr. Il n’était pas en train d’utiliser son statut pour menacer une jeune fille ... Bien sûr que non.

Il ne s’attendait pas à une réaction immédiate de sa part, mais il fallait avouer qu’en la voyant ranger son bento et se lever, il s’attendait à une fuite ; quelque chose qui n’aurait que très mal fini vu que la courser ne l’aurait pas tant dérangé. Alors bien sûr quand il la vit à la place s’approcher de lui, Gen ne pouvait qu’hausser un sourcil d’incompréhension. Voilà, une lycéenne imprévisible. Intéressant. Un papier entra dans son champ de vision et il le prit entre ses mains pour en dévoiler le contenu. Franchement, il ne pouvait que rire dans cette situation. Fermant les yeux, comme on aurait commencé un cache-cache honnête. Un. Deux. Trois. Genkishi se releva.

Très bien. Jouons. Le commandant jeta un regard circulaire aux environs. La figure familière avait déjà disparu dans la masse humaine, pour le moment, il devrait suivre la direction qu’elle avait pris ; chose qu’il fit sur le coup. Malheureusement, ses sens n’allaient pas tant lui servir, l’odeur de la nourriture bentonienne avait déjà disparu dans le sac marron que le demoiselle portait. Il ne savait pas si c’était un avantage ou un signe caractéristique ; mais vu sa taille, elle avait plus de chance de le semer dans la foule. Rien ne pouvait lui indiquer sa direction, si ce n’est le parfum de fleurs qu’il avait senti en son passage, et entre l’eau de Cologne du mâle Alpha, ou celui de la femelle séductrice, c’était assez pour ne plus la retrouver. Le Date accéléra le pas. La présence humaine se faisait moins nombreuse à l’entrée de la salle de repos et bientôt, il se retrouvait dans le hall d’arcade.

Fleurs. Il sourit. Où est-ce qu’un criminel aurait le plus de chance de se cacher ? Parmi d’autres de son espèce. Et bien que son sens le déçut à trois reprises, faute d’avoir abordé trois personnes différentes, il avait retrouvé les traces par on-ne-sait-quelle-miracle. Il l’approcha comme un ninja digne de son statut de japonais, sisi et la tira tendrement par son col, pour la traîner en arrière. « Trouvé. » Devant eux se trouvaient plusieurs jeux d’arcade et à côté, des lycéens, terribles bêtes. « Tu as encore une chance de fuir mais je te rattraperais bien vite, demoiselle. » Son œil unique se dirigea vers l’un des écrans et une réflexion le traversa aussi brusque qu’imprévu. « Ou ... On pourrait aussi le décider avec une partie ? Si je gagne, tu me donnes tout. Si tu gagnes, j’abandonne. Et tu peux aussi juste partager maintenant. »
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MessageSujet: Re: La fille, le flic et le bento - ft. Genkishi Date.   La fille, le flic et le bento - ft. Genkishi Date. EmptyDim 13 Mar - 20:48



La fille, le flic et le bento.

Combat équitable.

Kara x Genkishi



L’homme aux cheveux bleus resta en plan, impassible au moment où je filai droit vert la population, effrayante et intimidante. Mais je l’avais vu sur son visage pâle et chaleureux pourtant, il n’allait pas me laisser partir comme ça. Tout l’avait trahi : son ventre, ses yeux fixés à mon bento, ses lèvres murmurantes une addiction certaine à la nourriture et surtout, sa réaction lorsque je lui avais remis le petit papier. Le policier, ricana doucement, un rire qui affirmait de sa participation à mon petit jeu. Mes petits pas, rapides et fluides m’amenèrent rapidement dans l’enceinte même de la salle d’arcade, là où les machines à elles seules formaient des murs, des barrières de gens faisant la queue, les cris de joie d’une victoire et les hurlements des mauvais perdants. Une atmosphère qui me faisait presque oublier ma haine pour la population, me guidant à travers ceux-ci au rythme de la musique de fond joviale.

Toutefois, un problème survint rapidement. Comment gagner une partie de cache-cache lorsque l’on mesure à peine un mètre soixante ? En principe, les gens disent que c’est de fait, plus simple. Cependant, ce n’était pas le cas. Ici, tout le monde avait au moins une bonne tête de plus que moi, le policier devait en avoir une et demi, ou même deux. Alors pour lui, il était facile de voir la densité, la foule. Et les éventuels anomalies, comme un trou dans une masse. Une petite fille, serait visible, un trou se déplaçant, ce n’est pas si compliqué à trouver. Je posai ma main sur le sac marron, maintenant le bento en sécurité et continuai ma course vers des salles plus retirées. Particulièrement une, qui était une sorte d’annexe, il fallait descendre des petits escaliers et on se retrouvait alors dans un endroit plus restreint, quelques machines, beaucoup de fauteuils aux personnages pittoresques et beaucoup de jeunes.

Des jeunes, adolescents ou tout juste adultes. Des couples, des amis et des ennemis. Un endroit parfait pour se confondre non ? Je repérai vite le groupe de jeunes gens, composé d’homme seulement, âgés de quatorze ou quinze ans et qui de ce fait, mesuraient la même taille que moi. Une aubaine. Certains semblaient familier, des gens que j’avais croisé dans les couloirs de l’académie, des têtes qui me reconnaissaient aussi au vue de leurs sourires en coin. Je m’intégrai alors à ce petit clan, qui entourait une machine plus grosse que les autres. Une où, il était possible de jouer à deux, deux côtés, deux personnages, un combat et une seule issue possible. Je restais béate devant tant de violence dans un simple jeu dont les graphismes laissaient à désirer. Le garçon que je semblais connaître incarnait une demoiselle en qipao rose et rouge, une coupe au carré et des courbes affirmées et exagérées par la pixellisation. Je contournai le groupe et m’accoudait sur le rebord de la grande boite numérique, bord quelque peu arrondi et permettant un appui confortable. Je ne cessai de les admirer, c’était inouï et improbable. Je n’avais jamais approché de si près une machine, la plupart du temps, je me contentais de regarder de loin les gens jouer. J’étais seule et inaccessible, mais par un mystère indétectable, aujourd’hui tout prenait une nouvelle forme. Mes relations comme mes envies, peut-être symbole d’un futur bouleversant. Un des jeunes hommes, aux cheveux blancs se pencha près de moi et pointa l’autre joueur, inconnu.

« Tu vois lui ? Il joue Jack. -il se tut quelques instants pour reprendre.- Oh, tu ne dois pas connaître, c’est un jeu plus violent que la plupart de ceux d’ici. Il s’appelle Tekken. Il est très populaire, mais ceci est la première version, elle date de 1993, bien avant notre naissance donc. Je te rassure, depuis les graphismes ont évolués, mais on préfère rester dans une ambiance rétro si tu vois le genre. - il cria pour encourage son ami-. C’est un moyen de régler nos conflits sans se battre pour de vrai, on est des pacifistes tu vois ? Mais, Anna Williams est sûrement le personnage le plus dur à jouer. Les deux jouent avec les armes, des assassins en somme, mais c’est toujours plus subtile qu’il n’en paraît. - il planta ses yeux dans les miens-. T’es pour qui toi ? »

Mon visage s’empourpra d’un coup, personne ne m’avait jamais demandé mon avis, ni même ne m’avait prêté attention. Si seulement j’avais pu fuir cette situation, si j’avais pu éviter de répondre et de bafouiller ces pauvres euh… euh…, alors je l’aurai fait. Je commençai à avoir du mal à respirer, je priais la bonne étoile de me tirer de cette affaire. Et elle m’entendit il faut croire. Une main m’attrapa par le col, celui de l’uniforme blanc et bleu de l’académie, me tira en arrière, j’en tombais presque et je découvris alors l’homme aux cheveux bleus.

« Trouvé. »

Un sourire se dessina sur mon visage. J’étais presque contente de le voir ici, je savais qu’il voulait toujours mon bento, pourtant, sa présence était rassurante et agréable. Il était joueur et c’était plaisant. Je me retournai vers lui, lui faisant lâcher mon col.

« Tu as encore une chance de fuir mais je te rattraperais bien vite,demoiselle. -Sa pépite visible et dorée me montra indirectement la machine Tekken- Ou ... On pourrait aussi le décider avec une partie ? Si je gagne, tu me donnes tout. Si tu gagnes, j’abandonne. Et tu peux aussi juste partager maintenant. »

Sa demande était imprévue, cela me faisait repenser au garçon qui m’expliquait qu’ils se battaient, sans réellement le faire. J’hésitai, d’une part c’était mon repas, fait avec amour par la vieille près de l’académie, je refusai de le partager mais aussi je ne pouvais me permettre de le donner à quelqu’un parce que j’avais échoué lamentablement à une foutue arcade. Puis je risquais quoi ? Après tout le pauvre type était policier, c’est-à-dire qu’il ne devait pas passer ses journées à jouer à des jeux bidons, sauf preuve du contraire, et bien même s’il l’avait fait dans les temps anciens, il devait sûrement avoir perdu la main. Alors, je me dirigeai devant la manette du premier joueur, les garçons ayant quitté les lieux et la pris en main.

« Je paye la partie, vu que t’as l’air fauché. T’as intérêt à perdre. »

Les quelques crédits que j’avais, des petites pièces, s’insérèrent dans la fente prévu à cet effet et glissèrent, amenant par la suite une musique ignoble. Le clavier était constitué d’une grosse manette, pour déplacer le personnage, et de quatre gros boutons, un rouge, bleu, vert et jaune, afin de porter différents coups. Le choix du personnage s’effectua sur une interface plutôt rapide et à durée limitée, auquel cas le personnage était attribué par défaut. Je pris la demoiselle, la fameuse Anna Williams, parce que c’était la seule dont j’avais regardé quelques coups spéciaux, la seule dont j’avais vu le potentiel et la manière de la jouée. Puis, elle avait gagné, c’était tout bénéfique pour moi. La partie commença, elle se divisait en trois rounds, dont deux gagnants assuraient la victoire. Sur ce décor minable, cascade jetant des carrés bleus, j’échouai lamentablement, battue à plate couture. Un échec. Violent et qui fit naître en moi une flamme de rage et de conviction, qui finalement me fit gagner le deuxième round.

« Ta survie est en jeu on dirait. »

Nous étions à égalités, j’étais fière de moi, n’ayant jamais joué j’avais néanmoins réussi à le battre, une fois. La fin était proche, le sort du bento allait dépendre de l’issue de cette partie. Le décor bascula pour une arène, où nos personnages se faisaient face. Le décompte commença. 5…4…3…2…1… GO ! Nos mains s’affolaient sur le clavier, quelques fois s’entrechoquaient et nos barres de vies descendaient en même temps. Simultanément. A tel point que la victoire se remettait en question, pour l’un ou l’autre. Que le meilleur gagne.

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