Messages : 11 Date d'inscription : 07/02/2016 Avatar : Matou Kariya - Fate/Zero | by Chō. Disponibilité : Libre 1/2 Post-it : . Graveyard Whistling. Carte d'identitéOccupation: Employé de nuitNationalité: AlaskainLié à: Alys Anderson ☆
| Sujet: .Dernière neige | Havel. /Terminé/ Dim 7 Fév - 21:24 | |
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Nom — Northowl Prénom — Havel Âge — Vingt-cinq hivers Sexe — Masculin Race — Humain Nationalité — Alaskain Occupation — Employé de nuit dans une supérette Orientation sexuelle — Nord-ouest
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physique couleur des yeux — bleu glace ; couleur des cheveux — gris neigeux ; taille — 1m79 ; poids — 70 kg ; tatouages ou piercings — aucun ; cicatrices — celle qui coule de sa tempe à la base du cou, sur le côté gauche ; style vestimentaire — cols roulés ou pulls amples, hoodies et vieilles baskets. Le genre négligé, mais pas trop. Confortable.
Une silhouette à l'allure famélique, à l'épiderme d'un blanc crayeux, comme éclairée par un vieux néon dans le hall d'une gare de seconde zone. La confiance n'est pas sincèrement ce que l'on en respire la première fois que l'on croise l'énergumène. Le froid arctique semble s'être insinué jusque dans ses os, peignant de transparence les plus infimes recoins de ses membres, où l'on distingue çà et là les rhizomes bleutés de ses veines ; cendre et ciel, un iceberg sous une aube pluvieuse. Havel dénote parmi ses congénères. Il a de longues mains sèches, aux griffes coupées ras dont il ronge les contours, aux phalanges noueuses et aux paumes constellées de minuscules cicatrices, des étoiles tracées aux débris de verre ou aux écorchures. Autrefois de constitution robuste, taillé par les courses en forêt et les travaux de découpe, il a perdu en épaisseur mais n'en reste pas moins solide et vigoureux. Ce qui frappe le plus reste nonobstant son visage au bord gauche laminé, avec cet œil gelé qui vous regarde sans vous voir, translucide et aveugle. L'autre iris est d'un bleu de frimas, tranchant quoique dénué de colère, juste incisif. Sa tignasse, rarement coiffée, porte les couleurs de la poussière. Autant dire qu'il ne fait guère d'effort pour se mettre à son avantage, alors que ses sourires, dispensés entre minuit-dix et minuit-onze, suffisent à distiller un charme singulier. caractère Havel ne fut pas toujours ce garçon austère et farouche, protégé derrière ses insurmontables remparts. Autrefois, vous l'auriez jugé insupportable tant il incarnait l'esprit frondeur et égoïste de la jeunesse, tant il gueulait jusqu'à plus soif les sauvageries et les illusions propres à son âme. Car Havel fut, jusqu'à une poigne d'années en arrière, un adolescent criard, le verbe franc, le rire furtif, cousu de susceptibilité et bouffi de prétentions, avide de conquérir ce respect perverti que l'on nomme crainte et l'admiration qu'il croyait lui être dus. Il voulait être quelqu'un sans savoir comment y parvenir autrement que par la brillance de ses harangues, la bravoure de ses gestes mêlées à la bêtise de son caractère – un prince de pacotille, un seigneur de papier-mâché, ébloui par le seul halo d'un réverbère. De cette période de son existence il ne conserva que de flamboyantes aspirations à la liberté, de celles qui lui consumèrent le corps et le cœur, ainsi qu'une loyauté sans borne envers ceux qui composeraient sa meute. Avec même parfois, à la faveur d'un rare élan de sympathie, une bienveillance taquine pour les personnes auprès desquelles il se serait laissé apprivoiser.
Aujourd'hui, Havel est cet animal distant qui longe les murs, un Rat solitaire qui redoute la compassion. Il a renoncé à ses théâtres puérils pour se transformer en un adulte grisâtre, en quête d'une rédemption qu'il sait ne pas mériter. Mais il n'est pas éteint pour autant, loin de là. Ceux qui l'apercevront durant ses heures de travail lui découvriront une attention et une rigueur étonnantes, bien que son métier ne soit pas des plus palpitants. Ancien partisan de l'insouciance naturelle, il a appris à se conformer à la rigidité japonaise, protocolaire, à cette bienséance hiérarchique qui l'effraya au premier abord. Les règles, l'autorité dont il avait manqué toute son enfance trouvèrent un écho particulier en lui, et il songea rapidement que c'était là une des clefs de son changement de vie. En un sens, Havel devint garde-fou, âpre sentinelle à l'égard de celui qu'il était avant de débarquer à Hoshikami ; néanmoins, il demeure en surface cette créature peu recommandable, que l'on esquive volontiers si le choix est permis, et qui n'inspire guère qu'une méfiance douloureuse. Il s'y est habitué. Après tout, comment quelqu'un qui ne s'aime pas pourrait-il imposer aux autres de l'apprécier à sa place ? En dépit de la grande pudeur dont il fait montre quant à ses sentiments, Havel mord souvent au quart de tour ; jugeant vite, d'une perspicacité toute relative et cependant observateur, il accepte mal d'être remis à sa place, a fortiori lorsqu'il n'ignore pas les failles de ses raisonnements. Sa fierté, son orgueil encore brûlant fait de lui un homme impétueux, plus actif que réflexif, qui porte en horreur l'échec et le renoncement. Cela dit, il ne se cherche jamais d'excuse, privilégiant le fait d'assumer tout, absolument tout, au lieu de se plaindre et de rejeter la faute sur un quidam, un reflet dans l'œil ou une mauvaise conjoncture astrale. Car s'il ment volontiers pour protéger ses proches, il ne tentera pour rien au monde de se déresponsabiliser. Aussi surprenant cela puisse-t-il paraître pour qui le connaît mal, il est un homme sur qui l'on peut compter. histoire Né d'une serveuse dans un motel et d'un marin-pêcheur qui ne le reconnut jamais, Havel n'était guère parti dans la vie de ce que l'on appelle le bon pied. D'ailleurs, il n'avait le pied à rien – ni marin ni tendre, pas gauche toutefois, il ne le sauvegardait à terre que selon ses humeurs. Peu enclin à respecter les horaires de l'école, ayant abandonné ses études avant l'année réglementaire, son enfance se déroula sur le champ de bataille qui séparait le motel où officiait sa mère et le port d'Anchorage, décharge à eaux ouvertes de tout ce que les riverains et les ouvriers du chantier naval pouvaient recracher dans le Pacifique. L'opinion la plus répandue soutenait en effet que celui qui y tombait ne mourrait pas de froid ou d'épuisement, idée commune propre aux touristes, mais bien de la pollution inhalée à la moindre gorgée, de quoi rendre vertes de peur toutes les stations d'épuration de la côte Ouest. Havel ne put jamais en témoigner. Il n'aurait peut-être pas été là pour le faire si cela était arrivé. Pour lui, l'eau des quais qui l'avaient vu naître devait toujours n'être qu'un appel de l'horizon, un écho saumâtre givré huit mois par an, une oraison funèbre emportant les hommes et leurs navires dès qu'ils disparaissaient au regard de la terre ferme. Il savait qu'il n'y échapperait pas. Mais en attendant, les bois obtenaient toutes ses faveurs.
Si son père ignora qu'il avait eu un fils jusqu'à sa noyade, quelques années plus tard, le fils à son tour ignora le décès de son père jusqu'à sa majorité, et n'en fut pas davantage ému à l'annonce de cet événement ; il avait accepté le fait d'être un bâtard de plus, d'avoir rejoint les rangs de ces gosses désœuvrés qui n'ont que faire de leurs racines, parce que qu'il préférait se concentrer sur la manière la plus efficace d'étirer ses branches vers la lumière et de solidifier son tronc plutôt que de s'inquiéter sur le lisier qui lui servait d'attache. Il avait grandi sans père, et alors ? Son oncle, trappeur, remplissait le rôle avec autant, sinon plus de conviction, bien qu'ils ne voyaient que durant les vacances scolaires – auprès de cet ours bourru, du genre à dévorer ses prises pour n'en recracher que des touffes de poils et de plumes, Havel passa d'intenses journées de chasse à demi-solitaire, de pistage sylvestre sur les traces d'un daim et de parcours sportif. Sa patience faisant souvent long feu, il lui arrivait de s'enfuir du matin au soir afin de filer sous les frondaisons, fiévreux Havel de se confronter à la sauvagerie, de mettre à l'épreuve ses faiblesses contre la pureté cruelle des vallées de séquoias. Il savait qu'il y rôdait loups et grizzlis, que le gel et les banshees guettaient à la nuit tombée, et qu'il ne survivrait probablement pas à une chute dans une rivière bouillonnante. Qu'importe. Il aimait les défis qu'il se lançait à soi-même, les bravades envers ses propres limites, les cris moites de ses muscles excités par l'effort. C'était mille fois mieux que son quotidien urbain.
Il s'ennuyait en ville. Il s'y était toujours ennuyé, à l'instar de sa bande de potes. Ensemble, ils écumaient les bars et les trottoirs, dévalisaient les rayons bières des supérettes de bord de route et fumaient comme des sapeurs pour se réchauffer sous les préaux et dans les garages des industries. Ils saquaient un peu partout, laissant derrière eux mégots et flaques d'un jaune douteux, sans que l'on sache trop si cela sortait d'une canette ou d'ailleurs. Les couples se cousaient et se déchiraient, quand ce n'était pas avec l'un c'était avec l'autre, ils voulaient tous l'Indienne qui les accompagnait mais c'est elle qui les eut tous, et les gamines à la sortie des pubs aussi. Il y avait Amok, leur chef britannique, Banzaï l'immigré nippon, Sonja la Russe et Mehdi, un Français qui rêvait du pôle Nord, tous les cinq plongés dans une galère qu'ils s'efforçaient de rendre plus gaie, moins amère, entre gentilles échauffourées et jobs dans les poissonneries ou les entreprises de salage. Les bigarrures de leurs nationalités les conduisaient tour à tour à baragouiner le soviétique, à écorcher le japonais ou à titiller l'alsacien, ce qui rendaient leurs discussions incompréhensibles une fois franchi le seuil d'ivresse. Qu'à cela ne tienne, ils s'enseignaient au moins leurs meilleures insultes.
Pour Havel, tout était mieux que de traîner chez lui, de retrouver sa mère dont il haïssait la monotonie. La nuit le voyait sortir par la fenêtre de sa chambre et arpenter les rues glaciales de l'ancienne Knik, saoul ou presque – à vingt ans il ne comptait plus les sermons qu'il avait récoltés de la part des policiers – à la recherche d'une distraction. Les premières lueurs de l'aurore sur le port lui donnaient l'impression d'être le roi du monde, puis c'était tout, il redevenait Havel, le Rat ainsi que les parents le surnommaient dans son quartier, la mauvaise graine qui finirait aussi mal que son père. S'il ne quittait pas le navire avant. Personne ne voudrait de lui, de toute façon, au vu de ses frasques et de sa gueule. Délit de faciès. Il était connu comme le loup blanc, dans le coin, et les brûlures qui lui barraient le visage ne l'aidaient en rien à se montrer plus discret ; au contraire, ce qui n'avait été qu'un accident d'enfance alimentait sa rancœur envers son entourage, incapable d'y voir autre chose qu'une punition symbolique à son comportement. Le vitriol qu'il s'était renversé dessus par mégarde, en désirant en saisir le récipient, ne valait pourtant guère plus comme châtiment divin que comme sanction pour sa curiosité. Mais le raccourci était facile, féroce. Inaltérable. Alors quand il comprit que jamais il n'échapperait à cette crasse dont il s'était recouvert, que jamais il ne s'arracherait à ce destin d'alcoolique désenchanté, Havel décida de partir.
Il avait atteint la majorité. La fleur de l'âge, dentelée et corrosive. Sûr de ses forces grâce aux enseignements de son oncle, doté d'un mental en verre brut et quelque peu idéaliste sur ses chances de réussite, le garçon embarqua sur un chalutier, y travaillant pour payer sa place, puis fut balancé sur un navire d'exportation à destination du Japon ; il passa la majeure partie de la traversée à souquer en salle des machines et non pas sur le pont à admirer l'océan, mais il se consola en pensant que plus les heures glissaient et plus les côtes alaskaines s'éloignaient, remplaçant le soleil de minuit par celui du pays du Levant – paradoxe lorsque l'on sait que l'astre illuminait d'abord Juneau avant d'atteindre Tokyo. Son compagnon de dortoir était un Japonais sur le déclin qui, au-delà des leçons de langue qui lui prodigua pendant deux semaines, lui parla pour la première fois des étoiles et de leur légende. Il avait vécu toute sa vie à Hoshikami afin d'y rencontrer son ange gardien, en vain ; malgré la peine, il en parlait toujours avec une ferveur telle qu'Havel arrêta vite de le prendre pour un illuminé. Il ne partageait pas ces croyances qu'il jugeait idiotes, ces fables aux queues de comète qui ne signifiaient rien pour lui. Mais le vieillard, à force d'anecdotes et de récits célestes, instilla le doute chez le jeune homme, et lui promit même de l'y accompagner lorsqu'ils auraient mis pied à terre. Il n'en eut pas la possibilité.
Havel débarqua. Seul. Sur une côte dont il ignorait tout sinon le nom. Dont il articulait mal la langue, en dépit d'un vocabulaire de base. Trois jours avant l'entrée au port, au matin, le grand-père ne s'était pas réveillé. Il avait laissé un porte-feuille à moitié vide, une adresse, un patronyme et quelques vêtements au fond d'une valise. Ma vie, c'est la mer et les étoiles, avait-il confié au fuyard, je n'ai besoin de rien d'autre. Et en effet, il ne possédait rien d'autre. Il y avait juste cette ville à l'étrange résonance, cette île créatrice d'un mythe stellaire, vers laquelle se dirigea le garçon sous prétexte d'un hommage à son camarade de croisière. Ses économies disparurent dans un aller simple. Ensuite, il aviserait. La perspective d'être inconnu, un anonyme sans passé, libre de faire table rase de ses déboires, représentait pour l'instant son unique soutien, et c'était déjà bien assez.
Le premier trimestre fut difficile, tant pour s'introduire soi que pour intégrer les différences culturelles. L'extravagance de son caractère collait mal à la dignité des autochtones ; ses cafouillages linguistiques lui valurent de belles réactions de stupeur ; sa face meurtrie suscitait toujours un effroi méfiant. À force de zoner dans la même supérette pour y racler des cigarettes, il y décrocha un poste d'employé de nuit, ce qui lui convint au plus haut point, et put dire adieu aux buissons du parc où il dormait en journée, par habitude autant que par flemme de trouver un logement. Puis, les températures clémentes de la saison se prêtaient bien à cette existence animale, qui lui rappelait vaguement ses séjours dans les bois. Il oublia toute raison de partir. Quatre ans plus tard, Havel a gardé son boulot, arrive à se faire comprendre de tout le monde à travers son léger accent polaire, compense son abstinence à l'alcool par une surconsommation de tabac et ne se préoccupe que peu des étoiles. Elles sont là-haut, suspendues en perles muettes, et il les préfère ainsi que sur Terre, parmi la population. Cela l'angoisse de se dire que l'une d'elles pourrait s'accrocher à lui, alors il se rassure tant bien que mal en érigeant sa nationalité en barrière, en comptant sur son exil pour ne pas en être témoin. Il n'a pas besoin de leur aide. Elles sont mieux chez les autres. Qu'elles y restent.
Pseudo — Havel, c'est parfait ~ Vous ; en cinq mots — Mais c'est trop court ! Personnage sur l'avatar — Matou Kariya | Fate/Zero Comment avez-vous découvert le forum — Une récidive amoureuse, sans doute. Présence ( /7) — Selon les périodes... Fréquente. Pedobear ou bisounours — Digimon. |
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