Hide and seek | PV Noroi.

Au cours de mes quelques années d'existence parmi les humains, il y a une chose dont j'ai pu me rendre compte avec aisance.
Ils sont.
Fragiles.
Bien sûr, j'ai aussi pu me rendre compte que cela variait d'un humain à l'autre (par exemple, j'ai compris que j'étais beaucoup plus faible que la moyenne), mais, de manière générale, le corps humain est vulnérable à nombre de choses. Et, en vérité, je crois que cela s'étend à la majeure partie des organismes peuplant cette planète, mais je n'ai malheureusement pour le moment pas assez d'informations. Bref.
Nous disions donc, les humains sont fragiles. La semaine dernière encore, j'avais  ce qu'ils appellent un rhume, tout ça parce que je passe mes nuits la fenêtre ouverte ! Vous rendez-vous compte ? Simplement à cause d'une question de température, je me suis retrouvée terriblement affaiblie. C'est horrible, comment les défenses du corps humain sont faibles.
C'est d'ailleurs pour palier à cette constitution fragile qu'existent les médicaments. Cependant, pour les dommages externes, les médicaments n'y font généralement pas grand chose, et c'est là qu’interviennent les hôpitaux ! (Si j'ai bien compris, cela étant dit, car j'ai cru entendre que les hôpitaux arboraient aussi des fonctions esthétiques ? À approfondir.) Des bâtiments généralement blancs, absolument partout, d'après les livres. Souvent d'ailleurs, les personnages déclarent devenir malades de tout ce blanc (ce que je trouve personnellement insensé, mais après tout, l'humain est fragile), et, ma foi...
Errr...
Je ne sais pas grand chose sur les hôpitaux, en fait. Les personnes blessées s'y rendent, et puis... En ressortent soignées ? Je ne sais pas. Mes blessures ont toujours guéri d'elles-mêmes, alors... Quel intérêt ? Peut-être usent-ils d'une sorte de sorcellerie pour que la guérison soit instantanée ? Quoique non... On ne cesse de vanter les mérites des avancées technologiques, n'est-ce pas ? Cela doit avoir un lien. Des avancées scientifiques, aussi... Enfin, ça, c'était surtout dans mes cours d'histoire, au collège. Mais cela vaut certainement aussi pour le présent. Enfin, j'imagine. Je ne regarde pas assez la téléviseur (si j'en avais un, déjà) pour être tenue au courant. Sans doute devrais-je acheter le journal, cela serait utile. Enfin, qu'importe.
Au fond, pour découvrir l'utilité d'un hôpital, le plus simple serait d'aller dans l'un d'eux. N'est-ce pas ? Oui, cela est évident. Ils disent souvent, après tout, qu'il est toujours mieux d'expérimenter que de se baser sur les livres. Je ne sais pas si cela vaut pour tout, cependant. Je me poserai la question plus tard ; pour le moment, il est temps d'explorer !

Eireen porte normalement du bleu, cependant pour cette aventure, elle s'est vêtue d'une robe blanche, espérant se fondre plus facilement dans la masse de médecins et d'infirmiers (même si, dans sa tête, c'était plus pour faire le caméléon sur les murs).

Malheureusement, je n'ai aucune idée d'où se trouve l'hôpital, dans cette ville. Si tant est qu'il y en ait un, bien entendu. Mais je pense qu'il doit y en avoir un,  parce que je crois qu'il n'y en a pas que dans les petites villes ? Oui, effectivement, il y en a un, voilà un joli panneau indiquant la direction !

Cependant, Eireen, suivant la direction indiquée par la flèche en partant directement du panneau, ne suit pas les routes normales mais toutes les ruelles et chemins impraticables possibles et imaginables. Sa robe blanche n'est alors plus très blanche, et elle décide de rentrer chez elle pour se changer, emportant avec elle un k-way pour éviter de se salir de nouveau en empruntant exactement le même chemin.
Elle arrive finalement à l'hôpital environ deux heures trente après son départ initial. Il est par conséquent dix-sept heures et quelques. Assez fatiguée, elle n'est pas très sportive.

Eh bien, eh bien. Ce fut plus compliqué qu'originellement prévu. Mais j'y suis enfin.
D'ailleurs, puis-je y entrer sans être blessée ? Fichtre ! Je n'y avais même pas pensé ! Si je n'ai rien à faire ici, ils ne vont pas m'accepter, n'est-ce pas ? Oh, c'est fâcheux, si fâcheux. Je dois remédier à ce problème au plus vite !

...
...
Lorsqu'elle revient devant l'hôpital, Eireen titube, un fin filet de sang coulant sur son front.
(... Elle va très bien dans sa tête, oui.)

Au fond, heureusement que le corps humain est si faible, cela m'aurait pris beaucoup plus de temps sinon.

Elle entre donc dans l'hôpital comme une fleur, semblant ne pas faire attention à cette douleur lancinante qui lui traverse le crâne. Mais en vrai, ça fait un mal de chien et elle hurle intérieurement, c'est juste qu'elle joue bien la comédie. Même si elle a quelques moments d'absence parce que tout tourne autour d'elle.
À un moment, une infirmière avec un semblant de temps libre aperçoit Eireen et s'approche d'elle, souhaitant lui demander si elle a besoin de quelque chose ; Eireen la salue et s'éloigne en trottinant (non en vrai on va pas se mentir, elle fuit).
Et ça dure un moment. Elle se balade dans l'hôpital, fuyant tout le personnel, entrant sans rien demander à personne dans les chambres des patients ; elle manque de peu une fois d'entrer dans une salle d'opérations occupée. Ainsi, très vite, plus ou moins tout le personnel est au courant de sa présence en ces lieux, et... Cherche à l'attraper et à la faire sortir, ma foi. Elle n'a encore rien fait de bien nuisible, bien entendu, mais elle est quand même un peu lourde sur les bords, quoi.
C'est ainsi qu'une drôle de course poursuite commence.

Je ne comprends pas, vraiment !
Qu'ai-je donc fait pour mériter un tel traitement ?
Je suis blessée, donc j'ai tous les droits de me trouver ici. Et je n'ai dérangé personne, n'est-ce pas ?
Si ?
Non, je ne crois pas.
En attendant, ils ne veulent pas de moi, et c'est bien joli de courir, mais je ne vais clairement pas faire cela indéfiniment (car en toute honnêteté, je ne vais pas tenir très longtemps, et ce pour diverses raisons).

Du coup, sans sommation, au virage suivant, dès qu'elle est hors de vue une fraction de seconde, elle entre dans la première chambre venue. L'infirmier qui la poursuivait passe devant sans se douter de rien.
Et en même temps, Eireen fixe d'un regard curieux l'habitant de cette pièce, couvert de bandages.