Les belles promesses disparaissaient aussi vite qu'elles étaient arrivées, hier encore Mathias avait fuit. Il avait fuit ses problèmes, il avait fuit la réalité pour laisser sa peine s'écouler aussi vite que son verre de scotch. Il avait succombé à l'appel de l'alcool, à cette solution un peu trop facile et un peu trop lâche. Jamais un homme n'avait pu se détester autant que Mathias se dégoutait de lui-même. Et pourtant, il n'avait pas su se retenir, il en était tout simplement incapable, sa faiblesse le rendait malade. Tellement de choses, tellement de souvenirs se bousculaient dans sa tête, revenaient le hanter telle une vilaine piqure de rappel. Comme pour qu'il se souvienne de ce qu'il est réellement. Comme pour qu'il n'oublie jamais de n'être qu'un sombre salop.
Alors oui, hier Mathias est allé dans son bar habituel après le travail. Quand le propriétaire des lieux l'avait vu débarquer pour la première fois, cet homme si souriant, dont la vie paraissait si parfaite, il fut bien surpris de voir la vitesse à laquelle il descendait les nombreux verres qu'on lui apportait. Il semblait impatient de pouvoir noyer son chagrin, sa tristesse et son malêtre semblaient alors évidents. Et puis, il a rapidement pu apercevoir le réel visage de Mathias, derrière son masque de perfection. Aujourd'hui, Mathias était réputé dans ce bar, surement pour les mauvaises raisons. Surement parce que sa venue entraînait presque toujours une bagarre, parce qu'il était incapable de se contrôler. L'ivresse et la tristesse ne font pas bon ménage.
Le reste de la soirée, il ne s'en souvenait pas. Les seules traces restantes de celle-ci n'étaient qu’ecchymoses douloureuses et puis cette femme. Cette femme aux côtés de qui il s'était réveillé un beau matin et dont il ne se souvenait de rien. Cette femme, comme il y en avait eu d'autres avant elle, qui avait pu voir quel homme répugnant il était lorsqu'il avait bu. Cette femme qui avait connu ce Mathias bien trop imparfait. Il ne le supporta tout simplement pas et fit ce qu'il savait faire de mieux : fuir. Il ne voulait rien savoir de cette femme, pas même son nom et quand bien même elle lui avait dit dans la soirée, il ne s'en souvenait désormais plus. Qu'aurait-il à y perdre ? Cette étrangère ne le connaissait pas, il ne la connaissait pas, son départ passerait certainement inaperçu. Alors il était partit, il avait fuit, sans même un merci, sans même un regard. Profitant de son sommeil, il avait disparu.
Encore fatigué de la veille il avait été travailler. Un client, qui avait brièvement besoin de sa protection pour faire quelques courses. La matinée s'était passée sans trop d'encombres, comme la même routine plutôt banale qui se répétait de jours en jours. Tout était normal, du moins, c'est ce que Mathias pensait. Être garde du corps, c'était la seule chose qui lui redonnait un peu d'espoir, la seule chose qui lui permettait d'avoir une once d'estime pour lui-même. Son boulot, c'était sa fierté et son fardeau. D'un côté il se prouvait qu'il était capable de protéger quiconque avait besoin de son aide. De l'autre, il n'avait de cesse de repenser à cette fameuse journée où il avait tout perdu, incapable de protéger la femme qu'il aimait.
Et comme il se sentait un peu mollasson, il décida de s'installer à la terrasse d'un café, profitant des premiers rayons de soleil en ce début de journée.
❖ "Un café s'il vous plait. Bien fort, si possible, merci."
Demanda-t-il au serveur, avec ce même sourire parfait scotché au visage. Aux premiers abords, il avait le profil typique d'un homme bien dans sa vie, bien dans ses pompes. Un homme sans soucis apparents, à qui la vie avait toujours sourit. Il paraissait si ouvert, lui qui s'interdisait la moindre relation, la moindre amitié, le moindre amour. Et alors qu'il observait les alentours d'un air calme et détendu comme on lui connaissait bien, il était bien loin de se douter que la soirée d'hier n'était pas encore terminée.
Charlie
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Sujet: Re: Hier encore. ❖ Charlie Jeu 31 Déc - 14:56
Ne regarde pas, ne regarde pas. Une bagarre avait eu lieu. Deux hommes, tous les deux soûls, se frappaient mutuellement. La raison ? Sûrement une petite engueulade de soirée dans les bars. Rien de plus. Ou pire peut-être, il n'y avait pas de raison. L'un avait frappé l'autre car son poing le démangeait. Charlie n'en savait rien, elle était juste venue boire un verre pour que la fin de sa journée se finisse. Bien. Elle c'était trompée. Le blondinet qui frappait de toutes ses forces, sortie du ring avec beacoup de blessures. Pourtant, il avait l'air costaud. Néanmoins, il est vrai que quand on enfile des verres d'alcool à la suite, notre force doit se décupler de cent. Charlie qui avait, jusqu'ici, essayé de ne pas se mêler du combat pour ne pas avoir des ennuis, se demanda s'il elle devait l'aider. Elle hésita dix minutes, mais se leva aussitôt dès qu'elle entendit les gémissements qui signifiaient la douleur. Cette dernière donna l'argent qu'elle devait au barman et prit sur elle le blond. Charlie eut du mal, qu'elle ne réussit qu'à l'emmener aux toilettes du bar. Elle le posa sur la cuvette et regarda le pauvre jeune homme qu'elle avait devant lui. Il était séduisant. Il était dommage que toutes ses blessures cachaient son beau visage. Charlie le soigna, du mieux qu'elle pouvait, grâce à son pouvoir de guérison et essaya de le ramener chez elle pour qu'il puisse se reposer. Sauf que la soirée ne tourna pas comme elle le voulait. Pour des raisons inconnues, l'homme lui parla. Il lui parla de sa vie, de son horrible passé. Charlie l'écouta toute la nuit jusqu'à qu'ils se laissent tomber dans les bras de Morphée.
La jeune fille se réveilla sans l'homme avec qui elle avait passé la soirée. Son nom ? Il lui avait juste dit après qu'elle s'était présentée. Si elle se souvient bien, son prénom est Mathias. Charlie se réveilla donc sans Mathias. Plein de questions arrivèrent dans sa tête ? Cependant sur celle où elle resta bloquée était celle-ci : Pourquoi était-il parti ? Curieuse, elle voulait vraiment la raison de son départ. Malheureusement, elle savait très bien que la probabilité de le revoir était minime, voir, inexistante. Décider à ce changer les idées, Charlie prit un bloc note avec un crayon et de l'argent pour aller dans un café. Elle avait décidé de prendre un bon café et enfin penser à autre chose que cet étrange garçon.
Arrivée devant son café préféré, elle ne se serait jamais dit que l'homme d'hier soir serait là. Elle sourit et se dirigea vers lui pour ensuite s’asseoir à ses côtés. Elle mourait d'envie de lui sauter dessus, et le secouer et de l’écrouler avec toutes ses questions, pourtant, elle ne le fit pas. Elle se contenta de s'adresser au serveur avec un sourire idiot plaqué sur le visage : « Un café liégeois, s'il vous plaît. Mettez autant de chantilly que vous le pouvez. ». Après avoir reçu son café avec la tonne de chantilly demandée, Charlie sortit son bloc-note ainsi que son crayon et commença à dessiner. Les traits d'une belle femme commençaient à apparaître. Une femme beaucoup plus belle que Charlie, évidemment. Cette beauté correspondait aux descriptions que Mathias avait donné la nuit dernière. C'était sa femme, son âme sœur, sa joie de vivre qui, par horreur, a perdu. Charlie savait que cet homme était abattu malgré ses airs de l'homme parfait. Celle-ci ne le trouvait pas horrible, loin de là. En faisant ce dessin, elle espérait donner un peu de bonheur à cette triste personne.
Invité
Sujet: Re: Hier encore. ❖ Charlie Jeu 31 Déc - 17:12
Suis moi, je te fuis.
Il reconnu immédiatement cette tignasse rose qui s'approchait de la table où il était installé. Jamais Mathias n'aurait pensé que cette femme allait le retrouver, pire, qu'elle le retrouverai aussi rapidement. Alors, lorsqu'elle vint s'asseoir à sa table, il osa à peine poser les yeux sur elle, presque honteux. Après tout, n'ayant aucun souvenir de la soirée passée, il n'avait aucune idée de comment il avait pu se comporter avec elle. S'était-il énervé ? Pire, avait-il été violent ou brusque avec elle ? Mathias préférait ne pas y penser, il préférait faire comme s'il ne s'était pas aperçu de son arrivé.
Puis, comme elle n'avait décidément pas l'air d'être prête à changer de table ou à partir, il se demanda s'il était bon de rester ici. Le serveur revint quelques minutes plus tard avec les deux boissons chaudes et tout en attrapant sa tasse, Mathias posa ses yeux sur le calepin de la jeune femme. Visiblement, il était fort mal à l'aise et le silence pesant qui s'était installé ne fit rien pour arranger les choses. Si Mathias détestait bien une chose, c'était de paraitre impoli et mal élevé. Il fallait se ressaisir et prendre ses responsabilités, après tout cette femme n'avait rien d'une mauvaise personne.
❖ "Hum. Je ... Je crois que je vous dois des excuses ?"
Sans doutes. Il détourna rapidement le regard pour observer sa tasse et la cuillère qu'il tournait nerveusement dans le liquide brulant. Cette jeune femme n'avait pas l'air de lui en vouloir, du moins, aux premiers abords elle paraissait plutôt calme. Sa présence était presque apaisante, tant et si bien que, peu à peu, Mathias finit par se détendre. Ça faisait bien une éternité qu'il n'avait plus parler à une femme, du moins en état de sobriété. Alors avoir une discussion civilisée avec un individu du sexe opposé lui paraissait être une épreuve insurmontable.
❖ "Rassurez-moi, je ne vous ai fait aucun mal ?"
Demanda-t-il d'un air soucieux. Il reposa son regard sur le calepin, puis remonta jusqu'au visage de la demoiselle. Elle était jolie, assez originale et extravagante de par sa couleur de cheveux peu banale. L'homme si serein et si sûr de lui avait disparu, face à cette inconnu, Mathias se sentait totalement désarmé. Il en devenait presque maladroit, manquant de renverser sa tasse de café. L'idée d'avoir pu la toucher, la frapper lui était insupportable.
Charlie
Messages : 184 Date d'inscription : 27/12/2015 Age : 24 Post-it :
Sujet: Re: Hier encore. ❖ Charlie Mer 6 Jan - 19:34
Charlie n'avait pas du tout touché à son café liégeois. Non, elle était toujours plongée dans son dessin, à qui, on pouvait voir de plus en plus, la similitude de la description du blondinet. L'homme qui était à ses côtés avait enfin pris la parole. Il y avait une petite confusion dans ses mots, c'est mignon. En tout cas, il essaya de dire, qu'il devait des excuses à la jeune fille pour son comportement, ce matin. Bien sûr qu'il en devait. Charlie s'était posé on-ne-sait-combien de questions. Pourquoi n'est-il plus là ? Je lui ai fait peur ? Ai-je fait quelque chose de mal. Pourtant, ils avaient plutôt passé une bonne soirée. Mise à part la bagarre, bien sûr. Néanmoins, Mathias avait sûrement une raison de partir. « Non, tu ne me mets doit pas d'excuse ! Ça doit-être aussi de ma faute ? Je veux juste savoir : pourquoi tu es parti ? Je voulais juste t'aider ! Il est vrai que je suis énervante, que je parle trop, que je m'emporte souvent pour un rien, que, je ... hum. Je parle trop. » Pipelette. Elle ne savait pas s'arrêter quand il le faut. Puis, en plus. Elle le tutoyait alors que ce dernier l'avait vouvoyé. C'est peut-être que l'étoile détestait ça. Elle trouvait que cela vieillissait la personne et que cela fait un peu trop "coincé" pour mademoiselle.
Après ce long bafouillage, Charlie retourna donc, sur son portrait. Elle l'avait presque fini. Cependant, il manquait quelque chose. Une toute petite chose. Un truc fun, juste car c'est Charlie. Oui, cette justification est assez vague. Alors, la dessinatrice y rajouta une tête de chat. Sushi. Sushi c'était le chat de Mathias. Il avait parlé autant de lui, que de sa bien-aimée. Quand il en avait parlé, Charlie avait alors pensé à une adorable petite boule de poils et voudrait vraiment voir ce fameux chat. Le dessin était maintenant fini. La jeune femme qui était dessus avait un magnifique sourire. C'était un sourire naturel qui pouvait transmettre le bonheur aux autres. Avant de le donner au jeune homme. Charlie prit le plaisir d'y rajouter, avec sa magnifique écriture d'une primaire : Pour toi Mathias. En espérant voir, un jour, ce sourire sur ton beau visage. Charlie. Et rien de plus. Celle-ci était vraiment sincère. Elle n'aime pas voir quelqu'un de malheureux. Elle pourrait même le coller vingt-quatre heures sur vingt-quatre juste pour ça. Par la suite, elle arracha délicatement la feuille de son calepin, sans déchirer le papier.
Mais, son sourire ne dura pas. Charlie se demanda pourquoi il avait posé cette question. S'inquiétait-il pour elle ? Non, sûrement pas. Enfin, c'est ce que pensait l'étoile. Il ne lui a fait en aucun cas mal. Il ne l'a même pas touché. Il secoua vivement la tête de droite à gauche, en guise de réponse. Mais, elle y ajouta quelques mots. « Rien. Vous n'aviez fait que parlez de votre passé ... Puis vous vous êtes endormis comme un bébé ! Haha ... » Non, ce n'était pas drôle. Le passé de Mathias n'était pas quelques choses sur lequel il fallait rire. Idiote, idiote, idiote. Pourquoi avait-elle rajouté cette phrase débile. Dormir comme un bébé. Elle baissa les yeux, à cause de sa gaffe et fit glisser lentement le papier, pour enfin le donner à l'homme de la nuit.