Lorsqu’on lui demande quelle est sa profession, Tala répond toujours avec son sourire enfantin et pourtant remplit de sérieux un « Je suis une sorcière ! ». Trop d’extravagance pour certains, on ne comprend pas ce caractère insouciant. Pourquoi clamer être ce qu’on ne peut pas être, se donner ce métier remplit d’incompréhension, qui n’est d’ailleurs, pas un véritable travail ; surtout lorsque l’on est diplômé d’un double cursus en ingénierie mécanique et robotique ?
Tala aime cette technologie, ce monde de mécanique et de robotique que lui a légué Peter. Mais, pourtant ce qu’elle aime par-dessus tout est cette chose qui l’a fait disparaître de sa vie. Son don, cette malchance. Son état d’esprit est assez peu compréhensible, disons que l’Inuit ne supporte pas lorsque quelqu’une est victime de son don par erreur, juste parce que cette personne à simplement frôlé l’étoile. Mais par contre, pouvoir donner du bonheur aux gens grâce à ça, même si sa revient à apporter de la malchance à autrui, Tala ne s’en prive pas. Et encore moins lorsque cela rapport. Parce que oui, Tala aime l’argent. Pourtant, en tant que fille adoptive de Peter Csíkszentmihályi, elle en a récupérer tous ses biens lors de son départ. Des biens recueillies au fil des années, des biens largement suffisant pour combler une bonne douzaine de vie.
Elle aime l’argent. Ça n’en fait aucun doute. Son plus grand défaut certainement, c’est qu’elle ne puisse pas vivre dans un lieu de « pauvreté ». Troublant lorsque l’on sait qu’elle a habité une grande majorité de sa vie dans un lieu reculé, jusqu’à même être membre d’une tribu Inuit. Mais finalement, lorsque l’on connait l’homme qui l’a réellement élevé, on se rend compte que ce vice n’est pas inexpliqué.
Elle est enfantine, immature, à rire de certains malheurs dont elle est en partie responsable. Pourtant, elle cherche toujours à se limiter. Cette sorcière, comme elle se le répète, aurait bien aimé trouver une personne qui pourrait surveiller les gens qu’elle maudit, du moins histoire que sa conscience ne finisse pas par se remplir par des accidents dont elle est l’élément déclencheur. Pourtant, elle n’est pas méchante bien au contraire. Juste une idiote joyeuse. Peter a essayé pendant ces vingt années de la préparer à ce qu’il l’attendrait et pourtant, bien qu’elle soit passionner par plein de chance Tala ne semble pas y avoir vraiment fait fasse.
Alors elle vit sa vie comme elle l’entend. Retourne au laboratoire de technologie, où elle est censée y faire des recherches, lorsqu’elle ne sait pas quoi faire d’autre. C’est juste un amusement, un passe-temps et pourtant c’est toute la vie et le savoir de son père qu’elle transforme en distraction. Aujourd’hui, Tala n’a plus de limite, plus de barrière immortelle. Ce qui l’empêchait de devenir comme tous les autres humains à disparu pour toujours. Mais pourquoi devenir comme les humains ? Alors qu’elle les déteste, qu’elle ne les supporte pas ? Enfin non.
Tala à peur des humains. Amusant n’est-ce-pas ? C’est un secret. L’étoile a peur. Elle a peur de la peur que peuvent éprouver les humains au sujet de ses semblables. Peter disait que la vérité, que l’existence des astres ne serait jamais dévoilée et pourtant il c’était trompé. Aujourd’hui, elle subit, elle voit et observe. Elle ne sait pas quoi penser. Juste faire comme si elle n’était pas étrangère, vivre sa vie comme le ferait n’importe qui. Et si elle rencontre son humain ? Et bien soit, la seule protection qu’elle pourra lui accorder est de ne pas s’en approcher.
De toute façon, Tala en veut à l’étoile divine de l’avoir fait descendre à un intervalle de cinq années de son bien aimé. Elle ne sait pas où il est, elle ne sait pas comment le retrouver. Il y a quelque temps, toutes les années en fait, Tala se rend sur le logiciel d’un de ses collègues pour vieillir le visage de Ian. Le visage de cet enfant qu’il avait tué, le visage dont elle se souvient. Si ça se trouve, il n’est plus Ian. Procyon est peut être mort, il est peut-être retourné dans les cieux. Elle ne le sait pas et ne le saura jamais ; du moins pas tant qu’elle ne l’aura retrouvé. Alors, l’étoile le recherche à sa façon, elle ne sait pas trop comment faire.
Mais elle à cette semi-addiction à ces jeux vidéo humains. Alors, elle y passe son temps. Souvent. Très souvent, peut-être trop. Mais on lui pardonne, parce qu’on pardonne toujours à Gomeïsa. C’est un peu comme ça que l’histoire marche. Parce que Gomeïsa est une étoile aimante, c’est une étoile qui malgré son pouvoir créant la malice, elle n’en reste pas moins adorable. Une étoile dont on à peur qu'elle se brise, qu'elle laisse couler une larme sur son visage. Sauf que Tala n'est plus vraiment Gomeïsa. Mignonne et incompréhensible ; il ne faut jamais se fier à la couverture d’un livre.
Informations en vrac – Tala ne supporte que très peu la forte chaleur, à contrario elle supporte sans soucis le froid # Aussi étrange que ça puisse paraître, elle a plutôt une bonne réputation en tant que sorcière (dans le sens où 97% de ses demandes ont été fonctionnelles) # Elle ne sait pas ce qu’il est véritablement arrivé à Peter, si il a fui si il est mort ou qu’importe… # Elle est plutôt apprécié dans la robotique/mécanique, surtout parce qu’elle était major de sa promotion. Cependant, on ne lui pardonne pas son laissé aller total # Tala parle l'anglais, le japonais et le hongrois.
Vous les observiez. Vous étiez immobiles tous les deux dans ce néant infini. Cela pourrait paraître idiot, mais vous étiez deux êtres lunaires amoureux. Vous vous aimiez et c'était tout ce qui vous importait dans ce monde étranger. Ce que vous observiez ? Qu'importe, comme le ferait un couple inintelligent qui s’amusaient à contempler un point fixe et lumineux. Eux regardaient les étoiles lorsque la nuit était tombée, vous vous les observiez eux. Ces humains.
Ils étaient drôles. Immatures. Dangereux. Mais drôles. Ça vous faisait passer votre temps, à toi et Procyon. Alors vous appreniez, compreniez ce qu'il se passait dans ce monde si lointain. Rigolant lorsque l'un de vos semblables se retrouvait dans cette apparence charnelle, suivant jusqu'à la fin les péripéties de votre constellation. Ni Procyon, ni toi n'arriviez à les envier. C'était votre passe-temps de les observer, de voir comment tout cela se déroulait. Mais vous espériez secrètement qu'aucun de vous deux ne seraient décrochés. Votre seul et unique souhait à vous deux, était de rester ensemble pour toujours. De rester dans les cieux toute votre existence à observer vos semblables tombés au fur et à mesure.
Mais c'est toujours lorsque l'on veut éviter quelque chose, que cette chose arrive lorsqu'on s'y attend le moins. Un décrochage, une secousse. Rapidement vous aviez tout deux compris.
Il n'y échapperait pas.
Alors cette fois-ci, tu étais la seule immobile. Cette descente ne t'avais pas fait rire. Dorénavant tu n'avais plus rien à faire dans les cieux. Qu'attendait-elle exactement pour te faire descendre à ton tour ? Maintenant que Procyon était sur Terre, tu n'avais aucune raison de veiller sur ta constellation.
Toute cette envie d'amusement t’avait passablement quitté. Ton seul souhait était que ton tour arriverait le plus vite possible, tu n'avais plus le plaisir d'observer les êtres humains, l'ensemble de ce monde qui se trouvait à tes pieds. Non. Tu n'avais plus qu’une seule personne en tête, qu’un seul lieu sur lequel veiller.
Procyon.
Mobridge.
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Il était tombé loin de toi dans ce jardin quasiment désert. Seul un petit garçon, un enfant humain y jouait tranquillement. Toi qui avait tant observé avec ton être aimé, lui qui était tombé tu ne comprenais pas. Il n'avait pas cette enveloppe charnelle habituelle. Il était dénudé de visage, aucun de ses membres n'était fini, ses doigts étaient inexistants. Une forme incomplète.
Tu ne comprenais pas ce qu'il lui arrivait. Tu supposais une punition de l'être divin bien que tu savais que Procyon n'avait jamais rien fait de mal. Alors la petite étoile que tu étais avait crié, demandant de descendre pour être à ses côtés. Tu savais bien qu'il ne se souvenait de rien, qu'il t'avait oublié. Cela ne pouvait pas se voir dans son regard inexistant, mais jamais il n'avait levé cette masse vide qui représentait sa tête. Jamais il ne t'avait cherché, jamais il ne t'avais jeté un infime regarde. Procyon t'avait simplement oublié. Il n'était plus une étoile, il n'était pas humain.
Juste. Une ombre. Une chose. Tu ne savais pas comment le définir.
Alors, tu avais pensé que ça allait se finir comme ça, que tu allais perdre l'être que tu aimais le plus au monde. Qu'il allait mourir comme le faisaient certaines étoiles à l'apogée de leur vie. Mais non.
L'enfant.
Procyon avait eu cette chance de ne pas tomber sur n'importe qui. Il était tombé sur cette enfant bordant d'innocence. Alors, l'enfant « Ian » l'avait gardé. Caché aux yeux de sa famille et de ses amis dans son placard de chambre. Après tout, il n'était pas comme les autres. C'était la seule façon qu'il possédait pour pouvoir vivre jusqu'à ce que tu viennes à son secoure.
Du moins… Si ce jour arrivait et était toujours nécessaire.
Parce qu'au fil du temps, Procyon avait réussi à prendre cette apparence enfantine. Il y avait deux Ian. Procyon et Ian. Ils étaient comme « jumeaux », se ressemblant comme deux goûtes d'eaux. Pourtant, tu savais qu'ils étaient des personnes totalement différentes bien que leur physique était devenue semblable. Alors, tu avais été heureuse pour Procyon, il pouvait vivre comme les autres étoiles sur Terre dorénavant.
Enfin, c'est ce que tu avais pensé. Parce que tu ne connaissais pas le fonctionnement de ces pouvoirs qu'offrait l'étoile divine à ses enfants descendus des cieux. Procyon ne pouvait pas garder indéfiniment cette apparence. Il pouvait être Ian pendant quelque temps, alors sa vie n'avait pas changé. A croire qu'il était vraiment condamné à vivre dans ce placard de chambre. Et toi, tu ne pouvais rien y faire tu n'étais que spectatrice de cette tristesse.
Des années vides. Monotone. Depuis combien de temps t'avait-il quitté ? Quatre ans. Tu avais dû attendre quatre ans pour être stupéfaite. Procyon avait toujours été jaloux, bien que ceci fût à dose décente. Mais tu savais que le fait qu'il ne puisse pas vivre, qu'il ne puisse pas connaître la vie même avec l'apparence de Ian... Alors il l'avait tué.
Et aussi surprenant que cela puisse paraître ça avait réglé tous ses problèmes. Ian n'était plus là. Le vrai Ian, le vrai enfant. Et Procyon pouvait reprendre son apparence, sauf que cette fois-ci, il ne revenait jamais à son apparence étrangère. Il avait tué Ian. Il était devenu Ian. Il l'avait remplacé.
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Un nouveau décrochage, une seconde secousse. Une nouvelle fois, tu avais compris.
Il n'avait plus besoin de toi pour vivre, il était devenu Ian. Tu ne savais même pas si tu allais te souvenir de lui, tu ne savais même pas comment tu pourrais le retrouver.
Et tu descendais, quittant ton piédestal que tu arborais depuis des décennies. L'étoile Divine avait bon goût pour ses enfants, elle t'avait envoyé dans ces terres glacées où l'on frôle des températures les plus négatives. Sur cette île d'Ellesmere qui n'était pourtant pas si loin du lieu de descente de Procyon.
« Et bien, qui aurait pensé qu'une étoile tomberait dans un tel lieu. »
Une voix d'homme c'était élevé près de toi et de ton corps d'enfant de cinq ans. Tu ne pouvais t'empêcher de rire.
Rire de ta propre chute.
Rire comme vous en aviez pris l'habitude avant la descente de Procyon.
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La musique défilait dans tes oreilles, allongée sur le ventre, tes yeux bruns dévoraient ton livre de robotique. Peter t'avait demandé de ne pas le déranger aujourd'hui, qu'il était sur quelque chose de très important, de bien trop important. Il était là, devant son bureau sous ses montagnes de paperasse. Alors finalement, bien que tout ceci te passionne, tu décidais de lever ton regard.
« En fait, je t'envie. »
Ces cinq mots avaient traversés tes lèvres. Ces paroles que tu avais gardées pour toi depuis longtemps avaient brisé le silence qu'il t'avait ordonné. C'était rare que tu lui désobéisses, à lui. Parce que ce n'était pas n'importe qui et que tu l'avais blessé plusieurs fois par ton inconscient. Et pourtant le vieillard hongrois qui était toujours resté à tes côtés, avait levé sa tête blanche de ses papiers, déposant ses lunettes à côté de ses recherches. Peter te regardait, à la foi durement pour avoir brisé sa demande mais tout aussi doucement comme le ferait un père.
« Qu'envies-tu ? »
« Toi. Ta vie, ton pouvoir. Tout. Tu ne peux pas mourir, faire tout ce que tu désires sans la moindre peur. Je ferais tout pour avoir ton pouvoir plutôt que le mien. Lui qui peut blesser les gens, qui m'empêche de vivre avec qui je veux. Tu sais Protyon… Ou disons Ian, avec ton pouvoir, je pourrais parcourir le monde pour le retrouver, je pourrais le rejoindre sans aucune peur de le blesser. »
« Je peux mourir, Tala. » C'était la seule chose sur laquelle il c'était arrêté. A croire qu'il ne t'avait finalement pas vraiment écouté.
« Comment ? »
Ce n'était pas une question, juste une surprise face à ses propos. Lui qui avait pourtant décidé de te prendre en charge, de te faire quitter cette tribu Inuit et de t'élever comme sa fille malgré les dangers constants auxquels il devait faire face. Lui qui acceptait les malchances les plus dures et ne semblait jamais en avoir peur. Lui qui se clamait pourtant insensible à tout cela. Toi qui depuis ta tombée avait toujours pensé que jamais il ne te quitterait et qu'il t'aiderait face à cette malédiction.
« Je t'en ai déjà parlé, n'est-ce-pas ? Du pourquoi nous sommes ici. Nous, les étoiles. Le lien que j'entretiens avec mon humain. Je ne le connais pas, peut-être n'est-il pas encore né, peut-être attendrais-je encore un siècle avant de le rencontrer. Mais, il est tout aussi possible qu'il est là, quelque part. Et que sa mort est proche. Comme la mienne. Ma seule et unique chance de liberté après tant d'année. »
Et tandis que l'homme retourna dans ses papiers, montrant que ses mots pourtant remplis de futur sens marquaient la fin de la conversation. Tu avais augmenté le volume de ta musique tout en retournant dans ton livre de robotique, sans comprendre ce qu'il venait de te révéler.
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« Je ne t'ai jamais demandé. Pourquoi l’exil Peter ? »
« Comment penses-tu que les humains me traiteront en remarquant que, qu'importe les années je ne vieillis pas ? Que qu'importe mes blessures, elles finissent toujours par guérir ? »
« ... »
« Tu me disais avoir observé les humains pendant de longues années, alors tu sais comment ils réagissent face à ces éléments surnaturels. Au moins, toi tu n'auras jamais ce problème. La malchance tourne autre de nous quotidiennement. En clair, tu seras toujours considérée comme un être humain. Bien que je doute qu'un jour, la vérité sur notre existence puisse vraiment éclater. »
« Mais, je n'ai jamais compris pourquoi ils réagissaient aussi bizarrement... Je veux dire que... »
« L'inconnu. Le surnaturel. Ils ne connaissent pas, ils ne savent pas. Ça ne s'explique pas. Ils ont peurs. »
« Peur ? »
« Oui, parce qu'au final, les étoiles, qu'importe soient leur pouvoir, elles sont toujours plus fortes que les humains. »
« Comment ça ? Je veux dire, tu disais que nos pouvoirs étaient là pour nous aider à protéger notre humain, non ?
« Regarde-toi, Tala. »
« ... »
« Oui, regarde-toi. Et Ian alors ? Tu m'en avais parlé, de ce qu'il a fait. Penses-tu réellement que les humains ont tords d'avoir peur de nous ? C'est d'ailleurs pour ça que j'ai accepté de te faire quitter cette tribu. Même si ils t'avaient « baptisé » comme l'une des leurs. A l'heure actuelle, certains seraient déjà mort face à cette trop forte dose de malchance. Même si ils ne savent pas que tu es une étoile, ils auront peur de quelque chose. Même si c'est inconsciemment. Et cette chose, ce sera toi. »
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« Est-ce-que je vais retrouver Ian un jour ? »
« Non. »
« Tu ne devrais pas m'encourager ? Je veux dire, normalement on encourage les gens, non ? »
« Oui. »
« ... »
« Mais tu n'arriveras à rien si tu restes ici, ça c'est clair. »
« Je sais juste qu'il est descendu à Mobridge… Il doit avoir plus de vingt ans maintenant et je ne sais pas à quoi il pourrait ressembler. Je ne sais pas où il pourrait être d'ailleurs. Je veux dire... »
« Et si tu le rends malade à chaque fois qu'il te voit, il risque pas de vouloir te garder non plus. »
« Tu peux pas arrêter d'être méchant deux minutes ? »
« Tu peux pas arrêter de me porter la poisse deux minutes ? »
« ... »
« J'aimerais partir Tala. »
« Je sais. »
« C'est bien. »
Bien sûr que tu savais. Pas qu'il voulait partir, mais ce que cela signifiait. Peter ne voulait pas partir, te laisser seule. Mais il voulait quitter cette île, trouver un autre lieu. Cette froideur lui avait été nécessaire pour se concentrer dans ses créations, mais maintenant c'était terminé. Il était appelé autre part, mais tu ne pouvais pas le suivre. Avec ton pouvoir ? Il y avait quatre-vingt-dix-neuf pourcent que l'avion s'écrase dans son lieu de départ ou que le bateau coule avant même sa sortie du port.
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Tu étais retournée dans cette tribu, celle qui t’avais tatoué le visage. Celle qui t’avais récupéré à ta tombée. Celle qui t’avais considéré comme l’un des leurs malgré les malheurs inconscient que tu lui procurais. Tu n’y étais pas retourné pour y vivre, mais plutôt pour te contrôler. Tu prenais contact avec eux, leur expliquant ce que cet homme rejeté de toute civilisation avait pu t’apprendre. Ce n’était pas vraiment pour eux, ça ne les intéressaient pas spécialement mais en échange de cette apprentissage, ils te partageaient leurs savoir.
Et tu apportais malchance à ceux que tu côtoyais. Jamais tu ne restes plus de trois jours d’affilés avec la même personne. Chacun de ces Inuits vivaient simplement leur vie, avec une dose de malchance supplémentaire. Jusqu’à ce que cela commence à se limiter. Lentement. Mais suffisamment à ses yeux pour quitter ton lieu de naissance humaine. Maintenant, il n'était plus question de cette froideur et de cette non-population à laquelle tu t'étais pourtant habituée.
Mobridge.
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Peter c’était toujours montré dur. Il était vieux et sénile, alors c’était pardonnable. Parce que tu savais que chacun de ses propos étaient juste, qu’il avait toujours une idée derrière la tête ou une véritable raison. Comme si il savait ce qu’il allait se passer, comme si Peter avait déjà programmé l’ensemble de sa vie à force de vivre depuis tant d’années.
Vous aviez déménagé pour Mobridge « pour que tu puisses étudier convenablement, comme n’importe quel enfant ». C’était cette raison qu’il avait évoqué. Mais au fond, tu savais que ce n’était qu’une excuse cachant sa bonté. Mobridge n’était qu’une petite ville, ce n’était pas logique d’y faire ses études ici. Enfin, pas avec ce qu’il t’avait appris et ce à quoi tu pouvais aspirer. C’était clair que vous alliez devoir repartir vers une plus grande ville si tu voulais suivre des études en ingénierie mécanique et robotique.
Mais, même si tu avais considéré que Procyon avait quitté sa ville de descente, rien n’était sûr tant que tu ne l’avais pas vérifié par toi-même. Alors, tu avais environ une année pour cela.
Une année pour te rendre à l’évidence que si vous n’étiez pas de véritable âme sœur.
Tu ne le retrouverais sans doute jamais.
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Une année entière, alliant étude, recherche et maîtrise de tes malédictions. Les études étaient plutôt dures, toi qui n’avais été élevé que dans les bases scolaires, ta plus grande réussite était d’assister Peter depuis plusieurs années. Parce que comme tu te souvenais de ton passé d’étoile, de tout ce que tu avais appris et observer des siècles durant, tu étais bien plus développé que les humains de ton âge. Mais ce n’était pas suffisant, parce que finalement tu avais grandis dans un territoire quasiment désertique, mais surtout bordé par tout ce qui tournait dans la mécanique.
Par rapport à Ian, tu n’avais rien trouvé. Il était parti. Il avait quitté Mobridge depuis un bon moment déjà et c’est tout ce que tu savais. Alors il c’était bien passé une année complète avant que Peter décide de déménager une seconde fois. Cette fois-ci en s’enfonçant encore plus dans la civilisation en espérant que tu ne poserais pas de problème majeur.
Évidemment.
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Tes études c’étaient déroulées sans encombre, bien que les professeurs et étudiants devaient supporter cette malchance. Au final, comme tu arrivais à contrôler quelque peu ton don, maintenant cela te faisait rire. Voir ton voisin oublier son devoir, que l’un de tes professeurs n’est pas entendu son réveil sonner… Ce n’était que des petits faits, mais des faits amusants qui étaient tout de même causé par ton pouvoir d’étoile.
Plus les années passaient, plus ces instants de malchance étaient présent et plus grave. Mais jamais il n’était arrivé de malheur vraiment marquant, évitant toujours le pire. Jusqu’à même te faire porter pâle pendant certaines périodes pour continuer tes études loin de ces victimes.
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Puis, ce n’est qu’une fois graduée que Peter te signala qu’il était temps de partir. Il était même allé jusqu’à te promettre qu’il s’agissait de son dernier déménagement. Alors tu avais accepté cette demande parce que finalement tu n’étais pas encore prête à rester seule. A vivre sans lui, sans cette étoile qui avait supporté la malchance depuis autant d’année. Le seul être qui, finalement, ne pouvait pas disparaître par une surdose de malchance.
Le Japon, lieu de la robotique. Tu essayais de voir ça comme une promotion. Bien que tu ne comprenais pas pourquoi Peter avait choisi cette île, pourquoi cette ville. Hoshikami ? Tu ne connaissais pas, jamais tu n’en avais entendu parler.
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« Pourquoi ici ? »
« Tu comprendras bien assez tôt Tala. Je te le promets. »
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« Oh c'est vrai ? Tu as trouvé ton humain?! Il était temps ! Tu es content j'imagine ! Dis Peter, tu veux bien me le présenter ? »
Tu n'avais jusqu'alors jamais éprouvé autant de joie. Ce n'était pas de ton humain dont il s'agissait, mais tu savais que Peter avait vécu de longue année avant d'arriver à trouver cette personne pour laquelle il était descendu. Il n'avait pas besoin de te répondre, d'ailleurs tu ne l'aurais sans doute pas entendu s’il avait souhaité répondre à tes questions rhétoriques. Tu sautais partout dans la maison, telle une véritable gamine qui venait de recevoir son cadeau tant désiré pour Noël. Et pourtant, lui qui était d'un calme légendaire qui n'avait jamais haussé la voix depuis qu'il t'avait adopté sur l'île d'Ellesmere. Tu avais été choquée, troublée par son cri de négation. Un « NON » froid, dur, sec. Un seul mot, un seul et unique mot qui t'avais blessé sans que tu en comprennes la signification.
Peter n'avait pas voulu t'expliquer pourquoi il avait refusé, pourquoi il ne voulait pas que tu rencontres cet humain qu'il avait souhaité rencontré depuis tant d'année… Mais il te suffisait de réfléchir n'est-ce-pas ? De comprendre pourquoi cet homme que tu considérais comme ton père depuis ton arrivée sur Terre, celui qui t'avais nourris, logé et éduqué avait disparu soudainement du jour au lendemain. Tu connaissais ton pouvoir d'étoile, Peter le connaissait aussi. Ton père t'avait partagé ses retentis sur sa vie, sur ce qu'il avait dû endurer par ton incapacité à maîtriser le pourquoi que t'avais légué l'étoile divine.
Lui qui avait vécu presque vingt années en t'a compagnie. Lui qui avait enchaîné malheur sur malheur tout au long de sa vie. Même si tu cherchais à contrôler tes malédictions, ce n'était pas toujours parfait. Alors oui, lorsque Peter avait quitté cette maison, qu'il t'avait légué tous ses biens et que tu n'arrivais pas à le retrouver… A ce moment-là tu aurais pu comprendre, penser à ce qu'une malchance constante pouvait apporter à un homme immortel qui venait de trouver son humain…
Bien sûr qu'il avait baigné dans cette malchance même si rien n'arrivait depuis quelques années. Toute cette aura de négativité c'était stockée autour de lui jusqu'au moment où elle pouvait être utilisée… Un humain oui, un genre mortel. La seule chose qui pouvait mettre fin à la vie de cet être lunaire immortel.
Un humain en phase terminale d'un cancer du poumon.
Voilà ce qu'était vingt ans de malchance.