Nous sommes un - Memmi [100%]

couleur des yeux — verts foncés ; couleur des cheveux — bruns foncés ; taille — très petite ; poids — variable souvent faible ; tatouages ou piercings — ça va pas ; cicatrices — creux des mains et genoux ; style vestimentaire — simple et plein de couleur, surtout du vert. Des fleurs. Mais qui permet de courir quand même. ;

On aime pouvoir se mouvoir de façon rapide alors on porte ce qui est le plus pratique bien qu'on aime beaucoup les couleurs tape à l’œil. On s'emmêle les cheveux à force de les attacher de façon aléatoire et on passe de douloureuses minutes à se les faire brosser de force en pleurant et en criant sur quiconque ose un tel affront. On se prend aussi beaucoup de remontrances par ce qu'on abîme très facilement nos affaires et nos genoux et nos mains à faire l'imbécile dehors. C'est mal il parait par ce que rien ne nous appartient vraiment. Par là, on veut dire qu'on n'a rien. Mais on ne s'en formalise pas. On n'a besoin de rien.

Nom du pouvoir — xylophone
Description du pouvoir — reproduire les sons entendus de façon assez déconcertante. Les mélodies aussi. Ca n'est pas très utile, elle ne l'utilise d'ailleurs pas beaucoup si ce n'est pour Nicola, en grande partie pour apprendre l'italien. En fait elle refuse de s'en servir si ce n'est pour elle.

On sourit, toujours. Malgré la galère et la misère. Malgré les bobos aussi. Malgré le sang, malgré ce qui casse. On voit les dents au travers les larmes et on entend le rire chevrotant hoqueter et retenir la tristesse. On saute, on court, on grimpe mais surtout, toujours on reste en mouvement et on tue le silence. En criant, en riant. On l’éclate sans remords car être seule fait peur. Le silence c'est l'oubli et on ne veut pas être oubliée.
On ne sait pas vraiment, on ne se rend pas compte du monde extérieur, on ne comprend pas les obligations et les enjeux. On veut être libre et sans limites par ce qu'on est fait pour ça. On aime sans borne mais jamais gratuitement car on donne toute sa confiance à ceux qu'on aime et on redoute la trahison plus que tout. On crée des liens indéfectibles et sans le moindre regard en arrière et jamais on ne regrette. On rejette en bloc les obligations et ce qu'on nous impose car on ne croit en rien, pas même en nous même.

En fait, on est arrivés très récemment. Du moins on croit. Non, on en est certaine ! … On est arrivé dans un pays où personne ne nous ressemble alors on sait qu’on n’est absolument pas de là. Même si la ville est assez diverse, même si les gens le sont aussi, on se sent différents. Pas dans le bon ou le mauvais sens. On a des souvenirs flous ou inventés, on ne sait pas. On ne se rappelle en fait que de s’être mit à respirer et à vivre. Toute en furie, tout en bruit et en gesticulation. On s’est mis à être là et ça, on aimait bien.

C’était il y a un an les gens disent. Mais on ne se rappelle pas parce qu’on ne compte pas. On n’a pas le temps pour ça.

On aimait bien traîner et se débrouiller. Voler un peu pour survivre et courir. Mais on s'est fait attraper. On a raté et le jeu du policier et du voleur s'est bientôt terminé. On a été emmené malgré les crocs qui mordaient et les jambes qui tapaient et les griffes qui égratignaient. On s'est fait bien corriger à vrai dire et on a pas du tout aimé. Du coup pour se venger on portait un regard noir et une mine renfrognée et on ne parlais a personne. On en voulait à la terre entière et même à toute la voie-lactée. On refusait le contact et les liens par ce que tout était de la faute de ceux qui étaient au dedans de ce bâtiment avec marqué sur le fronton une chose inconnue : "Orphelinat".

On séchait et on sèche encore tout ce qu'on peut. On fait l'école buissonnière de la vie. On essaye de s'enfuir et d'échapper aux règles tant bien que mal, de sortir la nuit mais bien souvent on se fait prendre et corriger. On espère que jamais - au grand jamais, ah ça non monsieur - on ne se fera "adopater" par ces groupes de gens qui sont des familles bizarres qui veulent de vous alors qu'elles ne vous connaissent pas. Ou alors peut être que si. Car au hasard de nos errances on a rencontré l'Âme sœur. Une âme toute douce et aimante qu'on adore tellement. Nicola s'appelle notre âme toute douce. Elle parle deux langues on croit. Elle essaye de nous apprendre l'italien qui est l'autre langue qu'elle parle et apparemment on est très doué. Enfin juste pour répéter. On connait des phrases entières. Et Nico adore nous les apprendre. On aime sortir la voir, de façon un peu interdite. Quand on devrait être ailleurs. On va la chercher à l'école parfois pour l'accompagner jusque chez elle. Et la Nanny n'aime pas ça et hurle. Alors on s'enfuit avant de se prendre une correction.