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MessageSujet: Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE]   Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE] EmptyDim 13 Mar - 1:06



Tout est calme, trop calme comparé au passé, trop propre, trop sage. C’était un quartier résidentiel, un endroit regroupant les familles de la ville, un endroit qui se veut respectable. Un lieu qui, une centaine d’années auparavant était l’image même de la débauche, repaire de bandit et d’homme malhonnêtes, lieu de vie ou véritable prison pour les prostituées. Un lieu qui était autant aimé que détesté tout comme il l’avait maintes fois parcouru, priant à chacun de ses départs que la prochaine fois soit la dernière.

Serrant la carte déjà bien froissée dans ses mains, il observe l’alignement des maisons presque identiques. Il perdait ses repères, se mélangeant passé et présent. Un temps révolu qui lui semble beaucoup trop proches et un présent qui lui parait si lointain et irréel. Ses doigts se desserrent puis se serrent de nouveau sur le papier abîmé, représentant une cartographie de la ville. Etait-ce une erreur de vouloir comparer ainsi ce qu’il connaissait à l’inconnu ? S’était-il trompé en croyant être assez fort pour supporter les changements ? Alors qu’il se trouvait sur ce sol ayant vécu et supporté tant de cadavre, en regardant ce maisons bâtit sur d’ancien bordels morbides, il ne pouvait s‘empêcher de penser qu’il n’aurait pas dû. Un jour il fallait bien qu’il y passe mais c’était trop tôt, beaucoup trop tôt. Ce n’était pas comme s’il pouvait retrouver ce qu’il avait perdu. Qu’avait-il cru en venant ici ? Pouvoir arranger ce qu’il n’avait pas pu arranger avant de disparaître de son époque ? Comme si cette centaine d’années n’avait pas existé ? Une blague. Il se trompait, il en était conscient et se maudissait d’avoir fait naître ce maigre espoir en lui, d’avoir cru un seul instant à cette chimère et d’avoir été aussi naïf. Combien de fois allait devoir se dire qu’il ne devait pas penser à son ancienne vie ? Combien de fois devait il se répéter, afin de se convaincre qu’il n’a plus la possibilité de changer le passé ? Aussi proche soit-il, comme si ses échecs ne lui avaient pas assez appris, comme si ses brûlures marquant sa peau à jamais n’existaient pas. Et pourtant il lui suffisait de s’observer, de croiser son reflet pour que tout lui revienne. Et alors tout recommence, cette tourmente, sans fin, sans paix, un tourbillon de douleur qui prend plaisir à le balader d’une blessure à l’autre jusqu’à la folie ou l’abandon.

Ses pas reprennent, rapides, pressés, précipités, comme s’il avait le diable aux fesses et qu’il se devait de le fuir pour survivre. Une image pas si éloignée de la réalité. Des souvenirs qui le poursuivent comme s’ils voulaient l’achever. Il fuit donc comme jamais il ne l’a fait depuis son réveil, priant pour ne croiser personne sur sa route. Prières qui ne sont pas entendues, si bien qu’en bifurquant dans une rue, il se retrouve nez à nez avec une personne qu’il cogne assez fortement, lui rentrant dedans sans aucune douceur. Il accuse le choc, son corps perdant l’équilibre et ses fesses atterrissant rudement sur le sol de béton du trottoir. Sa capuche se défait, ses mains s’éraflent par terre en une tentative veine de se rattraper. Il ne se rend même pas compte du gémissement de douleur qu’il laisse échapper tandis que l’exclamation de surprise venant de quelqu’un d’autre le surprend. Il relève son visage, apercevant une jeune fille elle aussi surprise de leur accrochage. Une jeune femme qui ne le quitte pas du regard, une jeune femme qui agit comme cinquante pourcents des personnes qui le rencontre. L’autre moitié préférant dévier leur regard pour ne pas avoir à faire face à la monstruosité de sa personne. Il fallait qu’il s’éloigne de cette situation, qu’il parte loin, qu’il disparaisse du quartier maudit et des yeux de cette belle inconnue.

C’était ce que la panique grandissante voulait mais sa raison lui criait, quant à elle, de ne pas fuir, d’arrêter ses âneries et d’enfin assumer ce qu’il est à présent. Il se battait une fois de plus, entre son envie et ce qui devait être fait. Il déglutit, avec difficulté tant sa gorge est serrée, crispant la mâchoire à s’en casser les dents tandis que son regard se baisse, comme impuissant face à cette réalité et à cette vie qui décidément ne lui laisse aucun répit.

- Excusez-moi.

Finit-il par dire, brisant le silence, brisant un instant la tension palpable qui règne entre eux depuis de longues secondes.
Décidant finalement de ne pas rester au sol, ça allait un moment mais maintenant il était remis de sa surprise. Il se relève donc, époussetant rapidement son pantalon avant de remettre en place sa capuche d’un geste qui se veut décontracté mais qui reflète pourtant un stresse certain. Ses mains, légèrement découvertes par les bandes blanches défaites, tremblent légèrement pendant qu’il tente de reprendre ses esprits au plus vite. Par réflexe, son désir d’aider les gens, toujours ancré en lui, ainsi que la politesse de son temps toujours dans son esprit, il tend l’une de ses mains à la jeune fille pour lui proposer son aide.

- Pardonnez ma maladresse, j’espère que vous n’êtes point blessée.

De nouveau, sa voix profonde et doucement éraillée s’élève. Plus forte que ses excuses murmurées juste avant, plus sûr de lui aussi malgré le regard légèrement fuyant et son corps tendu. Son visage ne traduit aucune expression particulière, les bandages le recouvrant n'aidant pas et ses lèvres plissées bien loin de trahir un quelconque sourire.
Qui pouvait bien accepter cette main tendue ? S’il continuait, elle en serait dégoutée … Il ne voulait pas voir cette lueur dans les yeux de l’humaine, il ne voulait plus la voir dans les prunelles de quelqu’un, plus jamais … Plus jamais il ne voulait voir le reflet dans les yeux des autres du regard qu’il porte sur lui-même.

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MessageSujet: Re: Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE]   Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE] EmptyMar 15 Mar - 0:55

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  Fantôme de ton passé
     
     
     
 


 
Encore une journée rythmée. Comme toutes celles qui défilent rapidement sous mes yeux ces derniers temps. Si tu me voyais, je ne cesse de courir partout sans relâche. Entre les séances photos, les cours et l’attention que je porte à mes amis. Grand-mère, je peux bien t’affirmer que j’ai une vie bien remplie. Et dire qu’avant je restais simplement assise, sur cette herbe, dans ce près, à lire ces magnifiques récits. Maintenant je ne saurais dire si j’ai mûri, ou si je passe un cap dans ma vie de tous les jours. Je sais simplement que tout a bien changé, depuis que tu n’es plus là. Je me demande bien si cela est une bonne chose ? Ne va pas croire que je suis heureuse que tu ne sois plus là, hein ! En tout cas, aujourd’hui allait encore une fois être une journée rythmée. Un réveil tôt, par un simple coup de téléphone. Mère, elle s’inquiète de plus me voir aussi souvent qu’avant, alors que c’est bien elle qui m’a envoyé dans cette ville. Je ne la comprends vraiment pas parfois, tu avais raison dans le temps, les femmes sont vraiment les créatures les plus complexes. Je pense que Mère est bien l’une des plus complexes. Je ne peux lui en vouloir cependant, je sais très bien qu’elle fait tout cela pour mon bien.

Il faut vraiment que j’arrête de me tracasser l’esprit et que je lève mes fesses de mon canapé, aujourd’hui encore il faut que j’aille prendre l’air. Il ne faut pas que je reste enfermée, pour la seule raison que c’est mon seul jour de congé. Bien que comme tu dois t’en douter, le livre de Stephen King sur ma table basse me fait un peu de l’œil. J’aurai bien envie de le dévorer une nouvelle fois. Mais je prendrais trop de temps sur mon sport quotidien ou encore sur mon moment avec Shana.

Shana. Shana. Encore allongée dans le lit, le regard perdu sur un autre espace-temps. Je ne sais que dire ou encore que faire, quand je vois tellement de tristesse dans des yeux aussi parfait. Elle me raconte tous les soirs son histoire. Je trouve cela tellement injuste. Une histoire passionnante que je ne peux me lasser d’entendre, mais pourtant j’en ai rarement entendu qui me touche à ce point. Tu sais Grand-Mère, j’aimerai tellement pouvoir faire quelque chose. Quand je sais que je suis la seule qui est capable de pouvoir les voir, c’est bien pour une raison. Je dois bien avoir un devoir à remplir quelque chose comme ça. Pourtant je me sens si impuissante. Pourtant Shana est mon amie, elle partage ma vie depuis mon arrivée ici. Et je ne peux qu’écouter son histoire, relever les détails. Essayer de lui changer les idées. Rien n’y fait. Je connais son histoire, sur le bout des doigts. La guerre, les samouraïs, le sabre, les kimonos, l’amour de l’homme pour la chair. Et cet homme. Quand j’y pense je ne peux que lâcher un léger soupire. Je n’arrive pas à lui faire ouvrir la bouche sur cet homme, celui qu’elle aimera même après la mort. Je vais bien trouver un moyen je suis motivée. En quelques secondes je suis déjà sur mes pieds, le poing légèrement pointé sur le haut. Je ne compte pas abandonner, parce que je suis la seule personne qui peut l’entendre. Tu verras, mes amis peuvent compter sur moi.

Un sourire léger vient naitre sur mes lèvres maladroitement, alors que je me dirige déjà vers la salle de bain. J’attrape rapidement un élastique venant attacher mes longs cheveux rapidement de façon brouillon. Cela suffira. Un léger coup d’œil dans le miroir. Hum. Je me demande bien si c’est grave qu’un mannequin ne soit pas tout le temps à la pointe de la mode. Un simple jean droit et un pull tout ce qu’il y a de plus simple. Après tout je trouve cela tellement plus confortable. Maquillage ? C’est vraiment une perte de temps quand je ne suis pas devant un objectif. Puis je ne veux pas abîmer ma peau. Enfin bon. Je suis déjà de retour dans le salon, regardant rapidement par-delà la fenêtre. Quelle chance avec le beau temps qui se présente à l’extérieur, je ne peux décidément pas rester enfermée. Je lance quand même un dernier regard vers la beauté de la nuit, perdue dans les tissus de son kimono. Elle est vraiment belle, même en tant que fantôme, je ferais presque pâle figure devant elle. Amusant n’est-ce pas ? Quand j’y pense l’homme qu’elle aime était sûrement quelqu’un de très fort, et d’une très grande beauté. Je ne vois que ça. Je me demande bien ce que tu en penserais si tu étais encore en vie. Je devrais peut-être demander conseil à James. Maintenant à l’extérieur, je marche calmement, continuant à me balader dans mes pensées. Sûrement le moment où je me prendrais un fantôme, que je tomberai la tête la première sur le sol, un bleu de plus et des excuses qui s’en suivraient. Mais même pas. Je sors de ma rêverie, encore surs mes deux jambes, en train de marcher.

Une victoire pour moi ! Mais bien sûre, comme tu le sais, il ne faut pas se précipiter. Le poids d’un corps et me voilà sur le sol, bien trop rapidement. Je ne comprends pas vraiment sur l’instant, je tombe sur les fesses. Aïe. Y avait-il vraiment quelqu’un qui pouvait être encore plus maladroit que moi. Il fallait bien que je tombe de toute façon. Je reprends doucement mes esprits, regardant mes mains qui avaient amorties ma chute, elles sont un peu amochés mais rien de méchant. Soulagement, mon corps est mon outil de travail après tout. Je finis bien par relever le regard vers la personne qui venait de me rentrer dedans. Mais Grand-Mère tu imagines ma surprise, quand je me retrouve devant un homme ? Complètement recouvert de bandages. Je viens encore de percuter un fantôme, c’est sûr maintenant, c’était trop beau pour être vrai. Fallait bien que j’ai ma collision avec un de mes chers et tendres dans la journée. En tout cas son apparence éveille rapidement ma curiosité, un nouvel ami, un nouvel invisible. Je ne peux pas cacher mon intérêt. Je suis bien trop maladroite pour cela je pense. Je me demande bien ce qui a bien pu lui arriver, avec tous ses bandages. Un incendie ? Une explosion ? Mais mort en soit on n’aurait pas pris la peine de le recouvrir de bandages. Quelque chose cloche ? Quelques secondes s’écoulent comme cela, alors que je me perds dans ma réflexion. Mais la voix grave vient me tirer de ma rêverie.

Arrêt sur image, sur son. Euh. C’est bien la première fois qu’un fantôme s’excuse… Non. Alors. Ce serait…. Pas possible. C’est un fantôme, bien entendu. Mon regard se perd sur l’inconnu, le détaillant légèrement. Des vêtements récents, un regard fuyant. Comme s’il voulait tout simplement se cacher. Je suis encore sur le sol. Alors que je prends le risque de jeter un regard vers un passant, mon expression se change alors en surprise. Il pouvait le voir. J’en suis sûr, le regard du passant sur lui. Il était bel et bien vivant. Une main tendue vers moi, me fait détourner mon attention du passant. Il me propose son aide, un vrai gentleman. Je regarde la main bandée un instant. Avant de sourire doucement à cet inconnu. Attrapant rapidement sa main. Pour se redresser sur mes pieds. Passant mon autre main dans mes cheveux maladroitement. Je ne peux camoufler mon sourire timide. Je le regarde droit dans les yeux.

« Ce n’est pas très grave… vraiment ! J’étais aussi un peu dans la lune. »

Je secoue doucement mes mains devant moi. Le contact avec les gens.. vivants. Vraiment quelque chose dont je n’ai pas l’habitude. Mais dans un sens, tu sais Grand-Mère, cette personne doit avoir un passé lourd, on le voit dans son regard, vide et triste. Je pourrais l’écouter, comme les autres, j’aimerai bien l’écouter. Vivre dans ces conditions, cela ne doit pas être simple. Il doit être fort. Mais il est vivant, une barrière ne peut que se dresser devant moi, que dire ? Une personne vivante, finit toujours par juger la personne devant elle. Le mort peut tout entendre de moi, même mes plus grandes hontes. Il écoutera, comme j’écoute son histoire, me passionnant. Hm. Un geste nerveux, un rire nerveux, s’échappe de mes lèvres.

« Désolé… Normalement c’est plutôt des fantômes que je percute haha. Tu dois trouver cela complètement dingue…. Ouais c’est vrai que c’est dingue ! On me prend souvent pour une folle après tout. Haha »

Pourquoi je dis toutes ces conneries ? Vraiment. Grand-Mère, je crois que cet homme va prendre ses jambes à son cou, comme tous les autres. Après rien de plus normal. C’est complètement dingue comme histoire. C’est bien dommage. Je suis condamnée à écouter sans rien faire, les gens que personne ne peut voir.

   
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MessageSujet: Re: Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE]   Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE] EmptyLun 18 Avr - 22:09



Fantômes. Fantômes. Morts. De ce qu’il sait, les fantômes sont des âmes défuntes errantes sur terre après la mort du corps matériel. Des esprits coincés dans un monde qui n’est plus le leur, condamnés à errer parmi les vivants incapables de les voir, condamnés à la solitude éternelle. Lui qui venait d’un autre temps connaissait tout un tas d’histoires, de mythes à ce sujet. Et rares étaient les contes citant des faits encourageants et gaies. Trop souvent les esprits errants sur terre étaient considérés comme mauvais et dangereux. Ce n’est pas pour rien que les exorcistes ont été créé. Pourtant, il n‘y avait jamais vraiment cru, malgré qu’il vienne d’un temps et d’une éducation qui soit prompt à croire à ce genre de choses. L’ancien ronin était plus du genre à croire ce qu’il voyait plutôt qu’à se fier à de vieux écrits ou aux dires des anciens. Jamais en 25 ans d’existence il n’avait été témoin d’un phénomène surnaturel. A part lui-même. Alors voir les fantômes, pouvait-il y croire ?

Ces esprits, ces âmes en peines. Il ne pouvait que s’y comparer. Ils n’étaient pas si différents. Et quand bien même lui soit vivant, il se sentait comme morts. Intérieurement il était ailleurs, dans son passé, trop craintif pour voir le présent ainsi que l’avenir qui se montre peu à peu à lui. Noroi est comme ces morts, ces spectres, obligés de côtoyer un monde qui ne lui correspond pas, obliger de côtoyer des personnes qui ne voient en lui qu’un monstre, un être contre nature. Il est comme eux, obligé de mener une certaine existence et de voir cette réalité sans avoir le droit d’accès à l’au-delà tant désiré. Lui qui aurait tant voulu passer l’arme à gauche, ne se sentant pas de vivre sans Shana, à s’écrouler sous le poids des remords, il se met à se demander si à cause de ce destin maudit il n’aurait pas fini par hanter cette ville à la recherche d’une paix et d’un pardon introuvable.
Shana, sa douce et sublime Shana. Ils avaient tant vécu en si peu de temps et tout s’étaient finis trop vite. Il n’avait pu tenir sa promesse. Pire encore, il avait causé sa mort. Lui en voulait-elle ? Elle le pouvait, il comprendrait.
Souvent, beaucoup trop souvent il se mettait à penser à elle, celle qui ne sortait jamais de sa tête, de son cœur. Quel fragile il pouvait faire, lui qui était si fort auparavant. Mais avec cette perte, cet échec, c’est comme s’il avait perdu un morceau de lui, resté là-bas, dans les bras de cette femme. Une pensée le traversa alors, la naissance d’un espoir soudain et désespéré, la naissance d’un espoir vain et fou. La folie avait peut-être fini par avoir raison de lui. Et si … Et si Shana était encore ici ? Dans cette ville ? Dans ce quartier ? Et si elle l’attendait depuis tout ce temps, bloqué entre deux mondes ? Prenait-il ses rêves pour une réalité à espérer égoïstement ce genre de chose ? Oui, c’était égoïste de prier pour que l’être aimé ne trouve pas le repos justement mérité.

- Vous percutez les fantômes … dites-vous ?

Finit-il par demander, d’une voix éteinte alors que son regard bouge doucement, se posant de nouveau sur la jeune femme qu’il n’avait pas eu conscience de ne plus regarder, le sol ayant été sa seule vision durant ses longues secondes de réflexions, ses longues secondes d’apitoiement qui commence à devenir habituelles. Il lâche un rire, éraillé, léger et court. Un rire sans véritable joie, un rire moqueur alors qu’il se rend compte que ses pensées, ses espoirs sont emplis d’une stupidité sans nom.

- Vous pensez réellement ce que vous dites ?

Noroi lève alors son visage vers le ciel dégagé, comme si le temps clément et les nuages clairs et rares pouvaient lui donner une réponse, une idée du chemin à suivre, une raison de ne pas sombrer à nouveau dans ses délires sombres et ennuyants, aussi bien pour lui que pour les autres. Il passe l’une de ses mains bandées sur ses yeux, cachant ses prunelles sensibles de la lumière agressive et vive du soleil, cachant ce que certain appelle le miroir de l’âme, là où se lit chaque sentiment, chaque pensée, là où se devine l’état d’esprit.

- Parlez-moi de ceux que vous voyez, ceux que vous côtoyez dans cette rue qui mène surement à votre demeure accueillante. Si vous saviez ce qu’était ce quartier auparavant. Un lieu de débauche où les hommes n’avaient aucun respect pour les femmes. Vous allez me compter vos histoires, comme quoi vous avez déjà vu nombre d’hommes dérivant à la recherche d’un plaisir qui ne leur est plus donné, nombre de femme coincé dans leur rôle de prostituée alors qu’elle ne cherchait qu’à se sortir de cette situation.

Un autre rire secoue son torse alors qu’il rabaisse la tête, écartant légèrement ses doigts pour observer la jeune femme à travers ceux-ci, cachant sa bouche dont les dents malmènent un peu plus ses lèvres abîmées.

- Allez-y, racontez-moi, décrivez-moi ces personnes que vous prétendez voir chaque jour. Savez-vous que de nombreuses personnes aimeraient être à votre place ? Rien que pour revoir des êtres chers perdus dans ce qui leur semble être le néant, ou même pour comprendre le pourquoi de leur mort. Pour des excuses, pour des pardons. Tout comme j’aimerais revoir Shana, tout comme j’aimerais comprendre pourquoi j’ai tant de fois échoué. Pouvoir lui présenter mes excuses, chercher son pardon et savoir, pouvoir, la mener dans un endroit où le bonheur sera sien. La seule et même Shana, qui vécue toute sa vie sans en avoir le choix et à qui j’avais promis la liberté et la paix, et non pas la mort et la déchéance, à qui j’ai donné le néant et la possible errance.

Un long silence suit sa tirade, sa respiration se faisant plus forte, comme s’il venait d’hurler alors que sa voix s’était peu à peu baissé jusqu’à se transformer en murmure, comme s’il n’était pas tout à fait prêt à avouer les remords qui le bouffait jusqu’alors. Il recule d’un pas, puis de deux, détournant son regard sur le côté, ne pouvant plus regarder cette jeune inconnue qui ne lui avait rien fait de mal mais qu’il venait tout juste d’agresser de paroles incompréhensibles.

- Folie …

Murmure-t-il pour lui-même, se rendant compte de la situation, se rendant compte de leurs mots, de leur discussion. Ça ne voulait rien dire, ça ne mènerait à rien, c’était irréaliste.

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MessageSujet: Re: Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE]   Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE] EmptyMer 4 Mai - 17:47

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Fantôme de ton passé







Grand-Mère. Tu sais quand tu es morte, je ne l’ai pas cru. Je pensais encore que c’était une mauvaise blague de Mère pour m’inciter à quitter notre petite campagne. Je savais bien au fond de moi qu’elle ne se serait jamais abaissée à faire une telle chose. Mais pourtant mon esprit affichait un certain déni à croire en ta mort. Je ne voulais pas l’accepter. C’était bien égoïste de ma part, mais quelque chose s’était brisé à cet instant. Rien n’a pu être comme avant après ta mort. Une tristesse intense. Je me demande bien si un jour je pourrais en faire mon deuil. Mais de toutes les personnes que j’aimerai voir, tu ne m’es jamais apparue. Pourtant tu es bien la seule personne que je souhaiterais voir encore une fois. Qu’est-ce que j’ai bien pu faire de mal pour que jamais une seule fois tu ne viennes me rassurer ou me montrer le chemin ? Ce don est bien inutile, si jamais une seule fois je ne peux revoir une personne qui me tient à cœur. Si mon destin est d’écouter encore et encore leurs histoires, je le ferais, tant de fois qu’il le faudra parce que je suis la seule à pouvoir le faire. Et qu’un jour peut-être je pourrais écouter tes remords et ton histoire, celle de la personne qui un jour vécu en tant que ma Grand-Mère.

Tu vois Grand-Mère, me voilà encore dans une situation qui va faire qu’on va rire de moi. Encore une fois, j’en ai bien l’habitude, c’est vrai. Mais j’aimerai bien un jour que quelqu’un ouvre les yeux sur ce qui se passe autour de lui. Mais bon c’est comme demander à un croyant de ne pas croire en Dieu. Je suis condamnée à vivre toute seule dans cette dimension tout autre à la réalité. Tant pis. Je suis fière de mon existence même si on en rit. Même si on s’en moque. Je regarde le bandé un moment. Il semble si triste, comme si quelque chose venait de le frapper. Comme si mes mots avaient eu un incident sur lui. Normalement la personne rigole dès le premier instant. Pas lui ?

« Oui je vois des gens qui ne font pas partis des vivants. »

Je souris doucement tout en grattant l’arrière de mon crâne. Il ne va quand même pas me croire ? Si ? Ce serait une première vraiment. Grand-Mère, peut-être que quelqu’un va me comprendre un jour. J’en serais heureuse. Il ne faut pas que je sois trop enthousiaste, je viens juste de le croiser dans la rue. Vraiment n’importe quoi. Il a beau venir d’un autre temps, il a beau avoir été marqué au fer rouge par un passé bien trop lourd pour lui, ce n’est pas à une inconnue qu’il va raconter tout cela. Puis franchement me croire ? Haha. Je reste enthousiaste comme à mon habitude, je suis comme ça tu me connais bien après tout, je mords la vie à pleine dent, je ne peux pas me laissée abattre, jamais. Je souris doucement, appuyant un peu plus mon regard à sa deuxième phrase.

« Je le pense. »

Qu’est-ce que ça pourrait bien m’apporter de mentir, surtout à un inconnu que je viens de rencontrer. Cela était bien trop beau de toute façon, je le fixe. Son visage troublé, regardant le ciel, comme perdu. Qu’est-ce qui peut bien se passer dans son esprit actuellement. C’est bien la première fois que je rencontre quelqu’un comme lui. Alors qu’il reprend une nouvelle fois la parole. J’aurais pu croire qu’il me croyait, alors pourquoi par instinct je me sentais actuellement pas très à l’aise. Il veut que je lui raconte toutes mes histoires ? Il se fiche de moi. Il me parle de cet endroit comme s’il le connait, le passé de cet endroit. Il ne me laisse pas le temps de l’interrompre. Je ne comprends pas sa motivation. Pourquoi son rire me blesse ? Se rire qui sort d’entre ses lèvres malmenées. Ce regard me glace le sang, alors que mes sourcils se froncent. Je l’écoute encore et encore reprendre, alors que ma respiration s’accélère. Est-ce que seulement toutes les informations m’arrivent au cerveau ? Je me le demande. Il se moque juste de moi. Il s’acharne. Il crache simplement tous ses remords à mon visage. Je voulais qu’il me raconte, on peut dire que je suis servie, même si tout cela me semble tellement familier, mais pourquoi ? J’ai beau essayé de réfléchir, je n’y arrive pas, je ressens simplement le feu ardent qui vient me brûler le visage, ses mots venant claquer ma chair. Je serre doucement les dents alors que monsieur venait de finir sa tirade. Bien longue tirade. Mais quel en est le sens même. Il s’énerve, se vide sur une inconnue. Moi-même. Il m’accuse. Un pas. Un deuxième pas. Son murmure ne me parvient pas que mon regard droit et sévère vient tout simplement se relevait, le fixant. Le seul son qui envahit la rue en cet instant était le son de ma main venant frapper sa joue. Grand-Mère s’est bien la première fois que je frappe un inconnu comme cela. Sans raison. C’est ce que mon instinct me dit de faire, lui remettre les idées en place. Je le regarde dans les yeux, bandé ou pas, cela ne change rien, il n’aura pas ma pitié.

« Tu peux bien penser à une farce. Je sais ce que je vois tous les jours, si tu penses que c’est une chance, penses le. Mais jamais je n’ai revu une personne qui m’était chère. Je suis certes qu’une jeune femme je ne connais rien au monde, mais je sais bien plus de choses sur le passé que toi tu as pu en voir. J’en ai écouté un nombre incalculable de fois. Encore et encore me raconter pourquoi ils étaient encore là. Je suis heureuse de les écouter et de pouvoir soulager leur conscience ne serait-ce qu’un tout petit peu. Arrêtes de te morfondre sur toi-même de la sorte. J’ai l’impression de voir un fantôme avant l’heure, si tu es encore en vie c’est que tu as encore une chance de tout réparer ! »

Pourquoi je viens de m’énerver de la sorte ? Je me le demande bien tiens. Serait-ce à cause de ce nom. Ce nom que je connais bien. Grand-Mère… ce n’est pas possible pas vrai ? Ce serait insensé. Je reprends difficilement mon souffle, avant d’ouvrir grand mes yeux, m’agrippant au col de sa veste. Essoufflée je le regarde dans les yeux, avant d’avoir toutes les informations, enfin. Tel un puzzle.

« Tu as bien dis Shana à l’instant n’est-ce pas ?!.... Je connais une Shana… Mais c’est impossible que ce soit la même n’est-ce pas ? »

Le souffle coupé, j’ai envie d’y croire Grand-Mère, même si cela semble complètement absurde. Je ne perds rien n’est-ce pas ? Non je ne perds rien. Shana, celle qui passe son temps à se morfondre sans jamais se reposer entièrement se reposer sur moi. Je veux qu’elle se sente mieux, même si je me rattache à un espoir stupide.


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MessageSujet: Re: Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE]   Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE] EmptyMer 11 Mai - 13:49



Ça résonne longuement dans son esprit, dans sa tête, tant la baffe qu’il vient de se prendre le marque. Sa joue chauffe, son cou est douloureux d’avoir dû se tourner sous la force du coup et ses pensées sordides s’évaporent durant quelques instants. Une claque physique qui blesse son visage, une claque psychologique qui le sort des ténèbres dans lesquelles ils commençait à se noyer. Ses yeux sont grands ouverts de stupeur. Il ne s’était pas attendu à une telle réaction, une telle violence de la part d’une femme si menue et timide. Il étant tant plongé dans ses propres problèmes qu’il n’avait même pas songé au fait qu’il pourrait la blesser avec ses propos. L’égoïsme … Il détestait ça et il se répugnait d’en être la victime. Lentement, il retourna son visage vers elle, visage dont les bandages commençait lentement à se défaire. Il ne le remarquait pas, ni ne le sentis. Il avait tout entendu de ses propos, il avait compris et à présent il s’en voulait. Ce n’était plus de la colère qu’il y avait dans son regard, mais plutôt de la culpabilité. De l’avoir agressé, de s’être ainsi moqué de ses dires, de penser que sa propre peine avait plus d’importance. Il ne la connaissait pas, il ne savait rien d’elle, ni son nom, ni son passé, ni la vie qu’elle mène.

Elle est proche de lui, alors qu’elle agrippe avec hargne le haut de son pull, alors qu’elle le ramène vers elle comme prête à en découdre de toutes ses forces. Leurs visages sont proches l’un de l’autre et l’ancien ronin sent le souffle court de la jeune femme contre son visage alors qu’il se surprend à détailler le sien, si fin, si pâle et harmonieux alors que ses yeux sont sombres et ses cheveux plus encore. Il n’avait pas peur d’elle, loin de là. Son expression était redevenue vide, vide de sentiments, vide d’expressions, vidé de toute vie et de toutes émotions. Il laissait l’inconnue déverser sa colère, il la laissait déverser son indignation puis le silence revint. Silence coupé par une respiration hachée et difficile, la sienne. Un silence coupé par de nouvelles paroles, incompréhensible. De nouvelles paroles qui résonne dans son esprit comme la claque reçu précédemment. Des paroles qui n’ont pas de sens à sortir des lèvres rosées et lisse face à lui. Des paroles qui l’emplissent d’une certaine horreur en parallèle à un espoir qu’il s’est forcé à enterré au début de leur conversation.

- Impossible …

Murmure-t-il, une pointe de détresse naissant dans son regard rouge et morne. Quand est ce que la vie arrêtera de jouer avec lui et ses sentiments ? Quand est ce que la vie se lassera de torturer ainsi son âme et son esprit ? Cet ascenseur émotionnel, ces lueurs d’espoirs qui s’allument et s’éteignent si vite. Il n’en pouvait plus. Alors même qu’elle lui ordonne d’arrêter de se morfondre, alors même qu’elle met en évidence son esprit mort et fatigué, alors même qu’elle tente de le relever alors qu’ils ne se connaissent même pas, alors qu’ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre, c’est un coup de massue qu’il se prend en pleine figure. Comment la vie pouvait elle se permettre de lui infliger ça une nouvelle fois ? De faire naitre l’espoir juste après une déception et une désillusion. Shana. Shana. Shana. Shana. Encore et toujours ce même nom qui remue des souvenirs si beau et si douloureux à la fois. Shana. Toujours ce même espoir, la revoir. Toujours cette même peine et désespoir, se rendre compte que c’est impossible. Quand la vie allait elle arrêter de le torturer ?

- Impossible … Ne me dis pas que celle que tu connais est morte. Ne me dis pas qu’elle est … sublime. Ne me dis pas qu’elle erre dans notre monde à la recherche de la paix intérieur. Je t’en supplie … Ne me dis pas que ma Shana est encore là. Ne me dis pas que depuis cette époque, que depuis cette guerre, que depuis … depuis Edo elle erre sans but la tristesse dans l’âme.

Ses mains, fines et bandées, viennent agripper celles de la jeune femme. Des mains tremblantes à la poigne ferme mais fragile. Son corps est tendu, tendu par la tristesse, tendu par l’espoir vain. Ses doigts se crispent jusqu’à s’en faire mal sois même. Son visage, si morne quelques secondes auparavant se met à vivre, non pas de cette colère qui l’a animé juste avant, mais d’une tristesse et d’un affolement qu’il ne pensait plus ressentir. Qu’y avait-il de pire ? Savoir que plus jamais il ne pourra la tenir contre lui, savoir qu’elle est morte et disparut à jamais ? Ou bien espérer la revoir au moins une fois, rouvrant une plaie qui peine à arrêter de saigner au risque d’en ressortir plus meurtrie encore. Ses lèvres tremblent. Sa voix aussi, rauque et serrée. Ses yeux, fins et magnifique reprennent vie, un éclat, un scintillement alors que l’humidité se fait plus présente en eux, alors que des perles salées naissent en leur coin.

- Ne fais pas naître en moi cet ultime espoir qui pourrait m’emmener à la mort. Ne remue pas cette arme qu’est la parole dans une plaie que je peine grandement à refermer. Je t’en supplie. Ne sois pas aussi cruelle, ne me fais pas croire en ce miracle … Je ne veux plus souffrir autant, j’en ai marre de ce glas nommé temps et souvenirs qui m’arrache le cœur chaque jour passant. Ne me force pas à me remémorer les détails de sa personne. C’est si douloureux de repenser à sa silhouette gracieuse, à cette femme qui portait les kimonos à merveille et qui faisait fondre mon cœur et celui de tant d’autres hommes. Ne me force pas repenser à ses sourires qui sublimaient son visage doux et parfait, à ses rires innocents malgré ce qu’elle devait subir. Ne me force pas … Ne me force pas à faire naître en moi le vœu de la revoir au plus vite car je sais que c’est impossible.

Noroi perd totalement le contrôle de ses mots, de ses gestes et de ses émotions. Des mois à jouer la comédie, des mois à tenter de se redresser en vain. Des semaines à apprendre sur ce nouveau monde. Des jours à mentir sur ce qu’il est vraiment, à créer une vérité qui n’a aucun sens. Sa détresse s’écoule par ses larmes qui dévalent ses joues en silence, la voix de l’homme s’étant terminés en murmure désabusés et craquelés.

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MessageSujet: Re: Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE]   Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE] EmptyMer 11 Mai - 18:05

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Fantôme de ton passé







Grand-Mère. Je trouve ce monde bien complexe. Que ce soit les vivants ou les morts, chacun à une histoire bien compliqué derrière lui. Les fantômes m’ont toujours fasciné, pas une seule fois je ne me suis ennuyée en écoutant leur histoire, ou même leurs regrets. J’ai toujours était une oreille auditive pour eux, même si tous les gens autour de moi, ne cessaient de me dire que ce n’étaient que des hallucinations. Pas une seule fois je n’ai douté d’eux, de leurs existences. Et c’est encore ainsi aujourd’hui. Je n’ai pas besoin des vivants, si les fantômes sont là pour moi. C’est beaucoup dire. Mais si je peux les écouter cela me suffit amplement. Après tout je ne peux pas les aider, je suis en vie, pas eux. Mais voilà Grand-Mère, je crois que j’ai oublié une chose importante.

Ses yeux. Ce regard qu’il me lance. Alors que mes doutes commencent doucement à se dissiper. Ce n’est pas possible n’est-ce pas ? Mais pourtant, en le regardant, je ne peux que penser que j’ai visé juste. Shana. Shana. Je n’ai jamais rien pu faire pour toi. Et quand je regarde ses yeux j’ai l’impression de te voir te lamenter dans ton coin, comme tous les jours. Jamais tu n’as cessé, pas même une seule fois, alors que j’ai toujours été là pour t’écouter. Pas une seule fois tu ne semblais aller mieux. La preuve tu es encore là. Mais alors est-ce que c’est possible, cette tristesse…. Ce murmure.

Grand-Mère, le destin est parfois ironique. J’ai beau pensé à toute allure dans mon esprit. Shana vient de l’époque Edo il y a de cela un peu plus d’un siècle. Un humain normalement constitué serait mort de vieillesse depuis le temps. S’il était vraiment la personne dont Shana attend l’apparition depuis si longtemps, il ne pourrait pas tenir debout, il serait vieux, très vieux. Mais voilà il tient bien sur ses jambes, sa peau à beau sentir le brûlé, il ne doit pas dépasser les 30 ans. De quoi vous donner un mal de crâne. Mais voilà, notre monde est bien différent depuis la venue d’étoiles, ces êtres venus du ciel qui possèdent des dons. Plus rien n’est impossible. Je parle avec les fantômes. Tout est possible, même qu’une personne soit immortel après tout. C’est pour ça que j’ai espoir Grand-Mère. J’y crois.

Dans ce murmure déchirant, mes yeux s’écarquillent, alors que je l’écoute attentivement. Je me retrouve alors comme figée, ne pouvant détacher mon regard du sien. Alors qu’il se laisse aller, parlant d’elle, de sa Shana. Mon esprit a envie de lui répondre au fur et à mesure mais son regard me glacé le sang. Bien sûr qu’elle est morte, je ne parle qu’aux morts. Pour être sublime… c’est la femme la plus élégante que j’ai rencontré depuis ma naissance. J’aimerai tellement lui dire qu’elle est heureuse, qu’elle n’erre pas comme les autres à la recherche de la paix antérieure, mais voilà ce ne serait que pur mensonge. Mon visage reste figé, Edo… il n’y a plus aucun doute alors. Grand-Mère celui devant moi a défié le temps, c’est lui. Le seul, l’amour de Shana.

Son contact sur mes poignets me fait légèrement sursauter alors que je secoue doucement la tête, pour reprendre mes esprits. Il faut que je réagisse. Je suis là, plantée devant lui à écouter avec stupeur ses paroles. Sa peine ne cessant de grandir dans ses yeux, se visage meurtri, tant de souffrances. Je n’ai jamais écouté un seul humain, comment réagir ? Alors que l’homme devant moi est en train de se détruire à mesure qu’il prend la parole. C’est moi. C’est parce que je lui ai adressé la parole que maintenant on en est là. Tu sais Grand-Mère, j’en ai vu pleurer, oui des fantômes, j’en ai vu des tonnes pleurer en me racontant leur histoire. Alors pourquoi cette fois, la goutte que je vois glisser le long de sa joue me fait tellement de mal ? Pourquoi je me sens si mal ? Est-ce que tu peux me répondre ? Je suis perdue. Ces mots… un vivant peut souffrir autant ? Quand je pense à ce qu’elle a enduré et ce qu’il vit aujourd’hui… c’est douloureux. Je ne comprends pas les gouttes salées qui coulent en résonnance avec les siennes sur mes propres joues. Je suis surprise, je me recule subitement, le fixant longuement. Grand-Mère, pourquoi ils n’ont pas eu le droit d’être heureux ? Je renifle, rien de bien élégant, alors que j’essuie rapidement mon visage avec mon bras.

Je ne l’ai pas rencontré pour rien. Je suis là. Et je ne peux pas voir tant de souffrances. Je ne peux pas le laisser comme cela. Pour Shana. Tu m’aurais vu redresser mes yeux vers lui, encore rouges avec un air déterminé. Ouais c’est ridicule. Me revoilà avançant vers lui, doucement, posant mes mains sur ses joues. Je sens ses larmes, je le regarde dans les yeux. Je n’ai rien d’une guerrière pour le coup, je suis juste une jeune femme faible devant une telle tristesse. Et je ne le supporte pas.

« Continuer à te voiler la face, ne te feras que plus de mal. Je n’ai aucun droit de raviver cette blessure, je ne suis qu’une femme qui parle aux esprits, je ne devrais pas te faire du mal ainsi. Mais tu vois je connais une femme, une femme si belle qui attend une seule chose, revoir une dernière fois l’amour qu’elle a perdu ce jour-là. Tu ne pourras plus jamais la revoir. Tu es encore en vie et je pense qu’elle serait très triste de te voir te lamenter encore et encore. Je t’interdis de mourir ! Et je pense que Shana ne pourrait jamais te pardonner un tel acte. Cesse donc de te faire du mal. Elle a besoin de toi, et je pense que tu as besoin d’elle pour pouvoir passer à autre chose. Le monde est injuste mais tu ne pourras jamais changer le passé. Mais tu as croisé ma route. Et ça je ne pense pas que ce soit un hasard. »

Tellement de mots, ils s’embrouillent dans mon esprit. Mais je suis déterminée. Shana. Shana. Tu ne seras plus triste, je veux que tu sois en paix. Et si pour cela je dois veiller sur cet homme je le ferais. Pour qu’il puisse vivre de nouveau. Oui, après tout je suis là pour écouter. Je laisse retomber mes mains, continuant de le fixer alors que je viens juste lui tendre ma main droite.

« Tu ne pourras pas la voir certes. Mais tu pourras lui parler si tu le souhaites. Elle t’entendra, et je serais là pour retranscrire ses propos. Mais pour cela il faut que tu me jures de vouloir vivre ! »

C’est débile, n’est-ce pas Grand-Mère ? Mais comme je te l’ai dit plus tôt je pense que j’ai oublié une chose importante. Les vivants sont ceux qui ressentent le plus de peine après la mort d’un être cher. Mes oreilles ne devraient pas se fermer à l’écoute des vivants, après tout ce sont eux qui ont le plus besoin de moi. Comme lui. Shana.



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MessageSujet: Re: Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE]   Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE] EmptyLun 23 Mai - 18:19


La distance, de nouveau. Un courant d’air froid s’infiltre entre eux, glaçant un peu plus son corps, figeant son esprit dans sa tristesse. Elle s’est éloignée, sans prévenir et alors, ses mains ne résistent pas et la laisse partir de quelque pas. Ses bras, lourds et douloureux retombent le long de son corps alors qu’il ne cesse de l’observer, les yeux rougit par les larmes, les bandages sur ses joues devenant peu à peu remplit d’humidité tandis qu’il n’arrive plus à contenir ce flot de peine et de douleur. Et pourtant, alors qu’il pensait s’enfermer dans ce froid de printemps, alors qu’il pensait que son corps ne connaitrait plus cette fugace chaleur liée au contact humain, ses joues se réchauffe, son visage est pris dans une étreinte douce et féminine, des mains se posant sur lui sans peur et sans dégout. Et ce qu’il voit est comme une résonnance, ce qu’il ressent est comme une libération. Il ne sait pas, il ne sait plus, mais c’était comme si la jeune femme comprenait, comme si elle voulait l’aider, comme si … elle le soutenait alors que rien ne les rassemble, alors qu’ils ne se connaissent pas, alors que depuis le début leur paroles ne sont que confrontation et agression.

Cette voix, si douce, pleine de compassion et de peine, fraiche et pourtant on y sent la douleur, une douleur qui n’est pas la sienne, une douleur qu’il semble comprendre. Cette voix lui parle avec respect et ce n’est plus des brimades ou des remontrances qu’elle lui inflige, mais de l’espoir, un espoir infime. Non pas pour lui, pas pour lui seul, un espoir pour Shana, un espoir que son esprit puisse s’en aller en paix. Un espoir de pouvoir enfin exprimer son pardon, un espoir ridicule et qu’il essaie tant bien que mal de chasser de ses pensées. La sincérité de ses mots le touche, cette sincérité le frappe de plein fouet, plus forte encore que cette baffe qu’il a reçue, plus forte que cette rage qu’il a aperçue. Alors il se demande quoi faire, quoi croire, qui croire. Il se demande si cela vaut le coup, il se demande ce que seront les conséquences, il se demande ce que sera la finalité. Pouvait-il la croire ? Pouvait-il seulement se permettre une nouvelle déception ? Alors que son cœur meurtri semble être détruit à jamais, il commence à se dire qu’il n’est plus à ça près. Qu’il peut, au moins pour elle, accorder à cette jeune inconnue le bénéfice du doute.

De nouveau, la fraicheur du temps vient mordre son visage avec force, sa peau humide sous ses bandes de tissus tirant désagréablement sur ses muscles alors qu’il main gracile lui est tendue. Il regarde celle-ci, sans comprendre au début, sans savoir pourquoi, comme si ce geste était impensable et idiot.
Lui ne savait plus, ni quoi dire, ni quoi faire. Tout était si difficile, si compliqué, tout était bien trop complexe. Réfléchir lui faisait mal, toutes ses possibilités lui donnaient mal au crâne. L’ancien ronin était partagé entre cet envie de pardon et cette envie de fuir. Il ne veut plus être égoïste, il veut son bien, il veut son bonheur, au-delà du temps et de la mort. Peut-être était-ce la seule manière pour elle de rejoindre l’endroit de bonheur qu’elle mérite tant. Peut-être était-ce pour lui la seule solution pour aller de l’avant, pour enfin avancé et arrêter de regarder derrière lui comme un homme âgé regrettant sa vie.

La jeune femme avait parlé de hasard, comme si leur rencontre n’en était pas, un hasard, comme si c’était l’œuvre de ce destin qui hait tant. Il retint ses paroles acerbes, il retint cette colère bouillonnante. Il n’avait de toute manière plus la force nécessaire pour exploser de rage, celle trop longtemps retenue en lui, celle qui le transforme en bombe à retardement à chaque instant. Et cette main tendue, patiente et pleine de bonté lui donne envie d’y glisser la sienne, abimée et marquée. Il ne pourra ni la voir ni l’entendre, il ne pourra que faire confiance à cette jeune femme, il ne pourra que croire fortement au fait qu’elle puisse écouter ses excuses et prié pour qu’elle les accepte. Il ne pourra encore une fois qu’espérer que tout n’est pas qu’un mirage créer par sa propre folie. Pouvait-il lui promettre une telle chose ? Pouvait-il lui donner sa parole ? Pouvait-il ne serait-ce qu’un peu avoir la volonté de vivre après cette autre épreuve ? Alors que son cœur lui disait non, son âme, elle, espérait que oui. Car l’espoir, aussi vil et cruel soit-il, n’avait semble-t-il, pas l’intention de le quitter de sitôt. C’était comme s’il n’apprenait pas de ses erreurs, comme s’il ne voulait rien entendre de ses déceptions passées, comme s’il n’avait pas assez souffert. Mais que lui restait il à part l’espoir ? Rien. Rien d’autre. Et cela finalement, lui suffisait peut-être pour vivre. Misérablement, tel une loque mais oui il vivrait, parce qu’il avait survécu à quelque chose d’incompréhensible, il avait survécu à un voyage de cent ans, il avait survécu aux larmes, aux peines, à la guerre, au désespoir. Il allait vivre, avec ce poids sur les épaules, en traînant sa carcasse voutée, en trainant son cœur lourd et morcelé, parce que le destin ne semblait pas vouloir le laisser en paix.

- Si cela peut lui venir en aide … Si cela permet de soulager son fardeau …

Avec lenteur, avec hésitation, sa main vient se glisser dans celle tendue en une invitation muette de croire en ce futur incertain et flou. Inconsciemment, il accepte de tournée une page de sa vie d’avant. Il ne ferme pas le livre pour autant, il n’en est pas capable, mais cette page, ondulée par les larmes versées, brulée par ses batailles et ses chutes, se mettait enfin en mouvement.
C’était pour elle qu’il agissait, c’était pour elle qu’il allait s’infliger une toute dernière fois cette massue puissante et dévastatrice. Il n’en sortira pas indemne, c’était certain. Mais quand il s’agissait de Shana, sa Shana, plus rien ne comptait. Il ferait tout. Comme il avait tout tenté auparavant, encore aujourd’hui il se battra pour elle. Non plus contre des ennemis physiques, mais contre lui-même.

- Shana …

Murmure-t-il pour lui-même. Un murmure si bas, si cassé et si palpable d’émotion. Sûrement qu’il en sera un peu plus brisé, sûrement qu’il ne s’en remettra pas, mais c’était un risque qu’il devait prendre. Qu’il voulait prendre. Pour elle. Toujours pour elle.

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MessageSujet: Re: Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE]   Un retour en arrière. - Feat. petite Menma - [TERMINE] EmptyMar 7 Juin - 15:17

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Fantôme de ton passé
   
   
   


 

Te souviens-tu de ce jour de pluie ? Le temps venait me souhaité la bienvenue dans ce nouvel environnement. Ce nouvel appartement. Tout semblait si vide. Je n’avais même pas pris le temps de déballer la plupart de mes affaires. Tourner en rond, je n’avais que cela à faire. Me pencher sur mes pensées, sur mon passé, sur mon don. Mais comme tu dois t’en souvenir cela n’avait pris que quelques secondes. Je n’aime pas me poser des questions, encore moins sur moi-même. Je vis, c’est bien suffisant non ? Alors que toi, tu m’observais dans l’ombre, en silence. Puis la pluie finit enfin de tomber sur le sol, un silence vient alors prendre possession de la pièce. Un moment de paix, un moment reposant. Mais l’eau continuait de couler. Ces gouttes salées que j’ai pu contempler de nombreuses fois par la suite. C’était bien pour ça que personne ne voulait cet appartement, c’est bien pour ça que j’ai pris cet appartement sans hésiter. Hanté. Un appartement hanté par le chagrin d’une femme. De toi. Tu te souviens s’en doute de mon expression, de ma compassion. Je ne sais même pas si tu y as fait une seule fois attention. Mais je te regardais. Tous les jours, j’observais la sublime femme plongée dans ses souvenirs pour l’éternité. Shana. Oui, alors Shana cette fois je ne vais plus te laissé te tourmenter. Plus jamais.

________________

Je ne peux que patienter, attendre son verdict. La main tendue, cette main qui scellera le destin de Shana et de cet Homme. Mon cœur bat bizarrement à cent à l’heure, est-ce que je suis en train de stresser ? Grand-Mère, je me sens étrangement nerveuse, après tout il n’a aucune raison de me suivre, aucune raison de se laissé tourmenter une nouvelle fois. Qui plus est par une femme qui vient tout juste de rencontrer. Qui pourrait lui raconter n’importe quoi. Mais c’est pour Shana. Il viendra, oui il viendra. Il faut que je m’en persuade n’est-ce pas Grand-Mère. Il faut être optimiste dans la vie sinon on ne va pas bien loin. Il faut que je le persuade. Il faut qu’il me croie. Oui. Je suis déterminée. Et je ne laisserai jamais tomber. Shana. Il vivra, oui parce que je suis là. Parce que mon destin m’a mené sur ta route. Et je sais que ce n’est pas pour rien. Je le regarde avec un faible sourire, alors que mon esprit lui crie de vivre. Pourquoi je me sens si triste…

Je n’ai cependant pas le temps de me poser la question. La voilà. Ma réponse. L’inconnu me fixe un moment avant d’ouvrir la bouche, enfin. Cela me parut une éternité mais à chacun de ses mots, mon sourire ne faisait que se radoucir. Il venait de faire un choix. Le choix de me suivre et de se confronter à son destin. Se confronter à ce qui lui avait fait du mal des années durant. Shana n’en perdra pas elle seule, ce fardeau. Toi aussi, oui toi. Bientôt je vais te libérer de cette souffrance. Je veux m’en donner la mission. Je veux te mener sur le chemin de la vie, le chemin triste et le chemin joyeux. Pleurer, rire, souffrir c’est propre à l’homme. C’est ainsi que l’on doit vivre sa vie. Il ne faut pas se lamenter. Jamais. Je le regarde, je l’observe. Alors que sa main vient lentement rencontrer la mienne. Vivre. C’est ça dont il a besoin. Rien d’autre. J’attrape vivement sa main la serrant dans la mienne, cette chaleur, cela prouve que tu es en vie. Une chaleur qu’aucun fantôme ne saura plus jamais dégager. Grand-Mère, je me suis encore embarquée dans une situation bien délicate, je suis vraiment incorrigible. Mais je ne peux pas m’empêcher d’agir. Parce que je suis ce que je suis. Un petit sourire se glisse alors sur mes lèvres alors que je tire cette main, me tournant légèrement.

« C’est pour Shana. Mais aussi avant tout pour ta nouvelle vie ! »

Enthousiaste encore et toujours je me mets en marche, d’un pas pressant vers mon appartement. Je me sens rassurée. Mais pourquoi cette tristesse… Je me le demande. Ah. Serait-ce la fin ? Celle qui me prédit son bonheur mais aussi sa disparition. Elle ne sera plus là, dans ce coin de pièce, une fois qu’elle aura retrouvé la paix, elle partira pour un repos éternel. C’est le mieux n’est-ce pas ? Oui, bien sûr. C’est forcément ça le mieux ! Alors pourquoi ? Pourquoi j’ai si mal …?

J’accomplirai ma mission. Maintenant je sais ce qu’il me reste à faire, courir vers mon appartement avec lui. Pour une nouvelle histoire. Une nouvelle vie ! C’est étrange, il se met subitement à pleuvoir. Quelle douce ironie. En ce jour de pluie.  




   
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