" Protect me and you'll see that disappeared " ft. Mathias K. Renton

Je baillai à m'en décrocher la mâchoire. Le shooting s'étant déroulé parfaitement bien, je pus reprendre ma vraie apparence et traîner dans la rue commerciale sans que personne ne m'intercepte pour me demander un autographe. Je regardai ma montre incruster de petits diamants et lut l'heure. Encore vingt minutes. Oui, incruster de petits diamants. Mannequin connu, cela paye très bien comme boulot. En supprimant les lettres de menaces, les colis avec des corps de petits chats morts avec une photo de ma tête dessus et pleins d'autres choses toutes aussi ... Monstrueuse. Pour la santé mentale une fille, ces genres de petits "cadeaux" peuvent la faire partir en dépression. Je ne sais pas si c'est mon satané caractère, mais j'ai réussi à survivre jusqu'à maintenant. Enfin oui, jusqu'à maintenant. Que je vous explique ma mauvaise aventure d'il y a quelques jours.

On avait rendez-vous sur la plage pour un shooting sur les maillots de bain, les photographes étaient déjà arrivé, je m'étais changée et étais assise sur une chaise pour le maquillage. C'était une nouvelle maquilleuse, que je ne connaissais pas. Elle commença à me raconter qu'elle m'adorait, etc. Je n'y fis pas attention, concentrée sur ce que j'allais manger le soir même. C'est en sentant que je n'arrivais plus à respirer que je rouvris les yeux. Elle me regardait avec un sourire si diabolique, si ... flippant. Je l'ai griffé au bras, ayant de plus en plus de mal de respirer. Elle m'étranglait. Elle me tuait. Ces mots me frappèrent de plein fouet : "_ Ma mère est morte, sale monstre. Tu n'es qu'un fantôme. MEURTRIÈRE." Son cri permit aux autres personnes de venir me délivrer de sa poigne. Je hoquetai, reprenant mon souffle, des points noirs dans mon champ de vision. Elle fut arrêtée et traîne aujourd'hui en prison. Le shooting photo fut annulé.

Me voilà donc actuellement, dans la rue commerciale, en ayant fait appel à un garde du corps. Le rendez-vous étant prévus dans ... Dix minutes. Je marchai donc rapidement, comme je pus avec des talons de dix centimètres, me stoppant rapidement pour regarder dans une vitrine, si la marque des doigts avait disparu de mon cou. Fort heureusement, il ne restait qu'une simple trace, mais aussi un souvenir très vivace dans ma tête. Je frissonnai malgré moi, resserrai ma maigre veste. Je me détaillai du regard. Perché sur des talons de 10 cm, un pull moulant noir, une veste en Jean, un slim en jean taille basse, un maquillage parfait et une coiffure attacher sur le côté, je me trouvais séduisante. "Bon, Yvanès, c'est parti !". Je cherchai dans la rue, un café du nom de "Pink Pig", que je trouvais absolument ridicule pour ma part, mais bon, chacun ces délires. Je le trouvai et entrais rapidement.

Laissant mon regard dériver, je détaillai si je ne voyais pas un grand gabarit avec des cheveux blonds, comme on me l'avait décrit. Ne voyant rien y ressemblant, je vis une table au fond et m'y installai. Je matai plus en profondeur la salle. Salle rose. Très rose. Chaises, tables, serveurs, menus, roses. Je m’interrogeai alors sur la mentalité de mon futur garde du corps. Très profondément. J'attendis, furetant le menu d'un air distrait.