Tu ne seras rien pour moi... // Lacy

❝Tu ne seras rien pour moi... ❞
Lacy & Zoé

Je plisse les yeux. Violement. Brusquement. Un mal de crâne me scie la tête. C’est avec force douleur que je me réveille. Je plisse une nouvelle fois les yeux, espérant que la douleur passe. Je me masse la tempe. Rien n’y fait. Je n’ai pas encore les yeux ouverts, comme si la douleur m’obligeait à les garder ainsi fermés. Une chaleur étrange sur mon front. Chaud et humide. Interloquée, j’ouvre les yeux et porte ma main à mon front, retirant ainsi un petit gant. Probablement pour faire passer la douleur. Pourtant, je ne me souviens pas me l’avoir mis. En réalité, je ne fais jamais ça. Je ne me souviens même pas m’être couchée. J’étais parti m’entrainer. J’ai probablement trop forcé et puis, le black out.

Je m’assoie péniblement sur le lit, retirant au passage les draps qui me couvraient. Je ne reconnais pas ces draps. Ma main soutenant ma tête, je fais le tour de la pièce des yeux. La douleur me brouille parfois la vue. Une chambre. Une chambre que je ne reconnais pas non plus. Et pour cause : ce n’est pas la mienne ! Que diable fais-je ici ? Me levant, j’essaye de comprendre. Je ne sais pas même l’heure qu’il est. Je cherche du regard une montre, horloge ou tout ce qui pourrait me renseigner. Enfin, je vois un petit réveil numérique. J’approche. 7h15 du matin. Bien, voilà une réponse à l’une de mes questions. Maintenant, il s’agit de savoir où je suis et où sont passé mes affaires. Je ne me sens pas bien. Je veux rentrer chez moi. Comment a-t-on osé m’emmener dans ce lieu que je ne connais pas ? L’agacement monte. Comme l’envie de partir.

Je ne trouve pas mes chaussures. A défaut, je trouve des babioles geeks. Splendide ! Je vais à la fenêtre. J’ouvre les rideaux, puis la fenêtre, puis les volets. Nouveaux plissement d’yeux. Non, je ne reconnais pas non plus le quartier. J’essaye de me rappeler de ma nuit. J’ai dû m’évanouir à force de trop repousser mes limites. Calme Zoé. Respire lentement. Je dois reprendre le contrôle de moi-même. Je déteste quand je suis comme ça. Quand la douleur m’encombre la tête. Une seule chose est sûre : je n’ai rien à faire là.

Je me fais demi-tour, pour me diriger vers la porte. Pourtant sans le vouloir, je me cogne contre le bureau. Cela fait tomber quelques trucs. Comme si je n’avais pas déjà assez mal au crane ! Et où sont mes putains de chaussures ?! Ma tête tourne un instant. Je me dirige vers le lit pour m’y asseoir et reprendre une contenance. Je ne supporte vraiment pas être là. Être dans une chambre contre mon grès me rappelle bien trop de mauvais souvenirs. Cela dit, je me sens si mal que j’entends à peine la porte s’ouvrir…

❝ Tu ne seras rien pour moi... ❞

- Zoé & Lacy -

Aussi mystérieuse que tu sois, tu m'intrigues, tu m’envoûtes, tu m’ensorcelles. Laisse moi te découvrir, te connaitre un peu plus, ne me repousse pas.

C’était un soir lambda, une soirée banale. Non, une soirée qui aurait pu être banale, qui aurait pu être normale. Lacy sortait de ses cours de modern jazz, elle levait les yeux au ciel, tentant de distinguer quelques éclats d’étoiles, les néons empêchait de voir quoi que ce soit. Ils lui agressaient les yeux. Elle reposait le regard un peu partout dans la rue. Il y avait peu de monde, « ils doivent tous manger en famille » songeait l’humaine. Elle pensait à sa famille en Nouvelle Zélande, un sourire apparaissait à la commissure de ses lèvres. Elle aurait toujours l’occasion de voir son frère. Un bruit sourd la surprenait, curieuse, elle se dirigeait vers cet endroit. La curiosité montait en elle, qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Un animal qui aurait fui ? Un malade qui se cachait pour surprendre un imprudent ? Non, rien de tout ça. La blonde clignait des yeux, avant de comprendre que ce n’était qu’une jeune fille qui avait sûrement dû tomber de fatigue.

- Tout va bien ?

Pas de réponse de la part de l’inconnue. Le regard vide, elle devait être exténuée pour ne donner aucun signe. La danseuse passait un bras de l’inconnue autour de sa nuque et l’autre autour de sa taille pour la transporter avec plus de facilité. Elle ne voulait pas la laisser dans la rue alors que la nuit était tombée, trop risqué. Lacy décidait de la ramener chez elle pour s’en occuper.

- Ne t’inquiète pas, tout ira bien.

La néo-zélandaise la déposait sur son lit après lui avoir retiré ses chaussures et sa veste, elle la glissait sous sa couette puis lui déposait un gant imbibé d’eau chaude sur son front, au cas où. Elle s’asseyait sur son canapé en regardant le plafond, « d’où pouvait-elle bien venir pour être dans cet état ? », cette question lui traversait l’esprit avant qu’elle ne finisse par rejoindre les bras de Morphée.

Le bruit des volets s’ouvrant dans la chambre la tirait de son sommeil. Elle se frottait le visage en se levant doucement, traînant les pieds pour aller dans sa cuisine et sortir de quoi manger. La lycéenne se demandait si la jeune fille allait un peu mieux que la veille. Une fois la table préparée, elle allait la voir dans sa chambre, ouvrant doucement la porte.

- Bonjour. Tu euh… Te sens mieux ? Elle penchait doucement la tête sur le côté en lui souriant. Le petit déjeuner est sur la table si tu as faim. Je pense que ça te ferais du bien.

Tenue:

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❝Tu ne seras rien pour moi... ❞
Lacy & Zoé

Une voix désagréable survient alors. Désagréable car pleine de gentillesse. Si je me sens mieux ? Si j’ai faim ? Poussant même le vice jusqu’à me dire ce qui serait bien pour moi. Bien pour moi ? Après m’avoir enlevée ? Mais c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Je crois rêver. Peut-être que je suis vraiment en train de rêver. Cette chambre. Cette meuf. Tout est bien trop improbable pour être vrai. Hélas…

Je ne rêve pas. Dommage ! Je me lève du lit où je reprenais mon aise et tachant de garder une contenance, je scrute l’odieuse coupable de ma présence ici. Blonde. Grande. Mignonne ? Peut-être. Qu’importe ! Je fronce les sourcils, essayant d’analyser ma vis-à-vis pour savoir si je la connaissais déjà. Je ne pense pas. S’agit-il d’une étoile ou d’une odieuse barbare d’humaine ? Dans les deux cas, elle aura fait une erreur.

« A ta place, je m’inquiéterai pour toi ! » Lancé-je d’un air mauvais en me massant la tempe. Non mais sérieusement. « Tu m’enlèves et me sers le p’tit déj’, c’est une farce ? » N’appréciant guère que toi, petite ravisseuse, soit plus grande que moi et pour me donner des airs plus menaçant, je me concentre pour rassembler mes esprits et mes quelques forces pour user de ma télékinésie et me faire ainsi légèrement léviter. Qu’importe si j’ai des motifs lapin sur mes chaussettes, je me sens tout à fait crédible. « Tu vas me dire ce que je fous ici et qui tu es. Si tes réponses me conviennent, peut-être que je t’abimerai pas trop. » Peut-être.

Ou peut-être que rien du tout. Une douleur vient me cisailler la tête. « Putain ! » Mon corps et mon esprit ne sont pas assez reposés et me le font violemment comprendre. Je perds le contrôle et retrouve bien vite le sol. Quelques pas en arrière. Je grimace en me prenant la tête. Bien. Bien. Reste calme Zoé. Retrouve le contrôle. Quelques pas plus tard, je m’assoie sur le fauteuil de ton bureau pour éviter de défaillir.

❝ Tu ne seras rien pour moi... ❞

- Zoé & Lacy -

Aussi mystérieuse que tu sois, tu m'intrigues, tu m’envoûtes, tu m’ensorcelles. Laisse moi te découvrir, te connaitre un peu plus, ne me repousse pas.

La jeune femme semblait pour le moins perdue, logique. Elle se levait lourdement du lit en tentant de regarder la Néo-Zélandaise de haut. Sans doute pour la détailler, elle la regardait comme si elle la jugeait, le genre de regard que Lacy ignorait. La blonde restait sur place en attendant une réponse. Elle en avait eu une, sans doute pas celle qu’elle voulait. Dans l’incompréhension, cette dernière haussait un sourcil en regardant son interlocutrice d’un air interrogateur.

- M’inquiéter pour moi ? Mais pourquoi ?

Elle continuait de déblatérer des âneries, ce qui arrachait un petit rire de la part de la lycéenne. Manifestement il y a eu un malentendu dans tout ça. L’inconnue lui parlait d’enlèvement sans même prendre la peine de juger si c’était vraiment cela ou si c’était une tout autre raison.

- T’enlever ? Je ne ferais pas ça. Je ne te veux pas de mal.

C’était comme si elle parlait à un mur. Aucune réaction positive, elle se contentait juste de garder le visage fermé en se mettant à léviter. Cette fille était une étoile. « Génial ! » pensait la lycéenne en la regardant des étoiles pleins les yeux. Elle n’en avait pas vu utiliser leurs pouvoirs avant ce jour ci. Piquée de curiosité et d’un sentiment d’excitation, elle ne détachait pas ses yeux de l’étoile qui lévitait légèrement au-dessus du sol. Elle n’avait pas noté ses chaussettes lapins, elle s’en contre fichait totalement en réalité. Donner une réponse convenable pour ne pas trop l’abîmer ? « Et puis quoi encore ? Tu me fais pas peur même si t’es une étoile » songeait l’humaine, non pas qu’elle avait peur de le dire, elle jugeait juste bon de dire ce qui s’était réellement passé.

- Tu t’étais juste évanouie hier alors je t’ai ramenée chez moi pour éviter qu’un type louche te tombe dessus. J’ai juste agit de façon logique. Tu aurais fait quoi si c’était un malade qui t’aurais attrapée ? Vu ton état hier, tu n’aurais pas pu faire grand-chose.

Ce n’était nullement de la provocation venant de la blonde, elle ne voulait pas courroucer son vis-à-vis. Cette dernière jure avant de retrouver les pieds sur la terre ferme, sûrement pas totalement remise de ses efforts ou de sa fatigue de la veille. Lacy ne voulait pas réellement savoir la cause, elle voulait tout bonnement l’aider à aller mieux.

- Tes chaussures sont dans l’entrée, comme ta veste. Tu peux partir quand tu veux mais tu ne tiendras pas toute la journée si tu ne manges pas un peu. Tu tiens à peine debout sans vaciller, il te faut bien quelque chose dans l’estomac.

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