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 Ta détresse, mon cher, n'a pas de mots mais des regards. [PV. Zakkarian S. Murakami]

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Uren X. Battle
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MessageSujet: Ta détresse, mon cher, n'a pas de mots mais des regards. [PV. Zakkarian S. Murakami]   Ta détresse, mon cher, n'a pas de mots mais des regards. [PV. Zakkarian S. Murakami] EmptyLun 7 Mar - 8:50

Simple.
Ta détresse, mon cher, n'a pas de mots mais des regards.
Trouvaille dans les poubelles.
ft. Zakkarian S. Murakami.
Ʃkaemp はは ™

Ces dernières nuits marquaient douloureusement leur passage sur le visage du médecin. La veille encore, il s’était réveillé sous les rayons lunaires, empiété par cette soudaine impression qu’une personne importante avait toqué à sa porte. Il n’en était, évidemment, qu’une fourbe illusion facilement liable au manque cruel de présence ; une présence bien précise, souriante et maladroite, silencieuse cependant - Deneb, pensa-t-il ; Deneb, épargne-moi ton salut. Il alla tout de même ouvrir et, bien qu’il s’y attendît, ce vide remarquable saisit misérablement son cœur éreinté. En face de lui ne se trouvèrent que cette urbanisation parfois étouffante, sa rue et ce ciel qui avait perdu sa lueur d’antan ; aucune trace de cet ami tant attendu, disparu depuis semblait-il des siècles. Ce fut comme un coup dur dans la gorge, une goulée difficile à avaler et pourtant si réelle : elle en portait toute la souffrance d’une âme désarmée, aussi rarement le sera-t-elle devant sa propre détresse. A cet instant, Uren s’interrogea sur la couleur actuelle de son aura en fermant sa porte, et il continua à tordre son esprit de remises en questions jusqu’à ce que son réveil sonnât.

Sans compter qu’il avait dû se coucher tard avant ce chamboulement, il arriva épuisé au travail et sa mine trahissait son faible désarroi. Quelques élèves le regardaient marcher en direction de l’infirmerie, stupéfaits ; Uren, membre du personnel pourtant très positif, n’avait à aucun moment imprimé le moindre sourire, et toute éloge de joie ne semblait pas trouver sa place dans ses yeux quelque peu cernés. Il avançait mécaniquement, traversait la cour d’une démarche droite et moins conforme à ses mœurs d’élégance, sans adresser un seul regard ou une seule salutation. Son allure se rapprocha d’autant plus à cette présence fantomatique que l’on attribuait à ce manque d’expressions, à ces deux prunelles bleues sans éloquence. Il paraissait ailleurs, envahi de pensées obscures. Personne n’osa lui demander la source de ce silence exceptionnellement ouï de sa part.

L’infirmerie atteinte, Uren poussa la porte des consultations et posa lourdement sa mallette sur le bureau qui y trônait. Sans une once de gestes vifs, il l’ouvrit, en sortit plusieurs dossiers qu’il posa soigneusement sur la surface en bois, ainsi qu’un stylo à plume moderne et quelques cartouches d’encre bleue. Il entreprit de fermer sa mallette et la posa au pied du siège sur lequel reposa rapidement son postérieur avant de consulter, une nouvelle fois, ce qu’il avait préparé la veille : la généralisation médicale de quinze élèves suivis. Ces derniers devaient passer pour des tests prophylactiques et analytiques de leurs progrès ; il y avait une malentendante, un asthmatique… Il était important de les convoquer afin de vérifier leur réaction à ces obstacles qui pourraient, mine de rien, compliquer leur scolarité. Le presbyte avait-il consulté un ophtalmologue, suivant les recommandations de Uren ? Puis il y avait cette diabétique, arrivée à l’infirmerie deux semaines plus tôt. Ses camarades supposaient qu’elle était sous hypotension dont elle faisait vent dans quelques anecdotes, mais il s’agissait en réalité d’une hypoglycémie liée au diabète : une large dose d’insuline. Avait-elle discuté de sa dose avec son médecin familial ?

Huit heures trente sonnèrent. Uren jeta un coup d’œil au début de sa liste et sourit pour la première fois en lisant Zakkarian Senri Murakami. Son problème, à cet élève ? Rien, pour l’instant. Uren le convoquait justement tous les dix à quinze jours, un peu plus ou un peu moins au dépend des fins de semaine et des vacances, pour un suivi plus analytique que prophylactique. Ce jeune homme évacuait une aura négative qu’il pouvait apercevoir à des kilomètres de distance et cela l’inquiétait grandement. Il n’était d’ailleurs point le seul à reconnaître ce visage dévasté et avait les conseils de quelques professeurs pour appui - Aidez cet élève, monsieur Battle, il ne va pas bien, vous le voyez, et autant qu’il puisse bien se porter physiquement. Uren était persuadé qu’il s’agissait d’un mal intérieur ; il le voyait, après tout ! Et il espérait du fond du cœur, même s’il s’agissait peut-être d’un mal inguérissable, qu’il pût au moins en atténuer l’ampleur.

Laissant donc la charge de l’infirmerie sur les épaules de son collègue, il se vêtit de sa blouse blanche, rangea une paire de gants médicaux dans sa poche par prévention, et alla se renseigner rapidement, la mine déjà plus fraîche. Il ne cachait en rien qu’il persistait à vouloir aider cet élève, mais il ne s’agissait plus là d’une idée essentiellement professionnelle, mais aussi affective - cette affection qu’Uren était capable de nourrir envers n’importe quel élève, même le plus turbulent et invivable de tous – qui flambait dès qu’il s’agissait de rencontrer un élève en difficulté. Zakkarian était un cas particulier, en vue de son aura sombre et vaste, regroupant toute conception péjorative qu’il fallait tenter d’éliminer à l’aide d’un bon vouloir et d’un sourire.

Il se dirigea par la suite vers la salle qu’on lui avait indiquée. Cela dit, il pressait le pas ; quinze élèves à accueillir, sacrée ribambelle ! Il ne pouvait pas se permettre de réduire davantage leurs cours et, au précédent rendez-vous, seuls deux ou trois étaient consentants au sujet d'une rencontre durant leur heure libre. Uren ne pouvait pas prendre plus de deux jours pour ne pas embêter perpétuellement les professeurs malgré leur compréhension.
Parvenu à la salle, il toqua poliment. Le professeur lui permit d’entrer en demandant aux élèves d’accueillir leur médecin scolaire. Uren en eut un léger sourire amusé.

« Que voulez-vous, monsieur ? demanda la femme depuis son bureau.
- Me trompé-je ou Zakkarian ferait-il partie de votre cours ? »

Uren balaya la salle d’un bref coup d’œil ; aucun signe d’une touffe violacée ou d’une mine blême et absente.

« Il est absent, lança un élève.
- Je vois.
- Je demanderai à vérifier aux alentours, reprit le professeur. Ses camarades prétendent l’avoir vu, récemment.
- Ne vous embêtez pas, madame. Comme je suis en sortie, je me chargerai d’en informer l’administration.
- Merci. »

Après un léger au revoir, Uren se retira. Inquiet. Quel mal pouvait avoir empêché le jeune garçon à parvenir aux cours ? Sur sa question, il partit signaler l’absence de Zakkarian, en prenant soin d’indiquer les quelques soupçons des autres élèves. Devoir fait, il ne se fit point à l’idée de revenir bredouille à l’infirmerie et devoir attendre la prochaine heure pour demander le prochain élève, comme il était indiqué dans son carnet. La lueur qui venait ajouter un penchant d’animosité pour sa journée venait de s’assombrir. Il opta plutôt pour sortir rapidement, sous prétexte de vouloir vite fait se payer un thé. Il serait de retour dans les minutes qui suivent, promit-il, et voyant sa mine, on le laissa partir.

Il fit rapidement le tour et, traversant précautionneusement la route, se dirigea comme un cadavre ambulant vers un café quand, soudain, une drôle de forme attira son attention. Uren s’arrêta devant une ruelle perpendiculaire à l’école, coupée par la route ; des poubelles y trônaient et un… pied sortait des sacs. Là, par terre, un bout de jambe et une chaussure. Oh mon Dieu, pensa-t-il très fort en daignant s’en approcher. Pas de cadavre, pas de cadavre !

Le médecin habilla ses mains des gants qu’il avait – fort heureusement – emmenés, puis il saisit délicatement la jambe et tira d’un coup sec. Un corps tout entier, à son grand soulagement, jaillit subitement des sacs et une plainte le fit comprendre que l’individu était en vie. Un grand soupire sortit de sa bouche lorsqu’il décida de poser doucement la jambe par terre. Il s’approcha lentement du visage, enfin de la tête bredouillante mille choses incompréhensibles, afin de l'examiner. Ses yeux s’écarquillèrent, avec stupeur et consolation, en découvrant de qui s’agissait-il ; cette tignasse violette, cette expression indécise…

« Monsieur Murakami, quelle surprise ! Je ne vous cherchais plus vraiment. »

Uren se releva en lui tendant la main. La situation demeurait légèrement ridicule, et s’il n’en était pas personnage, il en aurait assurément ri. Pour l’instant, il se contenta de plisser les yeux à cette odeur fétide d’ordures et de vieille pourriture.

« Essayez-vous un nouveau parfum, mon cher ? »

Bon, raison de plus pour l’emmener à l’infirmerie. Il pourra passer ses quelques tests.

La scène ne se déroule pas encore à l'endroit prévu, hélas, mais cela devrait se faire bientôt. ♥

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MessageSujet: Re: Ta détresse, mon cher, n'a pas de mots mais des regards. [PV. Zakkarian S. Murakami]   Ta détresse, mon cher, n'a pas de mots mais des regards. [PV. Zakkarian S. Murakami] EmptySam 26 Mar - 17:00

Ta détresse, mon cher, n'a pas de mots mais des regards
#Uren #Urètre


Les coups fusent. Parfois, tu entends distinctement les os craquer, qu'il s'agisse de ta propre main serrée en poing ou d'un nez. Pourtant, dans l'adrénaline de l'instant, tu ne ressens aucune douleur, aucune crainte, aucun doute. Rien d'autre qu'une rage sans limite. Une colère sourde qui te prend les tripes, dévore avidement tes entrailles depuis que tes prunelles ont croisé les leurs.

« T'vas m'le payer, Murakami ! »

Visiblement, un de tes opposants n'apprécie pas l'attention dont son nez s'est vu gratifier. Du sang s'écoule de ses narines qu'il presse entre deux doigts, le regard hargneux, les sourcils tant froncés que de petites rides d'expression se creusent sur son front. Ridicule.

Ils sont trois, tous ligués dans un désir ardent semblable :  te défoncer la gueule. Ce n'est pas une volonté rare, même plutôt habituelle tant ton sang bouillonnant a l'habitude de t'attirer des problèmes. Pourtant, tes camarades de classe ne s'étaient jamais montrés suffisamment lâches pour se liguer contre toi. Génial.

Un coup t'atteint, abîmant durement ta lèvre inférieure qui éclate sous le choc. Le sang ne tarde pas à s'échapper de la plaie, coulant fiévreusement le long de ton menton, suivant les tracés de ta gorge et de ta pomme d'Adam, avant de mourir absorbé par ton pull. Grimaçant, ta rage croît davantage encore et tu te lances dans cette bagatelle sans plus attendre, frappant les membres à proximité, mordant les mains cherchant à te blesser, donnant des coups de pieds dans les plus douloureux points faibles des hommes…

… Et c'est sans surprise que tu finis à terre. Trois contre un n'étant clairement pas une configuration fair-play, ton dos rencontre bien vite le macadam de la cours.

« Alors, Murakami, ça fait quoi d'se retrouver par terre comme un chien !? T'es faible ! Juste bon à te laisser défoncer… Tsk. »
Ta gueule ! J'parlerais pas à ta place, vu les conneries qu'fait ta mère !

Un éclat de haine brille au fond des iris du garçon visé, un japonais aux cheveux décolorés : Amano Junishiro. Les lèvres pincées, il s'approche de toi en intimant à ses deux gorilles de rester en retrait, et te crache sans pitié à la figure. Visiblement fier de lui, il t'attrape ensuite par le bras, te tirant à son passage comme un moins que rien, comme une vulgaire chose sans intérêt. Évidemment, tu te débats, mais sitôt esquisses-tu le moindre geste qu'un deuxième élève, Sena, offre à ton sternum quelques douloureux coups te coupant momentanément le souffle.

« Tu vas voir ce qu'on fait des pourritures dans ton genre… »

Ton dos frotte douloureusement contre l'asphalte alors que des bruits de moteur éclatent tes tympans. Maintenant que l'adrénaline est retombée, tu sens distinctement la douleur pulser à l'intérieur de ta lèvre fendue, serpentant insidieusement jusqu'à ton arcade gauche ; tu pries pour qu'elle ne soit pas brisée.

Connards…. J'vais vous l'faire payer !

Tes lippes échappent des jurons à en faire rougir un adolescent. Tes jambes battent dans l'air en quête de liberté, mais tu ne parviens qu'à t'épuiser davantage.

Finalement, tes adorables camarades s'arrêtent. Ils ne te lâchent cependant pas et, l’œil gauche fermé sous le flux de sang dégoulinant le long de ta tempe, tu parviens tout de même à discerner le lieu dans lequel tu te trouves. Écarquillant les yeux et, sous le rire moqueur de Junishiro, tu finis rapidement enterré sous des poubelles sans véritablement savoir comment. Peut-être Sena et Shikanosuke ont-ils soulevés des sacs le temps que l'on te mette dessous ?

Quoi qu'il en soit, le résultat reste le même. Tu es écrasé sous de nombreux sacs à l'odeur plus atroce, incapable de te mouvoir sans souffrir de ton inconfortable posture. Quelle fin admirable, Zakkarian ! Etouffé par des détritus. Il ne manquerait plus qu'un chien ne vienne pisser sur ta tombe d'ordures...

Pourtant, l'on finit par t'extraire de ton sarcophage d'immondices, de longues minutes plus tard. Une main agrippe ta jambe et, sans que tu ne puisses protester, tire violemment sur cette dernière, t'arrachant un gémissement douloureux.

« Monsieur Murakami, quelle surprise ! Je ne vous cherchais plus vraiment. »
Oh non… pas lui.

Levant les yeux sur la silhouette de ton sauveur, quelque peu ébloui par les rayons solaires éclairant ton médecin scolaire, tu grommèles. Attrapant néanmoins la main qu'il te tend, tu finis par te redresser.

« Essayez-vous un nouveau parfum, mon cher ? »
... C'est pour te séduire.

Aux oubliettes, le vouvoiement. Quelle idée de nommer les gens "mon cher", aussi. Tu as toujours pensé que Battle est né à la mauvaise époque. Tout dans son attitude te hurle aux oreilles qu'il n'est pas à sa place ; sa manière de se tenir, de parler, ses vêtements, sa patience, tout…

M'appelle pas " mon cher ". J'ai l'air d'un bourgeois… ?

Assurément pas. Habillé de vêtements certainement ensanglantés, Imprégné d'une eau de toilette à l'odeur de détritus, les cheveux sûrement en bataille, tu n'as rien d'un enfant de riche. Tes pensées se stoppent néanmoins ici, ta lèvre déchirée t'envoyant de douloureuses vagues de douleur. Tu grimaces, mais tu ne te plains pas.

C'est l'directeur qui t'envoie ?

Peut-être que Junishiro est allé se plaindre de ses blessures auprès de lui, ce qui expliquerait la présence de Battle à tes côtés. Tu vas encore t'en prendre plein la poire...
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MessageSujet: Re: Ta détresse, mon cher, n'a pas de mots mais des regards. [PV. Zakkarian S. Murakami]   Ta détresse, mon cher, n'a pas de mots mais des regards. [PV. Zakkarian S. Murakami] EmptyVen 8 Avr - 15:31

Simple.
Ta détresse, mon cher, n'a pas de mots mais des regards.
Le vide qui fuit.
ft. Zakkarian S. Murakami.
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La ruelle offrait une ombre plaisante ; les bâtiments environnants ce passage bloquaient quelques rayons d’un soleil que l’écrivain - ô combien il aimait les couleurs – voulait fuir un instant. Les journées, de par leur luminosité abjurée en évidence, ne servaient qu’au réconfort, à la trouvaille d’un refuge perdu. La vie qui coulait de bon matin dans la ville d’Hoshikami faisait une toute autre facette d’un individu plongé dans quelques réflexions insolites. On ne réfléchissait plus qu’à l’abri des regards, de sorte à dissimuler son visage des rayons qui pouvaient l’exposer ; on camouflait son regard à l’aide d’une paire de lunette ou d’un chapeau misérable et porteur d’une longue histoire, puis on y enfermait nos songes et nos regrets, loin d’un soleil illuminant un ciel soudainement trop fastidieux qui ne servait qu’à superposer un quotidien ennuyant – le lever, le repas, le travail. Pourquoi détruire une telle lumière par un odieux passé ? Comment oser pleurer lorsque des enfants, à proximité, criaient de joie, jouaient dans le temps ? Un petite sourire et tout reprenait son cours. On ne faisait plus que voir les couleurs ; on les regardait en gardant nos réflexions pour une heure plus tardive, quand il ferait assez sombre afin de fabriquer notre propre lumière sans la crainte de déranger qui que ce fût.

Mais à cet instant, Uren se permit une pause ; il délecta cette faible obscurité où personne, encore, ne passait. Il profita de ce vide pour y éparpiller les mots qu’on lui avait enseignés ; il imprégna cette atmosphère d’une mélodie bien à lui, faite de ce calme déguisé, d’un débat pour le peu futile mais divertissant. Tandis qu’il observait le lycéen, une lueur de sagesse, ainsi que quelques paroles d’un temps lointain - d’un passé bien plus vieux que son histoire d’étoile –, parut dans son regard terne de fatigue, bleu-gris sans éclat et vide d’enthousiasme. Un sourire avait fleuri sur son visage, comme s’il manquait une goutte à un bouton en éclosion baigné d’une douce chaleur printanière. Une simple petite rosée, reste d’une pluie ravageuse de quelques siècles. Ou une dernière goutte de pluie ; la dernière que tous attendaient dans l’espoir de signaler, enfin, le point d’un long chagrin des cieux.

Le médecin scolaire aida Murakami à se lever ; tirant légèrement, il lui permit un appui régulier et, une fois l’élève redressé, il se dressa droitement et entreprit de retirer ses gants. Il tira délicatement sur la seconde peau de sa main gauche, puis, ignorant royalement la réplique dudit interlocuteur, il s’attarda légèrement sur sa main droite – celle qui avait saisi les doigts de ce garçon. Malgré la couche protectrice qui barrait le chemin vers sa peau blafarde, il avait cru saisir un court moment tout le trait glacial de Zakkarian. Uren avait l’impression que le froid de cette main mordait encore ses doigts d’écrivain ; il avait la sensation qu’indirectement, le passé de Zakkarian l’avait chassé. La scène s’était produite en tant qu’exemple à la tournure de l’histoire, Zakkarian se relevant d’une défaite d’une échelle bien plus grande, et ce froid crachait contre son rétablissement. Ce n’était pourtant qu’un manque de chaleur fréquent, faute d’une circulation du sang particulière ou d’un caractère physiologique précis. Sceptique, Uren observa quelques secondes sa main avant de se résigner à la libérer de sa prison protectrice. Il rangea finalement les gants dans la poche de sa blouse, puis reporta son attention sur ce qu’il avait tantôt découvert.

« M'appelle pas " mon cher ". J'ai l'air d'un bourgeois…? »

Murakami partageait quasiment la taille de son médecin scolaire. Uren en retint un rire léger et se contenta de soupirer son amusement, laissant cette fine rhétoricité planer dans le vent. Ce manque de politesse ne l’accablait en rien et, à vrai dire, il se sentait plus à l’aise qu’en face d’un élève qui lui dévouait mille respects. Il était clair qu’à travers ce langage, Murakami ne craignait pas sa venue ; c’était probablement l’essentiel, il apprendrait le vouvoiement plus tard, auprès de ses professeurs - supposément.

« C'est l'directeur qui t'envoie ?
- Moi ? (Il afficha un air étonné et sa voix sonna aporétique avant qu’il ne détourne le regard.) Certainement pas. Débusquer les élèves demeure le rôle des surveillants. » répondit-il tout simplement.

Les rôles semblaient inversés. L’élève tutoyait son médecin […] qui le vouvoyait.

« Les environs me paraissaient taciturnes, » ajouta-t-il pour lui-même.

Permettant au silence de s’installer, Uren fixait le sol, perdu. Perdu dans le sens où il n’avait lui-même pas compris la provenance de cette soudaine intonation frêle. Il avait parlé comme si le doute s’était installé quelque part, un doute dont il ignorait la raison. Histoire de ne pas davantage se questionner, il haussa faiblement les épaules, prenant toute l’allure que sa fatigue lui léguait, puis il releva les yeux. Il jugea son élève un instant et, horrifié, il constata qu’une tâche rouge trônait en court filet sur son vêtement et, plus bas, trônaient quelques tâches plus petites et plus vives encore. Il ne put s’abstenir et s’approcha subitement. La lèvre abîmée, le visage coloré de bleus. Vous êtes-vous battu, Murakami ? Il était soulagé de voir Murakami, mais cette sérénité commençait à se dissiper.

Délicatement et sans demander l’avis du jeune homme, Uren prit ce minois abîmé et incita son détenteur à changer d’angle. La peau qui couvrait ses traits était pleine de chaleur humaine, contrairement à ce que détenaient ses mains. Aussi fut-il quelque part apaisé de pouvoir sentir cette chaleur chez un être aussi éteint que Zakkarian. Il se rendit compte de la stupeur qui l’aurait immobilisé s’il ne s’agissait là que d’une illusion, misérable conséquence de l’absence de Deneb, et que Zakkarian n’aurait été qu’un fantôme, intouchable, son vrai corps à même le sol, mort tel que son âme l’était. De plus, aucune blessure potentiellement grave ne se dévoila. Le sang qui le peignait ne venait que de quelques éraflures, dont sa lèvre ; sinon, les autres gouttes sèches venaient probablement d’autre part. De quelqu’un d’autre.

« Quel mal vous a encore frappé..? » demanda-t-il d’une voix serrée. Mais il savait que c’était peine perdue ; malgré ses questions, Murakami ne lui avait jamais parlé des évènements dont il était victime et ce n’était certainement pas une bagarre qui allait le faire changer d’avis. Sans-même attendre une réponse, le médecin laissa ce visage blessé, contraint à regarder autre part par la suite. Il rangea ses mains dans les poches de sa blouse, fit volteface et s’apprêtait à quitter l’endroit. Il s’arrêta cependant après deux-trois pas pour se retourner.

« Venez-vous ? » Au lieu d’agir comme un réel médecin, il se laissa submerger par un sentiment plus sombre ; il n’ordonna point qu’on le suive, mais laissa dans l’air une voix plus neutre que d’habitude emporter une simple proposition. Pourtant, il s’attendait à un silence, à revenir seul vers cette journée qui l’attendait. « J’ai environ une heure à disposition afin de panser vos plaies. »

Uren évita de croiser le regard émeraude du garçon. Il fixait un mur qui créait la ruelle ; son silence n’avait pas cette intensité habituelle […] et ses yeux plissés trahissaient sa colère.

La scène ne se déroule pas encore à l'endroit prévu, hélas, mais cela devrait se faire bientôt. ♥

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