Têtue, mais prête à faire mieux.[PV Jarod]

Elle est allongée.
7h45 du matin, sur le téléphone.
Le toit n'est pas bondé de monde à cet heure.
Elle se redresse et observe le ciel qui s'illumine de ses multiples palettes de couleurs.
Les yeux d'Alys pétillent alors qu'elle se tait, elle ne veut pas parler devant une telle beauté.
Et puis, pour quoi dire sinon d'autres que des mots inutiles dont on se passerait bien?
Elle profite du paysage en rêvant de cet humain dont elle ne connaît ni nom ni prénom. Elle l'imagine, fille ou bien garçon, brune ou bien blond, yeux noisettes ou bien dorés. Elle ne sait à quoi s'attendre, elle a hâte, et en même temps elle s'en moque un peu. Après tout elle aime ce confort dont seul sa meilleure amie fait parti. Elle aime ne pas avoir à se préoccuper de quelqu'un dont elle connaît pas l'existence. Après tout, elle sait, que lorsqu'elle saura, ce sera un problème de plus à gérer qu'elle aura. Un mioche, ou bien une adulte à qui elle devra faire attention pour ne pas finir par mourir. Après tout, mourir jusqu'à cause d'un lien, et perdre ainsi sa meilleure amie, ça ne lui plaisait pas trop. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle n'aime pas ce lien, elle l'aime, le chérit d'un côté, mais elle ne veut juste pas en dépendre. Elle ne veut pas avoir à surveiller l'autre. Elle veut continuer de se battre comme elle le fait si souvent. Elle veut continuer à s'amuser ou bien à embêter les autres comme elle sait si bien faire. Après tout elle n'est pas seulement une adolescente, elle est une étoile dont le passé céleste a été oublié.

Finalement, Alys sort de sa rêverie par la sonnerie qui lui semble trop tôt, du lycée. Sa première heure de cours à lieu. Et ce n'est pas seulement un simple cours, après tout il va y avoir une sorte d'intervenant qui sera là. Un policier à ce qu'elle a comprit. Alys ne sait pas trop ce qu'il aurait de vraiment intéressant à dire, c'est pourquoi, au lieu de sortir son cahier de note, elle sortit son cahier de dessins. Bon, au moins l'avantage d'être dans le fond de la classe, c'est que l'on peut voir les professeurs ou adulte arriver. Elle se tut en taillant son crayon. Le policier n'était pas encore arrivé. Elle fit alors travailler son cerveau en tentant de se rappeler exactement ce dont on allait lui parler. Du travail, soit du métier, probablement des crépuscules, aussi du cursus pour atteindre ce métier même. Ouais, peut-être bien qu'il y aurait de tout ça, peut-être bien que ça serait uniquement des informations du moments dont ignore la populace. La jeune fille s'affale sur sa chaise alors que sa professeure principale annonce l'arrivée de l'intervenant imminente. Elle soupire la môme. Elle observe autour d'elle ses camarades sans ressentir le moindre sentiments positifs à leurs égards. Aïn n'est pas là. Alys avait en quelque sorte oublié si elle avait quelque chose à faire, ou bien si cette dernière n'était tout simplement plus dans sa classe. Cela faisait un moment déjà qu'Alys ne faisait plus attention à son environnement, ou du moins sauf lorsqu'elle était certaine qu'Aïn était mal en point. Si ça se trouve elle est simplement en retard. Ou alors elle est dans la classe et l'étoile ne la voit pas, trop aveuglée par son dessin qui attire trop son regard pour qu'elle ne fasse attention à quoi que soit d'autre. Pourtant elle lève le regard quelques instants, l'intervenant est arrivé, l'intervention va enfin pouvoir commencer. Peut-importe la gamine, elle reporte son attention sur son dessin, il est bien plus intéressant que l'homme en question.

Pas d'Aïn dans les parages.
Et je zieute de temps à autres l'intervenant qui prend ses aises.
Je ne l'écoute pas, j'en ai absolument rien à faire. Je garde mon attention sur le dessin.
Un loup, l'animal qui dévore mon cœur. L'animal en qui j'ai le plus de respect, mais aussi pour qui je travaillais, en quelque sorte. J'adorais les animaux, et ce rêve, plus ou moins caché, de m'occuper plus tard de loups n'est qu'un parmi tant d'autres. Graphiste, aussi. J'aime tellement dessiné, qu'une fois lancée, je ne capte plus rien sur les alentours.

L'intervenant est grand, ses cheveux sont apparemment d'une couleur violette. C'était spécial, mais ne me dégoûtait pas. De toute façon, c'était son choix, pas le mien, et j'en avais absolument rien à faire des choix des autres. A l'exception de ceux de mon ange, bien entendu.

- Le sexe, c'est comme une partie de carte. Si t'as pas un bon partenaire, t'as intérêt à avoir une bonne main.

Je ne prends même pas le temps de lever mes yeux. J'entends seulement les bruits interloqués, choqués des autres adolescents. Moi je m'en fou, qu'il raconte ce qu'il veut l'intervenant, ça peut même devenir amusant. Je lance un bref regard en direction du professeur. Tout aussi choqué que ces abrutis de camarades de classe. Eh beh, il va falloir que je raconte ça à Aïn. Je lève un regard inquiet au niveau de la porte. Mais qu'est-ce qu'elle fout?! Elle ne s'est pas perdue tout de même? Je marmonne entre mes lèvres des bribes de mots que je ne pensais même pas alors que l'imbécile perche face à la classe continue.

- Je n'ai jamais fait d'exposé de ce genre par le passé. Et je n'ai rien à exposer de plus que vous ne connaissez. Aussi, j'agirai plus simplement, en rentabilisant votre temps : Avez-vous la moindre question ? Sinon, je prendrai la porte, et retournerai à mes occupations. Si c'est le cas, manifestez-vous.

Je me demande si cet intervenant est tout simplement idiot, ou bien si c'est juste qu'il est c*n. Et pourtant je ne prends même pas la peine de lever le regard. A quoi bon? Je verrais simplement un adulte fixer les élèves un à un attendant les questions que personne ne posera, tous encore sous le choc par la première phrase de l'homme. Ils sont méprisables, avec leur air hébété. J'ai juste envie de les frapper tous les uns contre les autres. Mais je rabaisse mon regard sur le dessin que je finalise avec un bout de mouchoir. Je l'avais déjà commencé la veille après tout.

Je sens alors une présence dans mon dos. C'est la perche violette c'est ça? Beh qu'il regarde mon œuvre d'art, si ça lui fait plaisir. S'il me fait une quelconque remarque, de toute façon, il verra très bien que je m'en moquerai totalement, enfin, sauf si j'ai envie de m'amuser, chose que je sais très bien faire. Mon regard se lève vers mon professeur qui lance un regard "ne fait surtout aucun commentaire sur cette jeune fille jeune homme", trop tard mon pauvre professeur, on dirait que tu n'es pas assez parlant dans ton regard.

- Au moins, en voilà une qui assume son je-m'en-foutisme complet. C'est fascinant l'aisance que vous avez de dénigrer vos aînés, décidément. C'est sans doute pour ça que c'est tombé sur moi, cette intervention.

Il soupire, exaspéré. J'en ai quelque chose à faire? Non. Quelque chose à répondre? Toujours.

- Et ça pose un problème?

Jamais je n'ai été respectueuse envers qui que ce soit. Pour que je le sois, il faut d'abord faire preuve que l'on te doit le respect. Le respect ça se gagne. Autrement tu n'es rien. Je lève alors mon regard, quittant le dessin du regard pour enfoncer mes iris dans les pupilles de l'homme. Alors, il réagit quand le bonhomme?