Nana || All I really want is to be wonderfull [En travaux!]

couleur des yeux — Nana a les yeux parfaitement noirs.  couleur des cheveux — Ils sont noirs aussi. Comme elle n'aime pas s'embêter avec la gestion d'une coupe de cheveux elle est très satisfaite qu'ils soient naturellement lisse, elle les garde coupé en en carré court et propre. Le plus embêtant c'est de maintenir une frange présentable. Elle a souvent pensé à la laisser pousser, mais sans une frange, elle trouve qu'elle a un air à la fois de vieille dame et de bébé.  taille — Elle fait un mètre cinquante-trois. Une taille tout à fait respectable. poids — Nana se pèse assez rarement, aux dernières nouvelles son poids vacillait en quarante-trois et quarante-cinq kilos. On ne peut pas dire que sa forme physique l'intéresse particulièrement, en effet bien qu'elle soit mince, son corps est flasque et peu musclé, elle est l'exemple même de ce que les anglo-saxon nomment "skinny-fat", une adolescente mince, sans muscle, aux bras mous. Elle n'aime pas faire de l'exercice. tatouages ou piercings — Aucun, elle n'en aura d'ailleurs jamais. L'idée d'une aiguille rentrant dans sa peau l'écœure. Nana avait les oreilles percées quand elle était enfant, mais elle n'aime pas porter de boucle d'oreille alors les trous ont cicatrisé.  cicatrices — Aux oreilles ; style vestimentaire — Quand elle n'est pas dans son uniforme scolaire, Nana arbore un style vestimentaire qu'on pourrait qualifier de minimaliste. Basket blanche, jean bleu clair et T-shirt blanc, une autre forme d'uniforme en quelque sorte. Elle aime beaucoup porter des jupes très courtes et des collants parce qu'elle trouve que ça fait mignon en enfantin, elle ne porte que des chaussures plates parce qu'elle a peur d'avoir l'air ridicule en talon. Elle aime beaucoup les robes noires simple, parce que ça lui donne un air de petite sorcière. Elle n'aime pas beaucoup la mode parce qu'elle ne comprend pas l'utilité qu'il y a à s'embêter tous les jours pour s'habiller. Elle a d'ailleurs pris l'habitude de prendre une heure chaque week end pour préparer ses vêtements de la semaine, elle repasse chaque tenue, les noue dans des tissus blancs les places en pile sur le fauteuil bleu canard qu'elle a dans sa chambre, ainsi chaque fois qu'elle a besoin de se mettre en vêtement civil, elle n'a qu'à piocher dans sa pile de paquets blancs. C'est par tous ces petits stratagème d'organisation qu'elle a entre ses mains autant de temps pour trainer et rêvasser, car c'est ça le grand amour de Nana.

« Nana est une gentille adolescente un peu fantasque. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle veut faire, mais c’est une bonne élève, hein ! C’est normal d’être perdue à son âge. Elle a encore un peu de temps pour se décider »

Sa mère éclate dans un rire suraigu un peu gêné. L'amie de sa mère sourit à Nana avec compassion, on peut lire dans son visage un brin de gêne, de l'amusement, de la pitié et beaucoup de nostalgie, elle prend une gorgée de café et dans un bruit grotesque, avale. Nana lui rend un sourire, il est crispé mais sincère. Puis elle s'enfuit, elle a accompli son devoir, celui d'être une adolescente gentille, gauche et ennuyeuse.

Elle a conscience du rôle qu'elle doit tenir et même si ça ne lui convient pas forcement, elle accepte de l'endosser sans geindre. En montant quatre a quatre les escaliers elle entend la voix étouffée de l'amie de sa mère décrire les nombreuses qualités de son propre fils, qui est intéressant, bon élève, qui a l'intention de devenir informaticien et qui compte intégrer une prestigieuse université. Si ça ne fait pas souffrir Nana, ça l'a renvoie tout de même à son propre cheminement.

Grace a la friction impeccable entre ses chaussettes olive et le parquet, elle glisse tout le long du couloir, pousse avec énergie la porte de sa chambre, Nana pénètre dans son antre.

Ici c’est son espace. Son monde fermé et protecteur. Ce n’est pas que l’extérieur est dangereux, c’est qu’ici elle a tous les outils qui lui permettent de partir dans son univers, fantastique, peuplé de créatures fantastiques, de monstre ailés, de cyclopes, de guerrières puissantes, de grandes guerres ravageant des continents.

Nana est une rêveuse.

Si seulement elle était animée d'une véritable force créatrice et d'un amour du travail, elle pourrait peut-être faire quelque chose de ce trait de caractère, mais elle ne produit rien à partir de ces rêveries. Ce que Nana aime c'est s'allonger sur son tapis rose soyeux, étaler ses crayons, ses pinceaux et gribouiller sans but. Elle n'a jamais fini une œuvre, elle n'a jamais complété une histoire, elle ne cesse de détruire et recréer ses univers et ses héros. Toutes ces ressources imaginaires inexploitées, quelque part, elle se sent coupable de ne pas honorer ses héros d'une vie véritable, mais elle craint aussi de perdre cette énergie créatrice en s'y investissant trop, alors elle laisse cet aspect de sa vie agir de lui-même et concentre son avenir sur d'autres points. Des points sérieux, des choses que les adultes aiment, comme les mathématiques, ou les sciences.

Avec le temps, nana a appris à endosser le rôle de l'adolescence sage et banale, celle qui à grandit dans une famille aimante, de classe moyenne, vivant dans une banlieue résidentielle banale, entourée de voisin lui ressemblant terriblement. Pourtant, une âme excentrique se cache sous sa frange épaisse. Une âme qu'elle a bien de la peine à laisser s'exprimer, puisqu'elle est arrivée à la conclusion qu'il valait mieux étouffer cette espèce de tumeur de l'esprit qu'il ne lui est d'aucune utilité dans un monde sérieux où il faut être utile et faire des choses importantes, des choses d'adultes, pas des gamineries.

Comme une pierre brute elle a besoin d'être sublimée par un autre pour se révéler. Ce que ses parents ignorent, c'est que la sage et banale enfant adore sortir discrètement le soir pour rejoindre ses amis qui sont pour la plupart des mauvais élèves, des gens qui suivent des routes parallèles. Des mauvaises frequentations pour les adultes. En réalité ce sont des gens terriblement charismatiques devant lesquels nana reste en extase. Pour elle, ils sont lumineux, ils sont intelligents, tellement plus intéressant qu'elle, jamais elle ne pourra être comme eux, tout ce qu'elle peut faire, c'est rester a leur côté et les regarder exister, mener le mode de vie alternatif dont elle rêve, mais quelle est persuadée de ne pas pouvoir suivre.
Enfin! C'est effrayant, de quitter l'autoroute de la vie que tant de personnes empruntent, de suivre un chemin sans balises, d'errer, d'assumer un mode de vie diffèrent, alors elle fait ce qu'elle sait faire de mieux, elle observe ses amis vivre et faire des erreurs et réussir, être heureux et malheureux, tandis qu'elle suit la route qui est tracée devant elle ; être une bonne élève, aller dans une université correcte, finir prof ou salariés d'une entreprise banale, se marier, puis s'enfermer dans une petite maison comme femme au foyer, peut être qu'à ce moment-la Nana aura du temps à consacrer à ses oeuvres? Il est même possible qu'elle n'ait aucun regret, qui sait?

Dans un geste vif et précis, il passe sa main droite derrière sa tête, sa main gauche glisse un élastique dans sa bouche, il penche sa tête et réunis ses longs cheveux noirs en une queue de cheval grâce à ses deux mains. Rapidement il récupère l'élastique coincé entre ses dents, l'écarte entre son pouce et son indexe. Il glisse l'élastique roses orné d'étoiles dorées le long de ses cheveux, fait plusieurs tours, puis il sépare ses cheveux en deux part égales, enfin, il tire l'une  à gauche, l'autre à droite afin de mieux  serrer le nœud. Il lève ses petits yeux fins et adresse un sourire radieux à Nana.

C’est le geste le plus bouleversant dont a été témoin Nana ce soir. Il est très beau et c’est comme un tsunami d’émotion qui submerge l’adolescente, une envie de vomir et de l’embrasser monte en elle. Elle tourne son visage pour cacher son embarras et ce faisant, croise son propre reflet dans le miroir du bar; elle est affligée par sa propre banalité. Soupire. Mais Nana est aussi excitée à l’idée de la surprise. Elle aimerait le prendre, l’avoir pour elle et dans le secret d’une chambre sombre, lui montrer ce qu’elle sait faire, lui montrer son insolence et son courage, voir dans ses yeux le plaisir de découvrir la face cachée de quelqu’un. Quoi ? Toi, Nana, tu fais ce genre de choses ? Elle se perd, puis revient, focalise son esprit sur la situation. Etre parasité par ses pensées érotiques, c'est très gênant. C'est tout à fait le genre d'évènement ou l'ou  aime jouer à s'effrayer. Et si les gens pouvaient lire dans mon esprit ? Ils sauraient que je suis dépravée et que j'ai des pensées totalement inappropriées pour la situation.


« ça vas, Nana? »

Oh, pas très bien. Ça ne va pas très bien. Elle contemple la possibilité de lui dire ce qu'elle pense sincèrement. Après tout, pourquoi pas ? Elle pourrait bien lui dire toute la vérité ; Je t'aime beaucoup s'il te plait ne t'en vas pas avec elle, attend un peu que je sois en âge de quitter la maison et je te suivrais où tu voudras.
C'est tellement bête parce que même si elle exprime ses sentiments, cela n'aura aucune conséquence. Il est déjà prêt à partir, en témoigne son sac à dos plein à craquer, il est toujours vide son sac à dos. Sa petite amie l'attend certainement à la gare, ce n'est pas le moment de lui dire qu'elle l'apprécie, qu'elle voudrait le connaître plus intimement, non, c'est le moment de sourire, verser une larmichette à la santé de leur amitié et lui dire adieu. D'ailleurs Nana sait que ce n'est même pas de l'amour, mais de la frustration et de la jalousie. Elle veut le retenir, parce que c'est insupportable de voir quelqu'un qu'on connaît intimement accomplir sans sourciller ce qu'on s'empêche de faire, ce qu'on se persuade maladivement qu'il est impossible d'accomplir.

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(U.C)
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