Quand je serais grande, je serais chanteuse.

couleur des yeux — Noisette ; couleur des cheveux — Noirs ; taille — 1m68 ici ; poids — Je… je suis une femme voyons :blushes : ; tatouages ou piercings — Non ; cicatrices — Pas apparentes. ; style vestimentaire —Pas de style particulier. Elle porte juste un tablier quand elle travaille (aka tout le temps).

Nom du pouvoir — Malédiction Vaudou
Description du pouvoir — Lorsque Hoshiko embrasse quelqu’un, elle se lie temporairement à l’individu, transmettant  les douleurs et sensations qu’elle ressent à l’autre, sans provoquer de blessures physiques.
L'effet s'estompe au bout de dix minutes ou si la cible s'éloigne d'elle d'environ dix mètres.

 
Hoshiko, sous ses airs timide et docile, cache en réalité une vérité bien plus sombre. Maltraitée physiquement et psychologiquement depuis son adolescence par son père, Hoshiko en est venue à se haïr complètement. Elle n’aime pas sa condition d’étoile et ses pouvoirs sont pour elle la cause de ses échecs dans la vie ainsi que de ses malheurs. Ses rêves d’enfance où elle voulait être une Idole sont aujourd’hui enterrés bien profondément. Aujourd’hui, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, subissant littéralement son quotidien. Et si ce dernier pouvait un jour mettre fin à sa vie, elle n’en serait que plus heureuse, n’ayant pas le courage de le faire elle-même.

Hoshiko a été recueillie par un homme vivant seul, s’occupant d’un bar assez mal famé dans un quartier qui l’était tout autant. Cet homme fait partie de ceux qui ont peur des étoiles. Leurs pouvoirs seraientt un avantage certain si jamais une guerre devait éclater entre humains et étoiles, scellant la fin de l’humanité. Sa peut se traduit par une méprise absolue de cette race.  Malgré tout, il a offert à Hoshiko un toit et il l’a élevée un minimum, sans jamais lui montrer d’affection ni d’amour. Elle a pu néanmoins aller à l’école et suivre un cursus normal jusqu’à l’âge de ses 15 ans. Cette année-là, 3 évènements vont changer sa vie à jamais.

I – Un père exemplaire.

Pour des raisons évidentes, la partie ci-dessous a été mise en hide pour éviter que les plus jeunes ne soient choqués. Voici un bref résumé :

Une nuit, alors qu’elle dormait, Hoshiko se fait sexuellement agresser par son « père ». Alors qu’elle subissait ses assauts, elle reçu un baiser de son bourreau. Ce dernier, submergé malgré lui par les douleurs qu’il infligeait à l’étoile, se retire en jurant qu’elle le payerait un jour.



II – L’échec de la vie.

- Dis-moi Hoshiko, c’est vrai que tu es une étoile ?

Yamato était aux anges. Il avait trouvé un minimum de bravoure en lui pour demander à la belle Hoshiko de venir se promener avec lui après les cours. Cette Hoshiko toujours seule, qui ne parle à personne, sauf aux profs quand elle était interrogée. Et des fois pas toujours. Cette Hoshiko qu’il convoitait depuis quelques semaines déjà. Il avait bien observé ses habitudes, elle trainait toujours pour sortir en dernier des salles de classes. Il avait été donc plus facile pour lui de l’aborder à l’abri des regards. Elle avait dans un premier temps refusé, prétextant d’une voix faible qu’elle devait rentrer vite. Mais après avoir un peu insisté, elle accepta enfin.
Maintenant, ils se trouvaient tous deux sur un banc d’un parc. Lui avait essayé de prendre une pose détendue, mais elle, elle restait là, à fixer ses genoux. Ça ne la rendait que plus charmante à ses yeux. Peut-être qu’elle était juste très timide mais il ne pouvait pas s’arrêter de penser qu’Hoshiko s’ennuyait simplement en sa présence.
Il la regardait, un peu avec insistance il était vrai, en attendant la réponse à sa question, certes débile, mais il ne savait pas trop quoi dire non plus. Quel con faisait-il finalement. C’est alors que tout s’enchaîna vite. Hoshiko releva la tête, sortant de son assidue contemplation des genoux. Leurs regards se croisèrent une fraction de seconde. La suivante, Hoshiko fixait de nouveau ses genoux, écarlate cette fois ci, ne pipant toujours aucun mot.

- Heu…

Oh putain cette fois ci c’était grillé. Il ne savait plus comment rattraper le coup. Si dans dix secondes il ne trouvait pas quelque chose d’intelligent à dire, c’était foutu. Elle se barrerait sans demander son reste. En plus, selon elle, elle devait rentrer vite. Sans même le vouloir, il se retrouva à dire la seule chose qui lui passait par la tête.

- Hoshiko, je t’…

- Oui.

Le choc fut si intense pour lui que ça le coupa net dans sa phrase. Hoshiko s’était tourné vers lui, ne le regardant cependant pas directement dans les yeux, et avait énergiquement hoché la tête. Yamato devait avoir un air totalement hébété, car elle se répéta.

- Oui. Je suis une étoile. Je crois. C’est ce qu’il n’arrête pas de me répéter.

Yamato fronça les sourcils. De toute évidence, il n’avait pas vraiment compris de qui elle parlait.

- Ah oui ! Heu… Qui ? Ton père ?

Hoshiko haussa les épaules en réponse. Elle semblait soudainement s’intéresser énormément au bout de ses chaussures. Yamato, lui, était persuadé qu’elle ne croyait pas un mot de ce qu’elle disait.

- Tu crois ? Mais si tu l’étais, tu le saurais non ?

Elle haussa de nouveau ses épaules. Décidemment, cette fille n’était pas facile du tout à cerner.

- J’veux dire. On nous dit que toutes les étoiles ont une sorte de pouvoir. Si tu en es une, tu dois bien en avoir un non ?

Quoi qu’on puisse en dire, Yamato trouvait la réaction d’Hoshiko exagérée. Elle se pinça les lèvres, se tourna de nouveau vers lui. Elle le fixa avec des yeux larmoyants, puis elle se mit à hocher négativement la tête. Face à ça, Yamato tombait des nues. Il ne savait vraiment plus comment rattraper le coup désormais. Avec ses questions débiles, il avait réussi à faire pleurer la jeune fille, plombant l’ambiance de surcroit. Hoshiko commençait à hoqueter et les larmes coulaient le long de ses joues. Finalement hein, qu’est ce qu’il s’en foutait qu’elle soit une étoile ou pas. Lui voulait juste être avec elle. Là, il était tétanisé devant le comportement de sa camarade.
Et pourtant, poussé par ne sait on quel miracle, un court instant plus tard, il posa sa main sur la joue de la jeune fille, et déposa ses lèvres sur celles de la jeune fille. Hoshiko écarquilla les yeux. Yamato sembla soudainement prendre conscience de son geste, car il sursauta brièvement, mais maintint le baiser. Il caressait la joue humide d’Hoshiko tout en savourant la douceur des lèvres de cette dernière. Humaines ou pas, elles étaient délicieuses. Le temps continuait son office, et pourtant, il semblait être figé à cet instant précis.
Puis, Dans un effort commun, chacun se retira en même temps. Ils reprirent leur position initiale silencieusement, surement encore sous le coup de l’émotion qui venait de les traverser tous deux. Ils se regardèrent en silence, rouges, comme s’ils étaient honteux de ce qu’ils venaient de faire. Etonnement, ce fut elle qui brisa le silence.

- Merci.

Yamato crut voir l’ombre d’un sourire passer sur le visage d’Hoshiko. Il cligna des yeux bêtement. Ça voulait dire quoi ça ? Qu’elle accepterait de sortir avec lui ? Il était complètement perdu dans ses pensées.

- Yamato ? Tu v…

Il n’eut pas l’occasion d’entendre la fin de la phrase car il reçut un violent coup sur la tempe. Sa vue se brouilla. Un grésillement horrible bourdonnait dans ses oreilles. Par réflexe, il attrapa sa tête de ses deux mains, les dents serrées. Il attendit que ses esprits reviennent à lui. Il entendait au loin quelqu’un parler, mais c’était trop flou, il n’arrivait pas à saisir le sens.  Puis, des mots commencèrent à être plus distincts, ils raisonnaient en lui, créant une cacophonie. Mais il en saisissait le sens. « Ça va ? »

- Ouais ça va, ça va…

- Hein ? Mais qu’est-ce qu’il raconte lui ?

- Quoi ?

Yamato rouvrit les yeux. Autour d’Hoshiko se tenaient deux grands gars. Ces deux-là le fixaient d’un air incongru. L’un d’eux avait sous son bras un ballon de football. Yamato avait une petite idée de l’incident qui venait de se passer. Quoi qu’il en soit, pour une raison inconnue, il avait l’impression que quelque chose s’enfonçait dans un de ses avant-bras, et c’était plutôt douloureux.

- Comment ça qu’est-ce que je raconte ? Y’a un truc qui vient me défoncer le crâne.

- Mais pas du tout mon gars, c’est ta copine qu’on a télescopé.

- Hein ?

- On t’as pas touché j’te dis.

Ils s’écartèrent pour laisser place à une Hoshiko qui elle aussi se tenait la tête d’un bras. De  l’autre, elle semblait serrer son bras, laissant ses ongles pénétrer sa chair… à l’exact endroit où lui avait mal.

- Non… non…

Il s’emporta.

- Ne m’dis pas que tu m’as tout caché ! Tu le connaissais hein ? T’as juste profité de moi, sale sorcière !

Il se leva d’un coup, et s’éloigna en courant, sous le regard d’Hoshiko, surprise par un tel revirement. Un joueur de football tapota doucement son épaule.

- il est pas net ton gars si tu veux mon avis.

Hoshiko le repoussa et, tout comme Yamato quelques secondes auparavant, pris la fuite, blessée par ce que lui avait dit ce qui aurait pu devenir son copain.

***

Personne. Calmé, Yamato était retourné sur les lieux quoi, cinq minutes plus tard, et Hoshiko avait disparu. Sous le coup de la douleur et de la colère, il s’était emporté contre celle qu’il aimait. Alors que tout démarrait bien entre eux, il avait tout gâché. Il aurait bien voulu aller s’excuser chez elle directement, mais cette fille était tellement invisible d’ordinaire qu’il ne savait même pas où elle habitait. Il aurait bien voulu s’excuser le lendemain en classe, mais les vacances commençaient le soir même. Dans deux mois, il serait peut-être trop tard.
Dépité, Yamato pris la route de sa maison, sur laquelle il avançait d’un pas lent.

III - Un nouveau quotidien

- Je t’avais dit que tu me le payerais.

Depuis le four où elle venait d’être projetée, Hoshiko dévisageait son tuteur d’un air effaré. Elle n’avait que trop en souvenir des évènements qu’elle avait subis quelques jours auparavant. De son côté, le « père » d’Hoshiko n’avait eu de cesse ces derniers jours de repenser à ce qu’il s’était passé, et surtout au pourquoi du comment de la chose. Pour être bien sûr que les effets de la malédiction se soit estompé, il avait méticuleusement fait exprès que la jeune fille se fasse mal durant son travail, comme la pousser pour qu’elle se brûle sur le four ou des petites saloperies du genre. Maintenant qu’il était certain qu’il ne devrait plus subir de telles souffrances, il pouvait passer à l’attaque.

- J’veux être sûr que rien de tout ce qui s’est passé ne sorte d’ici. Dorénavant, tu ne sortiras plus d’ici. Même à l’école, tu ne retourneras plus. Tu vas bosser ici maintenant. Tous les jours, toute la journée. Maintenant que c’est clair entre nous…

Il saisit le balai qui servait normalement à faire le ménage. Mais lui, il comptait bien l’utiliser à des fins tout autres. Il brandit bien haut l’ustensile avant de le faire fondre vers la jeune fille, tétanisée.

***

C’est ce même balai qu’elle utilisait à présent, pour faire le ménage devant les clients réguliers du bar. Ces même clients qui écoutaient et riaient avec le patron de l’établissement au fil du flot incessant de remarques qu’il avait à lui faire.

« Je me demande bien pourquoi je la laisse travailler ici, si elle était bonne qu’à ramasser la poussière encore, j’voudrais bien, mais même pas. C’est une malédiction. J'sais même pas pourquoi je continue à m’occuper d’elle.»

Et bien d’autres. Et elle subissait tout ça, tête baissée, car elle n’avait pas le choix. En plus des crasses habituelles qu’il lui réservait quotidiennement. Sans cesse rabaissée, sans cesse humiliée, devant un tas de monde qui croyaient sur parole ce que pouvait dire son bourreau. Ça faisait plus de 4 ans que ça avait commencé, depuis qu’il avait abusé d’elle. 4 ans qu'elle n'avait plus prononcé un mot. Les paroles blessantes, les actes, aidés par la vie avaient finalement eu l’effet escompté. Hoshiko était persuadée d’être ce qu’on disait qu’elle était.  
Le soleil commençait à se coucher dehors, et bientôt, le balai qu’elle tenait entre ses mains redeviendrait son ennemi.  Et après avoir subi son courroux, elle retournerait sans manger dans sa chambre où désormais les fenêtres étaient munies de barreaux. Où sa porte était tous les soirs verrouillée depuis l’extérieur, jusqu’au matin ou dans le pire des cas, jusqu’à une visite nocturne…