I can't speak japanese [PV Arryn]

Elle inspira profondément, inhalant l’odeur que dégageait le keffieh qui se trouvait à la hauteur de sa bouche. Elle descendit le morceau de tissu au niveau de sa gorge tout en expirant la bouffée d’air : avec le bon odorat, il était encore possible de sentir les diverses odeurs répandues sur le foulard.
Elle laissa son regard flirter le long des étalages, incertaine de ce qu’elle pouvait prendre ou non. Elle hésita à plusieurs reprises. Le bœuf ou le porc semblait être le choix évident et le plus simple afin de satisfaire un palais habitué à des mets simples. Elle avait cependant le sentiment que si c’était vraiment le cas, l’agneau ou l’autruche serait plus exceptionnel. Cependant, elle se remémora ses origines et partit du principe que l’autruche n’était pas si rare que ça.
La situation, ce qui la poussa à lâcher un léger grognement d’exaspération. En voyant du mouvement sur sa droite, elle comprit qu’elle venait de faire sursauter un autre client du konbini : ce dernier l’observa brièvement avant de s’éloigner.
Et elle arrêta. Elle attrapa le premier paquet de friandises pour chiens qui lui tomba sous la main, jeta un rapide coup d’œil et se dirigea vers les friandises pour humains. Depuis qu’elle était arrivée au Japon, l’une de ses plus grandes envies avaient été de tenter ces étranges bonbons dont les nippons semblaient raffoler. Et elle utilisait son rendez-vous hebdomadaire afin de se trouver une camarade pour les tester. Même si, à la base, elle était censée étudier…

Elle attrapa divers paquets au hasard, attrapa deux sodas et se dirigea aussitôt vers la caisse. Une fois payée, elle enfila tout dans le sac à dos et sortit du magasin. Elle enfila les lunettes de soleil à la teinte bleutée qu’elle avait piqué à un pote dans l’Air Force et leva les yeux vers le ciel : légèrement nuageux mais relativement clément pour une fin d’après-midi d’été.
Elle traversa les rues d’un pas calme, sachant qu’elle disposait encore d’assez de temps devant elle avant l’heure du rendez-vous. Bien qu’elle hésita quelque peu, croisant de plus en plus d’étudiants qui sortaient visiblement de l’académie. Elle haussa un sourcil, l’inquiétude la gagnant légèrement. Elle pressa et atteignit rapidement le parc.
Arrivé au point de rendez-vous, elle vérifia de gauche à droite : elle était la première. Elle sortit son smartphone pour vérifier l’heure, se rendant compte qu’elle avait effectivement une bonne dizaine de minutes. Elle se dirigea vers la table de pique-nique et déposa son sac à dos à l’ombre.
Elle défit légèrement son keffieh et s’allongea sur le banc. Elle croisa les jambes et fit de même avec ses bras qu’elle glissa sous sa tête afin de lui fournir un coussin de fortune. Épuisée par une journée infructueuse et la température idéale, elle se mit lentement à somnoler. Légèrement déprimée par les résultats de son planning, elle avait attendu avec une certaine impatience d’avoir le réconfort de ce rendez-vous qui apporterait son petit moment de bonheur.
Bien que, le côté étude était sans doute la partie qu’elle préférait le moins. Après tout, elle n’avait jamais été une étudiante assidue et ses progrès étaient généralement plus lents que ceux des autres. Il y avait même de fortes chances que la petite finirait par être bien plus aisée dans la langue nippone qu’elle ne le soit.

Elle soupira, exaspérer par son pessimisme et décida de dévier vers des pensées plus joyeuses, l’enfonçant plus profondément dans sa somnolence.