Blitz | C.D.M.

Blitz

Lorsqu'il n'y a pas de lumière, on allume une bougie ou on s'équipe d'une lampe torche, c'est naturel. L'homme n'est pas fait pour vivre dans le noir, se déplacer sans être aidé par le Soleil, cette étoile qui les chérit et les protège depuis le début de leur existence, qui a su les couver. L'étoile divine pouvait-elle être le Soleil ? Dans le cas contraire, celui-ci serait-il un jour forcé à s'incarner, terminant toute vie avec lui ? Ces questions importaient peu. Divine ne pouvait pas empêcher les gens de se poser des questions sur les étoiles et, de tous temps, les hommes ont essayé de comprendre ces êtres mystérieux qui ne se comprenaient pas d'eux-même. La nature de leurs pouvoir, les fondements physiques et biologique du lien. Tout un tas d'informations qui pouvaient éventuellement être glanées dans le laboratoire du Crépuscule mais qui étaient surtout abondantes dans les bâtiments de recherche du gouvernement, qu'ils soient de nature militaire ou publique. L'information n'était pas communiquée publiquement mais elle était disponible pour qui sait la trouver : dans le système informatique du centre de recherche lui-même.

C'était tout cela que Chlodwig était venu chercher. Mais il n'était pas seul, il ne pouvait pas être seul. Après tout, il était bien incapable de s'occuper de données informatiques sans aide et, plus important encore, entrer dans le complexe de recherche n'était pas à la portée de n'importe qui, tout comme le fait de s'y déplacer sans être vus, sans être remarqué. Il y avait sans doute un ou plusieurs gardiens, faisant le tour des couloirs. Et, s'il n'existait pas, les portes fermées à clé seraient des obstacles franchissables, certes, mais qui leur ferait perdre du temps. Pour une opération éclair, autant dire que ça n'était pas vraiment le mieux. L'équipe qu'il avait lui, limitée à deux autres personnes pour que les déplacements soient plus simples et que l'ensemble ait une cohésion importante était la crème de la crème pour ce genre de mission.

Ils allaient entrer, non pas par la porte d'entrée mais par un point, n'importe lequel. Un endroit où l'on ne pouvait pas entrer, ignorant toute notion de porte. Pour ça, ils allaient utiliser le pouvoir de Dexter pour "traverser", si l'on peut dire ça, les murs. Pièce par pièce, fouiller le bâtiment sans passer par les couloirs, trop dangereux. Et, une fois que des ordinateurs pleins de juteuses données seraient découverts, Mesysse serait capable de s'introduire dans celui-ci et de copier les fichiers de manière à ne pas laisser de traces et de profiter des connaissances du gouvernement. Lui, il était là pour superviser mais il allait également en profiter pour dessiner un plan schématique et simplifié des lieux au fur et à mesure de leur avancée. Informatique, le plan parce qu'une fois à l'intérieur, ils n'auraient que peu de lumière. Il se contenterait de sa tablette. Tout l'intérêt de la chose étant de pouvoir revenir tout aussi rapidement dans le laboratoire et récupérer régulièrement des données pour faire avancer les recherches du Crépuscule et leurs connaissances en exploitant le gouvernement. C'était une forme d'entraide idéale en somme. Parce que si ceux au pouvoir se dépêchaient et trouvaient des informations intéressantes, ça limiterait potentiellement les dégâts du Crépuscule. Du coup, si on voulait être mauvais, on pouvait dire que c'était de leur faute si les actes terroristes se poursuivaient.

« - Bon, vous vous souvenez du plan. On entre, on trouve ce qu’on est venus chercher et on sort. On évite les couloirs et de faire de la lumière près d’une fenêtre s’il y en a qui ne sont pas couvertes. »

C'était un plan comme il les aimait, quelque chose qui promettait d'être simple, rapide et efficace. Simple pour être compris aisément par ses alliés et être adaptable à la situation. Pas de danger inutile et pas de complications, c'était l'idéal. Il espérait bien que ça ne serait qu'une promenade de santé - et il y avait de fortes chances pour qu'il espère juste. Il y avait bien l'option selon laquelle des caméras seraient omniprésentes mais elle lui semblait peu probable au vu de la nature des recherches. Un simple gardien n'avait pas à regarder les expériences qui pouvaient se faire ici, c'était comme ça. Et il y avait peu de chances pour que des étoiles y soient enfermées, comme Mesysse l'avait été. Ou pas dans les niveaux supérieurs du bâtiments en tout cas. Et puis, ils avaient observés le tout plusieurs jours et tous les employés partaient à la nuit tombée. Tout avait été calculé et il espérait que, cette fois, tout resterait calculé. Pas comme lorsqu'il avait voulu voler du fromage et qu'il s'était retrouvé avec l'étiquette "terroriste" collée au front.

« - Il n'y aura personne. Et quand bien même aurait-il eût un garde, il n'y a aucune raison qu'il entre dans des pièces fermées à clé. Encore plus s'il n'est pas accrédité pour le faire. »

Il parlait, il parlait mais il n'avait pas besoin de parler. Il avait confiance en ses compagnons pour avoir compris l'objectif de la mission, avoir retenu quelque chose d'aussi simple et être capable de mener la mission à bien. C'était un peu à se demander pourquoi lui était là puisque superviser tout ça ne présentait pas vraiment d'intérêt mais c'était sympathique. Et puis, si quelque chose tournait mal, il en assumerait plus facilement la responsabilité. Qu'importait, au final. Pointant du bout des doigts un mur assez éloigné de l'entrée qui donnait probablement vers une pièce, il s'y dirigea, hochant la tête. Ça ne servait à rien de s'attarder devant l'objectif, ils allaient rentrer. Dès que Dexter ouvrirait un portail, ils regarderaient où ils étaient en essayant de ne pas se faire remarquer au cas où et ils établiraient un plan d’action. A savoir quel mur traverser. Ça, c’était s’ils ne rentraient pas directement dans une salle avec un réseau informatique important leur permettant d’obtenir leurs données tout de suite. C’était possible mais ça voudrait surtout dire qu’ils étaient très chanceux. Ou pas. Après tout, il suffisait de s’infiltrer dans les bureaux des chercheurs plus que leur laboratoire lui-même pour avoir droit à de nombreuses pièces disposant chacune d’un ordinateur personnel. C’était aussi simple que ça - mais ils devaient tout de même faire attention. Ne pas trop se relâcher, c’était mieux de toujours rester professionnel.

La pénombre tombait, lourdement, englobant ce monde de sa noirceur sans fin. Seul l'astre lunaire se permettait de briser les abîmes qui s'insinuaient dans toutes les ruelles de cette ville putride, rongée par les hommes, dévorée par la saleté que représentait la race humaine. Cette lumière éclatante déchirait le ciel étoilé, illuminait les ruelles sombres, rassurait les cœurs enserrés des âmes errantes, salvatrice. Et au milieu de celle-ci, déchirant le voile de ténèbres à son tour, la bête régnait. De ses orbes de sangs, la haine se propageait sur son chemin, faisant vibrer l'air ambiant d'un mal absolu, implacable, rongeant à son tour ce monde pour désabusé quiconque croiserait malheureusement son chemin. Parce que la bête mangeait, dévorait vos âmes si frêles, rendait réelles vos pires craintes, vos pires cauchemars que la nuit pouvait vous apporter. Elle n'était pas le salut que la Mort vous promettez, elle n'était que la rancoeur et la haine que l'homme peut créer dans toute sa splendeur.

Et la bête errait, chaque nuit, chaque soir, patientant jusqu'à trouver cette proie tant désirée, mais tout était différent ce soir. L'ordre était tombé, la mission était arrivée et si l'étoile de sang aurait pu refuser, n'y voyant guère d'intérêt personnel à sa cause, elle avait accepté. Par envie. Cette envie de toucher à ce qui ne lui appartenait pas, à ces ordinateurs qui renfermaient probablement bien plus de secret que ce qu'ils étaient censés trouver et mué par cette envie de laisser courir ses doigts sur les touches une nouvelle fois, la crinière de jais avait plié, se trouvant alors en compagnie de son voisin de chambre.

Dans un silence macabre, ses orbes se posaient sur la seule source naturelle de lumière que ces derniers pouvaient accepter de ce monde : la lune. Comme si le soleil lui était refusé, n'ayant pas la légitimité de pouvoir errer comme n'importe qui sous cet orbe rayonnant, alors seule la lumière blanchâtre parvenait jusqu'à cette peau diaphane, ne pouvant réchauffer cette froideur enivrante ou paralysante qui émanait de tous ses pores, ne pouvant réchauffer le cœur enchaîné par la noirceur qui battait calmement sous cette cage thoracique frêle. Un soupir brisait son mutisme, passant une main nonchalante dans cette chevelure ébène. Et enfin quelque chose se passait dans cette promenade amicale à trois. Une main venait se saisir de la sienne, des lèvres s'y posant pour la baiser et sa réaction se faisait de marbre, de glace face à cela, se contentant de la retirer quand il n'était plus nécessaire de le laisser faire, laissant parcourir une demi-seconde une expression de mépris sur ses traits. Les bonnes manières n'étaient pas un lot commun à son existence distordue, sa personnalité corrompue, ne pouvant y voir l'intérêt que l'on pouvait porter à un geste qui semblait aussi familier. Alors la bête se détournait de celui que l'on nommait Empereur selon certains commérages de couloirs. Absurde. Son attention se portant naturellement à celui qui prenait la parole à présent, le supérieur.

La Mort n'avait d'ordre à recevoir de personne, mais pour la liberté, pour la tranquillité, pour une cause probablement commune, son attention se portait sur le dévoreur de fromage dont les dires n'avaient en soi, aucun intérêt au final. Un soupir. La bête ne disait mot, n'ayant aucunement l'envie de déblatérer des heures sur des sujets ennuyeux. Ils feraient le boulot, sortiraient de là et retourneraient chacun à leur occupation, ni plus, ni moins. Chacun avait une fonction spéciale dans cette mission, chacun devait la respecter, point à la lettre. Alors l'équipe pouvait se mettre en marche, regardant monsieur l'Empereur user de son don pour ouvrir un portail, un passage vers l'intérieur, le fixant un instant faire sa révérence absurde avant de lui passer devant sans sourciller. La théâtralité n'était pas la tasse de thé du monstre qui n'en usait que lorsqu'une situation bien spécifique le demandait et uniquement.

Traversant le portail, un sac sur l'épaule, ses pieds se déposaient agilement dans la première pièce que la fine bande allait inspecter, laissant déjà ses orbes de sang parcourir rapidement la pénombre ambiante de cette dernière. Sa vision se faisait assez claire, habitant la noirceur chaque jour, ayant grandi dans cette dernière, l'ayant façonné dans son existence pour ne faire plus qu'une seule unité.

« R.A.S »

Une simple indication pour ses congénères qui n'auraient peut-être pas le même luxe que la bête de pouvoir errer librement en ces lieux sombres sans avoir à chercher plus de clarté.

« Chlodwig, combien de pièces as-tu repéré et jugé utile d'inspecter ? Je suis rapide, mais si les ordinateurs sont trop nombreux et comportent trop de codes d'accès, je risque d'avoir besoin d'un coup de main, mais j'imagine que vous n'y connaissez rien, n'est-ce pas ? »

Un bref coup d'oeil dans sa boîte au trésor se faisait apercevoir, analysant le contenu de cette dernière. Sans jamais avoir eu l'audace de songer un jour à travailler en binôme, la bête ne transportait qu'un seul set d'objet de sa méthode de hacking et devrait le céder à l'un de ses confrères si le nombre surpassait le temps.

« Il serait plus judicieux de se rendre à l'unité centrale directement. Est-ce que tu sais où elle se trouve ? »

Plus judicieux, plus rapide.

Blitz

La Nuit règne en maître, cajolant de ses doux bras la Lune, douceur qui ne saurait être maltraitée par le si violent Soleil qui la fait disparaître chaque jour, heurtant et meurtrissant Nuit et Lune à la fois de part sa radiance. Mais mère Nuit ne fait pas que protéger la Lune. Sous sa pénombre, des méfaits sont commis sans que nuls ne soient mis au courant et cela même si l'une des personnes qui participaient à un tel méfait était l'Empereur, cet homme qui avait tendance à attirer l'attention et qui allait à présent leur permettre d'entrer dans le bâtiment. Dexter était indispensable à la réussite de leur expédition - tout comme Mesysse puisqu'elle était l'une de celle qui avaient le plus de connaissance dans le domaine informatique et une talentueuse hackeuse - quelque soit la raison pour laquelle elle avait était amenée à développer une telle expertise. Lui, il allait relever les données terrain. Compléter celles qu'il avait déjà obtenues en observant l'endroit et valider les quelques spéculations qu'il avait faite et qu'il n'avait pas encore dévoilées, même si elles étaient probablement justes. Comme si le fait de ne jamais être rentré dans un bâtiment l'empêcherait de savoir où ils devaient aller.

Politesses. Dexter les laissait passer en premier après avoir ouvert le portail. Chlodwig se fichait bien de telles attentions, ça n'avait rien à voir avec lui. Mais il ne pouvait pas dire qu'elles ne servaient pas, qu'elles n'étaient pas utiles pour entrer dans les bonnes grâces de quelqu'un et lui aussi tendait à être poli, même si cela n'avait pas grand chose à voir avec la scène que Dexter leur avait offert il y a peu. Connaissant Mesysse, c'était de toutes façons le genre de choses à éviter : il l'avait probablement froissée. Ou alors elle s'en fichait. Tant qu'ils ne s'embrouillaient pas pendant la mission, Chlodwig s'en fichait mais il ne pût s'empêcher de se faire la remarque. Si un besoin venait à surgir, il interviendrait, d'une façon ou d'une autre. Même s'il devait utiliser la ridicule autorité dont il disposait - ce qui risquait plus de les froisser également qu'autre chose. Les dames en premier. Il laissa Mesysse rentrer. Il n'avait aucune raison de mener la marche, au contraire. Si un problème venait à survenir dès le début, ses capacités de combats n'étaient pas les plus développées. Mais aucun problème ne surviendrait. Le plan était parfait. Tous les coups avaient été anticipés et joués en avance.

« - Merci. »

Sur ces mots et un hochement de tête, il s'aventura également à l'intérieur du bâtiment après que le feu vert ait été donné. Dexter allait suivre. Pièce noire, comme prévu. Pas de caméras, comme prévu. Mais il allait devoir attendre un instant avant d'organiser leurs déplacements parce que ses yeux ne s'étaient pas habitués à la lumière et qu'il ne pouvait encore pas distinguer ce qui l'intéressait à moins d'allumer sa tablette pour lui servir de source de lumière. Mais il ne l'utiliserait que s'il y avait effectivement besoin d'établir un plan du bâtiment, si ses observations ne s’avéraient pas concluantes. Et au vu des détails recueillis, il était à peu près sûr de ne pas avoir à modifier quoi que ce soit. Tout avait été prévu, ses camarades n'avaient pas à s'inquiéter. C'est pour ça que les questions de Mesysse l'ennuyèrent un peu. Son rôle ça avait de faire un plan. L'opération avait été prévu comme quelque chose de rapide, d'efficace et pour lequel il n'y avait pas à s'attarder. C'était chose évidente, ça avait été expliqué mais elle émettait quand même des doutes quand à ses compétences. Bah, qu'importait. C'était même quelque chose de positif si on ne lui faisait pas une confiance aveugle et si on lui posait des questions : ça montrait qu'ils réfléchissaient et étaient objectifs sur ce qu'ils faisaient. Parce qu'avec Hu comme chef.... Non, il n'avait pas besoin d'y penser. Mais il aurait été plus judicieux en cas de doute de poser ces questions avant de rentrer dans le bâtiment.

« Attend. »

Un mot, un seul. Murmuré. Ses yeux s'habituaient finalement au noir et il pût regarder la pièce. Des étagères sur la plupart des murs - ce qui était gênant mais ils avaient quand même la place de passer là où il voulait - remplies de dossiers ou de livres. Biologie, notes papiers sur leurs travaux... Rien qui n'intéressait l'étoile : prendre quelque chose aurait laissé trop de traces à son goût et fouiller tout ça était inutile. Au centre de la pièce, un bureau et un ordinateur, signes qu'ils étaient bien rentrés dans la partie du bâtiment qui contenait les bureaux des chercheurs, comme il l'avait voulu. C'était d'ailleurs le plus grand du bâtiment, le seul avec deux fenêtres. Même si des rideaux étaient habituellement tirés devant elles, empêchant de bien distinguer l'intérieur. De plus, c'était la pièce qui était probablement juste à côté du laboratoire, l'extérieur du bâtiment le montrait bien. Nouveaux murmures.

« On est dans un bureau. Le plus grand du bâtiment : le seul à avoir deux fenêtres. Localisé à côté de l'endroit où, mystérieusement, des fenêtres ne sont plus présente et où ressortent les preuves extérieures d'une activité de recherche comme une ventilation spécifique à celle-ci. »

Ils auraient pu entrer dans autre chose qu'un bureau, comme le réfectoire en suivant les fenêtres. Mais la morphologie du bâtiment et la fréquence de disposition de celles-ci était évidente. Ça et les rideaux qui indiquaient que c'était probablement un bureau. Le réfectoire était probablement de l'autre côté du laboratoire, ce qui n'était pas un choix inconscient, rapprochant à la fois les bureaux où pouvait s'entasser la paperasse et le lieu où les chercheurs pouvaient se rassasier de l'endroit où ils travaillaient. Un design parfait pour l'agencement du tout, rapide et efficace. Comme l'armée. Et là, ils étaient probablement dans un bureau important. Rien que de part sa taille, il était évident que ce n'était pas n'importe qui qui l'occupait : allez mettre la pauvre recrue inutile dans le plus grand bureau. N'importe quoi. Mais tellement prévisible que c'en était idiot. A moins que le laboratoire soit en sous-sol, ce dont Chlodwig doutait fortement, il pouvait être sûr de ce qu'il avait prévu.

La raison pour laquelle ils n'étaient pas passés par la cafétéria était simple : les permissions. S'il y avait un garde de nuit, il n'aurait probablement pas l'autorité suffisante pour rentrer dans le laboratoire ou le bureau de son chef. A la place, il devait patrouiller dans les couloirs - où des caméras pouvaient également se trouver - ou dans le réfectoire, sujet aux mêmes lois. Alors que personne n'allait espionner le chef dans son bâtiment. De toutes façons, les intrus - s'il y en avait - emprunteraient les couloirs. C'était aussi la raison pour laquelle la partie laboratoire était la plus éloignée géographiquement de l'entrée. Enfin, qu'importait son raisonnement. Il avait pu prédire la manière dont tout cela allait être abordé sans être entré dans le bâtiment et sans avoir à chercher des fuites sur les informations extérieures - fuites dont il aurait du questionner la véracité de toutes façon. Il poursuivit donc, prenant toujours soin de ne pas pouvoir attirer l'attention.

« En théorie, c'est celui du chef. Soit le chercheur en chef, soit le militaire qui supervise tout le travail. Tu peux regarder l'ordinateur si tu veux mais l'unité centrale qui nous intéresse en particulier devrait être dans le laboratoire. »

Il y avait peut-être des notes personnelles sur cet ordinateur que l'on ne retrouverait pas sur les autres. Qui n'auraient pas été mises sur l'unité centrale de leurs recherches, là où allaient puiser leurs données et récupérer tout le travail en cours. Ça pouvait valoir le coup de s'occuper de celui-là également, si le temps le permettait, mais ce n'était pas une priorité. D'un autre côté, c'était aussi pour ça qu'il était rentré dans ce bureau-là, pour pouvoir laisser le choix à Mesysse si l'ordinateur de l'occupant était fixe et non un portable caché Dieu sait où. Son doigt pointa le mur à sa gauche, là où aurait dû se situer le laboratoire en lui-même - et les machines qui avaient tous les résultats en avant-premières et centralisaient tout. Plusieurs espaces leur permettrait de passer quand ils le voudraient et il y avait également peu de chances pour qu'il y ait des caméras dans le labo lui-même. Quand on fait des recherches secrètes, mieux vaut ne pas être filmé. Il finit ce qu'il avait à dire, justifiant leur point d'entrée.

« On n'est pas rentrés directement dans celui-ci pour éviter de tomber sur des produits chimiques ou au mauvais endroit directement, le bureau étant un point d'accès plus simple. »

De ses deux prunelles, il scruta ses compagnons pour voir ce qu'ils allaient faire. C'était assez évident : possiblement attendre que Mesysse s'occupe de cette pièce pendant que Dexter jetait un rapide coup d’œil dans le laboratoire avant qu'ils n'y rentrent tous. Ou tous y rentrer sans s'attarder sur leur première trouvaille. Les deux options lui allaient et il se fichait bien de celle qui serait adoptée. Passer un peu plus de temps ici avait été pris en compte, tout comme le fait de ne pas avoir repéré le bâtiment comme il le fallait. Ça ne serait rien de bouleversant et le soleil serait encore long à se lever de toutes façons.