Coron | Why is she smiling now ? [FINIE]

couleur des yeux — grise ; couleur des cheveux — bleue ; taille — 1m65 ; poids — 45 kg ; tatouages ou piercings — none ; cicatrices — juste des coupures aux doigts ; style vestimentaire — Simple mais joli.

Nom du pouvoir — Isolation.
Description du pouvoir — Coron, elle peut poser une bulle. Une bulle qu'elle seule peut voir, sur une personne à la fois, elle y compris. Cette bulle coupe tout son ; celui émanant de la bulle, et celui extérieur à la bulle. Mais, en prime, elle coupe les échanges d'informations par la pensées. C'est mauvais pour les télépathes, ça. On ne peut plus lire dans les pensées, et vice versa (la vue, le toucher, l'odorat et la goût ne sont cependant aucunement affecté).
Si elle n'enlève pas la bulle elle-même, l'effet s'estompe au bout d'une heure (c'est en fait la durée maximale journalière d'une bulle sur une personne ; si elle enlève la bulle au bout de cinq minutes, puis la remet sur la même personne, la bulle disparaîtra au bout de cinquante-cinq minutes). D'ailleurs, quand la bulle disparaît, ou que Coron l'enlève, c'est dans un bruyant "POP".

Elle.
Coron, elle sourit, presque tout le temps. On pourrait la croire très enjouée, du coup. Mais quand tu la regardes, un sentiment de malaise t'envahit, parce qu'elle sourit, elle sourit mais tu sais pas pourquoi. Elle te regarde comme si elle savait tout de toi, et elle sourit, sans rien dire.

Coron est quelqu'un de doux, de délicat, de manière générale. Elle parle d'une voix basse, si bien qu'elle a parfois du mal à se faire entendre, mais ce n'est pas grave. Elle répètera, si nécessaire - lever le ton, ça, non. Elle a aussi des gestes généralement assez lents - et puis parfois, un mouvement brusque, sans prévenir. Tu te demandes ce qu'il se passe dans sa tête, car ils viennent parfois sans raison apparente.
Personne ne sait trop à quoi elle pense. Elle semble parfois très distante d'une conversation, et elle arrivera pourtant à relever les moindres détails révélateurs dans ton attitude. C'est quelqu'un de très observateur.

Coron ne déteste pas les gens. Mais, elle ne les aime pas particulièrement non plus. Elle est neutre. Elle apprécie de les observer, de les décortiquer, il est vrai. Écouter les histoires des uns lui plaît aussi. Elle aime écouter. C'est intéressant, d'écouter, plus que de parler. Mais en attendant, sa propre compagnie lui suffit largement aussi. La sienne, et celle des plantes.

Elle s'énerve peu. Les raisons de sa colère (et en fait, de la plupart de ses émotions) restent encore difficiles à cibler. Un jour, vous assassinerez sa meilleure amie sous ses yeux, et elle vous regardera sans un mot. Un autre jour, vous la bousculerez, et elle vous jettera le regard le plus haineux que vous ayez jamais vu. Elle-même ne se comprend pas vraiment, à ce niveau-là.

Coron, elle n'a pas énormément de passions. Il y a peu de choses qu'elle déteste, peu de choses qu'elle adore, à part le jardinage. Et la vie.
L'étoile a peur de la mort. On ne dirait pas, comme ça. Vous la menaceriez avec un revolver qu'elle ne broncherait pas. Mais c'est normal, parce que Coron garde toujours espoir, se dit toujours qu'elle peut s'en sortir, alors ce ne sera qu'à la toute fin, quand la douleur sera là, insoutenable, qu'elle se sentira partir, qu'elle ne verra plus d'issue, que vous la verrez pleurer, hurler si elle en a la force, parce qu'elle voulait vivre la petite, elle ne voulait pas partir, pas si tôt, parce que c'est si beau de vivre. Elle aime tant vivre, elle aime tant avoir un corps, ce corps qui ressent tant de choses, partager le quotidien d'individus tous différents, elle veut apprendre à les connaître, elle veut apprendre à connaître le monde, elle veut se redécouvrir, elle- elle veut vivre, quoi.

Les autres.
Beaucoup l'approchent. Ils la voient de loin, et ce physique plaisant attire, c'est inévitable. Ils arrivent à côté d'elle, et elle tourne la tête. C'est là qu'ils commencent à regretter. Son sourire doux a un côté effrayant, pour beaucoup. Certains s'éloignent en s'excusant, d'autres échangent quelques mots avant de s'énerver car la jeune fille aura lâché quelque chose de trop vrai. Et d'autres restent.

D'autres restent, et la visitent. Rarement le contraire, à moins que quelque chose attire son œil. Et elle les accueille, sans le moindre changement de comportement, jour après jour. Elle accepte tout. Les idiots, les arrogants, les timides, les colériques, les énergiques. Elle les traitera tous de la même façon. Il y en aura peut-être dont elle appréciera plus la compagnie que d'autres. Mais elle ne le fera pas sentir. À tous, une fois lassée, fatiguée, elle dira au revoir, et s'en ira silencieusement - à moins qu'on réclame sa présence. Si quelqu'un lui demande de patienter encore un peu, une, deux heures, la nuit, elle restera, sans broncher, car peu lui importe. Si sa présence est désirée, pourquoi refuser ?

Humains, étoiles, qui s'en soucie ? Elle ne rejette personne, ne favorise personne. Elle a un humain, quelque part, elle le sait, un humain auquel elle est liée, mais elle s'en fiche. Elle ne le cherche pas. Si cela est nécessaire, un jour, elle le trouvera, elle en est certaine. C'est probablement pour cela qu'elle reste très amusée devant les agissements de ce groupe terroriste qui fait un si grand cas de la liaison entre humains et étoiles.

Coron a observé ses confrères, consœurs, longtemps. Sans trop se mêler à eux, elle les analysait. Et de temps à autre, son regard se portait en bas, vers la Terre. Vers les humains. Et elle souriait, en se disant qu'humains et étoiles n'étaient pas si différents.
Coron a longtemps vécu dans les cieux. Des étoiles commençaient à être envoyées sur Terre. Pourquoi ? Cela, elle l'ignorait. Et puis elle est tombée, elle aussi. C'était brutal, sans préavis, soudain elle avait un corps, un corps très humain qui la fit sourire, un corps qui lui criait qu'elle était un peu humaine, elle aussi, maintenant. Peut-être même était-elle juste humaine, à présent. Elle ne savait pas.

Elle a chuté en Allemagne. Dans la campagne. Elle a alors erré à travers champs, dans le corps minuscule et nu d'une enfant de sept ans. Ses petits pieds s'enfonçaient dans la terre, l'air froid de la nuit venait la faire frissonner - ce n'était pas très agréable, mais à ses yeux, c'était un moment magique. Jamais elle n'avait eu de corps pour ressentir tant de choses. Même lorsqu'elle s'est écroulée, affamée, frigorifiée, assoiffée, les pieds meurtris, elle était heureuse.

Un vieux paysan a fort heureusement trouvé ce petit corps qui commençait déjà à quitter le monde qu'il venait de rejoindre. Il l'a ramené chez lui, et avec sa femme, ils ont ramené l'enfant à la vie. L'enfant, lorsqu'il eut repris connaissance, leur a souri. Un sourire innocent. Alors, quel était ce sentiment étrange que le couple ressentait ?

Ebba et Alwin, deux adultes d'un âge déjà avancé, vivant de leur petite ferme, avaient adopté l'enfant qu'ils nommèrent Coron sans un mot. Ils ne lui posèrent pas de question, et l'accueillirent comme si elle avait toujours fait partie de la famille, comme si tout était normal. Alwin lui apprit à lire et écrire l'allemand, elle qui ne savait rien, qui ne connaissait aucun mot, aucune chose, qui n'était pas même trop sûre de savoir qui elle était à présent. Ebba quémanda son aide aux champs, chose à laquelle Coron se plia avec un intérêt grandissant.

Leur vie n'était pas toujours parfaite. Parfois, Coron levait les yeux vers l'un de ses tuteurs, souriait, lâchait quelques paroles, et tous s'emportaient. Elle n'avait prononcé que quelques mots, mais des mots douloureux, criant des vérités que l'on voulait oublier, alors elle finissait dehors. Elle avait souvent un mauvais timing : en faisant ça au dîner, elle était contrainte de passer la nuit dehors. Mais ça lui venait, comme ça, une observation qui lui titillait la langue, et elle l'ouvrait un peu trop.
Vers ses treize ans, ils ne l'ont pas laissée rentrer, le lendemain d'une scène comme celle-ci. Elle a patienté sagement, mais personne n'est venu lui ouvrir. Alors elle a saisi une tomate, deux, un seau d'eau, et s'en est allée à la ville.

Coron, malgré sa couleur de cheveux atypique, avait une jolie petite bouille et un corps agréable, si l'on omettait ce sourire. Alors les gens lui offraient des petites choses, et elle fut même recueillie par un botaniste, après qu'elle ait montré de l'intérêt pour une plante qu'il transportait en pot.
C'est lui qui se chargea ainsi de l’éducation qu'elle a aujourd'hui, en plus de la langue allemande ; lui, et sa fille, de deux ans la cadette de Coron. L'homme lui enseigna les sciences de la terre, mais des plantes surtout, avec passion, et indirectement elle relevait des bribes d'anglais dans tel ou tel ouvrage. La fille, fière d'enseigner a une ainée, lui apprit mathématiques, physique, chimie, et un peu de géographie, mais surtout le planisphère, en vérité. Encore aujourd'hui, Coron a donc de grandes lacunes en géographie, et encore plus en histoire (... et ne mentionnons pas le japonais, elle n'en parle pas un mot).

Cet homme voyageait beaucoup, et emmenait Coron et sa fille partout avec lui. C'est lorsqu'il se rendit au Japon, alors qu'elle avait dix-huit ans, que Coron apprit l'existence d'un lieu où se concentraient humains et étoiles - ces derniers étaient d'ailleurs liés ? Cela expliquait donc pourquoi tant d’étoiles étaient envoyées sur Terre...
Mais, durant son séjour au Japon, qui dura un mois, Coron observa avec un œil beaucoup plus critique ceux qui l'entouraient, déterminant où il y avait des étoiles, et comment était leur relation avec leur humain. Et elle ne comprenait pas.

Alors elle décida de rester au Japon, elle qui parlait l'anglais avec un fort accent allemand, de s'installer à Hoshikami, là où elle pensait trouver des réponses, et dit au revoir à son cher botaniste et à sa fille.